M. Demyan Clayton ► Theo James

"Des fois, je vais au fond de mon jardin, je me recouvre de terre et je fais comme ci j'étais une carotte."

La journée avait été longue et la soirée n'en parlons même pas. Il y a des jours comme ça où vous savez, rien ne va. Et aujourd'hui en était un. M'étalant sur mon lit, je prenais ma guitare et mon carnet de note, bien décidé à me changer les idées avec un peu de musique quand soudain, je tombais sur les quelques gribouillages étalées dans les premières pages... *flashback* "Tu as le droit d'aller avec lui tu sais... On ne t'en voudras pas, enfin je ne t'en voudrais pas.", là autant vous dire que je savais très bien qu'elle me disait ça pour me rassurer. Car ce jour là je le savais très bien, ma mère était tout simplement effondrée. Ouais, ce fameux jour, c'est celui où mon père a décidé de nous quitter, enfin la quitter elle surtout. Des trois gamins, j'suis le seul qui a eut le bénéfice du tout, le seul à qui il a proposé... De m'emmener avec lui. C'est d'ailleurs je pense, l'origine de tout. Par tout, j'entends la rupture monstrueuse entre moi, Noé et Maggie principalement... Car Vanille, notre plus petite soeur elle était trop petite pour comprendre et du coup, elle m'a toujours aimé et ce même malgré mes décisions. Ouais, de toute la troupe, j'ai été le seul qui a continué de voir notre père, de vivre avec lui même, bien que je retournais à la maison voir maman mais comment vous dire que... J'ai fini par le faire de moins en moins souvent? Pourquoi? À cause de l'ambiance. Noé m'en voulait clairement de les "abandonner" si l'on peut dire, bien qu'au fond c'était très clairement ce que je faisais. Je préférais aller chez papa pour oublier les larmes de maman parce que ouais, à l'époque, j'assumais pas, je voulais pas savoir, je ne voulais pas voir et subir ça quoi. C'est peut-être méchant mais c'était comme ça. C'est pour ça qu'avec mon frère ça ne va pas du tout depuis des années. Avec Maggie? Ça allait, bien que c'est récemment que ça a pété. Depuis qu'elle est maman, ce que je n'accepte absolument pas mais ça, c'est une autre histoire. *come back* Je crois qu'en fait, ils ont l'impression que j'en ai rien à foutre constamment, ce qui est parfois vrai mais pas toujours. Je le montre juste pas, j'suis comme ça. D'aussi loin que je m'en souvienne j'ai toujours réagit comme ça, ne laissant rien paraitre en surface, enfermant tout à l'intérieur jusqu'à ce que j'explose comme une bombe. Ouais bipolarité power for real... Tournant quelques autres pages, je tombais sur mes années collèges puis lycée et ce moment fatidique *flashback* "Non mais qu'est ce qu'il t'as pris Demyan... Tu voulais le tuer ou quoi?!", je baissais les yeux honteux ou pas en fait... Au fond je ne ressentais que de la colère envers cet espèce de con qui n'avait rien trouvé de mieux que me provoquer mais bon, le fait est que j'avais tapé plus fort que lui et résultat c'est moi qui prenait "On a de la chance si ses parents ne portent pas plainte! Tu as vu dans quel état tu l'as mis?! Tu es fou ou quoi?!", sans doute mais après tout il l'avait bien mérité, lui qui se prenait pour un caïd, lui qui avait osé insulter ma mère... C'est tout ce qu'il méritait, souffrir. Mais malgré ça, pour mon père, je ne répondais pas, je gardais ma rancoeur pour moi en serrant les points et je baissais les yeux pour répondre qu'un humble "Je sais pas... Je suis désolé papa..." mais si il savait Ô combien je ne l'étais pas en vérité... *come back* Oui ma jeunesse avait été sacrément mouvementée, le fait que mon père n'avait jamais vraiment eut d'autorité sur moi, je faisais un peu (beaucoup) ce que je voulais et ça finissait souvent mal car il était apparemment inévitable que mon caractère attire les abrutis et forcément ça finissait souvent pour ne pas dire toujours en bagarre. Étrangement j'en sortais la plupart du temps vainqueur, du moins tant qu'ils n'étaient pas plusieurs, j'étais un vrai petit monstre et quand j'y pense, au fond je le suis toujours. Cette facette de moi je prends bien soin d'éviter de la montrer car j'ai cru comprendre qu'elle faisait peur et qu'elle décevait alors j'essaie de me maitriser sauf que c'est un fait, sous cette apparence de grand paisible, je suis en réalité un gros impulsif et du genre violent en cas de conflits. Mais que voulez vous, on est comme on est après tout et même avec les plus beaux efforts du monde, je ne peux pas lutter contre ça. Tournant encore quelques pages, j'ai fini par tomber sur LE chapitre qui m'est réellement passé en travers de la gorge, une séquence de ma vie plus communément appelée Charline... *flashback* "Allez Dem' s'il te plais! Fais ça pour moi...", comment ne pas résister à ces yeux et cette moue de chaton sincèrement? "C'est pas une bonne idée Line..." mais elle insistait encore, comme toujours, car elle obtenait toujours ce qu'elle voulait "Allez! Je te jure cette salope m'a trop humiliée..." et comme d'habitude, je lui cédais encore une fois. "Ok c'est bon, t'as gagné! je vais m'en charger." et je sortais avec un chaste baiser d'encouragement pour aller pourrir une fille et son mec afin de venger la pseudo fierté de ma propre copine. Ouais, autant l'amour ne m'avait jamais vraiment intéressé jusque là, autant cette fille là avait réussir à défoncer le mur. Elle avait trouvée le moyen de me faire plier les genoux et depuis je faisais comme un bouffon tout ce qu'elle voulait... 21 ans, l'âge con quoi. Du moins jusqu'au jour où je l'ai surprise entrain d'emballer le fameux mec de la nana qu'elle m'avait envoyer incendier. Là j'avoue que je me suis très vite réveillé et je dois dire que cette claque m'a fait très mal car c'était vraiment la première fois que j'aimais une fille, vraiment. *come back* Arf mais les erreurs de jeunesse comme on dit, on en fait tous et on en a besoin pour murir et grandir. Autant vous dire que je ne suis pas prêt de retomber dans ce genre de conneries, l'amour pour moi c'est fini, un truc de gamins, une faiblesse qui ne m'intéresse pas. D'ailleurs depuis cette relation merdique qui a durée 6 mois, je n'ai jamais vraiment eut de "vraie" relations, je veux dire par là que je ne suis jamais retombé amoureux et honnêtement? Je le vis très bien comme ça. Aujourd'hui j'en souris car merde c'est après quelques années qu'on se rend vraiment compte des choses et c'est là qu'on voit qu'on était vraiment bête plus jeune.

"Véridique! Apparemment je suis un vrai Génie, car mon QI est bien supérieur à la moyenne. C'est surement de là que vient mon étrangeté. Je suis fou, perché, complètement dingue! Mais ça va, je le vis plutôt bien."

Enfin bref, grattant un peu ma guitare, je me mis à chanter le temps de quelques couplets quand j'entendis mon téléphone vibrer pour voir le numéro de Camille. Là mon visage se fronçait et je regardais son sms pour y répondre brièvement car non ce soir je n'avais pas envie de sortir. Arf... Le chapitre Camille était aussi vraiment spécial et rien que pour ça je fouillais de nouveau dans mon carnet à la recherche de quelques notes qui pourrait en parler et bingo! *flashback* "Elles viennent manger ici ce soir que tu le veuille ou non! Aux dernières nouvelles on est chez moi ici à ce que je sache, alors tu seras gentil de bien te tenir s'il te plais!" vu le ton c'était plus un ordre qu'une demande mais bon, depuis le temps je commençais à m'y faire sauf que là vraiment je n'y arrivais pas "J'en ai vraiment pas envie et tu sais pourquoi? Parce que cette nana est une poufiasse et je veux pas d'elle ici." l'air furieux il s'approcha de moi "Je t'interdis de parler d'elle sur ce ton tu m'as bien compris?!" là je serrais les dents de nouveau avec une horrible envie de lui coller mon poing en pleine figure, juste dans l'espoir que ça lui remette les idées en place mais je savais que c'était peine perdue... Je serrais donc les dents avant de répondre froidement "Très bien, comme tu veux! Laisse toi manipuler comme un vulgaire pion c'est ton problème." et je montais dans ma chambre pour aller fumer afin de décompresser avant l'arriver de la belle mère et sa fille. *come back* Ouais chaleureux je sais mais voilà l'histoire ; après la séparation avec mère on est resté un long moment seuls lui et moi, du moins jusqu'au jour où on a déménagé en plein Cambridge il y a 9 ans de ça. Au début on comptait se reconstruire une nouvelle vie là-bas, que moi je me rapproche un peu de mon frère et mes soeurs surtout sauf qu'il a rencontré la fille qui fallait pas... Dés que je l'ai vu j'ai su qu'elle était conne! Elle avait ce regard hautain, imbue d'elle même, ça sentait la vipère manipulatrice à 100km à la ronde et encore aujourd'hui je sais que je ne me trompe pas mais mon père lui en est tombé raid dingue amoureux et depuis 6 ans maintenant ils sont ensemble... C'est un an après leur rencontre qu'ils ont décidés d'officialiser leur union en la faisant emménager elle et sa fille avec nous, pour mon plus grand malheur. Enfin je n'avais rien contre Camille seulement sa mère vraiment, je ne peux tout simplement pas me la voir en peinture c'est physique. Mais bon un bien pour un mal, Camille s'est avérée être une fille adorable en fin de compte, avec un caractère très singulier c'est clair mais moi en 5 ans j'ai appris à la connaitre et vraiment je me suis très attaché à elle seulement j'ai l'impression que tout part en couille. *flashback* On était allé en soirée tout les deux comme on avait pris l'habitude de le faire, sauf que ce soir là j'avais un peu trop poussé sur la bouteille et j'avoue je tournais sec. C'est là qu'elle est arrivée, m'embarquant dans une chambre isolée. "Viens et laisse toi faire d'accord?", elle m'a posée sur le lit en commençant à se montrer très caline avec moi et clairement sur le coup j'étais complètement à l'ouest, puis elle s'est rapprochée, posant ses mains sur mes cuisses, mon entre jambe jusqu'à remonter sur mon torse puis soudain j'ai senti ses lèvres se poser sur les miennes. Sur le coup je n'eus aucuns déclick et j'avoue m'être carrément laissé faire, jusqu'à même entrer dans son jeu... Ça aurait pu aller très loin mais au bout d'un moment, avant que le pire n'arrive j'ai fini par me réveiller, me rendant compte de ce qui était entrain de se passer "Non Cam' attends, c'est pas bien ce qu'on fait là.", mais elle a essayée de me retenir "Mais si Dem' t'en fais pas, on le dira à personne." m'attrapant par le bras et le t-shirt mais je fini par tirer d'un coup en me levant "Arrête maintenant j'ai dis stop!" devenant froid pour dans la foulée quitter la pièce et la soirée... *come back* Je me redressais, m'adossant au mur pour soupirer un grand coup en posant mes mains sur mon visage... À vrai dire j'avais encore du mal à croire à ce qu'il s'était passé ce soir là, comment j'avais pu la laisser faire ça, comment j'avais seulement pu la suivre! Encore aujourd'hui je me pose la question du pourquoi car non, non et non! Elle et moi c'est juste impossible... C'est pour ça que je m'étais montré si froid et distant avec elle les temps qui ont suivit, je ne voulais pas de récidive, je voulais qu'elle comprenne et je pense que c'est enfin le cas, du moins c'est ce que je crois. Alors je reviens doucement vers elle mais tout ça me perturbe énormément je dois l'avouer. Pfff il faut que j'arrête de me prendre la tête, de penser à tout ça. Je me suis donc levé pour aller à mon bureau prendre mes classeurs afin de réviser un peu car mine de rien maintenant je veux devenir chirurgien et j'ai intérêt de bosser pour ça, c'est tout ce qu'il me reste après tout. Oui car plus tard je veux travailler dans la médecine afin de sauver des vies, comme j'aurais aimé qu'on le face pour ma mère. En tout cas ça a intérêt d'être ça sinon c'est professeurs ou mentalist! Ouais ça en fait c'est plutôt un rêve mais après tout pourquoi pas. En tout cas, j'ai beau avoir l'air posé, zen, beaucoup de choses me travail, cette espèce de tension avec mon père, ces histoires étranges avec Camille et mes conneries par dessus le marché mais bon, je me dis que je me soigne et peut-être qu'avec un peu d'efforts, je finirais par mettre un peu de plat dans tout ça, du moins je vais essayer.

"J'ai l'air calme comme ça mais au fond je suis un vrai volcan qui ne demande qu'à exploser. Je me retrouve d'ailleurs souvent dans les conflits, à croire que j'ai une trop grande gueule en fait. Faudrait que j'apprenne à me la fermer, avant que je ne finisse par tuer quelqu'un... Paix à mon âme!"

Pour ce qui est des actualités et bien suite à mes histoires relativement tendues avec Camille et Roxanna, j'ai décidé de prendre le large... Ouais j'ai fuis on peut le dire! Car comme toujours j'assume pas mes sentiments, l'amour me fait peur et surtout vu la tournure des choses avec ma demi soeur et Roxy en même temps, ouais, j'arrivais juste plus du tout à gérer. J'ai essayé, mais c'est visiblement pas possible pour moi de me laisser aller. Donc bah j'ai profité d'une offre de formation sur le terrain pour me sauvé et du coup POUF! J'suis parti en début d'année (fin janvier) en Afrique pour aller me former parmi les médecins sans frontières. Franchement? Ça m'a fait du bien... J'ai pu m'écarter de tout ça, de mon père et sa conne de femme (désolé Cam') et évidemment des filles et des sentiments. Sans compter que j'ai vraiment appris un tas de choses, vu la vraie détresse des gens qui n'avaient rien puis surtout, la simplicité de certains à vivre d'un rien. Non j'ai pas mal muri là bas, enfin en parti car je crois que côté coeur j'suis toujours aussi handicapé. Mais maintenant ma formation est finie et il est temps que je revienne sur le campus et que je retrouve tout ce que j'ai laissé. Le bar, les cours et surtout les filles... Deux en particulier. Et à mon avis? Ça risque de chauffer, surtout que je suis parti sans leur laisser quoi que se soit et sans leur donner la moindre nouvelle. Ouais ça sonnait comme un adieu, sauf que s'en était pas un et je risque de le payer cher! Pas grave, je me suis préparer spirituellement, maintenant, affrontons les lions, après tout je n'ai de comptes à rendre à personne et j'assume totalement ce que j'ai fais (mais moins pourquoi je l'ai fais).

"La nuit, deux des trois voix dans ma tête essaient de dormir, la troisième elle, se demande si les pingouins ont des genoux ou si les crabes pensent qu'on marche de travers..."