C. DIEGO JIMINEZ ► Bernado Velasco

La peur de ne pas trouver sa place. La crainte d’être rattrapé par ce qu’on a laissé derrière nous. Courir pour échapper à ses démons personnels, c’est comme entreprendre une course contre le temps, une course contre son âme, une course contre son passé.

Assis sur le toit d’un immeuble, les jambes ballonnants dans le vide, une pièce s’envole, captant les derniers rayons du coucher de soleil. La lumière provoquée par cette collision, illumine le visage d’un jeune homme aux cheveux bruns. Lasse sont ses yeux chocolats, leur couleur usé révèle un passé tumultueux et instable. Face à l’horizon,  il repense à ce passé qu’il a laissé derrière lui, à cette famille qu’il a fait souffrir. Nettement, apparait l’image de celle qu’il a abandonnée. Pour comprendre son histoire, il faut revenir en arrière.

Depuis sa plus tendre enfance, il a toujours été un enfant agité qui ne pouvait tenir en place. Sa famille était la réplique même du cliché espagnol, autrement dit, ils vivaient tous dans la même demeure. Ses parents se rendirent vite de compte des turbulences de leur fils, mais pensaient que cela se calmerait avec l’âge. Seulement voilà, ils se rendirent vite compte que cela ne changerait jamais et ils furent surpris de découvrir toute l’ampleur du problème. Diego était une personne au sang chaud qui –au grand désespoir de sa famille- dérapait rapidement. Il était connu comme étant la petite terreur de la ville et très vite, il devint l’alimentation de rumeur toutes plus folles, les unes que les autres. Néanmoins, derrière ce masque renfermé, se cachait une personne douce et soucieuse de ses proches. Une personne en particulier réussissait à briser la glace qui l’entourait : c’était Cordélia. Sa cousine, plus jeune de quelques mois, était un aimant à sourire. Elle était la personne qu’il admirait le plus et qu’il ne voudrait jamais décevoir. Une promesse invisible, qu’il ne tiendra malheureusement pas.

La situation s’envenima, lorsque les parents respectif de Cordélia et ceux de Diego, durent implanter leur cabinet d’avocat à New-York pour raison de crise. La situation financière du pays, était trop basse pour leur assurer une affaire fructifiante. C’est ainsi, que les deux frères, laissèrent leurs enfants sous la garde de leur mère, car il fut rejoint par leurs femmes. A présent, ils ne revenaient que pendant leur vacance, préférant ne pas perturber leur enfant en les changeant de pays. C’est à partir de ce moment-là que les choses se gâtèrent pour Diego.

A quinze ans, il est connu comme étant le petit dur de la ville et lors d’une énième bagarre, ses parents qui étaient revenus en catastrophe d’Amérique, décidèrent de l’envoyer dans un pensionnat de redressement en Amérique – Diego parlant couramment l’anglais grâce à ses parents-. De ce fait, Diego n’avait pas respecté sa promesse vis-à-vis de Cordélia, en provocant son exil dans le nouveau pays.

Au pensionnat, Diego appris à se contrôler et à calmer ses pulsions liés à son impulsivité. Grâce aux valeurs que lui inculquait l’internat, il entra dans la très prestigieuse université de Princeton. Durant quatre ans et demie, il eut un travail irréprochable, quoi que bercer par certaines frictions. C’est durant le second semestre de sa première année, qu’il eut la chance d’être sélectionné pour intégrer Harvard suite à un programme d’anthropologie plus poussé. En arrivant ici, il ne s’attendait pas à tomber sur celle qu’il pensait ne jamais revoir.