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Le trajet avait été plutôt court, je m'étais assoupie tout le long pour rouvrir les yeux dans ceux de Dexter quand il me réveilla pour me signaler qu'on était arrivé. Je n'avais jamais été aussi sage de ma vie et cela s'arrêta une fois que j'eus mis les pieds en Amérique du sud, plus précisément au Brésil. Officiellement, on y était, enfin! J'étais si impatiente de tout découvrir, de tout voir et de vivre ce moment avec lui. J'étais autant heureuse que surprise de sa proposition à venir ici, un couple de ses amis canadiens se mariaient et il était l'invité, moi je devenais sa cavalière pour le séjour. Hum. Mon sourire ne quittait plus mon visage, nous avions passé le trajet en taxi ,de l'aéroport à l'hôtel à parler du paysage, à regarder le sublime décor qui allait être le notre pour ses prochains jours. L'ambiance était chaleureuse et contagieuse, je ne pensais à rien d'autre qu'à vivre ce moment présent, à l'apprécié et en profiter pleinement. Je ne voulais plus aucune querelle pour le séjour, le climat allait n'être que bonheur et plaisir, c'était un deal que j'avais fait avec moi même et je comptais m'y tenir, du moins... j'essayerais et je n'oubliais pas la première chose qui m'obsédait l'esprit. L'avoir. C'était le moment idéal, je l'avais assez écouté, j'étais devenue son amie sans être plus, enfin, sans montrer plus durant les dernières semaines mais maintenant j'allais être la tentation incarnée. Je ne lui laisserais pas le temps de m'échapper ou de s'y faire, non, impossible que je le laisse se plaire à une vie où je n'étais pas l'unique femme de sa vie. «Nous sommes désolés mais toutes les autres chambres sont prises, la réservation était bien pour une seule chambre.» La réception de l'hôtel nous accueillit en nous annonçant la nouvelle. Nous ne ferions pas chambre à part et je m'en réjouissais d'avance. Je lançais un coup d'oeil à Dexter en haussant les épaules tentant de cacher ma joie intérieure, oh j'allais tellement le torturer à celui là. «Quel dommage, ça doit être avec tous ses touristes, ils ont du être débordé les pauvres.» J'en trouvais même des excuses aux responsables alors qu'en temps normal j'aurais été la première à grogner. J'attrapai aussitôt mes valises et la clé que la jeune femme nous tendit en souriant. «On va voir ce que ça donne?» Je passais à l'avant, suivant les directives pour nous mener jusqu'à la chambre, en commençant par monter dans l'ascenseur. Je laissais l place à Dexter de rentrer et appuya sur le bouton de l'étage qui nous était destiné. «Cinquième étage je crois, on va avoir une vue magnifique!» J'étais toute excitée en chaque geste, impatiente et au bord du bonheur. L'hôtel était sublime, j'avais hâte de découvrir notre chambre, mais surtout de découvrir le reste de la ville avec lui. Le mariage tombait en pleine coupe du monde, surement le mari qui devait être un passionné et oh, que je le comprenais. J'adorais le football, mon esprit européen ne m'avait jamais quitté depuis mon arrivée ici, même si je n'avais pas eu beaucoup d'occasion de suivre ce sport, j'en restais quand même informée grâce aux médias, ce séjour allait me plonger complètement dedans et j'en explosais de plaisir à l'avance. L'ascenseur fit son ascension et nous nous retrouvèrent vite au bon étage, mais avant de sortir de la cage, je venais me glisser à l'oreille de Dexter pour lui souffler mes mots. «Merci de m'avoir emmener, je ne vais pas te le faire regretter, promis.» Promettais-je contre sa peau. Oh non, il n'allait pas en être déçu et moi non plus, j'avais des objectifs et le premier était de le rendre heureux. Je voulais le voir sourire tout le long, en commençant par tout de suite. Je lui collais un baiser sur la joue avant de me précipiter dans le couloir avec ma valise et d'atteindre la chambre. J'attendis son arrivée et je poussai la porte à ses cotés.
(Invité)
La vie faisait parfois les choses drôlement. Le destin, si on y croyait, tentait désespérément de se moquer de moi depuis les dernières semaines. Combien d’étoiles y avait-il fallut aligner pour qu’un tel évènement ce produise? Un mariage, une coupe du monde, un voyage au Brésil, et tout ça dans la même semaine? J’en avais mal au coeur depuis l’annonce. J’avouais ne pas avoir eu à réfléchir, deux secondes après avoir reçu l’invitation je téléphonais déjà Valentine. Quand je pensais football, je pensais... Le regret ne m’avait toucher qu’une fraction de seconde avant de m’en réjouir complètement. À la lumière de ce que nous avions vécut lors de notre dernière rencontre, elle pourrait aisément remettre le numéro. Outre j’avais été surpris par sa conduite exemplaire, sans le moindre reproche jusqu’à ce que nous arrivions à l'hôtel. L’erreur était humaine, mais parfois simplement impardonnable... comme celle de l’annonce qu’on nous fit dès la première étape de ce voyage. Je n’avais eu qu’à peine le temps de profiter de mon séjour, du décor, que déjà on me coupait l’herbe sous les pieds. Et merde. Partager une chambre avec elle, ce ne devrait pas être la fin du monde et pourtant... c’était tout comme. Valentine prit la nouvelle avec un certain enthousiasme non dissimulé, alors que je grimaçais les perspectives. Mon monde venait de chavirer complètement, tout ce que j’avais pu m’imaginer à l’avance venait de s’écrouler complètement. Fuck. Je n’entendis rien de ce qu’elle me glissait à l’oreille, complètement sonné par les évènements, mais je le suivis comme si j’étais son ombre. «Cinquième étage je crois, on va avoir une vue magnifique!» Soufflait-elle à mon visage blanc comme neige. On aurait dit un fantôme. Il me faudrait simplement une période d’ajustement. «Oui. Super.» Réussis-je à dire en essayant de paraître naturel. Les portes de l’ascenseur se refermèrent sur nous comme si on venait de m'emprisonner dans une cage inviolable. J’en avais peine à respirer. Heureusement, la torture fut courte. «Merci de m'avoir emmener, je ne vais pas te le faire regretter, promis.» Hum, surement oui. C’est avec pessimisme que j'accueillit son doux baiser contre ma joue. J’écarquillai les yeux alors qu’elle se sauvait comme une voleuse, elle faisait bien oui. «Tu n’as pas le droit de faire ça!» Grognais-je en la rattrapant dans sa course, je lui donnais un léger coup de coude bien dans les côtes puis pris la première place pour entrer dans la chambre. Magnifique, blanc, romantique. C’était bien le bout de la misère ça! Je soupirai sans subtilité, il était clair qu’elle pensait à la même chose que moi. Oh c’était complètement injuste de me faire ça, quand la vie arrêtera-t-elle de me surprendre? Il y avait un unique lit et puis... le néant, aucune autre option que le sol, il faudrait s’y coller je suppose. «Je compte sur toi pour garder tes petits pieds gelés pour toi ce soir hen!» Je lâchai mon sac sur le sol puis allai m'asseoir sur le coin du lit, rebondissant quelque fois comme un enfant sans savoir me contenir. «Alors... on a la soirée de libre avant le mariage demain, qu’as-tu envie de faire?» Il fallait à tout prix toujours combler le silence, sans ça l’ambiance en deviendrait trop lourdement chargée de souvenir et ça... c’était dangereux.