(+Isaiah) You ? Here ? You miss me.

Encore à moitié endormir, je traînais des pieds dans le grand hall assez dépitée. Mon cours du matin avait été annulé et j'avais carrément la flemme de rentrer chez moi alors que mes yeux se fermaient tout seul. Faudrait un jour m'expliquer comment il était possible d'avoir autant la poisse ? Parce que j'avais pratiquement pas dormi mais en bonne fille que j'étais, je n'avais pas non plus voulu sécher les cours. Résultats ? Je me retrouvais comme une idiote rêvant simplement de m'allonger par terre pour pouvoir dormir encore un peu. Sauf que ça aurait carrément été bizarre si je le faisais. De plus, y avait personne à l'horizon pour me faire la conversation et à moins que je me parle toute seule ce qui aurait été aussi très étrange, j'allais sévèrement m'emmerder pendant les heures à venir. Je baillais encore une fois zappant totalement de mettre la main devant ma bouche avant d’apercevoir un gars au loin. Ouais je le connaissais pas mais, j'étais pas réputée pour être timide et même s'il finissait par m'envoyer chier ça me passerait au moins le temps pendant quelques minutes. Du coup, je fonçais en sa direction. Mais plus j'approchais, plus il me disait étrangement quelque chose. Comme si je le connaissais. Je fronçais les sourcils quelques instants. Est-ce que j'étais en train de rêver ? Parce qu'il me faisait clairement pensé à mon voisin d'Angleterre. Isaiah. Sauf qu'on avait perdue le contact il y a un petit moment déjà et ça aurait été carrément fou de le retrouver ici non ? Au pire, j'avais rien à perdre. Je continuais donc à avancer jusqu'à ne me retrouver qu'à quelque mètre de lui. Au pire, c'était pas non plus la fin du monde si je me trompas. « Isaiah ? »

« Papa, arrête s’il te plait. Je te jure, tout va bien. »

Un soupire s’échappa des lèvres d’Isaiah tandis qu’il marchait vers l’entrée principale de l’Université. Il roula les yeux et glissa une main à travers ses cheveux en entendant la voix de sa mère en arrière-plan.

« Oui, maman, je me plais ici. C’est vraiment génial. Écoutez, je dois vous laisser, j’ai cours. Je vous reparle plus tard d’accord? »

Après avoir fait ses au revoir à ses parents, l’anglais mis fin à l’appel. Il glissa son téléphone dans la poche arrière de son jeans avant d’entrer dans le bâtiment. Il s’adossa à un mur avant d’ouvrir son DSM V et poursuivre la lecture qu’il avait commencé avant de recevoir cet appel de Bristol. Dire que ses parents ne lui manquaient pas serait un énorme mensonge, mais depuis qu’il avait quitté le nid familial, ils étaient devenus trop protecteurs. Après tout, il avant vingt-six ans. Il fallait bien qu’ils le laissent voler de ses propres ailes un jour ou l’autre, même si c’était douloureux d’admettre qu’il n’était plus un petit garçon.

Il fut interrompu dans ses songes lorsque son nom résonna dans les couloirs qui étaient alors vides.  Fermant son livre, il leva les yeux pour apercevoir une jeune femme qui lui était familière. Sur le coup, il ne pouvait pas dire exactement d’ou il la connaissait, mais chose certaine, il l’avait déjà vu. Après une seconde de réflexion, il se souvint. « Chrissy?!  » S’exclama-t-il, surpris de la voir là. Après tout, ça faisait un bail qu’ils ne s’étaient pas vu et s’il y avait bien un endroit ou il ne s’attendait pas à la revoir, c’était bien ici. « Qu’est-ce que tu fais ici?  »

Quelque part, j'arrivais pas à y croire. Y avait combien de chance pour qu'il se trouve à Harvard lui aussi ? J'veux dire, on venait d'un coin paumée en Angleterre et si j'avais toujours fais part de mon souhait pour venir ici je ne me rappelais pas l'avoir entendu le dire une seule fois. Je plissais les yeux essayant de voir si c'était vraiment lui ou pas. Peut être que j'étais juste en train de rêver mais fallait avouer que c'était étrange que je retombe sur lui après tant de temps. Il faisait partit de mon enfance et même si nous avions passé pas mal de temps ensemble, le contact avait été perdu comme avec pas mal de personne. Puis finalement, en l'entendant prononcer mon nom, je n'avais d'autre choix que constater que c'était bel et bien lui. Sur le coup, je savais même pas comment réagir. Bien sûr que j'étais heureuse de le voir ici mais, ça me laissait franchement sur le cul. Je bloquais quelques secondes avant de finalement me ressaisir pour lui sauter dans les bras. « Putain mais c'est hallucinant. T'es arrivée quand ? » J'pouvais pas m'empêcher de sourire comme une débile avant de reprendre. « Ben j'étudie ici depuis deux ans. Du coup, je te retourne la question. »

S’il y avait bien une personne que je ne croyais pas revoir de si tôt, c’était bien Chrissy. Elle avait déjà mentionné, à quelques reprises, qu’elle voulait étudier à Harvard, mais je dois avouer que, depuis que j’ai exprimé le désir d’y étudier, je ne pensais qu’à une chose. Willow. Alors, j’avais complètement oublié le fait que je pourrais y retrouver Chrissy. Mes bras entourèrent sa taille alors que je serrai mon étreinte autour d’elle. J’étais si heureux de la revoir. Mes bras retombèrent le long de mon corps avant que je ne prenne la parole. « J’suis arrivé y’a pas si longtemps. Enfin, l’été dernier, peu avant la rentrée. » Luis répondis-je en lui rendant son sourire. Qu’est-ce que je faisais ici? « J’avais envie de changer d’air. Je veux dire, j’aime l’Angleterre, mais j’avais envie de voir le monde. » Ce n’était pas faux, mais je ne voulais pas qu’elle sache la véritable raison qui m’avait poussé à venir à Harvard. Tant que je n’avais pas trouvé le courage d’enfin parler à Willow, de lui dire qui j’étais, personne ne devait le savoir. Ce n’était pas dans mon habitude de cacher des trucs à Chrissy, mais je n’avais pas vraiment le choix.

Ouais parce que je ne comprenais pas. Certes, j'étais heureuse. Heureuse de le retrouver. Heureuse de savoir que j'allais pouvoir de nouveau passer du temps avec lui mais quelque part, j'avais l'impression que ce n'était pas réel. La situation était bien trop bizarre en fait. Il avait fait partie de mon enfance. De mon adolescence même. Il connaissait les moindres détails de ma vie et puis.. J'étais partie. Et comme toute chose, même si on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour le préserver et bien.. Cela finit par sombrer. Notre amitié n'était pas terminé mais, on avait perdue le contact. C'était aussi simple que ça. Et le retrouver après tout ce temps dans la même université que moi à des lieux de notre petite ville c'était pour le moins assez déstabilisant. Je profitais de son étreinte me rappelant des souvenirs bien trop lointains à mon goût avant de lui sourire. « On a du temps à rattraper. » Parce que ouais, j'allais devoir lui faire un compte rendu de ma vie et lui de même. J'voulais être au courant de tout ce que j'avais pu ratée et reprendre notre relation là ou on l'avait laissée. « J'vais plus te lâcher mon chou. » Chrissy l'envahissante est de retour.

À ses paroles, j’hochai la tête. Effectivement, nous avions du temps à rattraper et beaucoup. Son second commentaire m’arracha un léger rire. Ç’allait être comme dans le bon vieux temps. “Vraiment?” Dit-il sur un ton qu’il voulait légèrement déplaisant, comme si avoir Chrissy qui ne le lâcherait pas était quelque chose qui allait lui tomber sur les nerfs. Certes, parfois, lorsqu’ils étaient plus jeunes, elle lui tombait un peu sur les nerfs. Après tout, ils avaient tout de meme quelques années de difference et à un certain moment, la difference d’âge paraissait. Pourtant, la majorité du temps, il était facile de la supporter. Elle avait cette joie de vivre qui lui plaisait et qui lui faisait, le temps d’un instant, oublier qu’il cherchait Willow. C’était bien parce que ç’était devenu une veritable obsession. Pour contrer son commentaire qu’elle aurait pu mal prendre, il entoura ses épaules de son bras. “Alors, qu’est-ce que tu deviens?"

Spoiler:

J'crois bien que les gens pouvaient dire que j'étais un tantinet agaçante dans mon genre. J'étais infatigable, un brin trop bavarde et je m'agitais sans arrêt dans tout les sens. Autant dire que c'était assez horripilant mais, ça donnait aussi un certain charme. J'faisais partie du genre de personne avec qui il était presque impossible de s'ennuyer et fallait bien avouer que dans certaines circonstances c'était plutôt cool. J'étais le clown de service même si j'en avais la phobie à la base. Ouais c'était bizarre et alors ? “Vraiment?” J'fronçais les sourcils et affichaient une moue boudeuse avant de lui faire une grimace. Il pouvait bien dire ce qui lui plaisait, j'savais qu'il m'aimait et tout le reste aussi. Suffisait de voit quand on été gosse en fait. « Arrête, t'es dingue de moi, je t'ai trop manquée tout ça. » Hairflip again. Fallait que j'arrête avec ce truc, j'avais le don de me taper sur le système quand je faisais ça et pourtant, je ne pouvais pas m'en empêcher. Comble de l'ironie je sais. “Alors, qu’est-ce que tu deviens?" « Pas grand chose, je suis toujours le même boulet en fait. Mais, j'étudie la psychologie du coup j'suis maintenant capable de sonder ton cerveau. Et toi ? »

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