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bouc émissaire temporairefiche par ©century sexJ’étais de mauvaise humeur ces derniers temps, j’en voulais au monde, je m’en voulais à moi-même. Il me fallait quelque chose sur quoi passer ma colère, évacuer le méchant... et le club de débat était exactement ce qu’il me fallait. Je n’avais jamais été pro violence, je ne voulais pas épuiser mon corps, mais faire taire mon esprit l’espace de quelques instants. Je ne demandais qu’à me trouver une distraction pour oublier le désastre qu’était ma vie amoureuse. J’étais complètement pathétique, je laissais toujours mes relations personnelles affectés mon existence et il me fallait trouver le moyen de changer de manière fondamentale. Un autre jour pour cette transformation. Maintenant je devais m’attaquer à mon adversaire habituelle, Lila-Grace, ce prénom lui allait affreusement mal d’ailleurs. Il était trop florale et féminine pour lui convenir, c’était le diable en personne. J’exagérais, mais ça me plaisait bien qu’elle me déplaise aussi. Je me dirigeai vers notre salle de réunion, dans le département de la politique. C’était ridicule d’avoir une salle rien qu’à nous, mais ce n’était pas de notre faute si le club avait coulé si facilement et qu’il n’en restait plus qu’aujourd’hui deux membres. Quand j’entrai dans la pièce, elle était déjà là, avec son air condescendant et sa fausse modestie. Ah ce qu’elle pouvait m’énerver déjà! Ça avait été le coup de foudre instantané, je l’avais vu et puis j’avais tout de suite su qu’elle me passionnerait toujours. De la pire des manières. «On peut au moins dire que tu possèdes une qualité, la ponctualité.» Je m’assis face à elle, une table nous séparant d’un mètre seulement. Je la tenaillai des yeux, ne la lâchant jamais, c’était une de mes tactiques pour faire craquer mon opposant, un truc que j’avais appris en droit. Le sujet du jour était connu à l’avance, c’était chacun notre tours de choisir le thème pour la semaine suivante, aujourd’hui nous parlerions de la potentiel guerre entre cette chère nation et la Russie. «Laisse moi deviner, tu vas me dire que la guerre c’est un bon moyen de régler des conflits et qu’on devrait risquer de perdre des vies au nom de l’honneur? Plus rien ne m’étonnerait venant de ta part Boleyn.» Je lâchai un dernier soupire. J’y allais sans doute fort, mais j’étais en colère. J’avais retenu cette boule de rage caché au fond de moi depuis trop longtemps.
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