Need an helping hand FEAT Leight

Lavender s'était levée à l'aube le matin-même. Décalage horaire ou sommeil difficile, elle devait surtout reconnaitre qu'elle avait hâte de se rendre utile et de tout mémoriser sur pellicule photo pour raconter son périple, à Casey, dans les moindres détails à son retour. Depuis qu'elle avait foulé la terre africaine pour la première fois, elle se sentait dans une autre dimension. Alors que la consommation d'eau potable, de pain et autres denrées alimentaire est un basique aux Etats-Unis, c'était un luxe ici. Un luxe que peu pouvait se permettre d'ailleurs.

Elle avait entendu parler d'un chantier en cours à quelques kilomètres du points de chute du groupe d'étudiants, il s'agissait de mettre sur pied une simple bâtisse pour accueillir les femmes enceintes et leur permettre d'accoucher dans de meilleures conditions sanitaires. L'étudiante avait trouvé un short et un caraco, qui ne craignait pas trop, au fond de son sac et avait décidé de se joindre aux ouvriers du jour. Elle n'avait ni les muscles, ni la force physique d'un homme du coin, mais personne n'allait refuser un coup de main. Surtout qu'elle n'y allait pas seule.
- Prêt ? demanda t-elle à Leight alors qu'il s'apprêtait à la rejoindre.

Complètement enroulait dans sa moustiquaire, le jeune homme dormait encore, la bouche ouverte, les boucles dans tous les sens. Il avait besoin de sommeil, d'énormément de sommeil, surtout quand on sait le voyage éreintant qu'ils avaient fait, mais aussi tous les travaux des jours précédents. C'était pas humain d'accumuler autant de fatigue. Il savait qu'il était là pour un but précis, pour aider ces gens dans le besoin le mieux qu'il pouvait ans la mesure du possible et plus, mais pour aider, faut aussi être en forme. Une jambe sur la couverture, l'autre enfouie dedans, il passait sa main contre son visage alors que Lavender passait sa tête dans sa hutte. Bordel, comment avait-il pu oublier ? Rapidement, il se levait, comme s'il venait de faire un mauvais rêve. Attrapant un treillis noir et un débardeur de la même couleur qui cachait son tatouage comme à sa plus grande habitude, cependant, aujourd'hui avec les mouvements qu'il allait faire, il savait qu'il allait devoir faire attention. J'suis à toi dans 20 secondes, tu peux même faire le décompte. lui répondait-il en se dépêchant. Il mettant ses baskets, attrapait un chouchou pour attacher ses cheveux histoire de pas avoir chaud durant la journée et il attrapait sa caisse à outils, chose qui pouvait être bien utile. En sortant dehors, il allait rapidement au puit pour s'passer un peu  d'eau sur la tête   , histoire de se décoller les yeux et c'est encore un peu, la tête dans le coaltar qu'il regardait Lavender. Alors combien de seconde ? demandait-il en riant alors qu'il baillait encore un peu. Tu crois qu'on a l'temps de déjeuner un peu ?  ouai, autant dire qu'il lui fallait des forces pour être en forme tout au long de la journée.

Lavender sourit en voyant Leight encore affalé dans son lit de fortune. L'étudiante l'attendait dehors depuis quelques minutes et, n'ayant bien sûr aucun autre moyen de communication, elle n'avait pas d'autre choix que de voir dans sa tente ce qu'il fabriquait. Les yeux encore mi-clos, Leight sembla soudain se souvenir de leur affaire du jour et se leva d'un bond, comme s'il avait peur qu'on lui retire son petit-déjeuner, un des rares moyens vraiment agréables dans le fin fond de l'Afrique.
- T'as de la chance, je ne suis pas encore assez réveillée pour te chronométrer de toute façon. Passer la nuit dans des tentes, avec un sac de couchage assez fin pour sentir les irrégularités du sol sous ses fesses, il y avait plus simple pour passer une bonne nuit de sommeil. Leight sortit bientôt de sa tente en tenue de combat.
- Hum, tu sais à qui tu me fais penser ? Tu sais un des gars dans les Village People ! C'est le grand musclé avec les outils, pouffa Lavender. Elle leva les mains en l'air, comme pour prouver son innocence :
- Je n'ai pas compté, comme promis ! Lavender jeta un oeil à l’intérieur de son sac à dos et retrouva son paquet entamé de raisins secs. Le tendant à Leight, elle ajouta :
- Bon, je n'ai que ça à portée de main, mais on doit bien avoir quelques fruits un peu plus loin...

Lavender avait passer la tête dans sa tente, histoire de savoir ce qu'il faisait et autant dire que la fatigue du voyage l'avait submergé. La seule envie qu'il avait, c'était de rester dans son lit, de dormir encore des heures et des heures. Il n'en pouvait plus pourtant, le peuple africain avait besoin de lui. Tout à coup, ça met un poids sur les épaules, on se sent l'sauveur du monde. Une fois sorti de sa tente, le jeune homme espérait pouvoir manger quelque chose de consistant ? Il baissait son regard sur les mots de son amie pour finalement éclater de rire et passer son bras autour de ses épaules  J'attend que tu me glisses les billets alors riait-il avant de la voir faire. Il regardait un instant les raisins secs. Il détestait ça, vraiment, mais dans un pays comme l'Afrique, faire la fine bouche ce n'était pas bien vu et il le savait alors .... Je peux pas en manger, je suis allergique si tu veux pas me voir gonfler comme un dirigeable, vaut mieux que tu gardes ça loin de moi ajoutait-il en ébouriffant ses cheveux avant de regarder un peu partout autour de lui pour trouver de quoi. J'ai presque envie de mettre à chasser, j'en peux plus  lui dit-il en relevant ses cheveux avant de voir un bananier. Miracle. Tu sais quoi, avant d'y aller on va manger une banane, c'est bon pour prendre des forces ça dit-il en regardant la hauteur de l'arbre. Va falloir que tu montes debout sur mes épaules dit-il en réfléchissant encore tout en avançant vers l'arbre pour finalement se baisser afin qu'elle montre sur ses épaules.

La simple vue des raisins secs la mettait mal à l'aise, elle avait l'impression de ne manger que ça depuis qu'elle avait posé les pieds en terre africaine. Des fruits secs et un peu de viande dans les jours "fastes" mais rien de comparable aux bons petits plats de sa mère, ni même aux assiettes du self de la faculté.
Le soleil tapait déjà fort et Lavender passa la main entre les filets de son sac pour récupérer son tube de crème solaire déjà bien entamé. Elle profita des quelques minutes qui lui restaient avant que Leight ne soit définitivement prêt. Sa peau avait désormais une couleur un peu plus pâle aux endroits où la crème tardait à pénétrer. Lorsque Leight posa un bras autour des épaules de la jeune femme, celle-ci n'eût même pas le temps de le prévenir que ça risquait de glisser un peu...
- Je suis pauvre désolée, je n'ai pas les moyens. Pour preuve, j'ai préféré l'Afrique aux îles Canaries pour mes vacances d'été plaisanta Lavender. D'ailleurs, je suis un peu déçue des services de l'hôtel, railla t-elle avec un ton moqueur qui ne lui ressemblait pas.
- Ne me tente pas, dit-elle en éloignant les raisins secs de la vue de Leight. Ballon dirigeable, ça peut ouvrir des perspectives intéressantes, j'ai toujours voulu faire le tour du monde à moindre coût alors...continua t-elle avec un petit coup de coude dans les côtés de son camarade. Le regard de Lavender se posa bientôt sur Leight, qui semblait ailleurs.
- Tu n'y penses pas sérieusement, commença Lavender qui voyait son ami lorgner sur un grand bananier avec insistance. Avec un sourire désabusé, elle capitula rapidement et finit par monter, avec précaution, sur les épaules de Leight.
- Tu ne me lâches pas hein. Elle avait survécu à un attentat à la bombe, elle n'allait certainement pas y passer maintenant, en train de fouiller les feuilles de bananiers à la recherche de fruits murs. Tandis qu'elle s'appuyait contre le tronc de l'arbre pour maintenir son équilibre, elle tendit sa main droite aussi haut que possible pour balayer les feuilles.
- Je gagne quoi si je te ramène deux belles bananes vivantes ? ironisa Lavender.

Et tu laisserais un pauvre homme dans l'obligation de vendre son corps pour survivre. Je te pensais beaucoup plus humaine ... lui-dis je tristement, avant de passer devant elle et de me déhanchais légèrement Bien entendus, tu ne pourras pas en profiter non plus un sourcil arqué et je me mettais à rire. Dieu seul sait que ce n'est pas mon genre de faire ça, mais j'étais de bonne humeur et c'était important dans un environnement comme celui-ci où la misère a su faire sa place dans tous les recoins. Penses qu'après tu auras ma mort sur la conscience bon, j'étais pas allergique à aux raisins secs, je l'avoue, mais je ne pouvais décemment pas en manger. C'était étrange, ça avait un goût étrange mais je voulais pas passer pour le mec difficile.   Certainement que j'y pense, à moins que tu veuilles me porter ... mais je suis pas certain que tes petites et frêles épaules puissent me supporter et autant dire que je n'avais même pas envie d'essayer au risque de la blesser Quoi t'as pas confiance ? lui demandais-je en la sentant me grimper dessus. je lui tenais les pieds pour qu'elle ne tombe pas  et m'approchai de l'arbre pour qu'elle puisse s'y appuyer. J'avais dans l'idée de lui faire une petite blague, de faire monter l'adrénaline dans tout son être pour peut être la réveiller pleinement mais si jamais accident arrivé, je m'en voudrais et je préférais pas prendre le risque. Lavender était d'une douceur incomparable et risquer de blesser cette belle jeune femme qui semblait être faite de porcelaine était hors de question. Dios mio, je te promet fais moi confiance un peu Je me concentrais pour rester droit, pour pas me laisser distraire par autre chose. Pas qu'elle était lourde, bien au contraire mais il suffit d'un petit mouvement involontaire pour que le pire arrive.   Tu gagnes le droit d'en prendre encore deux autres,  j'ai les talons dans l'estomac, j'en peux plus, puis finalement, t'auras peut être droit au petit déhanché  je souriais, sachant qu'elle allait refuser, chose qui m'arrangeais pas mal, parce que j'étais pas du genre extraverti non plus. Alors que je levais le visage pour voir ou elle en était, je le baissais rapidement, parce que bon j'avais une belle vue tout de même mais je trouvais ça assez déplacé.

désolé du retard, j'étais en examens   

Lavender étouffa un rire en voyant Leight se dandiner. La scène était on ne peut plus ironique dans un tel lieu.
- Je te l'ai dit, j'aime défendre de bonnes causes et je suis certaine que tu auras une foule de clientes, ironisa Lavender. ça la faisait rire de voir un aussi grand gaillard effrayé par quelques raisins mais prêt à se remonter les manches pour partir sur un chantier. Les mystères de l'homme dans toute sa splendeur...
L'étudiante fit mine de froncer les sourcils en entendant le mot "frêle".
- En fait, ce n'est pas tant les épaules étant donné que ma musculature n'est plus à prouver, plaisanta Lavender, mais j'aurais peur que tu te gardes toutes les bananes alors...
Haut perchée sur les épaules de Leight, Lavender en profita pour admirer la vue quelques secondes ; entre les feuilles de bananiers, elle arrivait à voir une partie de la vallée qui les accueillait. La terre avait beau être aride, Lavender se demandait toujours comment les arbres faisaient pour être aussi verts et bien portants.
L'étudiante baissa la tête vers un Leight tout sourire :
- Comment veux-tu que j'ai confiance ? plaisanta Lavender, à demi rassurée par la carrure imposante de Leight. Lorsque je baisse les yeux, je vois tes pieds au lieu des miens, et crois-moi, ça fait tout drôle ! Ah oui, tu es comme ça, toi ? demanda t-elle lorsque le jeune homme lui proposa un déhanché. Lavender se saisit d'une banane et la pela discrètement, puis elle baissa le regard et se mit à dévorer sa banane sous le nez de son camarade.
- Tu as tort de ne pas en manger une, elles sont achement bonnes. Le "v" avait eu du mal à sortir était donné qu'elle était en pleine séance de dégustation. Fouillant de nouveau dans l'arbre, Lavender trouva une banane bien mûre et tapota l'épaule de Leight pour luis signaler qu'elle pouvait descendre. Avec un air complice, elle lui remit la banane :
- Tiens, ta cargaison est arrivée !