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On the road in Afrika

Un bus cahotant dans le désert. Emplit de Quincy. J'étais assise seule à somnoler quand ce dernier s'arrêta abruptement. Réveillée de mon demi-sommeil j'avais imité les autres en sortant. Après une petite discussion sur le fait que nous resterions bloqués cette nuit, forcé à dormir à la belle étoile et après avoir conseillé aux autres de faire un feu de camp pour éviter l'approche de bêtes sauvages. Je n'étais clairement pas encore rassurée de dormir en plein désert avec les scorpions et autres jolies petites bêtes. D'après ce que j'avais pu constater monsieur le pompier devait dormir d'un sommeil de plomb puisqu'il n'était toujours pas sortit du bus. Après avoir sortis des sacs de couchages du bus ainsi que mon paquetage personnel, j'entrais dans le bus complètement vide à présent. Je trouvais Seeley, paisiblement endormi. L'arrêt du bus semblait ne pas avoir éveillée le beau aux bois dormants. Prenant un mèche de mes cheveux, je me mis à lui chatouiller le nez. Bzzz, bzzzz Seeley réveilles-toi, y'a un vilain moustique qui s'en prends à toi. Je tentais de le réveiller doucement. Quand il finit par ouvrir les yeux, je me relevai et ouvrait les bras dans un geste théâtral. Tadaaam, le bus est en panne en plein désert et on va devoir dormir au milieu des bêtes bizarres du désert. Je te réveille d'un bien doux rêves? Je venais donc de lui annoncer la merde dans laquelle nous étions. Coincé dans un désert d'Afrique à milles lieux de chez nous au beau milieu des bêtes sauvages, de trucs sans doute peu ragoûtants et tutti quanti. Une petite ronde alentours pour s'assurer des lieux, ça te parle? Je n'étais pas particulièrement rassurée, j'avais déjà fait un roadtrip en Afrique et dans le désert et les lieux n'étaient pas très très surs, après tout nous étions les intrus dans un lieu où peu d'âmes vivent.

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Kary & Seeley
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À peine rentré de Punta Cana, il avait à nouveau fallu que j’abandonne la caserne pour aller m’enterrer… En Afrique. Ce n’est pas que je détestais les voyages humanitaires, non bien au contraire, Joanne m’emmenait souvent jouer les Mère Teresa dans divers pays du tiers monde, seulement aujourd’hui, ce n’était plus pareil. J’angoissais à l’idée d’aller en Afrique, bien plus que pour le Spring Break, tout simplement car avec les Quincy, nous nous rendions au même endroit où Joanne et moi avaient posé le pied il y a quelques années de ça, et pour les mêmes raisons. Si je n’avais pas été insomniaque, je n’aurais pas dormi les nuits précédant le vol pour notre superbe destination. Au contraire, un ami médecin dont je tairais le nom m’avait explicitement dit de me chouter afin que la douleur passe, afin d’atténuer les mauvais souvenirs, car j’étais bien sûr obligé de m’y rendre. Depuis le début du voyage, j’engloutissais alors des tonnes de pilules quand j’étais seul, et j’étais du genre ailleurs, paumé, je ne prononçais presque pas un mot. Dans le bus en compagnie des autres, je m’étais même laissé attraper par Morphée, pour une fois. Mais quelques minutes plus tard, du moins c’est ce que je croyais, je me sentais sortir de mon doux cocon de sommeil que je n’avais pas connu depuis un bail. « Tu es le plus gros moustique que je n’ai jamais vu ! » J’ouvrais alors péniblement les yeux sur Kary dont j’avais reconnu la voix, puis je soufflais longuement. Je me sentais vaseux, fatigué, lourd, bref ce n’était pas l’idéal. « Pitié pince-moi et dis-moi que je rêve… » Je détestais cet endroit, et il fallait maintenant que notre bus soit en panne . Quelle galère. « J’ai vraiment le choix ? » Je la suppliais presque du regard, du moins j’essayais.

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Il ouvre un œil puis deux... Ma bouche elle forme un oh de surprise en entendant ses premières paroles. Je fais une petite moue en le zieutant avant de faire mine de regarder derrière moi au niveau de mon postérieur. Et bah, je savais pas que j'avais un si gros cul que ça... Sympa. Vexée moi? Non pas du tout, je rebondissais sur sa petite réplique. J'arquais un sourcil et je reportais mon regard sur le jeune Quincy qui était en train de souffler. Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire. Il ne semblait pas réellement dans son assiette, parfois il avait ce petite coté blasé que je ne comprenais pas toujours. Ce voyage semblait pénible pour lui, pourquoi je n'en savais strictement rien. Disons que notre amitié était basée sur autre choses que nos passés respectif, je ne savais pas grand chose de sa vie et lui de la mienne du moins, pas encore. Arrête de te plaindre, sois content au moins je ne pique pas. Je m'approchais alors de lui et je lui pinçais la peau du bras, ben oui il m'avait demandé de le faire non? Oui je sais c'était une expression mais, l'envie avait été trop tentante. Non tu rêves pas, quoique je suis ravie de savoir que je serais dans l'un de tes rêves. dis-je en papillonnant des yeux avec exagération. Lui rêver de moi, ce jour-là les poules auront des dents ou pas... Puis je me posais sur le siège à ses cotés posant mes mirettes sur son visage. Le choix, oui bien entendu, il l'a. Oui, on peut aussi juste aller se poser devant le feu et manger. Tu n'as pas l'air ravi d'être là ou je me trompe? C'est l'Afrique, l'aventure, et la vie devant nous, t'as pas envie d'en profiter Seel'? Puis de toute manière nous étions en panne, bloqués en plein désert, forcés de passer la nuit à la belle étoile. Autant tourner ce petit désagrément en quelque chose d'agréable non?

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Kary & Seeley
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J’avais du mal à me sortir des limbes, des bras de Morphée, appelez ça comme vous le voulez. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas succombé, que je n’avais pas réellement dormi, voilà certainement pourquoi c’était terriblement dur pour moi de me sortir de cet état. Faut dire que les cachets ne m’aidaient pas vraiment, je me sentais vaseux, ailleurs, j’avais l’impression de capter qu’un mot sur doux des douces paroles de Kary. Je me forçais à cligner des yeux afin que son visage se dessine plus nettement devant moi, pourtant j’essayais de parler le plus naturellement possible même si ce n’était pas gagné. « Tu déformes mes paroles à chaque fois, je n’ai jamais parlé de ton postérieur je te signale ! » Je m’autorisais un léger sourire qui disparaissait dans la seconde d’après, puis je refermais les yeux, Dieu que cette banquette était inconfortable, j’avais le dos en compote et je ne sentais plus mon postérieur. « Et tu voudrais me piquer avec quoi de toute manière, hein ? » Je n’avais même pas eu le temps de finir ma phrase que ses doigts me pinçaient la peau. Portant une main à l’endroit où elle s’était défoulé, je lâchais « Aïe mais t’es folle comme fille, et je crois qu’on devrait stopper cette conversation avant qu’elle ne dérape. » Je soufflais alors longuement avant de m’obliger à fixer le plafond du bus. J’avalais alors avec difficulté ma salive et tentais de me redresser tant bien que mal. « Non ça va aller, je crois qu’il faut que je marche. » Je passais alors une main dans mes cheveux afin de les ébouriffer puis je posais mon regard sur elle avant de détourner mon regard. « Non… » Au moins j’étais direct.

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Assise sur la banquette à coté de lui, le genou s'agitant d'impatience, je le fixais et soufflait lourdement. Je haussais alors les yeux au ciel tout en haussant aussi les épaules. C'était pour rigoler Seel', c'est de l'humour je sais très bien que tu ne mattes pas mon derrière pour le discréditer. Ben oui j'avais voulu faire de l'humour mais, monsieur ne semblait pas d'humeur cette fois-ci. Mal réveillé peut-être? Oui sans doute, cette banquette cassait le dos, le bus n'était pas un car cinq étoiles non plus. Je le regardais alors amusée par sa question. Je fis mine de réfléchir quelques secondes avant de prendre un pan de mes longs cheveux sombres et de le placer sous mon menton. Avec ma barbe tient en te faisant un gros câlin... dis-je avant de rire de ma propre stupidité. Parfois je me comportais comme une véritable gamine, ma façon à moi de décompresser. Comme maintenant d'ailleurs, où je le prenais au mot en le pinçant un peu pour lui signifier qu'il était bien réveillé. Sa réaction fut immédiate et disproportionnée. Je le regardais avec de grands yeux étonnée. Ben merci c'est gentil, t'as bouffé du lion ou quoi??? Je me levais alors, sans s'en rendre compte il venait de me blesser avec sa remarque. J'essayais juste de détendre l'atmosphère et d'évacuer le stress de nous savoir bloqué en plein désert pour une nuit entière alors que dehors la faune n'était pas des plus accueillantes. Bref, mon sourire avait légèrement disparut entre temps. Non? Non quoi? Je suis pas dans tes rêves, non tu veux pas manger ou non tu n'es pas ravi d'être là? le questionnais-je alors. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce soir il n'était pas vraiment sympa avec moi. J'avais cru bon de venir le réveiller pour lui annoncer notre situation et je ne savais pas quelle mouche l'avait soudainement piqué. Jusque-là, il n'avait jamais été comme ça avec moi, nous étions amis, il m'avait accueillie à mon arrivée enfin du moins je le pensais. Il ne devait pas être dans son assiette, sans doute.

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Kary & Seeley
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J’avais la tête dans le gaz, je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, le dernier souvenir que j’avais eu c’était celui où j’avais quitté mon hôtel afin de m’enfoncer dans ce stupide bus pour aller on ne sait où. À Punta Cana, j’avais légèrement profité, j’avais été visité des tas d'endroits sympas en compagnie de Declan par exemple, mais l’Afrique, elle allait avoir raison de moi. Inquiet, je passais ma main sur l’une de mes poches et entendais un léger bruit de pilule, je me détendais aussitôt, le reste de mon poison était là, je pouvais être tranquille. Ici, j’avais juste envie de me droguer et d’attendre que ça passe. Se droguer… je haïssais ce terme, ce n’était pas moi, si Joanne me voyait, elle serait certainement déçue de mon comportement, outrée, mais en même temps… c’est sa mort qui avait fait de moi un déchet. « Mouais… je sais. » Je la toisais, elle se mettait à rire pendant que je me contentais de froncer les sourcils, je n’avais pas dû comprendre toute la conversation, faut croire que j’étais encore trop chouté pour comprendre quoi que ce soit. Je me raclais alors la gorge et passais une main sur mon menton. « En parlant de barbe… » Une barbe naissante, de plusieurs jours, moi qui étais à mon habitude toujours rasé de près, c’était étrange. J’avais pris l’habitude de me raser chaque jour car cela irritait la peau de Joanne, et depuis j’avais continué, mais aujourd’hui, ça n’avait plus d’importance pas vraiment . « Exactement. » Non je n’avais envie de rien, juste de rentrer et de reprendre le cours de ma vie morne, rien d’autre. Dans un élan, je me levais et m’agrippais aux sièges devant moi, vacillant alors que j’essayais de marcher dans l’allée centrale, à croire que le bus tanguait. Je sortais alors avec difficulté, remplissant mes poumons d’un air nouveau, balayant la vue d’un simple regard.

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Il ne semblait pas du tout dans son assiettee, j'avais beau tenter de le faire rire comme à notre habitude cela ne semblait pas réellement marcher. Il semblait ailleurs, préoccupé par quelque chose. Oui je confirme tu as l'air d'un Cro-Magnon comme ça. Bien entendu j'exagérais. Il était même plutôt bel homme avec une barbe naissante. Mais, mon but était d'essayer de le dérider un peu, de le détendre et non pas de le complimenter ou de le draguer. Je n'avais toujours pas compris, il parlait trop énigmatiquement depuis que je l'avais réveillé. Je ne reconnaissais pas du tout le jeune homme qui m'avait accueillie, celui avec qui je me tapais des délires. C'était tellement étrange et déstabilisant de le voir comme ça. Je fronçais les sourcils. Maintenant, il était là même si cela ne semblait pas lui faire très plaisir. Ben façon maintenant tu es en Afrique, tu n'as plus vraiment le choix. J'avais vraiment du mal à le comprendre, nous n'étions pas là pour faire la fiesta, boire et nous amuser, ni pour jouer les touristes. Nous étions là pour venir en aide aux gens les plus démunis de ce pays, pour aider des enfants crevant de faim. Nous étions là pour nous dévouer pour d'autres, ceux qui n'avaient pas la chance de vivre comme nous. Lui qui était pompier bénévole, lui qui vouait sa vie à sauver des gens, il devrait tout simplement être dans son élément. Je le vis se lever et tituber, sur le coup j'avais voulu le retenir, l'aider mais, vu son humeur je l'avais laissé sortir seul du bus. Puis l'ayant rejoins au dehors j'étais venue en face de lui, posant mes yeux sur son visage. Seel'? Qu'est-ce que tu as? Tu n'as vraiment pas l'air bien tu sais... dis-je d'une petite voix. Je me faisais du soucis pour lui.

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Kary & Seeley
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Aider les gens, prendre soin d’eux, les consoler, leur rendre service, c’était mon quotidien et j’aimais faire ça, après tout c’était bien pour ça que j’étais pompier et que j’avais décidé d’entrer chez les Quincy non ? L’Afrique n’était qu’une mission de plus, une étape pour aider à nouveau les gens, il fallait juste distribuer de la nourriture, du matériel, construire quelques cabanes en contre-plaqué, ce n’était rien de bien méchant, et pourtant… Je tentais de me lever en titubant, me retenant tant bien que mal au siège de moi. Un rictus s’installait sur mon visage, si je le pouvais, je détruirais ce foutu siège en question tellement ma haine contre moi-même était forte. À cause de ces cachets j’étais un légume, j’étais vaseux, une vraie loque, Joanne aurait détesté de me voir ainsi, des larmes salines auraient certainement perlé sur son doux visage de porcelaine, je l’aurais déçu… j’étais en train de la décevoir si elle me regardait de là-haut. Je sortais alors du bus et emplissais mes poumons d’un nouvel air, me tenant tout de même à celui-ci car des nausées me donnaient envie de rendre mon déjeuner. J’étais pâle à cause de mes origines Irlandaises mais là je ressemblais à un vulgaire linge, à un fantôme. Je soufflais alors longuement, je me sentais pris à la gorge par la chaleur ambiante, ça me faisait tout simplement chanceler. Kary semblait préoccupé par mon cas, je ne voulais pas lui en vouloir, après tout personne n’avait l’habitude de me voir dans un tel état, si vulnérable. « Aide-moi s’il te plaît. » Je tendais alors mon bras pour qu’elle se glisse en dessous et qu’elle m’amène à un tronc d’arbre couché non loin de là. Je m’asseyais et automatiquement je passais mes mains dans mes cheveux, baissant la tête entre mes genoux. Alors qu’elle semblait s’inquiéter encore plus, je pesais le pour et le contre, devais-je lui dire ce qui me rongeait de l’intérieur ou devais-je laisser le mal me ronger encore un peu jusqu’à ma mort ? « Je n’y arriverais pas Kary… »

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Quelque chose ne tournait pas rond, le jeune homme ne semblait pas dans son état normal. Je me tenais debout devant lui attendant un début d'explications, quelque chose ou n'importe quoi qui me permettrait de cerner le soucis. Mon regard s'était assombrit sur lui, je m'inquiétais réellement.C'était comme s'il était ailleurs, complètement à l'ouest. Comme si la joie de vivre que je lui connais quand nous délirions s'était envolée ou avait fondu comme neige au soleil. Il tendit un bras vers moi en demandant mon aide. Automatiquement, je me calais dans ses bras, passant le sien au dessus de mes épaules et passant ma main dans son dos pour le soutenir du mieux que je le pouvais. Je tentais alors un peu maladroitement de l'attirer vers une souche d'arbre mort, posé en plein milieu. Je l'y déposais avec précaution alors que je m'agenouillais devant lui. Il se prit la tête entre ses mains, il semblait dépité, au trente-sixième dessous et moi je ne comprenais rien. Il se remit à parler. Il n'y arriverait pas? Arriver à quoi et pourquoi? Inquiète, je fronçais les sourcils. Je posais une main sur son épaule et je glissais l'autre dans son cou afin de palper un endroit précis. Le rythme de son pouls semblait un peu chamboulé. De cette même main j'allais chercher son menton pour relever sa tête afin qu'il ne me regarde. Je posais mes prunelles dans son regard fixant alors ses pupilles. As-tu pris quelque chose Seeley? Qu'est-ce que tu n'arriveras pas à faire? lui demandais-je. Je le quittais alors brièvement courant jusqu'au bus récupérer mon sac. J'en sortis une petite bouteille d'eau que j'ouvrais alors. Tiens bois doucement ça te rafraichira un peu. J'étais sidérée de le voir dans un tel état.

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