« Et là ? Cela ne te parle toujours pas ? » soupirais-je tandis que je me retrouvais déguisé en zorro devant elle depuis pas moins de cinq minutes. Pourquoi je me retrouvais ainsi attifé ? Tout simplement parce que depuis que je lui avais avoué toute la vérité au sujet de notre relation, nous essayions de réactiver sa mémoire en faisant tout et n’importe quoi. « Et si je te rechante la chanson avec laquelle je t’ai demandé en mariage ? » tentais-je avant de secouer la tête négativement. « Quoique, je pense pas qu’au bout de la vingtième fois, il y ait du changement » marmonnais-je avant de me gratter la tête, enlevant le bandeau masquant une partie de mon visage. « Je sèche… Reste plus que le marabout » plaisantais-je avec une certaine ironie.
Au lieu de lui parler, Thaïs n’avait pas pu s’empêcher d’éclater de rire en voyant Caleb déguisé en Zorro. Cela n’évoquait rien pour l’instant mais sans doute leur faudrait-il être très patients avant que la jolie blonde ne récupère ses souvenirs bien aimés. « Tu t’es déjà déguisé en Zorro devant moi ? Non je suis désolée ça ne me dit rien… » avait-elle ajouté en soupirant, particulièrement navrée que les multiples tentatives de Caleb n’obtiennent aucun résultat. « Sinon heu… il n’y a pas un restaurant où l’on va souvent ? Ou je n’ai pas réalisé un de tes fantasmes ou toi l’un des miens ? Ou je ne sais pas… on a pas fait de conneries ensemble ? Ceci dit, le marabout me dit quelque chose… »
« En fait, tu me surnommes ton Zorro alors je me suis dit que si tu me voyais dans ce costume, cela remontrait peut-être à ton esprit » haussais-je les épaules, me sentant très con ainsi déguisé mais qu’est-ce que je n’étais pas près de faire pour les beaux yeux de ma femme. « On peut toujours aller dans ce petit restaurant où l’on a l’habitude d’aller oui… sinon, tu m’avais bien parlé une fois de ton envie que je porte mon ancien uniforme de flic pour te faire un striptease… Je n’ai pas l’apesanteur mais ça pourrait toujours le faire… Pour les conneries, on en a fait » rigolais-je pensant notamment à ce fameux marathon chez Ikea. « J’aimerai tant que tu te souviennes chaton par contre va falloir m’expliquer pourquoi le marabout te fait penser à quelque chose »
« Mais tu es très beau en Zorro, très sexy même ! » s’excusa-t-elle aussitôt car Thaïs en voulait presque à sa mémoire de rester figée en mode bloquée. Ce n’était pas dieu possible, pourquoi elle ne voulait pas juste lui faire plaisir et fonctionner comme il se devait ? « Peut-être que si je me retrouvais en atmosphère de connerie ma mémoire se débloquerait… pour le marabout il me semble que j’ai accompagné mon cousin en voir un mais je ne me souviens pas pourquoi ! »
« Je crois que je ne veux même pas le savoir non plus connaissant ton cousin » grimçais-je, préférant de loin rester loin de ses affaires car même si je ne faisais plus partie des forces de police de Boston, je restais fidèle à mes principes et ces derniers étaient toujours aussi incompatibles avec le mode de vie de Declan O’Malley. « Qu’est-ce que tu entends par atmosphère de connerie ? Tu veux qu’on aille faire les cons quelque part ? »
Thaïs esquissa un petit sourire amusé. [color=#666699]« Je crois que ça avait un rapport avec une grossesse, ne va pas t’imaginer des choses pas… nettes ! »[color] répliqua-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure. « Je ne sais pas… ça me désespère de chercher, chercher et que rien ne vienne alors peut-être que si tu me pousses hors de mes derniers retranchements ça peut déclencher quelque chose ? Je suis paumée je t’avoue… et ça me désespère que ça te désespère ! »
« Je veux rien savoir ! » répétais-je non sans amusement car sinon j’allais finir par être jaloux qu’elle se souvienne de ces conneries avec son cousin et pas de notre mariage à nous. « Je pense que tu forces trop, on force trop sur ta mémoire… Cela ne sert à rien… C’est comme quand on cherche quelque chose, on finit toujours par le trouver quand on le cherche plus » la rassurais-je avant de l’étreindre, ne voyant pas trop ce que je pouvais faire.
« Bien, bien ! » leva-t-elle les mains en grimaçant légèrement pour mieux soupirer doucement face aux paroles de Caleb. Il avait certainement raison, comme d’habitude, mais Thaïs n’en pouvait plus de se répéter cela. « Tu as sûrement raison mais j’ai envie de me souvenir, envie de reprendre notre histoire et arrêter d’être une coquille vide. On a pas suffisamment essayé, j’en suis sûre ! » se leva-t-elle pour l’inciter à en faire davantage. « S’il te plaît, aide-moi… »
« Mais que veux-tu que je fasse pour t’aider ?! Je n’ai aucune idée de comment te rendre la mémoire ? Je veux bien faire toutes les conneries possibles et inimaginables si tu veux même te faire l’amour dans des lieux insolites mais je me sens impuissant, je ne peux pas t’aider »soupirais-je avant de la regarder dans les yeux. « Je donnerai tout ce que j’ai pour que tu te souviennes mais je sais pas quoi faire »
Peut-être Thaïs avait-elle poussé le bouchon un peu trop loin et fatalement, le discours de Caleb la fit rasseoir aussitôt, emplie de culpabilité. « Pardonne-moi » murmura-t-elle en soupirant. « Je dois te mettre une pression monstrueuse sur les épaules sans m’en rendre compte mais je voudrais bien être la femme que tu as épousée seulement j’ai l’impression de ne pas l’être et ça me terrifie. Je n’ai pas envie de t’enlever ce précieux bonheur que tu avais avec cette Thaïs et que je vois sur toutes les photos… »