[Septian + Blake] - Hello, death.

13 mars 2014. On se pensait immortel. On avait cette fièvre de la jeunesse, celle qui te permet de bouger jusqu'au lendemain, te déhancher sur le Change de Faul, celle qui guide tes pas dans les conneries que tu regretteras demain. Mais tu t'en fou, t'as la vingtaine. T'es bien trop jeune pour mourir, pas vrai ? Il peut rien t'arriver, t'es bien trop amoureux de cette fille de toute façon.

Je bois rarement. Souvent juste un verre, peu être deux. Mais pas ce soir. Ce soir, j'me suis laissé allé. J'ai enchainé les verres avec Blake, peu être un peu trop pour moi, mais surement pas assez pour me faire perdre le contrôle. J'suis bien trop amoureux de cette fille pour perdre le contrôle. Elle me rend dingue, Septembre, surtout depuis que j'suis autorisée à lui tenir la main, lui caresser les cheveux, la regarder dans les yeux et penser tellement fort que j'en suis follement amoureux qu'elle pourrait presque le sentir, comme la houle sur son visage. Parfois, j'ai comme l'impression qu'elle comprendra, si je lui dis comme ça, avec les yeux.

Blake, Septembre et moi, somme parti de ce barbecue sur les coups de une heure du mat', avec un Blake bien amoché comme à son habitude. Mais il est jeune, il ne va pas mourir demain. Je saluais d'un geste de la main, mon meilleur ami qui entrait dans sa chambre et passait la clé dans la serrure de la mienne. Un peu gêné je me retourné vers Septembre.

"Tu veux rester un peu ... ?"

J'ai jamais passé la nuit avec une fille. J'ai même jamais dormi dans le même lit qu'une fille qui n'est pas de ma famille. Je suis ce qu'on appelle communément un puceau. Le genre de mec habituellement boutonneux répondant aux doux nom de Cyprien. Mais non. J'ai juste pas eu le temps pour les filles, avec mes missions humanitaires, mes études, et mes ambitions. Elle va m'penser con, d'être comme ça. Peu être qu'elle va rire. J'suis terriblement angoissé.

C'était très étrange pour toi d'être en couple. Apres la déception de Sander et de tes anciennes relations, tu préférais rester loin des couples, et là tu sortais avec Julian. Tu avais peur de ne pas être à la hauteur et de faire les choses mal à cause de ton caractère et ta dépression. Est-ce que tu saurais donner à Julian ce qu'il voudrait? Tu n'en savais rien, et tu essayais de ne pas y penser ce soir. Une soirée Quincy avait été organisée sur la plage et tu t'y étais rendue vêtue d'une petite robe d'été avec des sandales et un petit pull. Il y avait du monde et tu avais passé une bonne soirée en compagnie des Quincy, mais il commençait à faire tard et Blake était quelque peu défoncé. Vous rentriez alors, raccompagnant le jeune homme à sa chambre avant que tu fasses sûre que Julian rentre bien aussi, vu qu'il avait bu un peu. Il s'apprêtait à rentrer dans sa chambre quand ton copain se retournait vers toi. Tu te mordis la lèvre, un peu gênée par la question. "Je sais pas si c'est une bonne idée."

Je suis pas le genre de mec qui se défile face à l'adversité. Et encore moi face à l'inconnu. J'suis un battant et j'essaie toujours d'obtenir ce que j'ai envie d'obtenir. Mon entrée à Harvard en est un bel exemple. Je me suis donné les moyens d'y arriver. J'ai travaillé sans relâche pour toujours être dans les têtes de classe des établissements du monde entier que je fréquentais. Parce que j'ai voyagé dans le monde entier. Souvent dans les pays défavorisés, ce qui me donnait encore plus de raisons de me battre. Et la tout de suite, ma clé dans la main, j'suis pas prêt de me défiler. Je sais ce que je veux. Passer la nuit avec cette femme merveilleuse que j'ai si longtemps attendu, Septembre. Je passe alors nerveusement une main dans ma nuque, chaude à cause de l'alcool.

"Pourquoi ça ne serait pas une bonne idée ?"

Un léger sourire qu'on me connait bien apparait sur mes lèvres, ces lèvres qui aiment tellement le contact de celle de ma petite amie. Je ne vois pas en quoi ça serait une mauvaise idée. Je vais pas la bouffer après tout, et puis, elle est libre de partir dans la nuit, si elle le souhaite.

A vrai dire, tu avais un peu peur de rester avec Julian. Non pas que tu étais vierge parce que tout le monde savait qu'ô combien ce n'était pas le cas, mais cela faisait depuis le départ de Sander que tu n'avais rien fais et le contact humain était encore une chose bien étrange pour toi. Tu ne voulais pas décevoir Julian, mais tu ne te sentais pas si à l'aise que cela et en plus, il était un peu bourré à cause de la soirée et tu avais peur qu'il le regrette peut-être par la suite. "Parce que t'es un peu bourré et j'ai pas envie de précipiter les choses." t'en avais marre de faire des conneries et d'en payer le prix par la suite, tu voulais pour une fois faire les choses bien. En plus de cela, Julian était récemment sorti de l'hôpital pour une insuffisance cardiaque alors c'était de plus mieux si vous preniez les choses doucement pour son cœur.

La jeune femme continuait de penser que c'était une mauvaise idée, et moi je continuais de penser que ça ne pouvait qu'être une merveilleuse soirée si on la passait ensemble. Septembre mettait ça sur le compte de mon abus d'alcool ce soir là, mais contrairement à ce qu'elle pouvait penser, j'étais vraiment conscient de ce que je faisais, et ce que je disais. Ça n'avait jamais était simple avec Septembre de toute façon. J'avais eu du mal à la conquérir et à la persuader que notre couple pourrait être une bonne idée. Mais malgré tout, on était ensemble maintenant. Alors j'me disais que c'était pas tout à fait mort pour ce soir. Je continuais de sourire, malgré la gêne qui régnait entre nous.

"On précipite pas les choses, j'te demande juste de rester un peu. Ça veut rien dire de spécial. J'ai juste envie de me réveiller à tes côtés. T'as l'choix de partir quand tu veux de ma chambre de toute façon. Et puis mince, j'suis même pas vraiment bourré, alors accepte, s'il te plait."

J'essayais de lui faire ma plus belle tête mignone, le genre de tête digne du chat potté dans Shrek, mais j'suis pas sur que ça marche, sur le Docteur Leaneagh.

Tu avais peur de faire les choses mal, de dire un truc que tu ne devais pas, et pourtant tu sentais clairement que tu décevais Julian dans tes propos. Mais tu n'y pouvais rien; tu étais comme cela, très sur la réserve, toujours entrain d'essayer de ne rien faire de ce que tu allais regretter. Tu regrettais beaucoup dans ta vie déjà et il ne fallait pas agrandir cette liste. Tu soupirais alors que Julian essayait de t'expliquer que si et plein d'autres choses. Tu haussais les épaules. "J'sais pas. J'ai pas envie de faire quelque chose que je vais regretter par la suite." Parfois fallait pas vivre sans regret mais tu ne pouvais pas, tu n'étais plus comme cela, audacieuse et courageuse.

"Pourquoi tu penses tout de suite que tu vas regretter ce qui va se passer ici ? J'te propose juste de passer un peu plus de temps ensembles - et sans Blake. Tu pars tout de suite défaitiste. J'vais pas te bouffer Sept, j'veux juste être avec toi." Un sourire rassurant se dressait sur mon visage alors que je terminais d'ouvrir la porte de ma chambre avec la clé de l'hôtel. "Allez, entre." Sans plus tarder, j'entrais moi même dans cette chambre posant ma veste sur mon lit. Je partais tout de suite en direction de la table de nuit, avec cette soirée, j'avais pas prit le temps de prendre mes cachets pour le coeur, ce que je fis sans plus tarder. J'étais contre la greffe, mais pas vraiment suicidaire. J'adorais la vie, alors j'essayais qu'elle dure un maximum de temps.

Tu vivais avec tellement de regret dans ta vie que t’as pas envie d’empirer cela. Tu étais que nouvellement en couple avec Julian et tu avais peur de faire les choses de travers. Tous les mecs que tu avais pu avoir avaient fini par t’abandonner. Tu n’avais pas envie de perdre Julian aussi. T’étais comme ça, toujours à être sûre que tout était bien et que tu ne faisais rien de travers, mais tu avais fait beaucoup de choses mal dans ta vie que tu ne voulais pas râter cette expérience avec Julian. Cependant, celui-ci semblait bien insistant pour que tu viennes. Est-ce qu’il y aurait vraiment quelque chose qui pourrait se passer ? Rien de mal ne pouvait t’arriver et sa compagnie et tu le savais. Tu regardais le couloir, tu pourrais aller à ta chambre et dormir pour la journée de demain. Mais tu pouvais aussi passer par-dessus tes peurs et aller rejoindre dans sa chambre. Il était déjà à l’intérieure, la porte n’attendait presque que toi pour se refermer. Tu soupirais décidant alors d’entrer. Tu refermas la porte en silence, ne sachant pas quoi dire.