Las Vegas, une oasis en plein désert, au milieu du désert de Mojave dans le Nevada cette ville est l’une des plus folle et démesurée au monde. Aucune autre ville ne la surpasse en terme d’excès, de fêtes, et de jeux. Vegas, un paradis pour certain, un enfer pour d’autres. Quoi qu’il en soit tout le monde s’accordera sur le fait qu’elle est l’un des pires endroits sur cette planète pour y élever des gosses.
Je suis née dans la ville du péché, la ville du jeu, en 1990. C’était une journée torride, le soleil était brillant, et ce comme quasiment chaque jour à Vegas. Les chaleurs sont désertiques ici, brûlant chaque parcelle de notre corps en un rien de temps. Impossible de remonter le Strip à pied en juillet, inutile d’essayer c’est un combat d’avance. D’autant que je m’en souvienne, je n’ai pas eu une enfance malheureuse, mais je me rappelle que déjà très jeune je n’avais qu’une envie grandir vite, toujours plus vite pour pouvoir à mon tour découvrir Vegas sous son vrai visage, dompter cette ville. Quand j’étais gamine, mon père était déjà un business man très en vogue, mais il n’avait pas l’empire qu’il a aujourd’hui. Il faisait pas mal d’affaires, des trucs dans l’immobilier, à vrai dire je n’y comprenais rien, ça ne m’intéressait pas. Je savais juste qu’il était un homme important et qu’il jouait avec de très grosses sommes d’argent, business qui au passage rapportait beaucoup. Mon père est un requin de la finance, une personne redoutable dans les affaires, quelqu’un qui ne fait pas de cadeau. Il ne fait pas parti de ces gens qui ont voulus tenter leurs chances à Vegas, en quête de pouvoir ou de réussite. Il vient d’ici, il est né, il a vu la ville se construire peu à peu, et devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Homme ambitieux, intelligent, charismatique, il a tout mit en œuvre pour se tailler la part du lion lui aussi. Autant il pouvait être un véritable requin dans les affaires qu’avec moi il changeait du tout au tout. J’étais sa princesse, la perle de ses yeux, son trésor le plus précieux. Il a toujours veiller à ma sécurité, il a toujours fait en sorte de m’offrir le meilleur, voulant faire de moi quelqu’un de bien. Mais pour devenir ce quelqu’un il aurait fallu qu’il soit présent, plus présent. Ma mère, si je pouvais je ferais l’impasse dessus, elle n’a jamais était la pour moi. Alors qu’en grandissant une fille à normalement besoin de sa mère de ses précieux conseils, elle préférait fuir à l’autre bout du monde, dans des croisières débiles, m’abandonnant dans les palaces de Vegas, seule et livrée à moi-même. Elle a toujours eu, ce « putain » de don qui consistait chez les gens riches et occupés à prouver l’amour par des chèques, à offrir des cadeaux hors de prix pour une gamine en guise de remplacement d’une affection inexistante. Je ne la déteste pas, mais je crois qu’elle n’a jamais eu l’instinct maternel, c’est une femme splendide, mais vénale, elle aime l’argent plus que les êtres humains, matérialiste au possible, elle a préféré les sacs Gucci aux instants qu’elle aurait pu passer avec moi. Je lui en veut mais ne la blâme pas, j’ignore complètement si je serais une meilleure mère qu’elle. Mes parents ont donc tout deux, brillés par leur absence.
Une absence comblée à coups de cadeaux hors de prix, d’employés payés spécialement pour veiller sur moi. J’étais la seule gamine qui haute comme trois pommes traînait près des machines à sous et des tables de black jack. Sans pour autant être malheureuse, je me souviens que j’étais extrêmement seule. Il n’y a pas d’enfants à Vegas, il n’y a que des trentenaires qui passent une dernière soirée entre pote avant le mariage, des mecs accro au jeu, ou à la baise. Des personnes qui espèrent faire fortune au poker, des putes qui ont trouvées le bon credo, mais pas de mômes. Qui d’ailleurs serait assez fou pour élever ses gosses ici, sans prendre le risque qu’il ne devienne, toxico, alcoolique ou accro au jeu ? Personne. Ma vie à vraiment changée lorsque mon père à commencer à se faire beaucoup d’argent, vers mes six ans, il a racheté le MGM sur le Strip. Il était encore plus absent qu’à l’ordinaire, et ma sécurité lui importait davantage. Mais moi, je n’en pouvais plus de ces inconnus qui veillaient sur moi si bien que je leur faisais vivre un parfait enfer. Capricieuse, insolente, rien n’était trop beau pour mes yeux. J’ai toujours suivie les cours à domicile, mon père n’a jamais voulue me mettre dans une vraie école. C’était trop dangereux, quand un compte en banque dépasse les onze chiffres, tout devient dangereux. J’ai passé mon enfance à flâner des les couloirs interminables du MGM, si bien que j’en connaissais chaque recoins. Mon enfance seule, en tête à tête avec Vegas.
L’adolescence, une sacré période de ma vie, j’avais tout, la belle gueule de maman, le compte en banque de papa, mes entrées partout. Tentant non ? Ma famille est devenue milliardaire en un rien de temps, je me croyais donc tout permis. Tout le monde me mangeait dans la main, je sentais le pouvoir en moi, l’influence que j’avais, et j’en profitais pleinement. J’ai bien fais virer 40 personnes en tout et pour tout, sans regrets, sans cœur, impitoyable. En 2005 l’ouverture du Wynn, et s’en suivant quelques années après le début de ma crise d’adolescente pourrie gâtée jusqu’à la moelle. Dès l’age de 14 ans j’allais dans les clubs de la ville, buvait, insultait tout le monde, et devenait cette personne égocentrique et matérialiste qui m’insupporte aujourd’hui. J’étais le parfait stéréotype de la fille à papa qui à tout à ne plus savoir quoi en faire. Je sortais et rentrais dans ma suite au petit matin, les bad trip à Vegas c’était tous les soirs pour moi. L’alcool, le champagne, les boutiques de luxe, les hommes, la musique, j’entrais dans une spirale infernale. J’étais devenue redouté, et redoutable, les gens qui étaient à ma botte ne me supportaient plus, j’agaçais, piquais des crises, puis les viraient. Je pensais que mon compte en banque me donnait tous les pouvoirs, j’ignorais que j’étais en réalité sur une pente glissante. Ce fut Mikaël, qui me sauva de justesse avant que je ne devienne la pire gamine du monde. Mikaël à était embauché par mon père qui en vain cherchait quelqu’un pour s’occuper et veiller sur moi, et aussi me recadrer car lui n’avais plus d’autorité. Les seules menaces qui marchaient encore étaient de me priver de ma carte, mais il n’avait jamais osé. Dénichant Mikaël à New York, il décida de lui offrir un job en or, nourris, logés et blanchis, un salaire extraordinaire, mais en échange il acceptait de faire une croix sur sa vie pour ne plus se consacrer qu’à une seule et unique personne : Moi. Au départ, je le voyais comme un employé de plus qu’on me mettait dans les pattes, sauf que lui ne pouvais pas être viré, que lui osait me tenir tête comme jamais avant personne ne l’avait fait. Il n’avait pas peur de moi et contrôlait chacun de mes faits et gestes. Au départ je ne le supportais pas, mais le temps a fait que nous nous sommes rapprochés, j’ai compris que je pouvais avoir confiance en lui, qu’il ne me trahirait pas, qu’il ne me voulait que du bien. En grandissant, Mikaël est devenu mon bras droit, mon meilleur ami, mon partenaire de soirée, mon coup d’un soir, aujourd’hui encore je sais qu’il ne me laissera jamais tomber. Il a la première personne que j’appelle lorsque j’ai un problème, il fait parti de la famille, il est le messager entre moi et mes parents. Il est le grand frère que je n’ai jamais eu et bien plus encore.
Bien que en réalité j’ai un frère, du moins un demi frère. Répondant au prénom de Jorden, il représente tout ce que je ne supporte pas. Hautain, narcissique, prétentieux, Jorden n’accorde de l’importance qu’à sa petite personne. N’essayez pas de nous mettre dans la même pièce, ça finirais dans un bain de sang sans précèdent. Par chance je n’ai pas eu à vivre avec lui, Jorden à vécu toute sa vie à Miami avec sa mère, qui au passage ne vaut pas mieux que lui. Le voir trois fois par an était déjà un véritable supplice, mais ce qui m’agace le plus, n’est pas son comportement. Jorden est très proche de notre père, ils sont complices, bien plus qu’avec moi, dans le fond, il est très probable que je sois jalouse de lui, ou du moins de cette complicité qu’il a et que je n’ai pas. Mais aujourd’hui tout à changé, monsieur à décidé de venir à Harvard étudier l’Economie. Son jeu, je l’ai vite compris, il a de l’ambition, bien trop à mon goût. Jorden prépare quelque chose, il veut reprendre l’empire de papa en main, m’évincer du combat, dominer Vegas. Aurait il oublier que Vegas est mon terrain de jeu et non le sien ? C’est une chose que je ne laisserais pas faire. Etudie l’économie autant que tu veux Jorden, jamais tu ne m’arriveras à la cheville. Aujourd’hui nous vivons sous le même toit, mon père pense que cela resserra les liens familiaux, je n’y crois pas. Voir ses coups d’un soir débarquer chez moi n’aide rien, le voir faire des fêtes monstrueuses non plus, Jorden est immature et le seul terrain d’entente que nous avons est la fête ça s’arrête la. Jamais je ne l’ai considéré comme mon frère, jamais pour moi il n’as fait parti intégrante de la famille, il n’est qu’un demi-Dunkan et ceci est suffisant pour qu’il n’ai pas mon entière considération.
Malgré tout avoir grandi à Vegas, a présenté quelques avantages qui ne sont pas négligeables. Les soirées tout le temps, les portes m’étaient toujours ouvertes peu importe l’heure ou l’endroit. J’ai pu rencontrer dans cette ville des centaines de personnes, plus ou moins célèbres. J’ai participé aux plus grandes soirées de la ville, les plus folles, les plus extravagantes, claqué des sommes innommables dans les clubs de la ville à coups de magnum de champagne. Et surtout je me suis découverte une passion, le poker. Je ne suis pas majeure, mais avoir un père qui possède la moitié de la ville aide dans ce milieu. J’ai appris aux cotés des plus grands, amélioré ma technique de jeu à force d’entraînement et de détermination. La reine des cartes, il parait que je suis redoutable. Mais vous voyez un jour, tout ce luxe ne nous satisfait plus. Sans pour autant se lasser de Vegas, je savais que j’avais besoin d’autre chose, de changer de décor. De prendre mon avenir en main …par chance Harvard n’était qu’à 1h30 en jet … Je me suis inscrite à cette université histoire d'avoir un vrai défi dans la vie : réussir dans une prestigieuse université.... Evidemment je m'y prenais très tard... Comme j'avais perdu beaucoup de temps à faire la fête, j'entrais en première année alors que les autres étudiantes de ma promotion avaient 4 ou 5 ans de moins...