△ HOW YOU REMIND ME NATE

« Ouais, c'est ça, au revoir. » soupira-t-elle en laissant tomber ses bras contre son corps, observant la silhouette fuyante de Silas jusqu'à sa totale éclipse. Super. Sous prétexte qu'il finançait ses projets, ça lui donnait le droit de lui donner des ordres ? Peut-être que oui, peut-être que non. Colbie avait fini par l'accepter, ce n'était pas comme si elle avait le choix en fait. Les idées embuées, elle se retourna vers son casier, l'ouvrit, regarda à l'intérieur avant de le refermer. En fait, elle ne savait même pas ce qu'elle foutait là, elle avait fini les cours, elle ferait mieux de s'en aller vite fait bien fait s'enfermer chez les Mather. Elle fit claquer la porte, alarmée par la sensation d'être observée. Le plus discrètement du monde – ou pas, Colbie n'a jamais été synonyme de discrétion – elle tourna la tête et fit cet Eliot pas si inconnu que ça au bataillon. Nathaniel. Il était là depuis longtemps ? Décidément, il devait être un fervent admirateur de ses crises presque conjugales avec l'autre demeuré. Elle marcha dans sa direction – parce que la sortie était par là – fit un petit sourire à son niveau sans pour autant s'arrêter. C'est bon, elle était assez gênée comme ça.

Je sortais d'un cours magistral de neurosciences, et j'avais la tête pleine comme un oeuf. J'ai toujours adoré cette matière, certes, mais après quatre heures d'affilée on a qu'une envie : sauter dans son lit pour reposer son cerveau. J'arrive dans le couloir pour poser deux trois affaires dans mon casier, je jette un coup d'oeil autour de moi et aperçois Colbie - une des rares Mather je supporte à peu près. A peu près hein, c'est pas non plus le grand amour. En vérité, elle me fait un peu de la peine, à sa faire marcher sur les pieds comme une moins que rien. Le pire, c'est qu'elle ne dit rien. A priori, j'arrive toujours au mauvais moment car elle est entrain de se faire rabaisser par ce Silas, lui aussi Eliot, que j'ai un peu de mal à supporter avec cela. J'sais pas, je trouve qu'il va trop loin - comme s'il se croyait au Moyen-Age quand les hommes avaient toujours le dernier mot. Je referme mon casier, met les mains dans mes poches et suis Colbie du regard. Un petit sourire se dessine sur son visage quand elle passe devant lui sans s'arrêter. « J'te pensais plus rebelle que ça. » Elle avait déjà commencé à s'en aller, mais j'étais certain qu'elle avait entendu. Après tout, il fallait bien la raisonner un peu.. c'en était trop.

Rares étaient les fois où Colbie se soumettait réellement à un homme, sans en être radicalement entichée. Mais Silas … Non, détrompez-vous, elle n'était pas éperdument amoureuse de lui. Non … Elle le voyait comme son mentor, son guide spirituel, et surtout l'unique personne qui sait réellement ce qui est bon pour sa célébrité. Naïvement, elle le voyait comme la voix de la raison, la personne qui avait juste à dire une chose pour que celle-ci soit effective. La voix de Nathaniel parvint jusqu'aux oreilles de Colbie. Conservant sa tête baissée pendant quelques secondes, elle aurait aimé pouvoir continué son chemin sans prêter la moindre attention. Mais, la vérité, c'est qu'elle n'y arriva pas. Elle était brute, Colbie, elle ne réfléchissait pas. Elle se tourna et lui répondit froidement ; « Si tu veux, ma rébellion, je peux te la coller en pleine figure. » Elle avait l'impression qu'il la jugeait, il avait tord.

Spoiler:

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Contre toute attente, la jeune Mather ne s'arrête pas tout de suite pour répondre à ma petite provocation. Du moins, c'est ce que j'ai cru. Colbie se poste devant moi, du haut de ses 1m60, et me répond sèchement. Je lui adresse un sourire moqueur et croise les bras contre mon torse. C'était tout de même fou à quel point cette fille se faisait rabaisser par ce Silas. C'était incroyable qu'elle ne se rebelle pas, je ne comprenais pas le comportement qu'elle adoptait avec lui. « C'est pas moi qui te parle comme un chien, donc tu ferais mieux d'aller foutre ta rébellion dans la gueule de l'autre con. » Et toc Colbie. Le jour où elle comprendra que cet homme se fout royalement de sa figure, elle se rendra compte de son comportement qu'il a envers elle. A priori, ce serait par rapport à une émission de télé réalité sur Colbie, ce que je trouvais complètement ridicule. « Tout ça pour une émission sur ta petite personne ? » Je ne comprenais pas le concept d'exposer sa vie aux personnes qui nous étaient inconnues.

Au fond, Colbie se rendait compte qu'il n'était pas normal, qu'il n'était pas sain qu'elle se fasse autant humilier par ce con. Mais vous voyez, à un moment de sa vie où elle avait cru tout perdre – aka quand elle avait été renvoyée par son producteur – Silas était apparu comme Lionel Messi dans sa vie. Depuis, elle lui vouait limite une reconnaissance éternelle. « Pourquoi ? J'ai aucune raison de lui foutre ma rébellion dans la figure. » Déjà qu'il était roux et que c'était un sacré handicap dans la vie, elle ne pouvait pas se permettre de le défigurer, ce que Nate ne pouvait décemment pas comprendre puisqu'il était beau gosse et brun. Même dans sa vengeance, Colbie trouvait le moyen d'être superficielle. On appelle ça le talent. Elle grimaça et serra secrètement les points. « Si t'aimes pas ça n'en dégoûte pas les autres, hein. » Là ouais, elle se sentait clairement jugée.

« Ah oui ? Ça te dérange pas qu'il te parle comme si t'étais son chien ? » Je prend un air exaspéré et soupire en secouant la tête. Je n'arrive pas à concevoir de telles choses, et Colbie a l'air d'être complètement aveuglée par la situation. « Réveille toi un peu, ou tu vas finir dépendante de ce type sans même t'en rendre compte ! » Je ne sais même pas pourquoi je lui offrais mon aide, car tout ce que dégageait cette fille m'énervait. Égocentrique, imbue de sa personne et j'en passe.. Seulement, il m'était impossible de laisser une fille se faire malmener ainsi. « Tu captes que c'est à cause de cette foutue émission que t'existes quasiment plus ? » Elle croit que grâce à sa télé réalité fixée sur elle-même, elle sera mise en avant et tout le tralala. Mais c'est faux, car elle est petit à petit entrain de se perdre dans les courroux de son tyran.