Mélodie Lou Baniszewski ► Frida Gustavsson

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.


LE COMMENCEMENT △ Une nouvelle naissance, un nouveau bébé. J'étais venue au monde un soir de décembre, un noël en avance d'après les dires de ma famille. En effet, j'étais née le vingt-trois décembre, deux jours avant l'anniversaire de la naissance du Christ. J'étais la benjamine d'une fratrie de deux enfants, ma grande sœur se prénommant Louise. Nous n'avions que trois ans d'écart et pourtant nous étions tout le temps ensemble. Avec nos amies d'enfance, Marie, Adèle et Pauline, on nous disait inséparables. Il était impensable pour nous de ne plus nous fréquenter.

Nous vivions dans la région de Montréal, au Québec. Il y apparaissait de beaux paysages mais les températures n'étaient pas des moindres. Nous voulions, très jeunes déserter cet endroit, nos familles conservatrices et étouffantes. Nous en rêvions jour et nuit.


UN REVE DEVENANT CAUCHEMAR △ Je levais mon pouce en apercevant une voiture passer, celle-ci ne s'arrêta évidemment pas. C'est nul l'auto-stop !    Je regardais Adèle et je soupirais. Elle acquiesça. Nous étions en vacances dans une maison de campagne, entre filles, sans aucun moyen de locomotion. Pas de bus, ni de train.  Soudainement, une voiture s'arrêta et nous nous empressâmes d'aller en sa direction. Tenant courses et bières. Adèle me demanda si je souhaitais m'asseoir devant et je souris. Le conducteur était un homme âgée d'une vingtaine d'années, il n'était pas beaucoup plus vieux que nous.

Tout se passait bien jusqu'au moment où Adèle lui demanda si elle pouvait fumer et qu'il le lui interdit. L'atmosphère devint tendue et froide. Les minutes passaient et nous n'osions rien dire, écoutant le morceau de rock qui passait à la radio.

 Le véhicule déviait soudainement, le chauffeur changeant de trajectoire.  Arrêtez !    Je regardais mon amie affolée qui criait avec moi.  Pourquoi allait-il dans les bois ?

UNE INCOMPREHENSION △ Si tu bouges, j'la tue ! La lame d'un couteau vint doucement se poser sur ma gorge et j'en tremblais. Je ne comprenais pas pourquoi il agissait comme ça. Il se dirigeait vers Adèle qu'il avait ligoté à un arbre et se mit à la torturer sous mes yeux écarquillés. J'en pleurais, j'étais rongée par la peur. Lorsque je l'entendis hurler de douleur, je ne pus m'empêcher de m'enfuir. Ce qui lui coûta par la suite la vie...

LE FRUIT D'UN FLEAU △ J'ai été enceinte ! Enceinte de l'homme qui avait égorgé mon amie et qui avait abusé de mon innocence. J'ai été enceinte et je venais d'accoucher. C'était malsain, mais cette petite bouille m'attendrissait. Dès que je l'eus dans mes bras, je n'eus qu'une envie : la protéger. Pourtant, je fus contrainte de la garder. Je ne pouvais plus avorter. On m'avait proposé un accouchement sous x, mais je ne pouvais me résoudre à ça. C'était mon bébé. Je n'avais qu'un prénom en tête à son égard : Adèle, en l'honneur de mon amie. Adèle .. Je ferais tout pour qu'elle ne manque de rien !

HARVARD △ Il était tant que je reprenne mes études, que je change de vie. Mes parents, riches, avaient tout fait pour que je sois admise à Harvard. Ils avaient vanté mes mérites. En certifiant que j'étais une bonne élève, assidue et consciencieuse. Ce qui n'était pas faux. C'est ainsi que je me retrouvais avec ma fille, à Cambridge.