❖ WHEN I WAS YOUNG Le soleil battant son plein, les oiseaux chantant à tue-tête et les enfants courant de partout. Nous étions bien en été. L'été de 2006... Comme toute les années la famille Johnson partait dans une maison de vacance qu'avait hérité la mère Johnson. Néanmoins, ne vous fiez pas à ce que l'on pourrait croire. Cela ne voulait pas dire que la famille Johnson était riche non non. Les grands-parents Johnson l'étaient mais la mère Johnson n'a jamais voulu être aidé. Elle préférait amplement vivre de son travail et ne devoir rien à personne. La seule chose qu'elle avait accepté, c'était cette maison de vacance qui se trouvait à Cancùn. Paysage de rêve et compagnie, la petite Madisson Johnson était aux anges. Et encore c'était peu de le dire. Elle avait à ce moment là treize ans et les vacances étaient le moyen de bien s'amuser. De plus, elle n'était pas seule avec sa famille cette année. Oh non, elle était accompagnée de sa meilleure amie de toujours : Ophélia. De ce fait, elles avaient tout prévus. Elles devaient établir tout ce qu'elles avaient en leurs pouvoirs pour avoir leurs premiers petits copains ces vacances-ci ni plus ni moins. Si elles échouaient, elles étaient clairement foutue. Ou du moins, c'est ce qu'elles s'étaient mises dans leurs têtes afin de ne pas échouer. Néanmoins, très vite elles se sont rendues compte qu'elles avaient un problème. Les parents de la Johnson étaient peut-être un peu trop présent ? Effectivement, avec des parents toujours derrière pour vérifier nos arrières, on finit par faire fuir les beaux mâles, c'était connu. A moins d'avoir tout prévu et c'était le cas pour la jeune Madisson. Quoi de plus simple que d'offrir un repas le soir à ses parents rien que tout les deux et donc en amoureux pendant qu'elles profiteraient de cette soirée pour participer aux soirées ! Et bien, c'est ce qu'elles ont fait en fait. Première goutte d'alcool, premier baiser et premier copain de vacances... Elles l'ont fait, elles avaient réussies. Et la seule phrase qu'elles se sont dites lorsque les parents Johnson ont découverts le poteau rose était :
« Ca en valait le coup ! ». Et c'est pourquoi depuis ces vacances à Cancùn, les deux meilleures amies y retournent tout les étés pour en profiter encore plus qu'elles n'ont pu le faire les années précédentes.
❖ WHEN I MET YOU IN THE SUMMER Dix-sept ans et toujours la même routine à chaque vacance d'été. Rien avait changé mis-à-part le physique des deux jeunes filles qui devenaient peu à peu des femmes. Leurs mentalités aussi avaient quelque peu changés mais rien de très grave forte heureusement ! Ce jour-là, Madisson avait décidé de faire les courses pendant que sa meilleure amie, elle, se dorait au soleil de Cancùn. A vrai-dire, elle aurait bien voulu prendre la place de sa meilleure amie à ce moment-là, mais elle avait perdu son pari et du coup ça devait-être elle qui devait faire la corvée des courses. Depuis leur seize ans, les deux jeunes adolescentes commençaient réellement à avoir de l'indépendance et ainsi les parents Johnson les laissaient faire plus de chose à condition qu'elles mettaient la main à la patte dans la maison de vacance. De ce fait, elles se lançaient souvent des paris afin de voir qui ferait quoi. Et même si Madisson préférait se dorer au soleil, elle n'était pas au bout de ses surprises. Surtout quand elle percuta ce jeune homme au supermarché.
« Han mince, excuse-moi ! » avait-elle dit gênée. Ce qu'elle ne savait pas encore, c'était que ce beau jeune homme aux yeux bleus océans finirait par être son petit-ami qu'elle aimerait éperdument. D'un amour inconditionnel, d'un amour fou et passionné mais tout aussi doux. Elle l'aimait comme jamais elle n'avait aimé quelqu'un d'autre auparavant. C'est d'ailleurs avec lui qu'elle perdit sa virginité. Elle avait une entière confiance en lui et lui de même pour elle. Il était l'homme de sa vie qu'elle ne voyait que les étés. Mais c'était ce garçon qui lui faisait battre son coeur et pas un autre. Seulement lui.
❖ IF I STAY Pouvoir sourire, pouvoir être heureuse à côté de l'être bien aimé. Elle était heureuse ça en était certain. Et cela même si c'était la rentrée de septembre. En fait, elle s'en contrefichait complètement car le plus important était qu'elle était avec son petit-ami Luca à Harvard. Il avait enfin réussi à décrocher une bourse pour rentrer à Harvard et de ce fait, ils pouvaient enfin être réunis. A ce moment-précis, ils étaient en voiture, chantant à tue-tête le tube de l'été. Ils s'amusaient, riaient aux éclats. Bref, plus heureux n'était pas imaginable. Mais, tout arriva très vite. Sans s'en rendre réellement compte, Madisson vit un camion foncer droit devant leur voiture et la minute d'après, elle sentait le roulé boulé de la voiture. Et puis plus rien. Plus un son, seulement des douleurs qui parvenaient au plus profond de son corps. Et puis, une nouvelle fois plus rien.
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Il ne faisait pas chaud dans cette pièce. Bien qu'il ne faisait pas froid non plus. L'odeur était médicale, vous savez cette odeur qui vous donne des hauts le coeur car vous savez que si vous êtes ici, ce n'est pas bon signe. Et puis, ces cliquetis qui parviennent toutes les deux-trois secondes pour vous annoncez que vous êtes toujours en vie. Madisson, elle, écoutait tout ce qu'il se passait. Mais, il ne se passait rien. Ou du moins, elle n'entendait rien ce qui lui faisait dire que personne était dans la pièce où elle se trouvait. Elle savait très bien qu'elle était à l'hôpital. Elle n'avait pas eu besoin de regarder autour de soi pour le savoir, elle le savait. De tout de façon, elle n'y arrivait pas. Elle avait beau essayer d'ouvrir ses yeux bleus afin s'apercevoir de son état, elle n'y arrivait. Elle était comme impuissante face à tout. Ni bouger, ni voir. Seul son odorat et son ouïe fonctionnaient. Et ça avait tendance à agacer la jeune femme. Oui, ça l'agaçait. Mais le pire, c'était d'être enfermée dans ses pensées et ne pouvoir se parler qu'à soit même. Enfin, en fait ce n'était pas le pire. Le pire était d'entendre ses pleurs. Les pleurs de sa famille mais aussi de ses amis. Elle était impuissante face à cela. Cela lui brisait le coeur, elle voudrait être là pour eux, les rassurer et leur dire que tout allait bien. Or, elle ne savait pas si tout allait bien. En effet, si tout allait bien, elle serait à leurs côtés, riant aux éclats et chantant à tue-tête. A la place de cela, elle était là, à écouter les moindres bruits qu'elle pouvait percevoir dans l'espoir de pouvoir enfin l'entendre. Lui... Elle s'inquiétait, elle ne l'avait pas encore entendu. Ne serait-ce qu'un soupire lui aurait suffit. Mais non, rien. Elle se demandait s'il était comme elle, dans l'incapacité de bouger ou encore d'ouvrir les yeux. Ou bien s'il était... Non cette dernière pensée ne faisait que lui broyer son coeur. Car, elle ne pouvait pas y croire. Peut-être tout simplement qu'elle était endormie lorsqu'il passait. Peut-être tout simplement qu'elle avait été inconsciente à ce moment précis. Après tout, sa voix avait toujours réussi à l'endormir comme un bébé.
« Docteur, vous pensez qu'un jour elle se réveillera ? » C'était la voix de sa mère. Elle pouvait la reconnaître entre mille et cela car depuis le moment où elle a compris qu'elle était sur un lit d'hôpital, la plupart des fois, c'était la voix de sa mère qui résonnait dans la pièce.
« Madame Johnson, je ne peux vous donnez aucune certitude. En fait, nous sommes en pleine réflexion. En effet, si votre fille continue d'être dans le comas, le pourcentage de retrouver votre fille sans séquelle serait très bas. Votre fille a eu un fort traumatisme crânien et le manque d'oxygène qu'elle a subit lors de ce choc pourrait lui provoquer certains dis-fonctionnements. » Madisson ne pouvait pas en croire ses oreilles. Si elle ne continuait pas à se battre, elle risquait de perdre vie et ne jamais se réveiller ? Mais comment faire lorsque l'on sait qu'on est prisonnière de son corps ?
« Lu...Luca... » Voilà les premiers mots que Madisson avait pu sortir de sa bouche. Ses yeux s'étaient entre-ouverts légèrement. Du moins assez pour voir les rayons du soleil et la veste ignoble de sa mère. Sa veste "porte-bonheur" en fait... Après cela, il y eut du chahut, un bon nombre de chahut. Néanmoins, elle ne supporta pas longtemps ce chahut et elle retomba dans l'inconscience. Jusqu'au moment où elle se réveilla une nouvelle fois et cette fois-ci pour de bon... Elle revivait... Après trois longs mois de comas.
❖ YOU LIVE ONLY ONCE Apprendre le lendemain de son réveil que son petit-ami Luca avait émis son dernier souffle il y a trois mois fut un gros choc pour elle. A vrai-dire dès qu'elle pu rentrer chez elle et vivre comme une personne normale, elle ne le fit pas. Certes, elle était bien chez elle mais tout lui rappelait son défunt petit-ami. Les photos, les musiques, son lit, ses vêtements, son parfum... Bref tout... Il lui fallut bien des mois et des mois avant de tourner la page. Enfin, elle n'a jamais réellement tourné la page et au fond d'elle, elle ne se sentait pas vraiment prête à reprendre les cours. Mais, elle se rappellait toujours de ce que Luca lui soufflait dans l'oreille avant de dormir.
« Tu ne vis qu'une fois, mi corazon, alors profite de cette vie pour faire ce que tu as envie malgré les déceptions que tu pourrais avoir... » Elle savait très bien que là où il était, il ne serait pas content de son comportement. Oh non... Elle savait qu'il lui en voudrait si elle n'arrivait pas à revivre ou au moins essayer. Et c'est ce qu'elle décida donc de faire. Vers la fin de sa réeducation, elle recommença à sourire, à rire. Sans oublier la musique. La musique fut un bon remède pour elle. Elle s'y était mise à fond et avait même commencé à composer des chansons. Certaines plus déprimantes que d'autres, elle s'était trouvée un talent d'écriture grâce à sa peine. Elle pouvait enfin sourire, ne serait-ce que pour paraître heureuse. Certes, ce n'était qu'une façade mais cette façade lui permettait d'avancer. D'avancer jusqu'au moment où elle réussira à tourner la page complètement et pouvoir penser au futur. Un futur sans Luca mais un futur où elle réussira à être heureuse, sans lui... Alors Harvard, prêt à retrouver Madisson ?