SABAH-ELOANE P. REILY ► Clémentine C.

Le soleil te tape le visage, on est le six juillet et dans quelques heures c'est soirée avec les potes, comme tout les ans tu fête ton anniversaire de la même façon sauf que cet année là c'est différents, tu viens d'apprendre que t'es acceptée à Harvard. Putain ça te fais tellement de bien de te dire que l'année prochaine tu quittes Montréal. C'est pas parce que t'en a marre ou, que tu ne supporte plus ta famille, non c'est juste que t'as envie de bouger, restée toute une vie dans la même ville tu ne peux même pas l'imaginer. Tu te lèves et du transat sur lequel tu bronze depuis quelques heures maintenant avec une paire de soleil sur le nez, les poses et saute dans l'eau de la piscine. Tu te dis que t'as quand même de la chance en fait, que t'aurais pu tomber dans une autre famille que celle-ci, c'est vrai quoi de mieux, qu'une mère avec qui la relation est fusionnelle, un père qui a toujours tout fait pour que tu manque de rien et le petit plus un baraque de dingue. Ouais parce que tu peux pas te plaindre de la situation financière non plus, ton père PDG d'une grande entreprise internationale c'est un peu le boulot qui rempli le compte en banque, à tel point que ta mère n'a même pas besoin de bosser.
Tu sors de l'eau, les premières amies commencent à arriver, tu les accueilles avec des coupes de champagne, grand sourire aux lèvres, c'est filles là sont tes meilleures amies, c'est sans aucun doute la seule chose qui te manquera à Harvard. Fini les soirées tequila paf' ou les concours de shooters avec elles, tu te doutes bien que tu te trouveras des amies, t'as toujours été du genre à aller vers les autres. La fin d'après midi passe plus ça va plus les gens arrivent, tu t'amuses, tu bois, tu profites de ces derniers instants avec eux. T'es entrain de discuter un verre à la main avec une pote quand tu sens une main qui t'attrapes ton poignet, tu te retournes en direction de la personne, c'est Noah « Faut que j'te parle Sabah ... » tu fais signe à ton amie que tu reviens et tu le suis, vous êtes tous les deux face à face assez loin des autres pour etre un peu tranquille. « Hm .. Sabah .. putain j'sais pas comment on fait ? » tu arques un sourcil en le regardant « Qu'on fait quoi ? ». Tu sais pas ce qu'il se passe, il est pas comme d'habitude, Noah c'est ton meilleur pote, genre tu le connais depuis que vous êtes gosse, t'as toujours dit que c'était toujours lui avant tous les autres seulement faut se méfier quand on est trop proche d'une personne. « Euh .. putain tu vas me prendre pour un con, ou me faire la gueule, ou les deux, sérieusement, j'sais pas .. mais putain faut que je te le dise .. tu sais ça fait quoi, dix ans qu'on se connaît et .. putain c'est trop bizarre..» tu comprends absolument rien à ce qu'il raconte, tu ne dis rien attendant la suite les yeux ronds, puis il reprend « putain voilà Sabah, ça me fait chier que tu partes, ouais parce que j'ai pas eu le temps de te dire un truc .. putain j'suis tellement nul pour ça .. voilà euh .. j'crois que je t'aime plus que ce que je ne le devrais en fait.. ». Et voilà, et voilà comment te foutre le cerveau en bouillie en quelque secondes, sauf que t'as pas le droit, dans deux mois tu te casses pour Cambridge et tu sais parfaitement que Cambridge/Montréal c'est pas trop la joie pour une relation. Tu sais absolument pas comment réagir, t'es face à lui, il a la tête baissée tu t'approches et t'assois à côté de lui « ..Tu sais .. je vais pas te faire la gueule et encore moins te prendre pour un con .. mais faut pas Noah .. j'pars dans quoi .. deux mois et ce serait juste pas possible de se dire qu'à un moment on sera obligé d'arrêter, ça va être déjà putain de dur que tu sois pas à côté de moi ... ». Tu te lèves et prend sa main, l’entraînant vers les autres.

Vingt-neuf août, bagages prêtes, tu descends des escalier et monte dans le taxi qui t'emmène à l'aéroport. Les textos sur ton cell' te foutent les larmes aux yeux, tu te dis qu'eux aussi vont te manquer mais bon, c'est enfin le grand jour, tu va changer d'air un peu. Harvard j'arrive, Harvard je suis là.