Septembre&Alek - La solution n’est pas dans la solution mais dans l’acceptation qu’y en ait pas.

Parfois tu te demandais comment tu pouvais dire que ta vie allait mal quand tu voyais ces gens ici vivre avec quasi rien et ne se contenter de presque rien pour avoir un sourire sur leurs visages. Tu ne savais même pas te contenter d’un petit sms de ton petit-ami –s’il l’est toujours, pour essayer de te faire sentir. Tu te disais avoir une vie misérable, mais les gens ici l’avaient bien pire que toi et tu te plaignais. Tu te sentais limite ridicule avec ton addiction, ta dépression, ton envie de disparaitre, d’avoir une meilleure vie. Mais t’en avais déjà une comparé à plus de la moitié de la population humaine. Rien que toute la population du continent africain avait une pire vie que toi, n’avait pas d’eau potable, n’avait pas de recours à des premiers soins respectables, certains n’avaient même pas la possibilité d’aller à l’école ou d’étudier. Et toi, tu foutais ta vie en l’air pour quoi ? Parce que tu te sentais abandonnée, dispersée ? Tu te fais pitié. Ce voyage t’avait permis de t’ouvrir les yeux sur certains aspects dans ta vie que tu espérais changer en rentrant. Mais tu savais aussi que tu n’étais plus la personne que tu étais en venant chez les Quincy et que peut-être tu n’y avais pas non plus ta place. On ne change pas certaines habitudes, malgré tout l’effort que l’on pouvait y mettre. Tu serais toujours une junkie, et la Quincy n’y avait rien changé, sauf peut-être quelque mois de sevrage. Tu voyais ton cousin de dos avant qu’il ne se retourne. Tu haussais les épaules. « En autre et avoir un peu mon calme avant de rentrer. » Tu savais que retrouver la civilisation normale allait être un challenge pour toi, te retrouver à nouveau entourer de millions de personnes allait te faire peur et pouvoir juste avoir ta petit bulle pour ce soir, te permettrait peut-être de ne pas paniquer en arrivant à Cambridge demain.