SHIRONG MENG ► Park Jun Ho [Simon, DMTN]

Vous voyez ce gosse, pas vraiment très grand et au regard farouche ? Celui-là, oui, qui court dans les rues de Chine avec une pomme dans la main, des trous dans le jean et une casquette à l'envers ? C'est moi. Je venais de voir Aladdin, alors il fallait que j'exerce mes talents dans la nature, sur le marché. Bien sûr, je me suis fait prendre. Mais qui aurait pu se douter, en me soulevant du sol par la taille, que cet enfant qui se débattait comme un beau diable en mordant était le fils d'un des PDG les plus riches du pays ? Ah, Meng Shi Rong en a fait baver son entourage dès son enfance.

Lorsque l'on vit dans le luxe, il est évident que nous ne pouvons faire les choses comme tout le monde. Que ce soit au niveau de la façon de vivre, de l'éducation... J'ai eu droit aux meilleures écoles privées. Les meilleures, je le sais, puisque j'en ai changé un nombre incalculable de fois, parfois même plusieurs fois dans l'année. En plus de cet enseignement relativement complet, j'avais une tutrice qui jouait le rôle de ma mère et de ma nounou. Je l'aimais beaucoup, quand bien même elle était un peu vieux jeu et sévère avec son chignon strict. En parlant de ma mère : elle nous a quitté très tôt. Ah nan, elle est pas morte, ne pensez pas de suite à des choses tragiques. Elle a juste trouvé que mon père ne se préoccupait pas assez d'elle et le divorce s'est fait lorsque j'étais très jeune. Il est vrai que je ne voyais pas énormément mon père, mais il savait se faire présent à sa façon par ses appels ou ses petites attentions. En somme, je n'ai jamais été malheureux, pas même une seconde.

Je me rappelle avoir lu un article un jour, qui parlait d'étranges signes dans un champ. J'étais tout jeune, j'ai été intrigué, quand bien même j'ai pu faire des cauchemars pendant plusieurs jours après. C'est bête, la façon dont les passions commencent, non ? Je n'ai jamais quitté le paranormal, il rythme ma vie. Aujourd'hui encore, j'ai quitté mon pays natal pour l'Amérique. J'ai intégré Harvard sur ordre de mon père quand bien même ce fut difficile et sur un coup de chance, mais je n'y suis pas resté. Malgré mon niveau d'étude avancé, je n'ai pas tenu, je me suis relâché, j'ai fauté. J'ai vite sauté, laissant la place aux plus débrouillards que moi. Finalement, j'ai cessé mes études à ce niveau et j'ai passé l'entretient d'embauche au bureau du paranormal de Cambridge. Fort heureusement, mes années de passion pour la matière m'a permis de monter un journal et un cv en béton. J'ai été pris en tant qu'assistant voilà deux ans, et je m'en contente parfaitement. Après tout, c'est le mieux que puisse rêver un sale gosse comme moi, nan ?

Ouais, c'est l'moins qu'on puisse dire, un vrai sale gosse. Un casse-cou de première un peu idiot qui oublie souvent de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Un gars trop impulsif qui se prend souvent le contre-coup de ses actes parce qu'il n'a pas su réfléchir avant. Mais heureusement, je suis pas souvent seul dans les épreuves puisque je suis entouré d'une bande de K-sos aussi particuliers que moi. Sportif et exhibitionniste à mes heures, un tantinet narcissique, j'aime bien que l'on complimente mon corps ou mes tatouages. Histoire de conforter mon égo, voyez-vous. M'enfin, après j'suis pas un chieur non plus, faut pas déconner. Sympas, pas prise de tête, simple à vivre et pitre, on remarque d'ailleurs que mes potes sont pas forcément des riches et qu'on me pense pas issu de cette branche. Quoique tout ceci n'entache pas ma passion pour le paranormal, qui se fait obsession même.

Une grande maison dite hantée ? Une veille ferme abandonnées dont on dit que les lumières brillent et se rallument la nuit ? Des animaux dont on aurait pensé la disparition il y a des millénaires ? Tout scoop est bon à prendre, et Détective Meng est sur le coup ! Qu'importe que ce soit à l'autre bout du pays, ouais, osef. J'suis pas trouillard pour deux sous. Par contre j'suis assez romantique, fleur bleue et sensible, mais faut pas le dire que j'ai pleuré quand Jack, il est mort frigorifié, hein ? Comme Darty Dancing. Arf, voilà que j'ai « The Time of my life » en tête. C'est moche. Meng Shi Rong le chinetok de Cambridge, à vot' service.