holly & jeno ▲ you should forget the past

J’étais exténuée. On sentait que c’était la fin de l’année et même si j’adorais ce que j’étudiais, j’avais hâte que tout ça se termine et qu’on puisse enfin être en vacances. Et je dois dire que j’avais hâte de rentrer chez moi, dans le Colorado quelques jours après le bal histoire de revoir mes parents que je n’avais pas vu depuis… trop longtemps. Le Colorado, c’est loin, trèèèès loin de Boston alors je ne pouvais pas y aller tous les deux mois. Le soleil, la maison où j’avais grandi.. il y avait beaucoup de choses qui me manquaient là-bas. Mais en attendant, l’heure était aux révisions : je passais ma vie à réviser, dormir, bosser au Luna Caffé, manger et aller en cours. Un livre sur la révolution industrielle Américaine en mains, je marchais le long du couloir après une longue journée de cours pour rentrer chez moi. N’habitant pas sur le campus, j’avais encore une petite demie heure de route avant de pouvoir me poser dans mon canapé et glander une petite heure avant de reprendre les révisions. Lorsque je relevais la tête de mon bouquin, j’apercevais Jeno qui s’approchait et je fronçais les sourcils, cherchant un moyen de l’éviter. Mais avec tous les étudiants présents, c’était un peu compliqué. Alors comment va mon ex préférée ? J’haussais les sourcils en m’arrêtant face à lui, « Tu pourrais dire ça moins fort ? J’aimerais éviter qu’on me relie à toi » , répondais-je sèchement en lui donnant un coup d’épaule pour pouvoir passer. Rancunière ? Rien qu’un peu. Disons que j’aimais pas qu’on se foute de ma gueule.  

C’était difficile de rester calme quand je croisais Jeno. Ce gars s’était littéralement foutu de ma gueule et je n’étais pas le genre de fille à me laisser marcher dessus. Enfin… à l’époque, j’étais ce genre de fille. Naïve. Mais beaucoup d’expériences m’avaient fait murir et m’avait fait m’endurcir et Jeno faisait partie d’une de ces expériences. Donc forcément, quand je le croisais dans un couloir, je n’avais pas particulièrement envie de lui parler, au contraire même. Le voir faire le clown et crier bien fort qu’il était un ex à moi, ça me gênait parce que je ne voulais pas être reliée à lui d’une quelconque manière et il le savait, c’est d’ailleurs pour ça qu’il me mettait dans cette situation aussi embarrassante, j’en étais complètement consciente. Je passais à côté de lui pour reprendre ma route mais je m’arrêtais directement après l’avoir entendu me dire : Ben quoi Connor ? T'assumes pas la période ou t'étais raide dingue de moi ? Allez c'est pas grave t'étais jeune et ignorante ? Et puis t'étais pas la seule, rassure toi J’arquais un sourcil et je me tournais vers lui, « Et de ce que je vois t’assumes ta période ‘je suis un gros connard’ on dirait, ou cette période n’est pas encore terminée ? », demandais-je sans le quitter du regard. Je soupirais et je finis par lui demander, « Qu’est-ce que tu me veux Jeno ? J’suis pas forcément d’humeur à plaisanter de ce genre de chose. » Je ne l’étais jamais d’ailleurs, d’humeur à parler de ça avec autant de décontraction. Parce que ce dont il ne se rendait pas compte, c’était qu’il m’avait fait énormément de peine à l’époque.

Je n’arrivais pas à le supporter c’était.. physique. La vérité, c’était que quand on était ensemble, je m’étais prise d’affection pour lui et qu’il me jette comme une vieille chaussette.. j’avais eu du mal à l’accepter. Et même si ça remontait à un certain temps maintenant, ma colère n’était pas redescendue parce que je détestais être prise pour une conne. Mais ce qui m’énervait le plus, c’était quand il faisait son malin comme ça. Je savais que m’énervait n’allait que lui faire plus plaisir mais c’était plus fort que moi. Moi, un gros connard ? Tu exagères un peu Holly non ? J'suis super sympa ! Je le regardais et je me mis à rire, « Mais bien sur, t’es le gars le plus sympa du coin, j’avais oublié excuses-moi » Il s’approchait et je ne bougeais pas d’un pouce, fronçant les sourcils alors qu’il continua, Même ton frère m'adore, tu vois. Tu crois pas que t'en fais un peu trop à toujours être sur la défensive ? J’arquais un sourcil, « Tu connais Alex ? Alors il se fera un plaisir de savoir à quel point t’as été salaud avec sa petite sœur » Je souris en coin, je n’allais pas me gêner à en parler à Alex, rien que pour faire chier le jeune Mather. Ce que je veux, c'est toi, ton corps, tes petits seins - parce que oui je les ai pas oublié tu sais. Tu sais, je suis peut-être pas aussi réfléchi que toi, et la spontanéité ça fait du bien des fois. J'sais pas, j'te vois passer, je te demande comment ça va, c'est tout. Je m’avançais pour m’approcher encore plus de lui et une fois à sa hauteur, je le giflais. « Oh, pardon, c’était de la spontanéité », lançais-je en souriant en coin. « T’auras plus jamais rien de moi, Jeno alors lâche moi la grappe et va emmerder d’autres personnes »

Rien que de le voir porter sa main à sa mâchoire m’apportait une sorte de satisfaction personnelle. Bordel, ça me démangeait depuis tellement longtemps de lui en coller une ! Mais il m’avait cherché, parce qu’il n’avait pas à me parler comme il l’avait fait. Gros con. Comment j’avais pu sortir avec un mec comme ça, sérieux ? Puis vint le sujet d’Alex. Je ne savais pas à l’époque qu’Alex était mon frère, donc forcément tout ça ne le regardait pas. Mais si il était aussi proche de Jeno, j’espérais qu’il jour on se croise tous les trois pour que je raconte à Alex comment Jeno m’avait traité. Tu crois vraiment qu'il dira quelque chose ? Tu étais une inconnue pour lui, et il ne m'en tiendra pas rigueur. Tu devras plutôt me remercier pour t'avoir forgé ton petit caractère J’arquais un sourcil, « J’pense que ça fera aucune différence qu’on se connaissait ou pas à l’époque lui et moi. T’as été un gros con, et tu l’es toujours alors je ne pense pas qu’il sera vraiment okay avec ça. » Je souris en coin, il savait que j’avais raison. « Et j’ai pas eu besoin de toi pour forger mon caractère. Ça a contribué, certes, mais sois en pas fier parce que c’est grâce à ça que tu viens de t’en manger une », ajoutais-je en haussant les épaules d’un air faussement désolée. Fais pas genre Connor, si tu me parles c'est bien qu'il te reste au moins une once de bons souvenirs avec moi, n'est-ce pas ? Je croisais les bras sans rien répondre, le regardant sans cligner une seule fois des yeux. « Des bons souvenirs ? Bien sur que j’en ai. Mais ils sont tous embrouillés à cause de la manière dont tu as mis fin à tout ça, Carpenter. » - C'est sûr qu'à 21 ans je n'avais pas envie de me retrouver enchaîné à une relation qui allait trop vite pour moi de toute manière. Mais ça, ça ne traverse même pas l'esprit, hein ? Continue à vivre dans le passé, tu vas passer à côté d'un tas de trucs Je levais les yeux au ciel, « Mais tu comprends rien ma parole. » Je soupirais, les hommes… il fallait tout leur expliquer ! « Le truc, c’est que tu m’as quitté sans même une explication, t’as vraiment fait ton salaud alors que j’tenais à toi, Jeno. J’te reproche pas que ça n’ait pas été plus sérieux, c’pas ce que je recherchais. J’te reproche la manière dont tu as fait les choses, et la manière dont tu continues à te comporter avec moi aujourd’hui, comme si ça te plait que tu m’aies fait de la peine »