★★★ Petite rebelle aux yeux bleus, dès ma naissance j'ai été un vrai calvaire, j'étais destinée à être une vraie petite emmerdeuse. Mais une emmerdeuse attachante, dans l'fond. Alors plus les années passaient, et plus j'faisais la misère à mon entourage.. « il est moche ton dessin. » « ..moi au moins j'peux l'gommer mon dessin, pas comme ta sale tronche !» bam. Du Game Valdès tout craché. En fait j'suis un phénomène à moi toute seule, et dans tous les domaines. Un carambolage au coin de la rue ? C'est Game. Une assiette de cassée ? C'est reGame. La malchanceuse qui marche dans une merde de chien dès qu'elle sort de chez elle ? Encore et toujours Game; une vraie calamité. Une calamité un peu à part. J'ai beau être espagnole, j'suis la seule à avoir eu les yeux clairs et les cheveux blonds. J'me suis plusieurs fois demandée pourquoi mais au fond j'm'en fous, si ma mère s'est tapée un p'tit frenchie c'est son problème pas le mien. Moi j'traçais ma route, j'vivais ma vie loin de toute cette hypocrisie. Enfin j'essayais. Ouais parce que quand ma mère a été enceinte, ayant déjà un garçon, mes parents souhaitaient plus que tout une petite fille alors une fois que j'suis arrivée c'était un rêve qui se réalisait enfin. Et y'avait pas qu'eux en plus, toute la famille était ravie. Tout l'monde me voyait comme une petite fille toute mignonne toute gentille, vous savez l'genre de gamine au visage innocent, celle qui a beau faire les pires grimaces et sortir les pires gros mots mais qui restera toujours 'adorable' ? ben c'est moi. « elle est trop mignonne.. Game, qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? Avocate comme papa je suppose ? » « J'veux être un oiseau. » « Oh c'est trop chou ! Pourquoi ? Pour être libre et voler ? » « Non. Pour chier sur les cons.. un peu ceux comme vous. » Mes parents me jettent des regards noirs puis ils sourient bêtement et changent de conversation comme à chaque fois. J'sors à mon tour l'un de mes plus beau sourire niais, 7 piges et déjà manipulatrice. Alors toujours mignonne ? Ils étaient ravis à ma naissance mais ils ont vite été très déçus. Mais c'est pas d'ma faute si j'aime pas le rose et les paillettes, si j'voulais un action man au lieu d'une barbie à Noël, si j'voulais pas me déguiser en princesse à carnaval, si ma passion ça a toujours été les jeux-vidéos et pas la danse classique, si mon rêve c'était pas d'être maîtresse d'école mais d'être militaire. Ils avaient un petit garçon, ils voulaient une petite fille, ils ont eu un garçon manqué. Ils y étaient presque mais fallait faire avec. Et ça ils ont jamais réussi. Dommage. S'ils avaient réagi plus tôt ils auraient pu remettre le couvert une fois d'plus, sauf qu'il a vite été trop tard. A cause de l'âge ? Non bien sûr que non. Monsieur Valdès était certes vieux mais sa femme était encore suffisamment jeune et c'était certainement pas les sous qui manquaient. C'était plutôt à cause de moi. L'adorable petite Game, du haut de ses neuf innocentes années. « papaaa c'est qui l'monsieur qu'était allongé sur l'bureau avec maman ? » vraiment adorable.
★★★ « pourquoi t'es moche ? » « parce que tu vois ton reflet dans mes yeux ? » « pauv con ! » voilà. J'vous présente mon frère, 14 piges, handicapé mental. Paraît qu'il a subit une chute du haut d'un cadi quand il portait encore des couches .. tout s'explique. Ouai bon ok j'déconne, mais il a quand même un pète au casque. Et même si c'est un crétin fini, je l'aime ce gros tas. C'est mon grand frère, le seul et l'unique, c'est mon modèle dans la vie. Ma vie n'a rien de mélodramatique, j'ai tout ce que je veux, j'suis en bonne santé mais sans lui j'pourrais pas. Nos parents sont divorcés ( j'ai tendance à croire que c'est à cause de moi et je m'en veux terriblement ), mon père bosse dans son incroyable cabinet d'avocat et ma mère .. je sais pas trop pour ma mère, elle a toujours été un peu volage alors vous savez, elle est sûrement entrain de butiner pas loin si vous voyez c'que je veux dire. Quoi qu'il en soit, ils sont jamais là. Y'a juste moi, mon frère, et une vieille mégère qui s'occupe de nous. Et putain ce que c'est drôle, on lui fout constamment la misère à cette pauvre dame. Faut dire qu'élever deux Valdès c'est pas d'la tarte, mais elle nous aime quand même, tout comme on l'aime, sans elle on serait rien non plus. A vrai dire c'est la seule présence 'maternelle' que j'ai vraiment depuis que j'suis petite.. Bref là n'est pas la question. Tout ça pour dire que mon frère, c'est mon sang, ma vie. On s'engueule, on s'tape constamment dessus comme des sauvages mais on s'adore. On fait des conneries dès qu'on en a l'occaz' et y'en a pas un pour rattraper l'autre. Mon frère, c'est un ami qu'la nature m'a offert pour la vie. « 'tin ça fait une demie heure que j't'attends et tu glandes dans ta chambre, qu'est-ce que tu fais ? .. oh nan en fait..... j'ai même pas envie de savoir.. » Je souris comme une imbécile. Un mec seul dans sa chambre, occupé depuis une demie-heure ça doit sûrement pas faire les poussières.. Et ben si. La porte était semi-ouverte, j'rentre et j'le vois ranger sa chambre. Sérieusement ? Lui ? Il soupire, comme s'il était exaspéré de me voir arriver. « Qu'est-ce tu fais ? » « J'me casse. » Bim boum badadoum. Il baisse la tête et continue simplement d'ranger ses misérable affaires dans l'silence. Comment ça il se casse ? .. Bizarrement j'ai un mauvais pressentiment, c'est moi ou ?« Qu..quoi? Où ça?! Pourquoi?! » Ma voix se mettait doucement à trembler, j'commençais à flipper. J'ressemblais à une gamine qu'on était sur le point d'abandonner, une gamine seule, complètement pommée. J'attends toujours la réponse, et lui, il semblait hésiter. Me dire qu'il partait à l'armée et qu'il n'allait sûrement jamais revenir ? Non, bien sûr que non, ça m’achèverait. « Loin d'ici. » Il range l'ultime fringue, et boucle la dite valise. Loin d'ici ? C'est quoi sa réponse de merde ? « Heinn ?! » Il rigole là j'espère ? C'est encore une de ses pauvres blagues pourries, rassurez moi? Et bien faut croire que non, il reste toujours aussi sérieux.. toujours aussi.. concentré dans ses affaires et son foutu rangement. « Dé..finitivement ? » « Définitivement. » lâcha-t-il sec sans passer la moindre émotion. Il faisait le dur comme toujours, comme ci ça lui faisait absolument rien et putain qu'est-ce que ça me détruisait de l'intérieur. Pourtant j'pouvais rien y faire. J'étais là totalement impuissante, à le contempler se faire la malle et j'arrivais toujours pas à me faire à l'idée qu'il s'en allait. « ... emmène moi avec toi ! » Ouais. C'est tout ce que t'as trouvé à dire Valdès, bravo. " Emmène moi avec toi". Comme ci mon frère se trimbalerait sa p'tite soeur.. Mais j'm'en fiche, j'veux être avec lui. J'veux pas être toute seule. J'veux pas pourrir ici merde. Et je serai prête à faire tous les sacrifices qu'il fau.. « Non. » Non ? Comment ça non ? Alors il me laisserait toute seule ici comme un vieux débris ? .... j'suis perdue. J'comprends rien. Et j'commence sérieusement à paniquer. « léo` m'laisse pas toute seule, pars pas putain.. » Désespérante.. voilà c'que j'étais. Il finit par se mordre soudainement la lèvre à mes paroles, il voulait pas craquer, pas devant moi. Il relève alors enfin la tête pour croiser une dernière fois mon regard et les larmes qui souillaient mes joues. L'incompréhension se lisait parfaitement sur mon visage, pourtant il n'avait pas l'air prêt à m'expliquer davantage, à changer d'avis. Je craque, j'suis juste entrain de réaliser que je perd la seule et unique personne qui compte pour moi. D'un coup comme ça, sans aucune explication. « .. j'reviendrai. » « quand ? » « je sais pas. »
★★★ dear diary. today was à nice day. Ahh arrêtez moi c'carnage ! Tu t'es crue dans vampire diaries ou quoi ? Un sourire finit par apparaître sur mon visage. J'souris parce que j'me sens con d'avoir ce journal entre mes mains. J'm'emmerdais tellement que j'ai fouiné partout et j'suis tombée sur ce journal vierge qui traînait dans ma piaule depuis des mois. J'avais comme une envie de me confier.. de me vider. Me vider à un vulgaire cahier de 20 pages. Mais j'ai que ça à faire, et pourtant c'est pas un jour comme les autres. « Gaaaame ! Viens par là !» j'entends soudainement la voix de ma nourrice qui m'ordonne de descendre. Eh ouais, j'ai beau avoir quinze piges, j'ai encore la nourrice à mes pattes. Mais il fallait bien que quelqu'un s'occupe de moi et rien que pour ça je lui étais un minimum reconnaissante. Même si au fond j'aurais préféré avoir mes parents, comme tout le monde.. ou même plutôt mon frère. Ah mon frère. A peine 18 piges, et il était voué à servir le pays. J'suis vraiment fière de lui, même si je flippe chaque misérable seconde de ma vie. J'croyais le jour de son départ qu'il était parti pour revenir deux semaines après, qu'il faisait uniquement sa p'tite crise d'adolescence. Puis à vrai dire, je ne savais même pas pourquoi il se barrait et si j'avais su je l'aurai retenu. Ouai ça se voit pas mais le p'tit microbe que j'suis a de véritable force de champion. Bon ok j'aurai eu aucune chance, mais quand même .. maintenant j'ai aucune nouvelle. J'sais même pas ce que ce p'tit con devient. Et il me manque bordel .. j'me sens si seule. Refermant enfin le journal rayé de partout, j'sors de ma chambre et descend au salon. « Joyeux anniversaire ma chérie ! » « Où est mon père ? » « Regarde, tu as des cadeaux et je t'ai fait un gâteau ! » « Où est-ce qu'il est ?! » J'deviens soudainement agressive. Mais j'en ai rien à foutre de ces boites et de son gâteau à deux balles. En plus j'aime pas la fraise. « Game.. tu sais très bien qu'il est au travail. Mais il pense fort à toi, tout comme ta maman. » Ou alors il s’envoie en l'air avec sa énième secrétaire. J'soupire. Tous les jours c'est la même chose, j'suis seule, même quand il s'agit de mon anniversaire. Un jour spécial qu'ils disent, mon cul ouais, y'a rien de plus que les autres. J'souffle donc les bougies sans même le goûter, puis j'ouvre le cadeau qu'mon père a soigneusement acheté. Une poupée de porcelaine hors de prix. Toutes les gamines de mon âge s’extasierait devant cette merveille. Mais pas moi. Moi je la repose et j'me barre dans ma chambre. Enfant pourri gâté dirait-on, mais moi tout ce que je veux c'est des parents. Des parents qui sont là pour moi et qui m'aiment. Mais ça il va bien falloir me mettre dans la tête que j'en aurai jamais.
★★★ Voilà dix bonnes minutes que je le contemple. Et putain qu'est-ce qu'il est beau. J'me sens tellement bien à ses côtés, c'est incroyable. Comme si rien d'autre ne comptait autour. Ouai c'est définitif en fait, rien d'autre ne compte. Juste lui et moi. J'caresse sa peau du bout des doigts et un sourire se dessine sur le coin de mes lèvres. J'peux pas m'empêcher de l'observer, même s'il est paisiblement entrain de dormir. Il était si.. mignon. C'est étrange d'observer quelqu'un de cette manière, mais lui c'est pas pareil.. Il me fascine. Rafael me fascine. J'ai des palpitations dans l'ventre dès que j'croise ses yeux noisettes, le sourire aux lèvres quand j'entends sa voix, des frissons lorsque j'le touche. Il me fait vibrer. Ouais, j'crois que je suis amoureuse. Amoureuse de ce petit crétin que je côtoie depuis quatre longs mois. Il m'fait littéralement oublier toutes les misères de la vie, j'me sens plus seule, j'pleure plus le départ de mon frère. J'ai trouvé la perle, celui qui m'fait oublier dans quel monde détestable je vis, celui qui me fait rêver. Je l'ai eu dans la peau dès la seconde où je l'ai rencontré et j'allai pas le lâcher. Ah ça jamais. Pour la première fois de ma vie, j'étais heureuse. J'me mordille soudainement la lèvre, j'aurai tellement aimé me faufiler dans ses bras, sentir la chaleur de son corps, m’enivrer de son odeur. Mais j'peux pas. Y'a 43 000 machines reliées à lui et tout ce que j'peux faire c'est attendre, le regarder là sur son lit d'hôpital, complètement impuissante. Mais pourquoi tout, absolument tout, est obligé de tourner au drame ? J'commence à croire que j'suis une malchanceuse née, c'pas possible .. Sauf que cette fois-ci il n'allait pas m'échapper, il avait pas l'droit de s'en aller comme mon frère, il pouvait pas m'laisser toute seule. Pensive face à sa situation qui se dégradait de plus en plus, il finit par se réveiller. Et rien que pour ça il a eu du mal.. il est fatigué. Fatigué de se battre à longueur de journée sans voir la moindre amélioration. Mais Rafael est la personne la plus courageuse que j'puisse connaître, il va s'en sortir, y'a pas de doute là-dessus.. «.. je t'aime. » Il me regarde. Il m'affiche un sourire pour me faire plaisir, je sais qu'il souffre, mais il arrive quand même à me sourire. Et moi je le regarde, j'ai envie de chialer. Mais j'le fais pas, j'reste forte, comme lui, j'allai quand même pas lui démonter le moral, lui montrer à quel point la situation me fait mal. Puis quelle situation après tout ? Il va s'en sortir, il n'y a même pas de question à s'poser. « oui .. je sais. » Je lui adresse un sourire et baisse la tête quasi aussitôt, mes yeux commençaient légèrement à s'humidifier. C'était sûrement pas la réponse qu'il attendait mais .. je supportais juste pas. J'avais l'impression d'faire mes adieux putain. « dis moi que tu m'aimes. » Je relève le regard pour croiser le sien. Il me fixe, comme si une fois que je le lui aurai dit, il pourrait mourrir en paix.. « non. » lâchai-je mal à l'aise. « pourquoi non ? » « par..parce que tu ne vas pas mourir. » « .. dis le moi quand même. » « je t'aime. »
★★★ 8h12. Encore une de ces nuits où j'ai quasi pas dormi. J'arrête pas de penser à lui malgré les six longs mois qui viennent de s'écouler.. j'ai jamais vécu de deuil et putain c'que c'est dur. J'me sens tout l'temps mal, j'ai l'impression d'avoir perdu ma raison de vivre, quoi qu'c'est même pas une impression en fait, je l'ai vraiment perdu. Putain. J'essaie de dormir, c'est que dans ces conditions que j'y pense pas mais j'suis incapable de fermer l'oeil. Tant pis, j'décide de sortir de ma chambre histoire d'aller prendre un peu l'air et de fumer une clope en cachette. Et qui je croise ? Une minette à peine plus vieille que moi. Bordel mais qu'est-ce qu'elle fout là cette greluche aux allures de mannequin ? « vous êtes qui vous ? » « euh .. bonjour.. game je suppose. » Et en plus elle connait mon prénom.. Je fronce les sourcils étonnée, j'ai probablement raté un épisode. Sérieusement c'est qui ? « et vous ? la factrice ? la femme de ménage.. ? oh non.. ne m'dites pas que vous êtes sa pute ? » J'ai presque envie de rire, mais j'me retiens parce que cette pétasse me foudroie du regard. Mais quelle vulgarité Valdès ! « Game ! T'es matinale aujourd'hui. » Je tourne la tête et j'aperçois mon père qui vient tout juste d'arriver dans la pièce. Comment ça aujourd'hui ? J'ai toujours été matinale, c'juste qu'il était jamais là pour le voir.. trop absent pour. Il poursuit; « Je vois que vous étiez en pleine présentation. » Soudainement je fronce les sourcils.. S'il prend ce ton là c'est que ça doit être quelqu'un un minimum important, exit la conchita de service. Mh dommage. « Je te présente ma fameuse fille Game. » Il se tourne ensuite vers moi. « Et Game je te présente Shana. ..Ma fiancée. » Pardoooon ? C'est une blague ? Sa fi-an-cée ? Genre la bague au doigt, bientôt mariée.. future belle mère ? Putain mais non ! Elle a à peine deux ans de plus que moi j'suis sûre ! « Enchantée Game. » Ta gueule mais franchement ta gueule! Je grimace et me barre dans ma chambre. Ça m'intéressait pas. J'voulais pas faire l'hypocrite et faire semblant de l'apprécier. Elle a 20 piges à tout casser et ça va être ma belle mère.. La rencontre avait été catastrophique et ne parlons pas des jours et des mois qui suivirent. Je ne l'aimais pas, elle ne m'aimait pas. Alors à quoi bon faire semblant ? Ah oui pour le bonheur de mon père.. Mon "père". Si ça s'trouve c'est même pas le mien ... Quant à ma mère, elle s'était reconstruite une petite famille, impossible de vivre avec tous les gnomes qu'elle a pondu. Etre l'intruse, ça va 5 minutes mais non merci. J'me sentais seule.. un, deux, trois mois passaient et c'était toujours la même routine. Alors pour tuer l'temps je bossais. J'sortais aussi par moment .. mais bosser mes cours était mon quotidien, ma vie se résumait dorénavant à ça. Qui l'aurait cru. J'étais vraiment dans ma bulle mais j'pouvais pas faire un pas en dehors de ma chambre que j'voyais la tronche de la nouvelle "madame Valdès". Eh ouais, le temps avait beau passer j'la blairais toujours pas, et pas question de la considérer comme ma "belle-mère". Bref, j'passais mon temps libre à bosser, pour pas m'emmerder. Et autant dire que ça portait pas mal ses fruits, j’excellais plutôt bien en cours. J'suis sûre que mon frère serait fier de sa petite sœur, ou plutôt de son 'p'tit frère' comme il aimait si bien me taquiner.. Ah il me manque. Son visage, sa voix, son humour de merde. Et même son humeur massacrante. Quoi qu'il en soit, j'ai bien du vivre sans et ça a été vraiment dur, j'me sentais à ma place nul part. Rapidement j'ai fini le secondaire et la vie universitaire s'offrait à moi. Une toute nouvelle vie, loin d'ma 'famille', loin de tous ces souvenirs qui m'font sans cesse repenser à Raf.. l'occasion pour moi de repartir à zéro, de m'éloigner définitivement d'ici. Et au vu de mes résultats très prometteurs j'ai ainsi pu me permettre de postuler dans les universités américaines les plus prestigieuses. Et c'est à Harvard que j'ai été reçue..... Harvard quoi. A moi la belle vie, je compte définitivement rattraper tout c'temps perdu et en profiter un max.