If you don't want me now, don't miss me later ■ isaline

Je m'introduisis dans le QG des eliots, ma nouvelle maison à présent, même si dit comme ça, ça fait bizarre. J'avais atterri en avion quelques jours auparavant, ces quelques jours m'avait permis d'en savoir plus sur la nouvelle existence d'Isaline, j'avais été trop curieux, mais quand une personne vous a appartenu aussi longtemps, on a moins l'impression de s'introduire dans sa vie. Techniquement, je suis dans sa vie. Elle avait réussie à me contrarier immédiatement. J'avais appris qu'elle faisait partie de la moitié des étudiants participant à un Spring Break, organisé par l'université. Un Spring Break. Sérieusement ? Peu importe. Discrètement, pour que personne ne vienne me parler, je me faufilais dans les couloirs de la maison que je connaissais encore trop peu, à la recherche de celle qui était l'unique raison de ma venue en Amérique et à Harvard. Je toquais trois fois à sa porte, doucement, impatient de replonger mon regard dans le sien. J'avoue que si personne ne m'avait ouvert, contrarié, je l'aurais été encore plus, mais c'était impossible, ce voyage à la con à Punta cana était bel et bien terminé et je ne pus m'empêcher d'être soulagé lorsqu'elle se dessina devant moi. « Bonjour Isa. » je lui fis mon plus beau sourire. C'était comme retrouver une vieille amie d'enfance, sauf que là, les choses étaient bien plus compliqué. « Je voulais appeler avant de venir mais tu as changé de numéro. » ironisais-je, même si j'ignorais comment elle allait réagir en me voyant, plus beau que jamais.

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De retour à Harvard, et surtout de retour dans ma chambre. Je me sentais bien là. Mais je savais que je n'allais pas pouvoir me reposer longtemps. Il fallait encore que j'aille retrouver Thaïs et voir comment elle allait. Et surtout, espérer que Caleb ait récupéré des souvenirs. En attendant, je décidais de prendre une bonne douche histoire de me revigorer. Au bout d'une heure, j'étais fin prête à partir. J'envoyais donc rapidement un message à Thaïs. C'est alors que quelqu'un frappa à ma porte. Tout de suite, je crus que c'était Caleb qui avait eu vent de notre retour, et qui avait décidé de me rendre visite. J'étais même certaine que c'était lui. J'ouvris donc la porte, un grand sourire sur les lèvres. « Bonjour Isa. » Et mon sourire tomba en une seconde, tout comme mon coeur d'ailleurs. Mon visage pâlit et je sentais déjà ma main trembler sur la poignée. Mon coeur battait trop fort, tellement que je croyais bien que j'allais mourir. Non... « Je voulais appeler avant de venir mais tu as changé de numéro. » Non... Pitié, non... Dîtes moi que c'est un cauchemar. Ce n'était pas lui. Il était en Angleterre, bien loin, il ne pouvait pas s'approcher de moi. Et là, il était déjà trop prêt. Je manquais d'air. J'allais m'étouffer. Je me sentais mal. Il me faut de l'air... J'vais mourir... Je le savais que ce serait à cause de lui si jamais je perds la vie avant mon heure. Bref, j'étais en train de faire une vraie crise d'angoisse...

Est-ce qu'Isaline était prête à m'avoir en chair et en os en face d'elle, lui remémorant toute notre histoire commune ? Égoïstement, je n'y avais pas songé en quittant oxford pour Harvard, et en ne prenant qu'un aller simple pour le Massachusetts. En réalité je n'avais pas pris une seule seconde pour penser à ce qui se passerait dans sa tête lorsqu'elle réaliserait que j'étais bien là, au plus près d'elle... j'aurais peut-être dû y réfléchir avant. Elle se décomposa lorsque ses yeux croisèrent les miens... serait-ce de la peur que je perçois ? Non, ce n'est pas ce que je voulais. « C'est moi qui te fais cet effet ? » je tentais à nouveau l'humour, mais je faisais beaucoup moins le malin. Elle m’inquiétait. Je la regardais, sans vraiment savoir quoi faire, si, je savais quoi faire, mais ça risquait de ne pas du tout lui plaire. « Isa ? » Je regardais furtivement à droite et à gauche, à la recherche de quelque chose, de quelqu'un, mais, il n'y avait personne aux alentours, il n'y avait que moi et elle. « Dis quelque chose. » sans réfléchir et agacé d'être impuissant devant cette situation, je me baissais pour l'attraper sans la brusquer et, poussant la porte avec le pied, j’entrais dans la chambre avec elle dans les bras.

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Je ne savais pas du tout quoi faire, mais ce dont j'étais sûre, c'est qu'il devait partir. Retourner en Angleterre. Et ne plus jamais venir déranger ma vie. Enfin... J'avais enfin réussi à tourner la page, après deux ans, et quand je me dis que je peux à nouveau être heureuse, il revient à la charge. Je ne sais pas ce que j'ai fait ou ce que j'étais dans une vie précédente, mais là, tout me tombait dessus. « C'est moi qui te fais cet effet ? » Je pouvais l'entendre clairement, lui et son ton moqueur, lui et sa voix qui, auparavant, me faisait totalement fondre. Là, maintenant, elle n'était que terreur. « Isa ? » S'il-te-plait, tais-toi et disparaît. Je voulais me réveiller, persuader que tout n'était qu'un rêve. Sauf que, quand il posa ses mains sur moi, je sus que j'étais bien dans la réalité. « Dis quelque chose. » Je pouvais sentir son étreinte, celui qui, les premiers mois, me mettaient en sécurité; celui qui m'avait dégoûté aussi et qui me rendait totalement faible et impuissante face à la force qu'il dégageait. J'avais fermé les yeux pour ne pas le voir, et pour continuer d'espérer qu'il s'en irait. « Va-t-en. » Ma voix n'était sortir que dans un petit couinement. Je savais que je n'aurais pas dû, qu'il n'allait pas être content. Parce qu'il n'aimait pas que je le contredise.

Je décidais de la reposer par terre, tout en douceur avant qu'elle ne crie au kidnapping, et du haut de mon mètre 87 je me mis à sa hauteur pour fixer très sérieusement la prunelle de ses yeux, comme un médecin. « C'était quoi ça ? Un orgasme, une crise d'asthme ? » oui, je venais vraiment de dire ça. Elle faisait vraiment trop de cinéma. C'est juste... moi, après tout. Aucune raison de paniquer. « Va-t-en. » je fis semblant de ne pas entendre, un peu exaspéré par son attitude et son rejet, parce qu'elle me rejetait clairement, et ça faisait même pas 5 minutes que j'avais réapparu, comme par magie. Elle gâchait nos retrouvailles. Une part de moi trouvait ça légitime, elle me haïssait, elle ne voulait plus de moi, et je le savais, c'était prévisible, je ne suis pas idiot à ce point, puis une autre facette de moi s'agaçait de plus en plus, vexé, elle blessait mon amour-propre. Je m'éloignais d'elle, pour ne pas que madame me refasse une crise d'angoisse, et un peu sans gêne, je m’asseyais sur un lit. « Tu m'as manqué. » Je me mis à la reluquer, de haut en bas, sans insister, pour ne pas être traité de pervers. « T'es plus belle en vrai. » je faisais référence au magazine dans lequel je l'avais revue. Je pris un air faussement timide, en faisant une tête attendrissante.

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Je savais que je devais me calmer, que ça ne servait à rien. C'était juste cette peur et il fallait que je la surmonte. Je ne pouvais pas me laisser abattre d'un coup. Je m'étais promise de me montrer plus forte, de ne plus penser à mon passé, de totalement tourner la page pendant le Spring Break. Mais le voir devant moi avait fait perdre toutes mes convictions. Je ne pouvais pas le regarder, il fallait que je me calme. Il fallait que je respire. Respire... respire... Les battements de mon coeur retombaient vers un niveau normal et je décidais finalement de rouvrir les yeux... Un océan bleuté, les mêmes que dans mes souvenirs. « C'était quoi ça ? Un orgasme, une crise d'asthme ? » Je ne pris même pas le peine de lui répondre. Je voulais juste qu'il s'en aille et je lui fis part de mon envie. À peine avais-je prononcé ces mots que je fermais à nouveau les yeux, me recroquevillant légèrement, attendant le coup qui allait sûrement arriver... mais qui n'arriva jamais. Ses mains n'étaient plus sur moi non plus. Alors je rouvrais les yeux, comme soulagée. Peut-être, finalement, tout ceci n'était qu'un rêve? « Tu m'as manqué. » Je tournais violemment mon visage vers l'endroit d'où provenait la voix. Il était bel et bien là. Je sentis alors une colère noire monter. Comment osait-il?! Et il faisait comme si de rien était! Comme toujours... Il me dégoûtait tellement. « T'es plus belle en vrai. » Je ne supportais pas son regard détailler mon corps. Ce même regard qui l'avait parcouru, encore et encore. Et cet air qui se voulait attendrissant. Je ne tomberais plus jamais dans le même panneau. « Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans ce que je viens de dire?! SORS DE MA CHAMBRE! » Je me fichais d'élever la voix. Du moins, c'est ce que j'essayais de montrer. En réalité, j'était terrorisée...

« OK OK ! » moi aussi je pouvais crier, chose qu'elle semblait avoir oubliée. Je levais alors les mains pour lui monter que j'allais partir. Celui que j'étais avant aurait sûrement déjà tout cassé dans cette chambre, mais même si j'étais énervé, et fou, à l'intérieur, j'arrivais aisément à contenir cette colère pour la faire éclater plus tard, loin d'elle parce qu'il était hors de question que je lui donne une bonne raison de me craindre. Je me levais alors avec nonchalance, un peu blasé et je me dirigeais vers la porte. Marquant une pause, je ne pus m’empêcher de lui balancer ce que j'avais sur le cœur et la conscience : « Toi et moi on est faits pour être ensemble... Notre histoire n'est pas encore terminée. Je veux te récupérer et JE VAIS te récupérer. Je ne te laisserai pas passer à autre chose désolé. » j'avais dit ça comme on dit bonjour, de la manière la plus simple et authentique possible. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait, camper sur ses positions et être persuadée qu'elle ne retomberait jamais dans mes bras, mais j'étais prêt à absolument tout pour qu'elle me revienne. « Je peux pas te demander de me pardonner là tout de suite... parce qu'à tes yeux je suis toujours le même, mais tu sais pourquoi je suis ici maintenant... et Isa, je vais m'accrocher parce que... j'ai confiance en l'homme que je suis devenu, parce que... tu vas finir par te rendre compte que j'ai changé, et parce que je t'aime. » j'étais resté le plus loin possible d'elle pendant mon monologue, parce qu'elle me fatiguait à me traiter comme un cafard.

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« OK OK ! » Sa voix avait haussé d'un ton et je rentrais légèrement ma tête dans mes épaules. Sauf que je ne voulais pas paraître trop faible face à lui. Non, je ne l'étais plus. Je savais que je pouvais surmonter tout ça, mais le voir tous les jours... Je ne savais pas si j'en étais capable. Tout ce que je sais, c'est que je ne resterais pas une minute de plus chez les eliots. Ou plutôt, dans la résidence, parce que j'étais certaine qu'il avait sa place ici. Quand enfin il se dirigea vers la porte, je retins un soupire de soulagement. Non, pas tant qu'il aura franchi la porte. « Toi et moi on est faits pour être ensemble... Notre histoire n'est pas encore terminée. Je veux te récupérer et JE VAIS te récupérer. Je ne te laisserai pas passer à autre chose désolé. » Ses propos me lancèrent un frisson glacial dans le dos. Il n'en avait pas fini avec moi. Bien sûr, d'où son inscription à Harvard. « T'as pas le droit de me faire ça... » Il ne pouvait pas me torturer ainsi, je ne le supporterais pas. « Je peux pas te demander de me pardonner là tout de suite... parce qu'à tes yeux je suis toujours le même, mais tu sais pourquoi je suis ici maintenant... et Isa, je vais m'accrocher parce que... j'ai confiance en l'homme que je suis devenu, parce que... tu vas finir par te rendre compte que j'ai changé, et parce que je t'aime. » Il croyait vraiment que j'allais lui pardonner un jour? Jamais je ne pourrais le faire. Il m'avait littéralement brisé le coeur et j'avais encore du mal à panser cette blessure. Il disait avoir changé. Peut-être. Certes, j'avais vu qu'il ne m'avait pas touché, mais peut-être que ce sera juste une question de temps? Je ne pouvais pas me risquer. « Si tu m'aimes vraiment, tu me laisserais partir. Tu sais que je ne pourrais jamais te pardonner pour ce que tu m'as fait. Tu m'as totalement détruite! »

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