(+JACKIE) Try again.

❝JACKIE and SKIPPY❞

Les gens ne te disent pas qui tu es, c’est toi qui leur dit...

T'avais toujours eu un don pour t'isoler. T'avais jamais aimée trop te mélanger aux gens préférant largement le rôle d'observatrice. Et puis de toute façon, si on prenait en compte le fait que tu ne parlais, t'étais pas vraiment intéressante. Alors une fois de plus, au lieu de te mêler à la foule d'étudiant, t'avais foncée vers le seule endroit ou tu te sentais bien. La salle d'art plastique. Y avait jamais personne à croire que personne n'aimait cette endroit et quelque part, ça te déplaisait pas. Tu pouvais enfin te laisser aller à ta solitude et dessiner encore et encore sans que personne ne vienne te perturber. Tu passais récupérer rapidement ta trousse ou se trouvait tout tes éléments indispensable et allait finalement te poser dans cet endroit que tu aimais. C'était un peu comme un havre de paix. Aussitôt, des odeurs de peinture séchées te montèrent aux narines et rien ne pouvait te ravir plus que ça. Tu sortais une feuille et posait ton crayon dessus laissant libre cours à ton imagination. C'était ça que t'aimais. Cela est rien d'autre. C'était ton truc, ta passion et les choses étaient tellement plus facile à exprimer en dessin. Le regard un peu perdu, tu continuais à tracer des traits fins avant qu'un bruit ne retienne ton attention. T'avais beau être silencieuse à souhait, ton ouïe, elle, était plus que développée. Et t'aurais pu jurer avoir entendu quelqu'un. Tu te tournais doucement et voyant la porte s'ouvrir tu examinais la personne qui venait de faire son entrée. Jackie. Tu ne savais pas trop quoi en penser. C'était le genre de fille un brin.. Persistante. D'ailleurs, elle tentait t'en bien que mal de faire sortir des sons de ta bouche et même si en temps normal cela aurait plutôt eu tendance à t'énerver avec elle, ce n'était pas le cas. Elle était trop.. Y avait pas de mot pour la décrire mais y avait un truc chez elle qui faisait que tu ne pouvais pas lui en vouloir.

Jackie avait suivi Skippy après le cours de dessin qu’elles avaient en commun. Après l’avoir perdu quelques fois – c’est qu’elle marche vite la Skippy – elle l’avait finalement retrouvé dans la salle d’arts plastique. Adossée à la porte, elle la regardait admirative en train de dessiner, passionnée. Le grincement de la porte la trahit puisque la Lowell dévia son regard de sa feuille pour le poser sur Jackie. Un petit sourire en coin, elle s’avança au près de l’artiste qu’elle venait, vraisemblablement, de déranger. Qu’importe. Saluuuuut ! dit-elle plein d’entrain en s’asseyant sur la table. Elle espérait de tout cœur, après coup, qu’aucune tâche de peinture clandestine ne trônait sous ses fesses, sinon quoi elle aurait l’air bien maline. Tu sais quoi, je savais que t’irais pas déjeuner à la cafet’, alors j’ai amené des casse-croutes. Skippy était le genre de nana à esquiver la foule, et donc l’heure de pointe de la cafèterait. Elle sortie deux sandwichs de son sac, et deux petites bouteilles d’eau pétillante. Poulet crudités ou thon mayonnaise ? demanda la Lowell en montrant les deux paquets triangulaires qu’elle avait dans les mains.

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Les gens ne te disent pas qui tu es, c’est toi qui leur dit...

Et fidèle à elle même, elle s'assied à côté de toi commençant à te faire la conversion débordant de bonne humeur ce qui t'arracha un léger sourire. Tu te demandais comment elle pouvais faire pour être toujours aussi pétillante et enjouée. Parce que c'était totalement l'opposé de ce que toi tu faisais. T'étais juste toute seule, renfermée et il était rare de te faire sourire. D'ailleurs, généralement, seule Dexter et Zoelanne étaient capable d'un tel exploit. Tu posais ton crayon la fixant intensément. Tu ne comprenais pas pourquoi elle s'acharnait autant. T'étais plutôt ennuyeuse dans ton style et elle n'avait aucun intérêt à essayer de te faire parler. Ouais. Tu comprenais pas vraiment son but en fait. Mais t'appréciais ses intentions. Te ramener quelque chose à manger était signe qu'elle t'avais plutôt bien cernée. Tu détestais la cafétéria et c'était tout à son honneur d'avoir pensé à toi. Tu pointais finalement du doigt l'emballe du sandwich thon mayonnaise avant de sortir ton ardoise. T'avais peut être choisi le silence mais cela ne voulait pas dire que tu devais te fermer à toute communication. Surtout quand Jackie faisait autant d'effort. D'ailleurs, tu la considérais maintenant comme une amie. Parce qu'elle était tellement adorable avec toi que tu ne pouvais dire le contraire. Ton veleda en main, tu finissais par écrire quelques mots avant de le lui montre. « Pourquoi t'es aussi gentille avec moi ? »

A défaut de ne pas vouloir prononcer un mot, Skippy avait de très bons goûts. Elle le remarqua encore lorsque la blondinette montra du doigt de paquet thon/mayonnaise. On ne pouvait surement pas faire de meilleurs sandwich sur cette planète. D’un sourire en coin, elle déposa le paquet entre les mains de son amie. Poulet crudités, c’est pas mauvais non plus hein.. Elle balança ses fines jambes dans le vide en contemplant de paquet qu’il lui restait. Skippy se mit à griffonner quelques mots sur l’ardoise qu’elle trainait toujours avec elle. C’était son principal outil de communication, au grand damne de Jackie qui n’avait jamais entendu le son de sa voix. Peut être était-elle grave ? Aigue ? Roque ? Douce ? Elle espérait de tout cœur savoir un jour à quoi elle ressemblait. Parce que j’suis comme ça. Et t’as pas le droit d’me le reprocher hein ! Un sourire plein de malice, elle pointa son index vers la jeune femme. Elle entrouvrit le paquet triangulaire qui contenait son déjeuner et attrapa le premier des deux sandwichs. Bon app’ ! dit-elle en levant son repas avant d’en croquer une bouchée.

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C'est vrai que tu te posais souvent la question. Etait-ce seulement par charité ? Par pitié ? Parce que tu ne voulais surtout pas inspirer de la pitié aux gens. Bien au contraire. C'était carrément un truc que t'aimais pas. Tu voulais pas qu'on te vois comme une âme en peine. T'avais peut être pas eu la vie la plus facile qui soit mais, tu avais fais tes choix. Toi seule avait prit cette décision bien des années avant et le fait que tu n'ouvres pas la bouche ne devait pas signifier que les gens soient plus sympathique avec toi. A l'entente de ces mots, tu te rendais compte que tu avais directement porté ton choix sur un sandwich sans vraiment chercher au préalable si ça lui convenait. Peut être qu'elle préférait celui que tu avais pris et, t'aimais bien le poulet, ça te gênait pas d'échanger. « On peut faire moitié. Tu m'en donnes un au poulet et je te donne un au thon. » C'était équitable ça non ? Tu finissais par lui adresser un nouveau petit sourire. Bien évidement que tu ne le lui reprochais pas. Après tout, comment pouvais-tu en vouloir à quelqu'un qui n'avait de cesse de se montrer agréable envers ta personne ? Tu ouvrais à ton tour ton sachet attendant tout de même de savoir si elle voulait faire l'échange. Et tu écrivais à ton nouveau sur ton ardoise avant de la lui tendre. « Je t'aime beaucoup. »

La bouche pleine de poulet, mayonnaise et crudités en tout genre, la jeune femme regarda à nouveau la petite ardoise blanche de Skippy qui venait à nouveau de griffonner dessus. Avec cette fille là, il ne fallait pas être analphabète. Un sourire mayonnaiseux s’afficha sur le visage de la Lowell qui fit un signe négatif de la tête. Premièrement parce que c’est Jackie qui lui avait laissé le choix au risque qu’elle prenne son préféré, deuxièmement parce qu’il était très bon finalement. Non ça va, j’te remercie. C’est plutôt pas mauvais en fait, j’dirais même que c’est pas mauvais du tout en fait.[/b] Elle posa son sandwich un instant avant d’ouvrir la petite bouteille d’eau pétillante qu’elle avait ramenée et d’en boire une gorgée, plutôt deux. De nouveaux mots prirent place sur la parcelle d’ardoise blanche. Attendrie par ces derniers, la Lowell pencha la tête. Elle aurait bien fait un bisou à la demoiselle blonde mais elle ne voulait pas se sentir coupable si elle sentait le poulet après. Moi aussi Skippy je t’aime beaucoup. T’es une nana en or, et je parle pas de tes cheveux ! Jackie se mit à rire avant de dessiner un gros cœur sur l’ardoise et de la reposer sur la table où elle était assise.

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Tu faisais toujours passer ce que tu ressentais sans aucune gêne. Ton manque de communication de t'empêchais pas pour autant de faire passer les messages que tu voulais et pour le coup, Jackie, tu l'aimais vraiment beaucoup. Parce qu'elle était elle. Naturelle, pétillante, franche et amusante. Le genre de personne qu'aucun être dans le monde ne pouvait détester. Elle avait cette chose qui faisait qu'il était impossible de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Attachante était sûrement le mot. Alors qu'elle refusait ton offre pour l'échange de sandwich, tu en sortais finalement un et mordais dedans tout en la fixant. Beaucoup de gens trouvaient ton regard assez dérangeant. Et il était vrai que parfois, tu pouvais donner l'impression de détailler un peu trop les personnes se trouvant face à toi mais c'était ta façon de les cerner. T'observais chaque signe, chaque expression. Tout le temps. Tu souriais à sa réponse avant de froncer les sourcils. Tes cheveux ? Il était vrai que ta blondeur pouvait sembler étrange en vue de ton métissage mais toi t'aimais bien. C'était différent. Tu l'as regardait dessiner un coeur sur ton ardoise et tu faisais de même avec tes mains. Parfois, elle pouvait te faire oublier que tu étais différente. Comme si en sa présence le temps s'arrêtait.

Elle attrapa son sandwich qu’elle avait troqué un instant contre sa bouteille d’eau et en croqua une bouchée encore une fois bien généreuse. Elle avait tellement faim qu’elle aurait pu manger un bœuf. Pour cause, elle n’avait pas petit déjeuner le matin et ça, ça ne pardonne pas. Mâchouillant sa bouchée, elle regarda Skippy joindre ses mains en un joli cœur pour lui rendre l’appareil. Le silence s’installa un instant. D’ordinaire Jackie n’aimait pas lorsque des blancs venaient peser l’atmosphère. Avec Skippy c’était différent. Tout semblait différent avec cette fille de toute façon, elle savait te montrer les choses à sa manière et c’est ce qui la rendait unique. Les jambes de la Lowell se balançaient toujours dans le vide, c’était automatique lorsqu’elle ne touchait plus le sol, et ça détendait. Sous le regard persistant de Skippy qui en aurait déstabilisé plus d’un, Jackie se contenta de pencher un peu la tête, les yeux légèrement plissé et un sourire au bord des lèvres. T’as raison, on est bien là toutes les deux. Jackie essayait toujours de deviner ce que pensait la demoiselle, parfois sans grand succès. Et hop, elle croqua une nouvelle fois dans son morceau de pain, poulet, mayonnaise et crudités.

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Tu machouillais doucement ton sandwich cherchant quoi faire pour combler le silence. Parce que tu savais que Jackie elle aimait pas trop ça mais, dans ton cas c'était compliquée. Sans la parole, tu pouvais pas utiliser ta voix pour parler de tout et de rien et au final, il semblait qu'il n'y avait aucune solution. Tu fronçais les sourcils et reposait ton sandwich sur la table avant d'écrire sur ton ardoise. « Parle moi, j'aime bien t'entendre parler. » Parce qu'à défaut de le faire, toi, ça te dérangeait pas d'écouter de long monologue venant des autres. Au contraire, t'aimais bien ça. Parfois, ça te faisait sentir moins seul et puis tu avais pris cette habitude avec Zoé même si parfois elle parlait en langage des signes avec toi. Parfois, t'avais envie de lui parler, d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais, cela faisait tellement longtemps que tu ne l'avais pas fait que t'avais peur. Peur de ne plus y arriver. Ce silence avait formé comme une barrière autour de toi. C'était en quelque sorte ta sécurité et t'étais pas sûre d'être prête à la briser. Parce que ça effectuerait beaucoup de changement, ça te changerait. Tu le savais et t'étais pas sûre de le vouloir.

C’est avec une pointe de mayonnaise sur le coin de ses lèvres que la Lowell se mit à lire l’ardoise sur laquelle Skippy venait d’écrire un nouveau mot. Elle écarquilla ses petits yeux globuleux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Jackie était une bavarde, c’était indéniable. Mais ça venait pas comme ça non plus, fallait qu’elle soit inspirée. Finalement, après quelques secondes de réflexion, elle eu une idée. J’vais t’écrire un poème, tu aimes les poèmes non ? La brunette n’avait aucun dont dans l’écriture de quoi que ce soit de poétique mais pour Skippy elle ferait bien un effort. Avalant la dernière bouchée de son premier sandwich, elle commença sans attendre l’avis de son amie. Oh Skippy, femme de ma vie, femme de mes nuits. Tu es une princesse, avec de très jolies fesses. Ne vous avais-t-on jamais dit que Jackie était une fille peu sérieuse ? Sur ce vers elle bougea les sourcils d’un air.. pervers. Puis continua. De multiples talents tu as, t’as vu je parle comme Yoda. Chez les Lowell tu es, et t’as raison on est parfait ! Oh Skippy, femme de ma vie, femme de mes nuits. Ce poème n’est pas le plus beau, mais c’est pour toi un cadeau.

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