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Ce jour-là, la pluie s’écoulait le long de mes fenêtres de ma chambre à la Dunster House. Cela faisait bien une heure que j’attendais que le beau temps ne revienne éclairait les lieux mais ce dernier se faisait désirer un peu comme le bonheur dans ma vie. Je possédais pourtant tout ce qu’une femme rêve d’avoir : un petit-ami des plus charmants, des études qui se déroulaient sous les meilleurs hospices, des amis fidèles et prévenants et pourtant, je n’étais pas heureuse. Je me sentais comme incomplète, comme si quelque chose me retenait, comme si le reflet que je voyais dans la vitre de ma chambre ne me parlait pas. Cette femme qui se dessinait sous mon regard me ressemblait traits pour traits mais ce n’était pas moi, il manquait quelque chose : une flamme dans son regard. Depuis quand avais-je perdu ce petit astre qui me rendait aux yeux de ma meilleure amie, lumineuse tel un rayon de soleil. D’ailleurs, je ne savais guère quoi ressentir à son égard aussi, à peine avais-je aperçu ce petit filament de lumière provenant d’une éclaircie à travers les nuages sombres que je filais à grandes enjambées vers l’extérieur, mon violon à la main. Je courrais comme si j’étais poursuivie ou que je voulais fuir quelque chose, quelqu’un peut-être. Moi ?!
Durant de longues et longues minutes, je courus à en perdre haleine, sans me retourner, sans réfléchir non plus. Je savais juste que j’avais besoin de filer droit devant comme courant après un but encore indécis jusqu’à ce que mes pas ne m’amènent au parc. J’allais réellement finir par croire que tous les chemins menaient à ce lieu à moins qu’inconsciemment, je m’y sente bien. Le beau temps paraissait incertain mais j’en avais cure. Je voulais me libérer de ses émotions qui embrumaient mon esprit déjà bien corrompu de toutes les pensées liées de près ou de loin à mon amnésie. A cette heure-ci, il n’y avait guère beaucoup de monde, je savais que je ne dérangerai personne ou presque car les rares badauds qui traversait ce lieu de verdure apprécieraient surement ce que je m’apprêtais à faire. Je fermis les yeux, prenant une grande inspiration avant de caler mon violon sous mon menton et de me laisser aller à l’instant magique où mon archer rencontrait les cordes de mon instruments, sortant une mélodie tant lente, tantôt rythmée qui ne venait d’aucune partition, simplement de mon cœur. J’avais peut-être perdu toutes mes connaissances en solfège mais la musique restait instinctive et je commençais à déambuler de la sorte sur les chemins du parc sans faire grand cas de mon environnement proche.
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