LIBRE ♣ Qu'y a-t-il au bout de la rivière ?

Le soleil du mois d'Avril, le chant de la rivière non loin. Comment, dans un tel cadre, ne pas être en bonne condition pour faire son travail ? Un bon livre entre les mains, Elsy est assise aux pieds d'un arbre et bouquine tranquillement sous le soleil de cette après-midi. Un livre en russe pour son cours de littérature étrangère. Le téléphone à portée de main pour pouvoir faire des traduction éventuellement, si le mot n'est pas dans le dictionnaire posé au sol aux côtés de la jeune femme. Elle a tout pour étudier tranquillement près de Charles River, étudier de manière fort agréable soit dit en passant. Jusqu'à ce que tout à coup, sans qu'elle ne l'ait vu venir, une gerbe d'eau se propulse sur son bouquin quand une personne plonge dans la rivière. A un mètre de la berge, c'était prévisible mais Elsy est furibonde.

"- Mais ça ne va pas !?"

Oliver, le samedi, il est intenable. Un vrai gamin, il doit toujours trouver un trucs a faire, et aujourd’hui, par chance il fait beau. Après avoir fait un tour en roller, avoir passé une heure dans la salle de sport, et aider Pippatate à faire le ménage de l’appart, il est toujours pas fatigué. Il n’y a que trois choses à faire quand il est aussi hyperactif: le droguer, l’assommer, ou le laisser se défouler. Il venait d’arriver au lac quand il sauta dans l’eau, éclaboussant au passage une fille assise près de la rive. Après avoir eut le droit à un pétage de câble de la demoiselle, il répondit simplement « Oh ça va! Pardon, mais en même temps, c’est pas très malin de se mettre aussi près du lac. »

"- Mais tu pouvais sauter plus loin, regarde un peu l'étendue de ce cours d'eau !" proteste la demoiselle en jetant un regard à son livre tout abîmé désormais. Bon, ce n'est que de l'eau ça va sécher et la jeune femme espère que ce sera rapide. En tout cas il lui semble que l'homme en question est un Eliot. Oliver, quelque chose comme ça. Qui ne connait pas les membres de la maison Eliot de toute façon ? Il ne sont pas Eliots pour rien après tout et sont naturellement, de fait, quasiment tous connus des autres membres de la maison et de l'académie. Mais ce n'est pas leur fraternité de confrérie qui va radicalement changer l'humeur de la brune. Pas qu'elle soit vraiment en colère, elle se calme vite. Mais bon. C'est agaçant de voir que les gens sont si peu respectueux envers les autres.

Oliver fixa la fille et la leva les yeux au ciel. « Non mais j’hallucine! et toi alors! T’as tout une berge à ta disposition, faut pas te mettre là ou je saute non plus! » Comme à son habitude, il soupire d’exaspération en ce recoiffant. Mais c’est qu’elle est culottée cette fille! Il la connait même pas qu'il a déjà envie de la frapper. En fait, si ça se trouve, il la connait, mais il a une mémoire des noms si mauvaises que c'est comme si il ne la connaissait pas.

Alors celui là le moins que l'on puisse dire à son sujet c'est qu'il ne manque vraiment pas d'air, à venir accuser la jeune femme de s'être placée pile là où il sautait alors que ça fait un long moment que la demoiselle est présente sur les lieux. Mais qu'elle mauvaise fois de la part de cet homme ! La brunette a véritablement du mal à croire que c'est vrai et pourtant... Il ne manque pas de toupet mais heureusement elle se contrôle. Heureusement en fait qu'elle ignore totalement qu'il nourrit l'envie de la frapper sans quoi l'opinion, déjà piètre, qu'elle a de lui, serait pire encore qu'elle ne l'est déjà.

"- Tu n'as pas remarqué que je suis là depuis un long moment déjà ! De nous deux c'est toi qui est venu embêter l'autre.