Prue & Priape
Je ne voulais pas avoir l’air de juger Prue. Sa relation avec son –ami- aussi ambiguë soit elle, cela ne me regardait pas vraiment. Mais la jeune femme trouva néanmoins nécessaire de justifier qu’il s’agissait d’un vieil ami, qu’elle côtoyait depuis l’enfance du fait de l’amitié existant entre leurs deux familles.
« Oh je vois. » fis-je simplement. Parce que je comprenais que du coup, il ne devait pas être simple pour elle, connaissant ce jeune homme depuis de nombreuses années, de le voir comme autre chose que comme un ami, même si il semblait évident qu’il avait des sentiments pour elle vu son attitude à la soirée. Je reparlais ensuite de la soirée justement, éprouvant le besoin de m’excuser, et d’expliquer notre comportement à Emrys et à moi… Mon interlocutrice me regarda avec surprise avant de m’informer qu’elle n’avait pas pris cela mal. Un sourire rassuré apparut alors sur mon visage. J’avais cru qu’elle était en couple et qu’on avait pu semer le trouble entre elle et son petit ami, alors de savoir que je m’étais inquiété pour rien me faisait me sentir un peu mieux.
« Ton ami d’enfance n’avait pas l’air très content par contre… » soulignai-je en lui glissant un regard lourd de sous entendus… Quand elle évoqua mon frère, mon sourire s’agrandit naturellement. Emrys et moi nous nous étions beaucoup rapprochés en un an, et je ne pouvais plus imaginer ma vie sans lui à mes côtés.
« Il est un soutien inestimable pour moi… Il est super, j’avoue… » Le regard de Prue se perdit à nouveau vers le large et elle laissa sa question en suspens, m’interrogeant sur l’identité de mon ex. Elle n’avait pas besoin de préciser la fin de sa phrase, je voyais très bien en effet où elle voulait en venir.
« La jeune femme qui m’a giflé ? » Mon regard alla se poser également sur les vagues avec un air songeur, les images de cette altercation et les échanges d’insultes me revenant en mémoire…
« Oui c’était bien elle. » acquiesçai-je.
« Caly… » soufflai-je ensuite. Je restais un instant muet, le regard et les pensées perdus à mille lieues d’ici. Cette dispute, mes paroles si dures, je les regrettais amèrement. J’aimais toujours sincèrement Caly et ce n’était pas en me comportant comme le pire des connards que je risquais d’arranger les choses entre nous. Je repris la parole, comme pour défendre Calypso qui, vue de l’extérieur, avait probablement eu l’air d’une hystérique :
« Tu sais, pour sa défense, je l’avais vraiment énervée. Je crois que n’importe quelle fille m’aurait frappé aussi après ce que je venais de lui dire… » avouai-je alors. Je n’étais pas innocent dans cette histoire, je ne voulais pas faire porter de chapeau de la scène de la veille à mon ex. Oui, j’avais été blessé de découvrir qu’elle avait couché avec cet autre type mais ça n’excusait en rien mon comportement grossier avec elle.