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I'm not really a dessert personfiche par ©century sexJ’avais besoin de sortir prendre l’air, de marcher jusqu’à en perdre un orteil. Je ne me sentais plus bien sur le campus, tout me rappelait des souvenirs que je souhaitais éviter. Le monde continuait inlassablement de tourner alors que le mien avait pris fin il y a de ça quelques jours. Je ne voulais pas régler mes problèmes, je voulais les laisser me tuer petit à petit, j’étais pathétique à ce point. J’avais perdu mon courage en arrivant il fallait croire, rien ne c’était déroulé comme je l’avais prévu... rien. Je n’aurais jamais cru dire ça, mais mon Canada natale me manquait. J’avançais dans les rues de Cambridge sans avoir de destination précise, mais il me faudrait bien m’arrêter un jour. Rien ne m’inspirait très exactement, j’étais hanté par la peur de croiser une des femmes que j’avais blessées, envers qui j’avais manqué d’un grand respect. Puis, un pub à l’allure rustique m’inspira un arrêt. J’y entrai en ne craignant plus de mauvaises surprises, jamais je ne les retrouverais dans un tel endroit. Je m’assis au bar, ne commandant rien d’abord puisque l’alcool avait un drôle d’effet sur moi, me rendait presque suicidaire lorsque je mélangeais le tout avec mes narcotiques. Je m’attirai le regard réprobateur du barman, mais je le remerciai silencieusement de ne pas me jeter hors du bar. J’avais besoin de ce repos et puis il n’y avait presque personne ici, je ne volais la place de quiconque. Perdu de ma tranquillité, je n’attendis pas cette femme s’approcher, mais sa voix me réveilla à la réalité. « Je peux m'asseoir ? » Avant même que je ne puisse répondre elle pris place. En fait je n’aurais pu avoir l’impolitesse de lui refuser, mais je n’avais pas envie d’avoir de la compagnie, pas ce soir, pas jamais. « Je mords pas promis. » Ce remarque m’arracha un bref sourire avant qu’il ne s’évanouisse dans ma morosité. Je ne devais pas être beau à voir. Avec un peu de chance la bonne humeur de la brune qui venait de me rejoindre serait contagieuse. «Je n’ai jamais eu peur d’être mordu avant, montre tes canines pour voir.» Pourquoi ne pas y mettre un peu d’humour après tout. Je trouvais son siège incroyablement prêt du mien, ça me mettait mal à mon aise. Nous jouirons rapidement du coude si elle imitait ma posture. « On est un peu à l’étroit, tu ne trouves pas?» J’avais toujours été franc et direct, c’était un des désavantages d’être hanté par le désir de devenir avocat en permanence.
I'm not really a dessert personfiche par ©century sexOn pouvait dire sans trop se méprendre par la couverture du livre que cette femme avait de je-ne-sais-quoi en plus qui captait le regard. Un coup d’oeil et j’était plongé dans un tout nouvel univers, je goûtais à la fraîcheur de ce sourire gratuitement lancé que je n’avais jamais eu l’habitude de provoquer. J’inspirai pronfondément, mélangé dans mes émotions, vascillant entre la gêne complète et handicapante et l’envie de la retenir à moi le temps de quelques instants volés. Je me contentais de l’observer, déclarant sans pouvoir le retenir que je me sentais à l’étroit tout à coup. Elle se releva d’un mouvement et entrepris de bouger son tabouret. J’allais la remercier quand je remarquai la lenteure de l’exécution et la lâcheté du résultat final, elle ne l’avait qu’à peine déplacé. Ça me fis sourire. Elle se rassis avec aise et vacarme, clamant l’espace restant sur le comptoire pour y poser son sac et y plonger sa main. Elle inspirait chez moi une étouffante fascination, je ne voulais pas être indiscret, mais c’était mieux de la regarder elle que de m’écouter réfléchir en silence. « J'étais jamais venue ici avant, c'est sympa. Par contre je sais pas quoi choisir. Je devrais choisir quoi à ton avis ? » J’ouvris la bouche pour lui répondre avant de la refermer brusquement. En fait je n’allais pas feindre mon expertise, je ne buvais littéralement jamais. «Tu crois au destin?» Soufflais-je en ancrant mes yeux bleutés dans les siens d’une immense profondeur océanique. «Si oui, tu devrais peut-être te réssoudre. Sa non-existence est prouvée comme il t’a placé ce soir à côté de l’homme qui ne boit jamais, qui j’a jamais bu et qui ne boira jamais. Désolé.» Je baissai les yeux un peu, observant la patte de son tabouret frôler la mienne, enfin presque. «Merci pour...» Je ne savais même pas comment mettre en mot ce qu’elle avait fait plus tôt. «Je me sens bien mieux, libre de bouger et de respirer.» J’humai gaiment juste avant de me rendre compte que son parfum intoxiquait dorénavant mon espace. Ça détruisait tout de suite ma théorie. «Charmant parfum, soit dis en passant.» Je lui souris brièvement en relevant les yeux sur son visage. Oui, elle était définitivement belle.
I'm not really a dessert personfiche par ©century sexJ’avais réellement l’impression d’être tenaillé, d’être étudié. Chaque mot semblant être prémédité et calculé, brouillant un peu plus les cartes du mystère à chaque relance. Elle avait ce je-ne-sais-quoi qui plaît et déplaît tout à la fois. J’étais bien, mais aussi malaisé de la savoir si prêt et si tenace. Ma gêne ne la freinait en rien dans ces ardeurs, c’était... définitivement nouveau. « Ah ça tombe bien ! Rien de plus déshaltérant qu'un verre d'eau ! L'alcool c'est trop sucré, ça donne soif, l'eau c'est parfait. » Elle ne commenta pas mon préambule inutile sur le destin, ça valait mieux ainsi d’ailleurs. C’est le plus gaiment du monde qu’elle commanda un verre... et c’est à ce moment que je su que j’avais besoin d’une femme comme elle dans ma vie. Joyeuse, franche, directe et vivante... tout ce que je n’étais pas moi-même et aspirait à devenir. Le barman ne sembla cependant pas approuver son sens des affaires réglées rapidement, comment pourrait-il lui faire payer sa commande? S’en était absurde et idéal à la fois. «Je crois que tu n’as pas bien compris le principe du capitalisme... ne veux-tu pas être un élément clé de la chaine d’alimentation de la consommation?» Soufflais-je assez bas pour que le barman qui nous dévisageait depuis tout à l’heure ne puisse m’entendre. J’aimais bien partir sur ces sujets assez plat qui ne passionnait plus grand monde de nos jours, mais qui seraient toujours d’actualité. J’étudiais la droit, mais la politique était mon plaisir coupable. Comme j’avais l’habitude de le faire assez gênant, un compliment m’échappa sans même que je ne puisse le retenir. Son parfum me l’avait inspiré et maintenant il était trop tard pour le reprendre... et pourtant vu son air, je l’aurais fort souhaité. « Hum, c'est la première fois qu'on me le dit. Pas parce que j'en mets pas ou que je ne sens pas particulièrement bon d'habitude hein. Mais voilà … » Je plissai les yeux, c’était pourtant le premier compliment qui viendrait à la tête d’un homme qui s’adressait à une femme, ça et puis la beauté du regard. «Célibataire alors?» Lâchais-je en pensant tout haut alors que j’aurais encore dû tenir ma langue! «Je veux dire... vous n’êtes pas obligé de répondre à ça.» Je baissai les yeux sur le comptoirs, fixant mes doigts qui s’entremêlaient sur la surface marbré et gelée du meuble. Arf, parfois j’aimerais ne simplement plus être aussi... moi?