Oh my DEER ♦ Bambi

Une des fenêtres était entrouverte et la brise qui en émanait faisait virevolter les rideaux, laissant des abysses de lumière danser à travers la pièce. Le silence régnait en ces lieux ; la nuit avait été particulièrement longue et mouvementée. À l'extérieur, on pouvait déjà entendre la ville entrer doucement en mouvement. C'est le bruit strident d'un klaxon qui réveilla Hermod. Il tenta d'ouvrir les yeux, mais ce fut un échec. Il avait du mal à se résonner, c'était comme si des embruns alcoolisés lui fracassaient l'intérieur du crâne et l'empêchaient de réfléchir correctement. Putain de gueule de bois, aurait-il pu penser si il en avait été seulement capable. Les minutes défilaient à la vitesse d'une claque furieuse, et il avait toujours les paupières closes. Soudain, l'alarme de son téléphone se déclencha, faisant bondir l'homme en dehors de son lit. La veille, il avait demandé à Bambi de le retrouver au Redemption Tatoo à 11H. Déjà en retard de dix minutes, il fila à la douche à la vitesse de l'éclair puis enfila un vieux jeans ainsi qu'un sweat à capuche noir. Une fois arrivé sur les lieux, il ne pu s'empêcher d'exhaler un long soupir de soulagement ; elle aussi avait du faire la fête la nuit dernière, puisqu'il n'y avait pas de Bambi à l'horizon. Alors, d'un pas las, il s'installa sur un rebord, face à la rue, afin de s'en griller une.

Panique à bord. Bambi n’avait même pas entendu son réveil et Mina n’avait pas cru bon de la réveiller puisque l’appartement était bercé par un doux silence. L’envie de se recoucher dans la seconde fut tentante mais une promesse reste une promesse : puisque son pote Hermod l’attendait, il n’était pas question de rester le cul au lit. Elle mit donc de côté la gueule de bois et fila aussitôt sous la douche, évitant de passer par la case « je soigne mon hygiène de vie en avalant un truc » en s’habillant et se maquillant légèrement pour atténuer les dégâts. La prairie en boîte, il n’y a rien de tel après une fête à tout casser. De toute évidence, le jour où la jolie Mather aurait une vie saine… les poules seront armées de lance-roquettes. Cela lui évitait ainsi d’être à la bourre de façon abominable, même si son potiron l’attendait déjà devant le shop de tattoo où ils avaient pourtant rendez-vous. « Bordel je suis bien une gonzesse pour me faire désirer ! » lança-t-elle à la cantonade avant de lui offrir la sempiternelle bise de coutume. « J’ai le temps de m’en griller une aussi ou t’es à la bourre pour ton piquage ? »