Nevalek ► I dreamed about our future

   Tu observais, à travers la vitre de ce bus, le paysage qui défilait devant tes yeux. Impossible de passer à côté de cette misère qui s'étalait tout du long, de la pauvreté présente à chaque coin de rue. Troisième pays et pourtant tout semblait pareil, rien ne changeait, les mêmes stigmates d'une vie à l'antithèse de la tienne. Un haut le coeur s'empara de toi, il t'était difficile de supporter la misère qui touchés ces gens innocents. Tu avais beau ne pas les connaître, ça n'empêchait que tu te sentais mal. Tu serais capable de donner tout ce que tu avais en ta possession pour offrir à ces gens un peu de confort mais il fallait se rendre à l'évidence que jamais tu n'aurais assez pour satisfaire tout le monde. Le pire dans tout ça était de devoir affronter le regard affamé de ces enfants, ton côté maternel en prenait un grand coup. Toujours dans tes pensées, il te fallut plusieurs minutes pour comprendre que tu étais la dernière encore présente dans le bus qui venait de vous déposer dans le centre d'une grande ville du pays pour une petite escale. En repensant à un bâtiment que vous veniez à peine de dépasser, un de tes rêves te revenait en mémoire. Alors que tu te remettais encore un peu de ton coup de blues soudain face à la difficulté psychologique de ce voyage, tu gardais quand même le sourire. Enfin descendu du bus, tu te dirigeais vers Alek, attrapant sa main pour l'entraîner à travers la rue et ce ne que vous vous trouviez face à une immense bâtisse délabrée qui habitait l'orphelinat comme on pouvait le lire sur la façade que tu brisais enfin le silence " Je te rassure on va pas voler un gosse. " histoire de le rassurer.
   

   • J'me perds dans mes pensées qui ne me mènent nul part. On est là, dans un putain de paysage, dans un endroit où ont ne pourrait pas aller tous les jours, et, à la place de profiter, à la place de me lâcher, je pense, j'fais que ça, mais le pire, j'sais même pas pourquoi, j'me pose des questions sur la vie, sur Dieu, sur son rôle sur terre, pourquoi il a fait les choses comme ça, pourquoi il a aidé des pays et d'autres non ? Une multitude de questions qui n'auront surement jamais de réponse je pense, une multitude de questions qu'un paquet de gens doivent se poser, et qui attendent toujours une réponse. C'est possible que ça soit le fait d'être ici, loin de chez moi, loin de ma vie tranquille, qui me fait me poser des questions, c'est vrai merde, quand on ouvre les yeux, on fait façe à la misère, et on ne peu rien faire, malheureusement, on ne peu rien y faire, on peu bien essayer, mais on aura jamais assez pour venir en aide à tout le monde. D'un côté, j'suis bien content d'avoir ma vie, j'me rend compte que je la ramène souvent pour rien, alors que j'devrais me mettre à la place des personnes qui vivent ici et qui garde le sourire, qui essaye d'arranger leurs vies à leurs façon. Putain, ils en ont du courage, vraiment. J'sais même pas si j'pourrais tenir un an ici, alors c'est pour dire. J'étais là, descendu du bus, à attendre dehors et à regarder autour de moi. Ont avaient l'après midi de libre, alors autant en profiter pour visiter un peu non ? J'savais pas vraiment où aller, mais quand je sentis Neva prendre ma main et me trainer dans les rues, j'me doutais qu'elle avait bien une idée. " Je te rassure on va pas voler un gosse. " J'hausse un sourcil. Putain, on est devant un orphelinat en fait. Elle veut adopter ? Non, elle veut quand même pas qu'on adopte un gosse ? C'est pas que j'veux pas, mais... J'peux pas. "Ouais ouais, j'te ferais les poches en sortant !" Ouais, on sait jamais avec elle, son côté maternelle se réveille un peu trop et hop, on en ressort avec six gosses... •
   

   Impossible de ne pas se sentir mal dans un continent comme celui-ci aux antipodes du tien. Ici tout t'opposait à ta vie paisible et confortable et pourtant il semblait bien plus facile de vivre dans ces pays pauvres où les gens paraissaient beaucoup plus heureux et sans préjugés à ton attention. Comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur. De toute manière tu l'avais toujours dis que tu préférais être pauvre que malheureuse alors bon tu serais peut être mieux à vivre ici qu'aux Amériques, un pays ne partageant aucunes de tes valeurs. Il t'offrait juste la sécurité et la possibilité d'avoir un accès aux études. Si t'avais pas ta famille, tu partirais direct après avoir ton diplôme en poche mais tu ne pouvais pas obliger les gens que tu aimais à te suivre dans le monde entier. Ce n'était pas une vie pour un enfant. Enfin l'avenir te dira bien quoi faire, en attendant tu te nourris de cette expérience humanitaire qui te bouleverse tant depuis quelques jours, ce qui est en soi logique et prouve que tu es une fille au grand coeur. C'est d'ailleurs ton plus gros problème de prendre les choses trop à coeur, mais on ne pourra pas te reprocher d'être généreuse. Tu avais suivit ton instinct féminin ou maternel ou même les deux à la fois et vous vous retrouviez tous les deux face à cet orphelinat abritant des dizaines d'enfants qui n'avait pas la chance de connaître l'amour de deux parents. Pour le coup, c'est toi qui passe pour le plus fou d'entre vous deux." Ouais ouais, j'te ferais les poches en sortant ! " ou peut être pas en fin de compte. Un sourire se dessina sur ton visage parce qu'il venait quand même de dire qu'il allait entrer et cela sans même que tu lui demandes." Encore une bonne raison pour me tripoter ! " Comme si tu allais repartir avec des enfants dans tes bras, t'es pas du genre à enfreindre les règles surtout si ça peut te mener en prison." Enfin il n'empêche que j'avais envie d'aller voir ces enfants enfin si tu veux bien. " Tu battais des cils, il ne pouvait que craquer et te dire oui. Tu obtiens toujours ce que tu veux avec lui, c'est pas nouveau.
   

   • On est peut-être arrivé ici il y a quelques jours, mais, mon pays, mes amis, ma villa et surtout mon fils commençait à me manquer. Depuis le début de l'année, ont enchainait les voyages, et, pour le coup, même si au Spring Break je m'étais dit que c'était la dernière fois pour cette année, et bien, je n'avais pas tenu, je n'avais pas su ne pas succomber à la tentation de ce voyage organisé entre Quincy. En même temps, je n'allais pas emmener Quincy ici, j'voulais pas qu'ont galère à trouver où dormir avec lui, j'voulais pas le confronter à la misère, à la chaleur, c'était trop tôt, il était encore trop petit, il n'avait pas besoin de savoir qu'en dehors de ce qu'on voulait bien lui montrer, le monde était vraiment pourri, j'pense qu'il allait pouvoir le voir par lui même lorsqu'il grandira. Du coup, mettre les pieds dans cet orphelina ne me dérangeait pas en soit, mais, j'avais peur qu'une putain de dose d'émotion d'un père en manque de son fils ne fasse surface, car dans ce genre d'endroit, c'était un peu ce qui m'attendait, j'le savais, j'étais loin d'être con où inconscient, même si c'est ce que je laissais parraitre la plus part du temps. ." Encore une bonne raison pour me tripoter ! " J'ouvre grand la bouche, comme si j'étais choqué par sa phrase. Bon, j'sais pas si c'est l'effet que ça fait ou si j'ai l'air d'un abruti, mais, j'le fais quand même. "Han mais pas du tout ! Pas devant les enfants voyons !" Mon cul ouais, bon, en fait si, pas devant les enfants, mais, ça ne me dérangerait pas de la toucher hein. " Enfin il n'empêche que j'avais envie d'aller voir ces enfants enfin si tu veux bien. " Et bien, elle me demande en plus si je suis d'accord ? Bah, j'vais pas dire non hein, si j'peux lui faire plaisir et si on peu faire sourire ces enfants, autant le faire. "T'as pas besoin de m'faire ces yeux là... Vas'y on y va." Avais-je répondu, passant mon bras autour de sa nuque et avançant devant les grandes portes qui se trouvaient devant nous. Sauf qu'une fois arrivé devant, j'me retrouva tout con. Comment ça marche ? "On fait comment on toque ou on rentre comme ça ?" Bah ouais, c'est pas parceque c'est un orphelinat que c'est un magasin, j'y connais rien à ce genre d'endroit moi. •
   

   C'était le bon moment pour vivre cette expérience humanitaire qui a de quoi marquer à vie, faire réfléchir mais aussi remettre en question le monde qui vous entoure. Tout le monde s'est forcément demandé un jour pourquoi toi tu as le droit à une vie où l'argent ne manquait pas et pas ton voisin. Bon okay ces habitants étaient loin d'être tes voisins quoique dans ton cas ça pouvait être tes frères ou cousins au vu de tes origines! Alors pour le coup t'étais plus que motivée pour donner de ton temps quand bien bien même ce voyage était éprouvant psychologiquement mais c'était bien le but, faire réagir le plus de monde comme quoi vous étudiants n'étaient pas les plus à plaindre. Peut être que pour le coup, vous auriez du inviter les Eliots, ça leur aurait fait les pieds à eux toujours à en vouloir plus dans leur portefeuille alors que certains n'ont rien. D'ailleurs tu repartiras sûrement fauchés d'ici vu l'argent que tu donnais à tout ce qui en avais besoin c'est à dire les trois quarts de la population. Heureusement qu'il y a Alek pour apporter un peu de légèreté durant ce séjour à des milliers de kilomètres de chez vous." Han mais pas du tout ! Pas devant les enfants voyons ! " Hum hum tu tentais de le croire quand bien même tu te doutais qu'il serait capable de trouver une parade." Ton argument tombe quand même à l'eau vu tout ce que tu as le cran de faire devant Quincy. " Pauvre petit, il avait eu le droit à tout avec un père un peu dingue." T'as pas besoin de m'faire ces yeux là... Vas'y on y va. " C'est que ton pouvoir de persuasion est encore plus incroyable que tu ne le pensais visiblement." On fait comment on toque ou on rentre comme ça ? " Tu eus un sourire à moitié amusé et attendri face à son hésitation. C'est fou en général il fonce toujours tête baissé mais là tu l'avais visiblement pris au dépourvu avec ton idée surprenante. " Tu sais je pense qu'ici on peut rentrer n'importe où sans demander la permission. " Dans ces pays, la notion "fait comme chez toi" prend vraiment tout son sens. Tu te permettais donc de rentrer avec lui, et de suite tu entendais les rires ou les pleurs des enfants, et certains se retournaient pour poser leurs regards tristes mais non moins attendrissants sur vous." Je crois qu'ils doivent te prendre pour un alien venu d'une autre planète à cause de ta peau blanche et de tes cheveux blonds. " Pour une fois que les rôles étaient inversés, tu n'avais pu t'empêcher de faire la remarque.
   

   • Le jour où je quitterais cette terre, j'espère que j'aurais eu le temps d'accomplir tout ce que j'aurais aimé faire. J'espère que personne ne m'en voudra, qu'un sourire s'affiche sur les lèvres de chaques personnes qui m'ont connu lorsqu'ils penseront à moi. Je ne sais pas si je serais un simple souvenir qu'on évoquera au début, puis qui finira par disparaitre en fumée au cours des mois, je ne sais pas si j'aurais une rue qui portera mon nom, je ne le pense pas, mais, j'voudrais juste partir en paix, ne pas me dire que j'ai pas eu le temps de tout faire, que j'ai pas eu le temps de donner tout l'amour que j'aurais voulu aux personnes qui m'entourent. J'voudrais avoir eu le temps d'accomplir de grandes choses, pas aux yeux des autres, mais aux miens, que je me sois senti utile sur cette terre qui se décompose de jours en jours. J'voulais aider, aider les autres à se sentir bien, redonner le moral aux gens, et, c'est pour ça que j'pouvais souvent passer pour un débile, un abruti finit et un gars loin d'être responsable, juste... Juste pour que les gens soit heureux, que toute la tristesse qu'ils puissent avoir disparaisse. Ce séjour ici, c'était un peu un moyen de me rendre utile, un moyen de venir aider des personnes que j'aurais peut-être la chance de cotoyer qu'une seule fois dans ma vie, alors autant qu'ils gardent un bon souvenir de moi. Pas celui de leurs sauveur, car malheureusement, je ne pourrais jamais aider toutes les personnes dans le besoin, mais, juste ce petit blanc qui était venu pendant l'espace de quelques heures pour leurs redonner le sourire. " Ton argument tombe quand même à l'eau vu tout ce que tu as le cran de faire devant Quincy. " Je secoue de la tête de gauche à droite. Elle peu pas donner cet argument là, ça compte pas. "Non non, j'suis pas d'accord là ça compte pas !" Pourquoi ça compte pas ? J'sais pas vraiment en réalité, mais, ça compte pas. " Tu sais je pense qu'ici on peut rentrer n'importe où sans demander la permission. " J'avais hésité avant d'entrer, j'voulais pas qu'on pense que parceque j'ai de la thune, j'me sente tout permis, car c'était loin d'être le cas. J'haussa la tête, elle n'avait pas tord, ici, tout était toujours ouvert, les gens étaient vachement accueillant contrairement aux States. Et puis, je la suivi pour rentrer dans cette immense bâtiment. L'entrée faisait peur, mais l'intérieur faisait oublier toute cette image, des enfants de partout, qui courraient, qui s'amusaient, totalement inconscient de la misère d'ici, car ils y étaient habitué, pour eux, c'était leurs quotidien. Je crois qu'ils doivent te prendre pour un alien venu d'une autre planète à cause de ta peau blanche et de tes cheveux blonds. " Putain, elle a pas tord, pour une fois, c'est moi l’intrus, et, j'avais même pas fait attention en fait, pour moi, y'avait pas d'histoire de couleur, pour Neva aussi, j'savais bien qu'elle disait ça pour me taquiner d'ailleurs. "Hein ? Tu dis quoi ? J'm'en fou j'suis black moi, juste un black clair ! Par contre... Fait gaffe y'en a ils vont t'appeler maman !" On avança doucement dans ces couloirs, certains enfants venaient vers nous, d'autres s'éloignaient, c'était... Etrange. •
   

   Tu as toujours eu des rêves plein la tête, en même temps qui n'en a pas. Se fixer des objectifs à fin de toucher le bonheur du bout des doigts quitte à s'y accrocher fermement, c'est ce qui vous fait avancer. Repousser ses limites, déplacer des montagnes, les gens seraient prêt à tout pour obtenir ce qu'ils convoitent et toi la première. Enfin t'avais eu de la chance, tu n'avais jamais vraiment eu à te battre pour avoir ce que tu veux, et c'est pas parce que t'as de l'agent plein les poches que tu as pu réaliser tes rêves non c'est parce que tu as une bonne étoile au dessus de la tête. C'est facile quand le destin nous aide un peu et tu n'allais pas t'en plaindre Cela dit ce voyage en Afrique, une chose que t'avais toujours voulu, tu t'étais démenée pour y aller même si là encore il semblait logique que tu poses les pieds sur ce continent. Mais ce qui te plaisait le plus c'est de pouvoir faire partager cette expérience à un maximum de gens. Même Alek était touché par ce voyage, lui qui avait été si longtemps un connard de première c'est pas un secret, comment quoi les gens peuvent changer en bien ! Et il faut avouer que le voir si gêné devant la porte de l'orphelinat t'avais laissé un petit pincement au coeur. T'avais donc pris les rênes - comme toujours ! - pour finalement poser en ces lieux où tu n'avais jamais mis les pieds que ce soit dans ce pays ou ailleurs à vrai dire. Tu avais un peu le ventre nouait en te disant que vraiment ces enfants n'avait rien. L'argent n'est peut être pas ce qui importe ici mais les voir sans familles, alors que c'était une valeur à laquelle tu étais énormément attachée, te faisait beaucoup réfléchir." Hein ? Tu dis quoi ? J'm'en fou j'suis black moi, juste un black clair ! Par contre... Fait gaffe y'en a ils vont t'appeler maman ! " Tu te retenais pour ne pas rire parce que ça ne se fait pas ici surtout pour des étrangers." Je parle pas leur langue donc je ne comprendrai même pas s'ils m’appellent comme ça mais bon ça me dérangerait pas. " Après tout t'aimais ton rôle de mère, et puis c'est vrai que parfois t'avais eu des rêves d'adopter mais bon t'avais personne sauf que maintenant les choses avaient bien changées. T'attendais sa réaction, tu te demandais bien ce qu'il allait répondre à cette idée que tu venais d'émettre.

   • C'était pas des vacances, c'était loin d'être des vacances qu'un putain de touriste pouvait prendre, à faire un safari dans le désert, à ne rien foutre de ces journées que de visiter les endroits les plus luxueux du coin, on en a rien à foutre du luxe, on est pas là pour le luxe, on est pas là pour se faire bronzer, on est pas là pour ne rien foutre de nos journées à part bouffer, chier, se baigner et baiser. On est pas là pour ça merde, nous, on est là pour aider, pour apporter notre bonne humeur à toutes les personnes qu'ont allaient pouvoir rencontrer. Ont étaient là pour apporter notre aide, pour transpirer sur les chantiers, pour laisser les sourires et les rires envahir les pièces et les endroits que nous visiterons. Ont étaient loin d'être là pour se détendre, même si cette après-midi, on faisait ce qu'on voulait. Bon, ont étaient pas non plus des putains de dictateurs ne laissant aucun moment de libre à nos fidèles, non, c'était pas le cas. Ils avaient tout de même le droit de se détendre l'espace d'une après-midi, de visiter la ville et de faire ce qu'ils voulaient. ." Je parle pas leur langue donc je ne comprendrai même pas s'ils m’appellent comme ça mais bon ça me dérangerait pas. " Pour nous, Neva avait décidé d'aller faire un tour dans cet orphelinat. J'savais pas trop pourquoi elle en avait eu envie, j'savais pas vraiment ce qui allait se passer dedans, mais, j'étais pas contre, après tout, si ont pouvaient rigoler un peu avec tous ces enfants, j'étais prêt à y passer l'après midi, tant qu'on en en ressortait pas avec un gosse. Sauf que Neva venait de me faire savoir que ça ne la dérangerait pas que tous ces enfants l'appel "maman". Hein ? J'hausse un sourcil, j'trouve ça... Bizarre... "Hein ? ça te dérangerait pas ? Perso ça me ferait mal au coeur pour eux qu'il m'appele papa, Quincy me suffira quand il saura parler, et les autres enfants qu'on aura après aussi..." J'avais rien contre l'adoption, mais, c'était pas le genre de trucs que je voulais. J'trouvais ça cool les gens qui adoptais, franchement, je les respectais vraiment, mais, j'me voyais pas élever un enfant qui n'était pas le mien... •
   

   Toujours tu avais préféré donner aux autres plutôt qu'à toi. Il faut dire que tu trouvais que tu avais beaucoup trop pour toi et il te semblait égoïste de ne pas pouvoir donner un peu d'argent, de temps ou de bonheur aux autres qui pouvaient cruellement en manquer. T'étais vraiment trop gentille  voir trop bonne trop conne parfois mais bon on ne change pas sa nature. Et puis tu t'aimais très bien comme ça, tu préférais être là pour les autres même si tu ne recevais rien en retour plutôt que d'être une sale égoïste d'Eliot. Tu te demandais d'ailleurs comment ces gens pouvaient se regarder dans un miroir sans se détester. Ici en Afrique tu te sentais plus utile que jamais. Tu te sentais dans ton élément, alors comme toujours t'allais donner le meilleur de toi durant cette aventure afin d'améliorer un peu le monde ,pendant quelques jours, avant de retrouver ton chez toi ô combien luxueux comparé au confort sommaire d'ici. Il te semblait logique d'aller dans un orphelinat, pire que bondé, dans ces pays pauvre ou les guerres civiles et les maladies faisaient des ravages. La pauvreté te touchait énormément mais encore plus chez les enfants. Tu trouvais ça ignoble que des personnes si innocentes soient touchés. D'ailleurs tu venais d'émettre un souhait et t'étais un peu tendue ne sachant pas trop comment il allait interpréter ta demande." Hein ? ça te dérangerait pas ? Perso ça me ferait mal au coeur pour eux qu'il m'appele papa, Quincy me suffira quand il saura parler, et les autres enfants qu'on aura après aussi... " Okay et bien ça ne pouvait pas être on ne peut plus clair. Une pointe de déception frappa ton coeur. T'avais un peu de mal à comprendre son point de vue sur le fait qu'il ne pouvait pas aimer considérer l'enfant des autres comme le sien. Pour toi les liens du coeur pouvaient parfois être plus importants que les liens du sang mais visiblement il n'avait pas cette conception des choses. Tu gardas le silence un instant, ne sachant pas trop comment poursuivre." Hum okay je vois. " T'étais un peu désarmée pour le coup mais t'essayais de ne pas le montrer. T'aurais pu imposer ton point de vue mais pour le coup tu n'avais même plus envie d'en parler. Tu savais à quel point il pouvait être borné et tu voulais à tout prix éviter que la discussion tourne au vinaigre.

   •• J'agis souvent sur des coups de tête, sur des envies passagères sans trop réfléchir aux conséquences de mes actes, les regrettants quelques fois. J'agis souvent comme un enfant, un petit con trop gâté par ces parents qui se moque bien de ce que les gens peuvent penser de lui. J'agis aussi comme un abruti, un gars totalement inconscient et ne se souciant de rien. J'suis d'accord avec vous sur ce point là, mais, est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi j'étais comme ça ? Si tout ça, ce n'était pas juste une simple image que je laissais transparraitre, histoire de me protéger des autres ? Me protéger de moi même. J'sais pas trop, en réalité, je ne sais pas pourquoi j'agis souvent comme un gamin d'une quinzaine d'années. J'ai juste... Juste pas envie de me réveiller dans trente ans en me disant que de ma vie, je n'ai rien fait. Alors, j'ai profité des filles durant mon adolescence, et pas qu'un peu, et puis, j'ai rencontré Neva, j'me suis posé, on c'est marié, on a eu un enfant, et d'autres suivront surement, je l'éspérait en tout cas. Mais, est-ce que j'étais prêt à adopter un enfant ? Non. Pour moi, c'était clair, c'était net. C'était pas une question d'amour où de je ne sais quoi, mais, j'pouvais pas, j'avais un blocage ou quelque chose du genre, mais, c'était catégorique, j'respectais vraiment ceux qui le faisait, et, j'éspérais que tous ces enfants qui soit dans cet orphelinat est un jours la chance d'aller dans une grande famille, mais, je ne me voyais pas faire cette grande famille, j'voulais ma propre famille, la mienne. Alors peut-être que c'était un peu égoïste, j'en suis conscient, et, j'pense que c'est ce que Neva était en train de penser au vu de sa réponse et de la tête qu'elle a tiré, mais, j'pourrais pas changer d'avis là-dessus, j'voulais ma famille, la mienne, pas une famille recomposé où arrivé à dix ans, un de mes enfants me demandera où sont ces parents, j'veux pas qu'arriver à la crise d'adolescence je prenne en pleine gueule que j'ai rien à dire car je ne suis pas son père, j'veux juste... Quincy, des mini Neva, des mini moi, c'est tout. Alors ouais, j'voyais que ma femme était déçu, mais, j'pouvais pas changer ça. "Regarde le p'tit là bas, j'crois qu'il a peur de toi." J'avais décidé de briser la glace en lui montrant un enfant qui devait avoir à peine quatre ans et qui était caché derrière les jambes d'une dame qui s'occupait de l'établissement. •