ROULETTE RP ►

Siam & Maksim

Les premières heures du matin sont toujours très difficiles, surtout pour un gros dormeur comme moi. En effet, il me faut au moins huit heures de sommeil pour être en forme et il faut bien l'avouer, avec la vie que je mène à Harvard, c'est rarement le cas. Pas que j'aille un travail à côté de mes études. Non, moi, avec le compte en banque que j'ai, je n'ai pas besoin de ça. La raison est que je suis un gros sorteur et ça, ça ne pardonne pas. Fatigué, j'écrasais donc ma cigarette contre le sol, jurant une nouvelle fois qu'on ne m'y reprendrait plus. Pourtant, je savais parfaitement bien que j'oublierais cette promesse faite à moi-même très vite. La preuve? Cette idée d'arrêter de fumer qui durait depuis des semaines maintenant. Combien de fois ne m'entendait-on pas dire que demain ce serait terminé? Sauf que je venais encore de m'en griller une. La première du matin avait un goût bien particulier. A la bourre, je n'avais pas pris mon petit déjeuner, avait enfilé mon sac à bandoulières et enfourché mon vélo. J'aurai pu prendre une voiture, voire même un taxi, mais faire un peu de sport était important pour moi. Etudiant en médecine, je savais à quel point bouger était bénéfique pour le corps et c'était un peu le seul moment où je pouvais le faire. Le vent frais battait donc sur mon visage alors que je pénétrais dans le parking. Très vite je l'aperçu. Ce n'était pas bien dur, il était présent à chaque fois au même endroit et au même moment. Et je pouvais parier que non loin de là, il y aurait cette demoiselle à qui je n'avais jamais parlé. Il semblait la suivre, et ce n'était pas nouveau. En temps normal, je m'occupais de mes affaires mais là, à force, on aurait pu croire à du harcèlement de la part de cet étudiant. Allais-je encore le laisser faire longtemps? Non, ce n'était pas possible, il fallait que j'intervienne. Surtout que je ne savais pas si la demoiselle savait que quelqu'un la suivait, que ce quelqu'un était peut-être un malade mental. J'imaginais déjà les gros titres dans les journaux: une demoiselle agressée par un étudiant sur un parking. De la parano? Peut-être. Mais depuis l'explosion des bombes, je n'étais plus tranquille, je ne me sentais plus en sécurité. Il fallait que je fasse quelque chose. Elle s'avançait tranquillement sur le parking et lui la suivait encore. Non, je ne me faisais pas d'illusion. Alors, au lieu de rester tranquillement dans mon coin ou de poursuivre mon chemin, j'emboîtais son pas, et finis par lui barrer la route. 'Tu comptes vraiment la suivre comme ça encore longtemps?' J'avais croisé les bras, mon regard brun s'était posé dans le sien, bien que je n'arrivais pas à savoir ce qu'il pensait à cet instant. J'avais parlé assez fort, histoire que la demoiselle entende bien, qu'elle sache qu'elle n'était peut-être pas en sécurité.