Pour que tu m'aimes encore ♥ SnowyDAmour

Read n'aurait jamais cru qu'il se retrouverait dans cette pièce avec sa femme, tout juste après quelques mois de mariage. Les voilà chez un thérapeute qui s'occupe de la vie des couples. Et oui, ils avaient beau être souriant et s'aimer comme au premier jour, leur mariage rencontrait un gros problème : le mutisme de Read et son problème à avoir des rapports sexuels avec sa femme. Cela était dû à un passé qu'il refusait de confier... il avait trop honte, il avait peur aussi. Ses agresseurs n'avaient jamais été retrouvés et il avait enterré cette histoire au plus profond de son esprit. Mais il avait fallu cet incident, dans la rue, en plein jour, pour qu'il se trouve fragilisé au point d'avoir des cauchemars chaque nuit et s'enfermer parfois des minutes entières tout seul dans la sale de bains. Il se demandait parfois s'il avait raison de faire supporter cela à Snowy et il a souvent fait un pas pour se confier, mais voilà : la crainte de ce qu'elle allait penser de lui était immense. Dans sa tête, malgré le fait qu'il ait été suivi par un psy, il pensait toujours que son agression était de sa faute... Ainsi que la mort de son collègue devant ses yeux.
La thérapeute, une femme, la quarantaine, lunettes proéminente et soit-disant une des meilleures de sa profession les observa s'asseoir l'un à côté de l'autre, la main dans la main. « Alors, racontez-moi tout... » déclara-t-elle en dévissant le bouchon d'un stylo et en leur offrant un immense sourire. Mais Read n'était pas du tout en confiance pour l'instant, il avait juste envie de partir. Mais il avait accepté cette entrevue lorsque Snowy l'avait mis au pied du mur... Et pour lui faire plaisir, non seulement il resterait, mais il essayerait de se confier un peu plus. Au prix qu coûtait la séance, valait mieux.

Je n'avais pas eu d'autre choix, vraiment, que de faire appel à cette psychologue conjugale. Il ne me parlait pas, je n'arrivais pas à savoir ce qui le bloquait à ce point. Est ce que je ne lui plaisait plus? Peut être était ce ma grossesse qui le gênait? Je ne suis pas une bête de sexe ni une accro mais comme toutes personnes j'ai des besoins et là ça devenait gênant pour notre couple même si je l'aimais éperdument. Alors on s'était présenté devant cette femme, Read avait été un peu retissant face à cette idée de consulter mais pour moi il avait tout de même accepté de aire la démarche, au moins d'essayer. Je lui tenais la main, la serrant dans la mienne tandis que mes autres doigts étaient posés sur mon ventre plus qu'arrondit comme toujours. Je savais pertinemment qu'il ne parlerait pas le premier alors quand elle a dit q'elle nous écoutait je me suis lancée. Et bien mon mari et moi sommes mariés depuis début septembre et comme vous le voyez je vais accouché d'ici peu de jumeaux... Je ne sais pas vraiment quel mot mettre sur ce qui nous arrive alors je vais faire simple. Nous n'avons plus de relations... sexuelles.. Je me suis tournée vers Read les joues toutes rouges comme pour trouver de l'aide mais il semblait complètement bloqué alors après quelques instants de silence j'ai continué. Je ne sais pas si c'est à cause de ma grossesse ou quelque chose d'autre alors voilà... si vous pouviez nous aider à comprendre le problème on vous en serait reconnaissant..

Read ne pouvait s'empêcher de s'arracher la peau du petit doigt de sa main libre avec son pouce. Il n'était pas du tout à l'aise, malgré le fait que son épouse soit là, bien présente, lui tienne la main fortement et l'envie que leurs disputes cessent à tout jamais. Non, tout bonnement parce qu'il savait qu'il serait obligatoirement amené à se confier ici. Il ne pourrait pas se défiler comme à l'appartement où il fuyait toujours par un prétexte bidon ou deux. Il lança un très pâle sourire à sa femme lorsqu'elle prit la parole, mais Snowy amenait les choses si bien qu'il resta muet comme une carpe. Pour le moment, le moins que l'on pouvait dire était qu'il n'aidait pas vraiment de sa présence. Finalement, la thérapeute acquiesça d'un signe de tête. « Êtes-vous gêné par la grossesse de votre conjointe ? » demanda-t-elle à l'attention de Read, après avoir noté un mot sur une feuille. « Oh non, pas du tout bien au contraire. » déclara-t-il bonnement. Elle acquiesça encore une fois. En fait cette femme était stressante. « Et dîtes-moi comment ça se passe d'habitude... qui refuse et à quel moment, ressentez-vous des choses particulières ? » continua-t-elle. Voilà, ça y est Read se murait de nouveau en baissant le regard. « Je... » commença-t-il, mais il ne continua pas sa phrase.

Je me demandais si Read allait ajouter quelque chose, s'il allait enfin se décontracter mais je n'ai pas eu le temps de le savoir comme la thérapeute s'adressa directement à lui. Donc comme il l'avait déjà dit ce n'était pas ma grossesse qui e dérangeait, mais c'était quoi alors? Elle lui demanda ensuite de qui venait le problème et d'autres petites questions. J'ai tourné mon regard vers Read, je savais qu'il se braquerait face à cet interrogatoire mais il fallait qu'on passe par là. Il sembla vouloir répondre seulement il ne parvint pas à continuer sa phrase qui ne comportait qu'un seul mot... Je me suis penchée vers son oreille posant une main sur son visage, je voulais que lui seule entende ce que j'allais lui murmurer. Laisse toi aller mon amour, pour nous... Personne ne te jugera, surtout pas moi, je t'aime. J'avais repris sa main dans la mienne avant de lancer un léger sourire à la thérapeute, il fallait qu'il se lâche, qu'il sorte ce qu'il avait en lui.

Le jeune homme ne parvenait pas à se dérouiller, il était là, toujours aussi stressé, surtout à présent que l'on s'adressait directement à lui. Il tenta de commencer une phrase, mais impossible de la continuer. Oh bon sang ce qu'il avait redouté ce genre d'instant, dans ce genre de lieu avec ce genre de psychologue. Il déglutit avant de lever le regard, entendant la voix de sa belle épouse l'encourager à prendre les devants. Il eut un très pâle sourire alors, posant les yeux un instant sur Snow. L'ex-secouriste serra la main de la belle de son cœur très fort subitement, comme s'il avait peur qu'elle s'écarte de lui. « A vrai dire, le problème vient de moi. » finit-il par lâcher. « C'est moi qui refuse de passer à l'acte... » continua-t-il. La thérapeute l'écoutait attentivement, mais une minute s'écoula sans qu'il n'ajouta un mot, elle le poussa donc avec une nouvelle question : « Et savez-vous d'où peut venir ce blocage ? » Il déglutit de nouveau, cette fois, il garda les yeux braqués sur la psy avant de pousser un large soupir. Oui, évidemment, il le savait. Il savait très bien même. Il repensait à ce mec en train de le toucher... Il en eut des frissons. « Je crois savoir, mais... » C'est alors qu'il se mordit la lèvre inférieure et une larme perla le long de sa joue. D'un doigt, il tenta de l'essuyer, mais elle fut rapidement suivie par d'autres. Et bien oui, un traumatisme qui ressort, cela n'est pas facile à traiter. Il lâcha la main de Snowy pour cacher son visage dans ses mains, les coudes sur les genoux. Fallait pas qu'il craque, fallait pas... Il voulait juste s'en aller.

Je me demandais s'il allait se détendre ou s'il allait rester crisper comme ça pendant tout le long de la consultation. Mes paroles semblèrent le motiver un peu à parler mais pas non plus de déblatérer pendant des heures. Il avoua que c'était de sa faute et que le blocage venait de lui. Honnêtement j'avais peur des révélations qu'il allait faire, et si j'avais eu raison s'il me trompait avec River? Je ne voyais pas ce que ça pouvait être d'autre, cette idée me serra le coeur mais je n'ai pas lâché sa main pour autant je l'ai même serrée plus fort. Je voulais qu'il voit que je suis là, que je suis prête à l'écouter et s'il le fallait à pardonner. Mais il n'ajouta rien, même pas quand elle lui demanda d'où ce blocage pouvait-il venir. Il savait, c'était déjà une bonne chose mais il ne parvenait pas à cracher le morceau. Il ne fallait surtout pas le brusquer alors que je me suis tournée lentement vers lui avant de demander. Mais quoi mon amour...? Mais je n'ai obtenu aucune réponse, seulement des larmes qui le firent lâcher ma main. J'ai ouvert grands mes yeux étant dans l'incompréhension totale. Qu'avais je dit ou qu'avais je fait? Mais ça n'avait sans doute rien à voir avec moi, ça avait l'air beaucoup plus sérieux. Je suis mordue la lèvre avant de le prendre dans mes bras ne sachant quoi faire. Je tu veux qu'on s'en aille...? Dis moi, parles moi.. Voir son mari pleuré est la pire chose au monde je crois. Mr. Priest, tenez. dit-elle en tendant des mouchoirs en notre direction. Prenez votre temps, prenez le temps de reprendre vos esprits. Nous sommes là pour vous écouter, pour soulager votre esprit.

L'ancien secouriste n'avait pu s'empêcher de craquer, les larmes coulant le long de ses joues. Il pleurait sans bruit, ne sanglotant même pas. Oh bon sang ce qu'il avait honte... Il aurait aimé se foutre derrière le canapé sur lequel le couple était installé, et ne plus sortir de sa cachette. Les deux paires d'yeux qui s'étaient posées sur lui l'avait rendu tout rouge. Il entendit les mots d'amour de son épouse, il essuya ses larmes du bout des doigts, tandis que Snowy le serra dans ses bras. « Je t'aime... » souffla-t-il dans l'oreille de la jeune femme. Il fit un signe négatif de la tête lorsqu'elle lui demanda s'il voulait partir. Pour le bonheur de sa femme, même malgré la douleur, il devait parler et crever l'abcès... Mais il ne parvient pas à sourire en s'écartant. Il attrapa le mouchoir que la thérapeute lui avait tendu et s'essuya les yeux délicatement. « J'ai tellement honte, j'ai peur de ce que tu vas penser de moi, Snow... » finit-il par lancer sans même regarder son épouse, les joues devenant pâles. Il revoyait en boucle les images desquelles il était censé parler...

Je m'agitais sur mon siège commençant à sentir la peur et la douleur de mon mari. Ca devait également affecter les jumeaux puisqu'ils n'arrêtaient pas de bouger depuis le début de la séance, mais je ne me plaindrais pas pas maintenant. Il répondu d'un signe négatif de la tête pour me dire qu'on ne partirait pas. Ça me faisait tellement de peine de le voir dans cet état, je ne savais juste pas quoi faire à par le rassurer. Les mots qu'il ajouta firent battre mon coeur un peu plus vite, mais qu'est ce qu'il avait bien pu faire ou avoir subit pour le rendre comme ça. Read, je ne t'ai jamais jugé, jamais. Tu peux tout me dire, je suis là pour ça... Je voyais bien que son teint changeait, j'avais l'impression qu'il allait glisser de son siège et ça commençait à me faire flipper. Pour l'instant je n'avais même pas envie que la psychologue intervienne, on avait pas besoin d'elle enfait. Pour mon plus grand plaisir elle n'ajouta rien attendant comme moi que Read se lance, qu'il se soulage de ce poids qui avait l'air si lourd à porter pour lui tout seul.

Snowy tentait de lui donner le courage de parler, mais Read resta de longues minutes silencieux. Non seulement, il redoutait ce que les autres pourraient bien penser de lui, surtout son épouse, car la thérapeute, il la connaissait à peine, mais il avait du mal à contrôler les images d'horreur qui lui revenaient à l'esprit. A un moment, il se demanda même s'il ne devait pas demander à aller aux toilettes tant il se sentait mal. Il lança un regard à Snowy, la femme de sa vie, avant de baisser les yeux au sol. Ce qu'il pouvait l'aimer... Pour elle et pour les jumeaux, il devait parler, pour surmonter ce traumatisme.
"Y a quelques semaines, dans la rue, je me suis fait accoster par un homme... Il... Il s'est montré très entreprenant et j'ai cru qu'il allait me ..." les mots ne sortaient pas très bien, mais c'était un début. Et il fallait un début à tout. Cette rencontre, avec ce type qui l'avait plaqué au mur pour lui faire comprendre ce qu'il voulait. "Finalement, il s'est rien passé, mais... Mais c'est pas la première fois. Depuis, je refais toujours ce satané cauchemar..." Il ne put s'empêcher de laisser encore quelques larmes s'échapper de ses yeux. Aller, il était sur la bonne voie. "Snow, y a une partie de mon passé que je ne t'ai pas raconté... Y a maintenant presque deux ans, j'ai subi une agression violente. On travaillait avec mon coéquipier de toujours et... On s'est rendu sur les lieux d'un présumé accident. On a été accueillis par des drogués qui nous ont menacés d'une arme pour obtenir les drogues de l'ambulance. Et... Et je sais plus exactement comment c'est arrivé, mais les choses ont dégénéré. Mon collègue a été poignardé et moi.... Je pouvais rien faire. Ils ont dit qu'ils me trouvaient mignon et qu'à défaut de morphine, je ferais l'affaire... Et..." Il ferma les yeux un instant pour reprendre de la contenance. "J'ai eu si mal..." déclara-t-il simplement. Snow devait avoir compris, c'était assez explicité. Il avait été abusé sexuellement par plusieurs types.... "Je voyais mon collègue mourir et j'ai pas été capable de le sauver. Je les ai supplié d'arrêter, de me laisser, qu'il fallait que j'aille aider mon ami, mais... Ils ont juste continué et ensuite, ils m'ont frappé, encore et encore... Plus ils me battaient, plus ça les faisait rire..." A se remémorer cette scène, Read avait mis sa main en avant, comme pour montrer le geste avec lequel l'un de ses agresseurs l'avait battu. Mais, il finit par poser ses doigts sur sa bouche, laissant alors les larmes s'échapper si vite qu'elles couraient à une allure folle sur ses joues. Il ne pouvait plus parler. Cela lui avait fait un bien monstre de dévoiler cette face d'ombre... mais il était rongé par la honte et par la culpabilité... celle d'avoir laissé mourir son collègue de toujours....

Je redoutais ce qui allait sortir de sa bouche, il sentait tellement désemparé que ça me faisait peur. J'avais les mains qui tremblais limite et je sentais mes joues devenir rouge tant j'avais chaud. Je lui ai fait un sourire le plus encourageant possible mais s'il était plus incertain qu'autre chose. Et il s'est enfin lancé. Je l'écoutais attentivement et au fil de ses paroles je sentais mon visage se décomposer ne sachant plus du tout ou me mettre. Je me suis retournée vers lui puis vers la psychologue et encore vers lui, mon amour. Read n'avait pas été explicite dans ses termes mais il n'avait pas eu besoin j'avais saisit, c'était un cauchemar. Un cauchemar qui expliquait tout, cette distance et ce refus de vouloir avoir des rapports. Quoi dire après de telles révélations à part se la fermer et être forte? Rien, il n'y avait rien à dire, je devais être là, lui montrer que ça ne changerait rien entre nous qu'il était mon petit coeur. Il avait le regard rivé sur le sol, ses doigts posés sur ses lèvres. J'ai avancé ma main pour prendre la sienne avant de relever sa tête pour me regarder. Regarde moi mon amour... Des larmes se sont mises à couler sur mes joues de porcelaine. Je... Je ne sais pas quoi te dire.. Je ne peux même pas savoir ce que tu ressens, je voudrais pouvoir te soulager de ce poids.. Pour être honnête les mots me manquaient, je ne savais plus. J'aurai aimé que la psychologue intervienne mais visiblement elle en avait décidé autrement nous laissant parler.