Estéban & Diego - Bienvenido mi amigo

Vingt-deux heures. Le parking du centre-ville est envahi de moto et de bikers. Aujourd’hui à lieu –comme tous les samedi soir- une soirée entre fan de moto. Vêtue d’un jean noir et d’une chemise noire, j’observe l’assemblée, espérant apercevoir mon ami Estéban. J’avais rencontré le jeune homme à Princeton et suite au décès de sa jeune épouse, nous nous étions perdu de vu. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous revoir et j’espérais que cette soirée lui change les idées. Je ne pouvais définitivement pas comprendre sa peine, mais je pouvais l’aider à évacuer. Alors que je vérifiais l’heure sur mon portable, je l’apercevais au loin. Il arrivait sur sa moto, tandis que des gars le laissaient passer. Il ne connaissait pas cet endroit et je voulais le faire accepter par la bande. Ce n’était pas un mauvais gars et il était censé être beaucoup plus calme que moi-même. Alors, qu’il se garait à côté de moi, je me redressais. « Enfin te voilà ! Comment tu vas ? » Le revoir après tant de semaines me faisaient vraiment plaisir.

Ce soir, j’avais décidé de sortir un peu faire de la moto. J’avais donc laissé Emilia avec Kathleen et dès que j’avais enfourché ma superbe que j’avais acheté avec l’argent de mes disques que j’avais gardé pour moi – du moins ce qui restait de l’argent dont la plus grande majorité, j’avais laissé dans le compte épargne de ma fille pour ses études – j’avais ressenti ce bonheur que seule la moto me procurait. Je laissais ma bécane m’emmener au loin jusqu’à je ne sais où, en effet, je me rendais vers l’Harvard Square parce que j’avais appris que tous les samedis soirs, il y avait une réunion de Bikers et parmi lesquels il y avait mon ami de Princeton Diego. J’arrivai tranquillement jusqu’au parking envahi par de très belles bécanes. Alors que je me garais près de la moto de Diego, celui-ci vint me voir en me demandant comment j’allais. Je lui souris d’un air radieux après avoir retiré mon casque. « Holà Diego ! Je vais bien et toi ? » je descendis de ma moto afin de lui serrer la main, ce type était comme un grand frère pour moi lorsqu’on était à Princeton : c’était lui qui m’avait poussé à réellement aimer faire de la moto faisant de celle-ci ma troisième passion avec la musique et le chant… « Alors. C’est ici le lieu de rassemblement des bikers ? » demandai-je tout en regardant les autres motos.

En le regardant, j’eue l’impression de ne pas la voir vu depuis une éternité. Son visage était joyeux, mais les cernes sous ses yeux étaient légèrement voyants. « Holà Diego ! Je vais bien et toi ? » Une partie des choses que j’appréciais chez lui, c’est que nous avions la même langue. C’était agréable de voir des gens d’ascendance espagnol ou Mexicaine. Cela me changeait des Américains pourris gâtés. Tous les deux, nous ne venions pas du même milieu, mais cela n’empêchait pas une bonne entente. A première vue, on me prenait pour un gars de classe social moyenne, mais en réalité, je venais d’une riche famille. Ce qui expliquait ma voiture de sport et ma moto. « Tu me connais, ça va toujours bien » Je n’avais aucune bagarre à mon actif en une semaine, ce qui était plutôt raisonnable. Cordélia serait fière de moi. « Alors. C’est ici le lieu de rassemblement des bikers ? » Il balayait l’assemblée d’un regard furtif, avant de reposer ses yeux sur moi. « Pas mal hein ? Ils sont sympa et tu serais accepté facilement ici » Je marquais une pause, avant de reprendre. « Allez viens, je t’emmène boire un verre » Le prenant par les épaules, je l’emmenais vers la bombonne de bière, le présentant à quelques mecs.

Sur ma fidèle triumph, je me baladais tranquillement dans les rues de Cambridge avec l'intention de me rendre au centre ville en plein coeur de l'Harvard Square où se tiendrait une réunion des Bikers. J'adorais la moto même si la musique et la chanson étaient mes premières passions mais depuis que mon ami Diego m'avait fait découvrir toutes les grandes joies de la moto, je ne passais pas quelques jours sans en faire un tant soit peu. Parfois même je me rendais au campus en moto au lieu de prendre la voiture mais une voiture était bien plus utile à cause du fait que je pouvais transporter ma petite fille chérie dedans. D'ailleurs, alors que je parlais avec Diego que je venais de rejoindre, je me mis à penser à Emilia... Elle était si mignonne et si vivante, des fois j'avais l'impression de retrouver Piper rien qu'en la regardant et cela m'attristait à chaque fois... Ma chérie ne verrait pas sa fille grandir... Elle me manquait tellement mais ce soir, je voulais m'amuser un peu et quoi de mieux qu'une grosse réunion d'amoureux de belles cylindrées ? J'avais donc demandé à mon ami si c'était cela une réunion de bikers, en désignant la masse de motos garées. Il demanda si c'était pas mal et il le rassura sur le fait qu'il serait bien accepté. ¨Puis il lui dit qu'il allait l'emmener boire un verre et sur ces mots, ils se dirigèrent tous deux vers la bombonne de bière... " Gracias ! Tu es vraiment sur qu'ils m'accepteraient ? Je suis très jeune tout de même pour faire partie de leur groupe... "

J’étais ravie de retrouver Estéban. J’étais à Harvard depuis quelques semaines et j’en étais encore au stade de l’analyse. Estéban avait déjà passé cet examen depuis plusieurs mois. Le tenant par les épaules, je l’attirais vers le groupe de motard pour le présenter, avant de nous servir deux gobelets de bières. " Gracias ! Tu es vraiment sur qu'ils m'accepteraient ? Je suis très jeune tout de même pour faire partie de leur groupe... " » Il était beaucoup plus jeune que moi, mais il n’avait pas de soucis à se faire là-dessus. Le lâchant, je lui donnais son verre de bière. « Tiens. Tu te poses trop de questions ! On s’en fou de l’âge. T’es assez mature pour comprendre ce monde » On disait de moi, que j’avais tendance à plonger mes amis dans mes plans foireux. Ce n’était pas tout à fait vrai. Je me mettais souvent dans la galère, mais j’évitais d’y entrainer des gens que j’estimais de trop bon pour mériter cette malédiction. M’éloignant du groupe, je m’asseyais sur un petit muret, avant de lui poser les questions que j’avais en tête. « Alors, où étais-tu passé pendant tout ce temps ? »