Haym&Silver

Haym'& Silver

Lord Hobo, 21heures et quelques. Fini les vacances, les îles, l'océan. Il était temps de retourner à la vie un peu plus morose. Les études, les cours, les examens approchant et surtout le boulot pour s'en sortir. Joindre les deux bouts en fin de mois. Je n'aimais pas trop toucher à mon compte épargne donc j'avais depuis quelques mois maintenant ce job de serveuse que je partageais avec Norah dans ce bar de la ville. J'avais pris mon service vers les 19heures et après deux heures dans les talons, avec ce mode vu que le bar ne désemplissait pas le moins du monde. J'étais juste déjà crevée. Je prenais les commandes , allait les chercher, revenait le plateau remplit servir les clients. Un peu tout comme un automate. Je n'avais même pas remarqué le mec assis tout seul à une table, un gars que je connaissais. J'avais même passé de bons moments avec lui dernièrement même si depuis la journée plongée nous ne nous étions pas revus, ni même appelés. Chacun de nous deux était retourné à sa petit vie. Cela devait faire des semaines maintenant. Pour vous dire combien j'étais à l'ouest pour ne pas l'avoir du tout remarqué. En plus Norah avait amplement raison, certains clients ici se croyaient tout permis. J'avais eu une première altercation avec des gars venant boire un verre pour l'enterrement de vie de garçon de leur pote. L'un d'entre eux avait cru bon de me mettre la main aux fesses. J'avais du prendre sur moi pour ne pas lui en fiche une et ne répondre tout simplement que par une pique bien sentie. Voilà que maintenant c'était un autre gars qu se croyait bon de me faire des remarques déplacées que je tentais d'ignorer. J'étais alors venue jusque devant mon ami, petit carnet en main. J'vous écoute, vous prendrez quoi? dis-je sans même lever un regard vers lui, pas consciente du tout que c'était lui...

mocking jay.

(Invité)

Silver & Haytam

Punta Cana était bien derrière moi, les jours ensoleillés, les jours guillerets, tout été fini, enterré, ma pseudo joue de vivre avec. À mon retour de Punta Cana, je n’avais cessé de bouger, j’étais d’abord reparti directement en Nouvelle-Zélande en compagnie de Milena afin de lui faire oublier la disparition de sa fille, puis à mon retour j’avais pris le vol le plus rapide pour Paris après le coup de fil inquiétant de Poppy. C’est là-bas que tout avait dérapé, c’est à cause de ce qui s’était passé là-bas que j’étais assis tout seul à une table dans ce bar que je ne connaissais même pas. J’avais marché pendant des heures, les mains dans les poches, je n’avais pas envie de réviser, pas le goût de voir qui que ce soit, j’avais envie d’être seul, de déambuler dans les rues à peine éclairées. Mais le bar avait réussi à me happer, à attirer suffisamment mon attention pour que je rentre et m’y installe. J’étais dans ma bulle, je n’entendais même pas la cacophonie des alentours, et pourtant il y en avait. Au coin il y avait des hommes qui criaient et riaient en entendant des blagues graveleuses, c’était déprimant mais à vrai dire je m’en foutais, j’avais d’autres chats à fouetter. La serveuse s’approcha alors de moi et me questionna au sujet de ma commande. « Je suppose que commander un café à cette heure serait déplacé… » Le regard dans le vide, je me mettais à sourire, un sourire ironique bien sûr, je me foutais de moi-même. Le sourire me décrocha un rictus car mon visage blessé n’avait pas encore tout à fait guéri. « Et puis après tout je n’ai pas envie d’un café, sers-moi ce que tu veux, quelque chose de fort. »

(Invité)

Haym'& Silver

J'allais inscrire un café sur mon carnet de commande en lui disant que peu importe l'heure nous en servions toujours, mais la voix changea subitement d'avis. Sers-moi quelque chose de plus fort, ce que tu veux, j'allais lui dire que ce n'était pas mon boulot de choisir les consommations à la place des clients. J'aurai du reconnaitre sa voix, oui, après tout je la connaissais bien maintenant et pourtant j'avais l'esprit tellement ailleurs que je n'avais rien calcule. Du moins jusqu'à ce que sa demande me fasse relever les yeux vers lui. Et voilà que je le regardais le plus étrangement du monde, complètement ahurie remarquant son visage tuméfié. Je savais pas que tu étais bagarreur à ce point-là, Haytam. Ce n'étais ni une question, ni une affirmation. Pourtant,je ne pouvais m'empêcher de faire la rapprochement avec l'incident du bal. Mon regard s'était alors assombris. Ne me dis surtout pas qu'on t'a tabassé et que tu as de nouveau perdu la mémoire ni qu'il va falloir qu'encore une fois que je me présente? J'en doutais et c'était plus une manière de détendre l'atmosphère même si pour le coup mon humour était un peu noir. C'était bientôt ma pause, dès qu'il m'avait répondu je m'étais éclipsée silencieusement pour aller chercher un bouteille de Tequila et deux verres que je revins porter à sa table. Je les posais devant son nez tout en prenant place devant lui. C'est ma pose. C'est la maison qui invite. Enfin pas tout à fait c'était moi mais, ce n'était qu'un détail sans importance. Je lui servais alors son verre, ainsi que le mien.

mocking jay.

(Invité)

Silver & Haytam

L’alcool ce n’était pas mon truc, au contraire, je détestais ça, au même titre que les cigarettes et les autres drogues, pourtant j’avais suivi le conseil de plusieurs connaissances, celui de boire pour oublier, et puis dans les films, c’est souvent ce qu’ils faisaient non ? Je haïssais le goût de l’alcool, ça me brulait la gorge et l’estomac dès que je buvais un verre mais ce n’était pas avec une bière que j’allais finir saoul. Je n’avais pas fait attention à la serveuse, première erreur car d’habitude j’aurais été quelqu’un de courtois, de poli, or là je ne lui adressais même pas un regard. En revanche, je reconnaissais cette fois qui disait me connaître, jouant avec une manche de mon pull, je relevais la tête vers Silver qui semblait étonnée par ma commande. Je me contentais alors de me pincer les lèvres en haussant les épaules. « Non rassures-toi, je me souviens de toi. » J’aurais pu esquisser un sourire mais à vrai dire je n’en avais pas la force. Je la regardais alors tourner les talons et aller me chercher ma commande, baissant à nouveau la tête, je me replongeais dans ma bulle sans penser aux gens autour. Je relevais brusquement la tête alors qu’elle venait de claquer les verres contre la table. « Oh… merci alors. » Je la regardais alors servir deux verres puis j’attrapais celui qu’elle me tendait. Je le regardais longuement, comme pour me préparer psychologiquement pendant qu’elle avait déjà descendu le sien. Au moment fatidique je portais le verre à mes lèvres et buvais la totalité de celui-ci. Un rictus s’empara alors de mon visage tout entier, je détestais vraiment ça.

(Invité)

Haym'& Silver

J'avais beau le regarder, je ne comprenais pas ce qu'il fichait avec cette tête là, ni pourquoi il était blessé? Le Haytam avec qui j'avais partagé des moments marrants, vivants, semblait comme "éteint" comme si cette petite lueur enfantine au fond des ses yeux avait disparue. Il me dit alors en haussant les épaules, que non il se souvenait de moi, oui enfin si on pouvait appeler ça se souvenir. Super, tu m'en vois ravie à force c'est assez éreintant de devoir tout recommencer... avais-je lâché sur un ton un peu blasé. Je m'étais alors éclipsée pour aller chercher ce qu'il réclamait, quelque chose de fort donc. Je m'étais ramenée avec une bouteille de tequila et deux verres. Assise devant lui, je nous servais et je vidais mon verre d'une traite, le regardant faire de même en grimaçant. T'es certain que boire ça va t'aider? Sur le coup, je ne savais pas quoi lui dire d'autre, je n'osais même pas le questionner sur son état ou sur le fait qu'on ne se soit pas revu depuis un moment. A vrai dire, c'était assez désarçonnant de ne plus réellement savoir à quel gars j'avais affaires. Le Haytam du passé, celui de Punta Cana, ou le type qui se tenait à présent devant moi? J'avais soudain envie de baisser les bras, de lui dire que de refaire connaissance c'était une mauvaise idée, que tout depuis le début était une mauvaise idée. Lui et moi, le passé, les moments partagés, tout. Pourtant si je faisais ce que ma tête me soufflait, je ne serais pas celle que je suis. A sa manière, il était important à mes yeux, je tenais à lui comment, ça je ne sais pas trop mais, il comptait et le voir dans cet état m'inquiétais. Qu'est-ce qui t'es arrivé? Tu as vu ta tête et tu n'es plus le même tu as l'air tellement... Différent. articulais-je finalement tout en lui servant un nouveau verre.

mocking jay.

(Invité)

Silver & Haytam

C’est comme si ma vie s’était à nouveau envolée, comme si je n’avais pu la rattraper avant qu’elle ne disparaisse totalement. J’étais comme éteins, je ne ressentais plus rien et pourtant, d’un autre côté, une énorme guerre faisait rage à l’intérieur de moi. J’ignorais comment réagir depuis mon retour de Paris, depuis tout ce qui s’était passé là-bas. Le visage de l’agresseur de Poppy, qui était aussi le mien, me revenait sans cesse en tête, et je me voyais lâcher cette stupide corde, observant le corps de mon amie gisant au sol. J’avalais ma salive, elle avait un goût âcre qui me dégoutait totalement. « C’est bien ce que les gens normaux font d’habitude non ? » Je me contentais une nouvelle fois de hausser les épaules, à croire que je ne m’arrêterais jamais de vouloir être normal, de souhaiter faire les choses comme tout le monde, s’en devenait presque une obsession. Mais je savais au plus profond de moi qu’il fallait quelque chose pour que j’oublie tout ceci, l’alcool était le meilleur moyen pour faire descendre la pilule petit à petit, le meilleur et également le moins violent car je n’étais pas prêt à toucher aux drogues dures. Je reposais alors mon verre et fixais la table, l’air de rien, le regard totalement vide. Je pouvais sentir son regard inquiet sur mon visage blessé, ce qui avait le don de me perturber. « J’en sais rien Silver je… » J’étais comme dans ma bulle, je l’avais cependant laissée entrer gentiment car j’avais confiance en elle et parce qu’au fond, j’avais besoin de ses sourires pour espérer aller mieux ne serait-ce que quelques secondes. J’attrapais alors mon verre et le descendais aussi sec que le premier. Je venais alors croiser mes bras et poser ma tête sur ceux-ci après avoir reposé le verre. « Il s’est passé quelque chose de grave et j’arrive pas à encaisser, j’arrive pas à vivre avec, ça me ronge de l’intérieur tu vois ? »

(Invité)

Haym'& Silver

C'était assez étrange, j'avais beau le regarder je ne reconnaissais rien du gars du passé, celui que j'avais dragué, qui me draguait et avec qui les choses auraient pu aller bien plus loin. Rien du jeune homme qui me plaisait et pour quoi j'aurai pu craquer. Je ne reconnaissais même pas le nouvel Haytam qui me faisait rire et qui me mettait tellement à l'aise aussi. Il semblait comme usé, fatigué, terni. Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder alors qu'il descendait son premier verre et que je lui reversais un second. C'est ce que font les gens normaux me disait-il, je fronçais alors les sourcils. Personne n'est normal, c'est ce que font les gens troublé et dépité et crois-moi dans ces cas-là on ne fait pas les choses les plus adéquates. répondis-je alors sur un ton qui ne concédait pas la discussion. Sans doute mon coté posé qui faisait enfin surface. Ou alors peut-être que j'étais en train de me faire un sang d'encre pour lui sans vouloir me l'avouer moi-même. Silver je, je quoi, voilà qu'il ne finissait même plus ses phrases. Me que diable s'était-il passé pour que je le retrouve dans un tel état. Limite, je m'en voulais de ne pas avoir osé lui téléphoner ou passer jusque chez lui. Faut dire que je ne savais plus sur quel pieds danser. Il venait de s'enfiler le second verre encore plus vite que le premier. Alors il lâcha ses mots, en partie. Quelque chose de grave, voilà que je sentis des frissons m'envahir, qu'avait-il donc fait de si grave. Alors qu'il posait sa tête sur ses bras complètement ailleurs, semblant abattu, je retirais le verre de devant lui. Instinctivement ma main alla se poser sur sa tête caressant doucement ses cheveux, je ne sais même pas où j'avais trouvé le courage de faire ce geste. Haym' je ne comprends rien. Qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce que tu as fait de si terrible. Dis-moi, ça m'effraie de te voir dans cet état... A ce moment je pouvais m'imaginer le pire. Ces paroles qu'il venait de lâcher n'étaient pas anodines.

mocking jay.

(Invité)

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