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I come in peace.
w/ jones children
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J'éprouvais pas vraiment de gêne à avoir ce genre d'effusions sentimentales avec ma soeur. C'est vrai qu'on ne se parlait pas de tout et qu'on faisait preuve d'une certaine pudeur l'un envers l'autres, mais c'était essentiellement car en six ans, on avait grandit, qu'elle était devenue une femme et que moi j'étais en quelque sorte devenu un homme ici, ayant été cantonné à un rôle de gamin, de petit garçon, par mes parents, durant dix-huit ans. Enfin, je regardais ma soeur retourner s'assoir à sa place. Je rouvrais ensuite la bouche, pour m'expliquer davantage, à propos de ce pourquoi j'étais désolé exactement. J'étais désolé d'avoir voulu refaire confiance à notre père, de l'avoir blessée de ce fait. J'avais appris la leçon. Mon père était un borné fini, un homme qui, à son âge, ne changerait plus, peu importe ce qui pouvait bien arriver. Il avait perdu ses deux enfants et pourtant il s'entêtait, ne se remettant pas le moins du monde en confiance. Il devait nous estimer tous deux coupables, des enfants indignes. Il devait se dépeindre comme un père parfait. C'était son genre. Un sourire lassé étira mes lèvres à cette idée, bien vite effacé par la détresse que je perçu dans les paroles de ma petite soeur. J'en voulais encore plus à mon père, en estimant que ça puisse être possible, de blesser ainsi Olympe. Il l'avait traité comme une petite princesse, une poupée de porcelaine susceptible de se briser en mille morceaux à la moindre égratignure et puis il l'avait abandonné. Je suis pas plus fort que toi Olympe, tu le penses, mais c'est vraiment pas le cas. Non, définitivement pas. J'étais tout aussi fragile qu'elle quand ça en venait à nos parents, peut-être même plus encore. Ca va faire six ans et maman me manque encore beaucoup. Je sais que c'était mon choix de partir, mais à l'époque, j'avais l'impression que j'avais que ça a faire et puis je crois que j'espérais aussi qu'elle me laisserait pas faire, qu'elle me retiendrait. Je pensais pas qu'elle m'aiderait à partir en me demandant de le faire. Je me mordis la lèvre, un goût amer m'emplissant à la bouche à l'évocation de ce souvenir douloureux. Et papa me manque aussi, alors que j'ai jamais été proche de lui. Et ça m'emmerdes vraiment, je vis pas comme ça de gaieté de coeur et je voudrais que ça change, mais franchement, tu penses qu'on a le choix ? Questionnais-je ma soeur en la regardant bien dans les yeux.(c) darkdreams/marine
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