DENZELINA | You're crazy and I'm out of my mind

Valentina s'étira. Elle était assise dans le salon principal chez les Lorenzo depuis plus d'une heure à attendre que Denzel vienne la chercher. En fait, il lui avait dit qu'il arriverait vers 15h.. et si elle regardait sa montre, il était 14h55. Oui bon, ce n'était donc pas la faute à Denzel du tout si Valentina était légèrement impatiente et qu'elle s'ennuyait à mort. Elle s'était vêtue d'une de ses jupes favorites avec un haut court. La différence de température avec Punta Cana était énorme, mais Val tenait quand même à bien s'habiller. Hors de question qu'elle traine en joggings autour de Denzel. Elle voulait tout même continuer à rester mignonne même s'ils étaient.. quelque chose? Valentina se passa une main dans ses boucles lorsqu'elle entendit finalement quelqu'un sonner à la porte. Le son résonna dans toute la grande maison, vide encore. Jason, on ne sait où, et les parents, jamais là. Toujours qu'elle toute seule. Elle se précipita à la porte. Elle l'ouvrit à peine qu'elle s'était jetée dans les bras de Denzel avec un grand sourire. Ses bras autour de la taille à Denzel, et sa tête contre son torse, Valentina ne le lâcha pas. Au contraire, elle serra plus fort même. « Tu  m'as manqué.. » dit-elle d'une petite voix. Ils s'étaient vu la veille déjà. Dramatiser, c'était son truc.

Denzel était en direction de chez Valentina. Il n'était as au top de a forme et avait très mal dormit. Et cela pour deux raisons : d'une il avait rêvé de Sally, ou plutôt cauchemardé . Et de deux il allait présenté pour la première fois une fille à sas parents. Oui, sa mère le harcelait depuis plus de deux semaines pour qu'elle puisse voir celle qui avait réussit à captiver l'attention de son fils. Il devait être la bas, chez lui à dix neuf heure pour le dîner.Cela l'angoissait parce que Denzel avait peur du jugement que sa mère pourrait avoir envers Valentina, elle n'était pas méchante , mais très protectrice avec lui et sa petite sœur.
Une fois arrivé en face de la porte de chez Valentina, il termina la clope qu'il avait commencé dans la voiture et sonna. A peine la porte ouverte Valentina était déjà sans ses bras. Elle lui dit qu'il lui avait manqué. Ils avaient l'habitude de se voir très régulièrement à présent, et c'était vrais que quand elle n'était pas prêt de lui Denzel se sentait un peu seul. « Hey ! Comment ça va depuis hier ? » ; il ferma la porte derrière lui et déposa un baiser sur les lèvres de Valentina. Le jeune homme tentait tant bien que mal de cacher son stresse et son humeur moyenne.

Hey ! Comment ça va depuis hier ? Valentina allait répondre quand il déposa un baiser sur ses lèvres. Elle se mordit la lèvre, et changea finalement sa réponse initiale. « Ça va bien.. et toi? » demanda-t-elle en le regardant dans les yeux. Elle n'avait plus envie de lui dire qu'elle avait encore pleuré, qu'elle se sentait mal dans sa peau, qu'elle mangeait moins et vomissait plus. Elle garda tout ça secrètement en elle. Chaque fois qu'elle était seule, elle sentait une détermination monter au fond de son ventre. Elle se disait que la prochaine fois qu'elle le verrait, elle lui dirait. Le problème était qu'en la présence de Denzel, le coeur de Valentina était beaucoup plus léger et elle se sentait comme sur un petit nuage, et c'était difficile pour elle de volontairement gâcher leurs moments ensemble avec ses histoires personnelles. La petite italienne observa le visage de son amoureux. Elle leva un main pour caresser la joue de Denzel, et fronça légerement les sourcils. « T'as pas l'air super en forme.. T'as pas bien dormit? » demanda-t-elle en voyant les cernes sous ses yeux.

C'était fou ! Comment faisait-elle pour voir qu'il n'était pas dans son assiette ? Denzel n'avait pas l'habitude qu'on remarque quand il avait un changement d'humeur quelconque. Sûrement parce qu'en général il ne laissait rien transparaître, ou du moins, les gens ne le connaissait pas assez pour savoir ce qui se cachait sur certaine de ses mimiques incontrôlé. Il inspira un grand coup avant d'avancé et de se diriger vers la cuisine. « Bof … J'ai soif, je peux me servir un verre d'eau ? » ; le jeune homme préférait changer de sujet, il ne voulait pas parler de ses cauchemars, il ne voulait pas lui dire qu'il rêvait sans cesse de la perte de sa meilleure amie. Qu'il le revivait chaque fois comme si c'était hier. Elle le prendrait sûrement pour un fou. Mais puisqu'il allait la présenter à sa mère, puisqu'elle allait venir chez lui, elle verrait sûrement les photos de lui et Sally. Étant donné que son chez lui était couvert de photos d'eux, peut-être serait-il mieux qu'il lui en touche un mot ? Seulement le cœur et l'esprit de Denzel normalement en constant désaccord s'étaient unis pour faire barrage. Il lui était impossible d'en parler, du moins de lui même, il ne saurait pas quoi dire … Ni même par ou commencer
Il ouvrit le frigo et se servit un vers de limonade : finalement il avait envie de sucré.

Valentina le laissa s'avancer dans sa maison, le regardant se diriger vers la cuisine. Elle avait les bras le long de son corps à présent, perdue sans la présence de Denzel près d'elle. Elle le rattrapa rapidement, fronçant des sourcils. Il y avait un petit pincement à son coeur lorsqu'il avait rapidement changé de sujet. Au final, Denzel ne s'ouvrait toujours pas autant à elle. Oui, elle savait qu'il tenait à elle et que les sentiments étaient là, mais ça ne changeait rien au fait qu'il ne parlait pas encore énormément de ce qui se passe dans sa tête. Valentina l'observa se servir un verre de limonade sans dire un mot. Elle monta sur le comptoir pour s'y assir, chose qu'elle prenait l'habitude de faire quand Denzel était là. Elle savait qu'il aimait l'avoir à cette hauteur. Après un moment de silence, Valentina baissa la tête et fixa ses mains. « Tu sais Denzel.. On est peut-être pas.. officiellement un couple, du moins je crois?.. ou peu importe, je sais que tu n'aimes pas donner des titres et tout donc je ne suis pas.. ta petite amie?.. mais.. » Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux avant de se lancer. « .. Tu ne t'ouvres toujours pas à moi et j'ai l'impression que tu ne me fais pas encore confiance. » dit-elle d'un coup. Son coeur battait vite. Il y avait plusieurs réponses possibles à sa phrase. Soit Denzel confirmait qu'ils n'étaient pas un couple, soit Denzel confirmait qu'elle n'était pas sa petite amie, ou soit Denzel confirmait qu'il ne lui faisait pas assez confiance pour lui parler de ce qui le tracassait. Valentina garda la tête baissée. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, de peur de voir qu'il était énervé qu'elle l'harcèle encore sur ce qu'ils étaient et le fait qu'il ne parlait pas encore de son passé. « Je veux juste savoir.. je veux juste comprendre.. »

Lui qui cherchait un moyen de parler de Sally, Denzel était servit. C'était comme une perche que lui tendait Valentina, comment si elle avait entendu son appel à l'aide. Seulement, il y avait un embouteillage dans son cerveaux et il ne savait pas par quoi commencer, si il se sentait réellement prêt à parler, si il ne le regretterait pas. Puis il y avait toute ses questions sous entendu dans la phrase de Valentina. Denzel se sentait un peu assaillit de toute part et était un peu paniqué. « Je … Je... » ; voilà tout ce qui parvint à sortir. Puis il vint se mettre en face de Valentina mais ne la regarda pas dans les yeux, certain que cela le déstabiliserait plus qu'autre chose. «  Si je n'aime pas mettre de nom sur les choses c'est pour évité toute forme d'attachement si jamais tu viendrais à … » ; rien qu'à y penser le cœur du jeune homme se mit à battre la chamade. Il savait que la perte de sa meilleur amis avait fait naître en lui une angoisse de l'abandon, c'était pour cela qu'il fuyait le reste du monde en permanence : il ne voulait dépendre de personne et que personne ne tienne à lui. «C'est peut-être débile, mais ça permet de me rassurer … Je sais que c'est déstabilisant pour toi, mais croit moi c'est bien mieux comme ça... » . Il inspira et bu une grande gorgée de limonade avant de poursuivre. « C'est pas en toi que j'ai pas confiance : c'est en moi. Et on dit que tant qu'on apprend pas à se faire confiance on aura toujours du mal à faire confiance aux autres ... Et puis il y a des choses, y'a des choses que j'ai vécu que … J'ai peur de dire parce que j'ai peur qu'une fois dites la chose perde de son importance … Enfin , je sais pas comment l'expliquer... C'est tellement important pour moi qu'aucuns mots au monde ne pourrait leur rendre justice . »

Elle? Elle laisser Denzel? Même dans les rêves les plus fous, ça ne risquerait pas d'arriver. Valentina n'était pas du genre à se désinteresser d'une personne. Quand elle s'attachait, elle s'attachait à vie. C'était peut-être un problème en même temps. Lorsqu'elle avait perdu ses amis d'enfances, elle a très mal vécu son adolescence. Ils lui ont tourné le dos pour la remplacer, et elle n'avait plus rien. Puis avec la perte de ses parents.. Valentina ne cessa tout de même pas de s'attacher aux gens ainsi. C'était plus fort qu'elle, la petite italienne était de nature dépendante. Elle prit la main de Denzel dans la sienne tandis qu'il buvait sa limonade. « Tu pourrais prendre 20 kilos, perdre une jambe ou devenir un drogué, mais crois-moi, ce ne sera pas assez pour me faire fuire. » dit-elle en le regardant dans les yeux. Elle abaissa le regard à nouveau. « Ce n'est pas déstabilisant.. Mais.. Ça me fait de la peine.. » avoua-t-elle d'une petite voix triste, sentant son coeur se resserrer. Denzel continua la conversation. D'un côté, Valentina comprenait son point de vue, mais d'un autre, elle pensait que c'était légèrement égoïste. N'avait-elle pas confié son passé à propos de ses parents? Denzel était la seule personne qui connaissait son passé, mis à part la famille de Jason et Jason lui-même. Valentina soupira et releva son regard vers lui, ses yeux bruns rencontrant les yeux bleus de Denzel. « Je suis là pour rester Denzel, j'irai nulle part.. Tu peux tout me dire. » l'incita-t-elle en serrant sa main légèrement dans sa petite main. Elle voulait se prendre dans ses bras, l'embrasser, le rassurer, mais elle ne fit rien. Elle resta assise là, à lui parler avec ses yeux.

Le cœur de Denzel était serré dans sa poitrine, il avait du mal à respirer et ne parvenait pas à regarder Valentina dans les yeux. Le jeune homme avait toujours fonctionné comme ça ! A quoi bon s'attacher si on était tous destiné à mourir un jour ou l'autre. C'était une triste manière de penser, mais c'était la sienne. Mai la Valentina se pointait devant lui et lui disait qu'elle n'irait nulle part, qu'elle resterait et qu'elle était prête à l'écouter parce que cela la faisait souffrir de savoir qu'il avait des choses sur le cœur qu'il n'osait pas dire. Cela faisait une éternité que quelqu'un n'avait pas tenu à Denzel au point d'en avoir de la peine pour lui : il n'y avait que ses parents qui s’inquiétait pour lui. « J'...J'étais au lycée et … Enfin … J'avais une meilleure amie, elle s'appelait Sally. On était inséparable, on ne pouvait pas passer un jour sans se voir au moins une fois. Quand elle était malade, je l'étais et inversement... C'était en quelque sorte le prolongement de moi même, jamais je ... » ; l'émotion s'emparait de sa voix, il se demandait si il était vraiment prêt à en parler. *Maintenant que j'ai commencé, je dois terminer ... *, il inspira une grande bouffée d'air et posa son verre sur le comptoir prêt de Valentina. « Au lycée, elle m'a annoncé qu'elle avait une tumeur au cerveau, elle en ai morte à la fin de notre première année... » ; voilà c'était dit. Denzel tremblait et avait les yeux humides, il eu le réflexe de se retourner et d'aller vers la fenêtre. Il fixa son regard au loin mais une larmes fuyarde se glissa sur sa joue qu'il essuya bien vite. Sa poitrine était contracté et une boule s'était formé dans sa gorge.

Valentina ne s'attendait pas vraiment à une histoire comme celle-là, mais en même temps, il fallait s'y attendre. Elle comprenait lentement les photos et tout. Elle faisait les liens dans sa tête, et elle comprit que même avec le temps, Denzel ne s'était toujours pas remis de la perte de sa meilleure amie. Elle l'observa sans un mot, l'écoutant attentivement, ne lui coupant pas la parole. Une tumeur au cerveau.. Valentina n'a connu personne qui a été victime d'un cancer, mais elle comprenait la douleur de perdre une personne, surtout dans un lapse de temps trop court pour pouvoir dire tout les adieux qu'il fallait. Denzel s'éloigna d'elle, mais elle eut le temps de capter ses yeux brillants de larmes. Le coeur de la petite italienne se resserra. Elle débarqua du comptoir silencieusement et se plaça derrière lui. Valentina glissa sa main dans la sienne et entrelaça leur doigts. « Je suis désolée.. » dit-elle d'une voix douce. Elle caressa le dos de la main de Denzel avec son pouce, et se plaça à côté de lui. Elle releva son regard vers lui, mais elle aurait préféré ne pas avoir fait cela. Voir Denzel verser des larmes étaient une image douloureuse. Elle ravala sa salive difficilement avant de lever une main pour la placer sur la joue de Denzel afin de tourner sa tête vers elle. Elle était miniscule, on aurait dit une enfant qui consolait un adulte. Valentina essuya une larme, ses yeux rivés sur le visage de son amoureux. « Je sais que c'est dure.. crois-moi, je sais.. Mais.. » Valentina n'osait pas dire les prochains mots. C'était des paroles qu'on lui avait répété, et à chaque fois, elle ne les croyait pas. Cependant, en y repensant maintenant, elle voyait où les gens voulaient en venir. « .. Mais il faut continuer de vivre Denzel, laisser le passé dans le passé. Je ne dis pas qu'il faut l'oublier, mais il ne faut juste pas oublier de vivre dans le présent. Je suis sûre que Sally ne voudrait pas que tu continues à te torturer l'esprit après toutes ces années.. Et je ne dis pas que je sais que c'est ce qu'elle voudrait, je ne la connais pas.. Mais n'est-ce pas ce que les gens souhaitent aux personnes qu'ils aiment? De vivre une belle petite vie tranquille? » Et les parents de Valentina souhaiteraient très probablement cela aussi. Pas une vie solitaire à passer ses nuits à pleurer. Valentina referma les yeux et enlaça la taille de Denzel. Maintenant qu'elle disait ces mots, elle en réalisait l'importance.