MATTIA + back to the start.

Roselia avait les yeux clos, les doigts posés sur son violon. Elle essayait plusieurs notes, pour trouver l'harmonie parfaite sur un morceau sur lequel elle travaillait depuis un moment. L'archet venait frotter délicatement les cordes de l'instrument, tout allait pour le mieux. Si on oubliait la douleur sourde, qui travaillait son bras depuis le début de la journée. Grimaçante, son regard revint à la réalité, Rosie rangea le violon dans son étui, et se dirigea vers l'infirmerie. La demoiselle en avait plus qu'assez, de ce bras qui troublait sa tranquillité depuis ce qui lui semblait être une éternité. On lui avait dit de calmer ses entraînements peut-être excessifs, mais après tout, le rythme qu'elle s'imposait lui plaisait, ça ne ressemblait en rien à une torture. Lorsqu'elle passa la porte de l'infirmerie, Roselia se sentit mal à l'aise. Elle n'aimait pas cette ambiance, un peu trop oppressante qui régnait. Passant une main dans ses cheveux, Rose crut reconnaître un visage masculin. Peut-être qu'elle se fait des idées, mais était-ce bien lui ? Elle s'approcha et l'interpela, d'une petite voix. « Mattia ? »

Le truc bien avec Mattia, c'est que c'était un gars. Juste ça. Le reste était un peu moins drôle. Après tout, Mattia était un winthrop qui se faisait pourir la vie par un jumeau. D'ailleurs, il espérait bien pouvoir le faire dégager de cette université. Mais pour l'instant, pour l'instant, il avait du se rendre à l'infirmerie. Pourquoi? Quelqu'un, avait mit quelques choses dans sa boisson, et depuis ce matin, tout ce qu'il voyait ou entendait était très étrange. A vrai dire, il soupçonnait son frère de l'avoir drogué, ou d'avoir foutu un médicament quelconque dans sa boisson. Et ça qu'il faisait attention. Décidément quand on veut lui pourir la vie, on y arrive. Mattia était là depuis quelques temps, du coup, il allait un peu mieux. Il devait rester encore une heure ou deux, juste pour être sûr que tout était parti, mais rien de bien grave. Il entendit une voix appeler son prénom, et un sourire s'afficha sur son visage quand il vit que c'était Roselia.
« Rose' Qu'est-ce que... tu fais dans... cet endroit? T'as pas de problème hein?  »
Il aimait bien cette fille. Elle était adorable, et puis, après l'attentat, ça avait été dur de faire sortir ce souvenir de leurs mémoires. C'était sûrement un peu comme des frères d'armes elle et lui. Ils avaient survécut à une bombe, il y en avait qui n'avait pas eut cette chance eux...

Un sourire apparut au coin de ses lèvres, à son tour. Elle ne s'était pas trompée, il s'agissait bien de Mattia. Heureusement, Roselia se serait sentie vraiment idiote, sinon, de s'être trompée. Aussitôt, la Lowell s'interrogea, quant à la raison de sa venue ici. Mattia n'avait pas l'air particulièrement mal en point, mais quand même. « Oh. Non, non, pas de véritable problème. Juste mon... Mon bras qui me joue des tours. » Rose grimaça, à ces mots. Non pas que la douleur était si forte, juste que son bras, elle n'aimait pas trop l'évoquer. La seule chose qui venait lui rappeler presque quotidiennement la bombe, les événements - tragiques - heureusement passés. « J'ai juste besoin de médicaments. Et toi, alors, qu'est-ce qui t'amène ? » Son front se plissa, l'inquiétude se faisait voir sur son visage. Roselia soupira légèrement, l'infirmière, elle ne la voyait pas. Et Rosie n'aurait certaiment pas la patience de rester plantée là. « Ca te dérange, si on va...un peu ailleurs ? »

Il était content de la voir, même si il aurait préféré la voir dans d'autres circonstance qu'à l'infirmerie pour une douleur causer par cette foutu bombe. Il répondit à son petit sourire. Pourquoi il était là lui? Une question à laquelle il ne comptait pas dire la vérité. Ouais sortir "mon frère m'a drogué avant que j'aille en cours ce matin" c'était pas le plus joyeux à dire. Aussi il finit par répondre.
«J'avais justes quelques petits vertiges à cause d'un médicament. Rien de passionnant. »
L'infirmière, jamais là quand on avait besoin d'elle. De toute façon il n'avait pas envie de rester ici plus longtemps. Il se sentait mieux et puis il y avait Roselia.
«Si tu me fais un sourire, on ira où tu veux.»
L'italien sourit à la jeune fille. C'était pour détendre un peu l'atmosphère pesante de cette foutue infirmerie loin d'être chaleureuse, et trop silencieuse à son goût.