Ricardo&Malia ► You saw, I left my hotel room!

Treize jours qu'elle était à Punta Cana et Malia n'avait toujours pas trouvé le temps de profiter de la piscine. C'était quelqu'un de plutôt discrète mais, cela ne l'empêchait pas de pointer le bout de son nez lorsqu'elle souhaitait participer aux différentes activités qu'on pouvait lui proposer. Cet après-midi, il y avait temps libre et la demoiselle en profita pour rejoindre la piscine, munie d'un maillot de bain bleu clair qui faisait ressortir ses yeux et une serviette basique, blanche. Par chance, il y avait beaucoup de transats de libres du coup elle prit place sur l'un d'entre eux. Elle mit ses lunettes de soleil sur le nez, attrapa sa crème solaire et hop, c'est partie pour le tartinage histoire de ne pas prendre de coups de soleil. Ça serait dommage de ressembler à une écrevisse durant le Spring Break !

A Punta Cana, Malia semblait être une toute autre personne. Elle essayait de se mêler aux autres, de rire avec eux, elle allait en soirée, participait aux activités proposées, elle était même descendue à la piscine aujourd'hui. Non pas qu'elle aimait passer toutes ses journées enfermée dans sa chambre d'hôtel seulement, parfois, elle ne se sentait pas à sa place mais bel et bien différente des autres. Elle gardait le sourire, profiter de l'aventure mais se posait beaucoup de questions. Comment arrivaient-ils tous à se lâcher de la sorte ? Elle, elle restait un peu... Comment on dit... Renfermée. Ouais, c'est ça, elle restait renfermée, elle se cachait derrière une carapace. Le soleil, la piscine, c''était juste parfait. Elle sortit ses lunettes, sa crème soleil et se tartinait pour ne pas prendre de coups de soleil. "Dis moi si tu as besoin qu'on te tartine le dos" Elle pencha légèrement la tête pour découvrir Ricardo à qui elle offrit un large sourire. "Hey salut ! Nan t'inquiètes, je gère !" Elle mit de nouveau la crème dans ses mains et essaya d'atteindre son dos. Toute fille normale aurait accepté l'offre avec grand plaisir elle, elle persistait à vouloir se débrouiller toute seule. Les hommes, ils l'effrayaient plus qu'autre chose pourtant, Ricardo avait toujours été adorable avec elle. Tout ça, c'était un cause de son beau-père, un connard de première. Elle essayait de passer à autre chose mais, intérieurement, il était toujours là et puis, elle avait quelques cicatrices pour lui rappeler qu'il ne fallait jamais leur faire confiance. "Ok d'accord, je veux bien de ton aide s'il te plaît." Elle lui sourit faiblement tout en se tournant légèrement, dégageant ses cheveux au passage. Elle avait fini par comprendre que ça ne servait à rien de se battre pendant des heures avec elle-même, autant baisser les bras et accepter son aide.

Disons que Malia était quelqu'un qui aimait être seule de temps à autre. Elle aimait se retrouvait en tête-à-tête avec sa conscience et se torturer l'esprit. C'était le Spring Break mais, ce n'était pas une raison pour elle pour se mettre la tête à l'envers. Elle profiter du soleil, de la plage, de ses amis et ça lui suffisait amplement. Elle était plutôt contente de retrouver Ricardo ici. C'était un moyen comme un autre de lui montrer qu'elle était bel et bien sortie, elle n'était pas si différente des autres au final. Elle hésita un moment et finalement, baissa les armes pour lui demander de l'aide. Elle lui rendit son sourire, consciente que ce n'était pas tellement une corvée pour lui. Elle se laissa faire, un peu gênée malgré tout. Jetant un oeil par dessus sur épaule, elle lui adressa un léger sourire de nouveau et ajouta d'un ton hésitant au début puis, naturel pour finir : Tu... Je... Ça fait pas mal tu sais. Je sens rien tu peux y aller. Elle haussa les épaules en faisant référence à ses quelques cicatrices. Certes, elles n'étaient peut-être pas énormes mais, elles étaient tout de même présentes et ça, elle ne pouvait rien à changer.

Malia, c'était une persone plutôt effacée. Elle n'aimait pas se faire remarquer ou attirer les regards sur elle. Il lui arrivait d'être une garce mais, jamais volontairement et sans raison. Elle était plutôt calme, souriante, têtue et discrète. Pourtant, elle aurait pu rejoindre les Eliots parce qu'elle avait du fric à en jeter par les fenêtres. Elle aurait pu être Dunster, parce que ses résultats étaient plus que satisfaisant. Quincy également, peut-être même Cabot. Oui, beaucoup de confréries s'offraient à elle et pourtant, elle avait choisi de rester neutre. Elle ne voulait pas prendre par à cette guerre, elle ne pouvait pas exposer sa fortune ou son intelligence au monde entier, elle voulait être normale. Ricardo lui, c'était quelqu'un d'adorable, souriant, fêtard, populaire, dragueur. Bref, c'était un homme qui pouvait avoir toutes les femmes à ses pieds et au lieu de ça, tout de suite, en ce moment, il prenait le temps de lui parler et de l'aider. Elle se laissait faire en souriant bien qu'elle était pas super à l'aise avec ce genre d'attention. Finalement, Malia souffla un : Merci... à peine audible avant de replacer ses cheveux et et se tourner vers Ricardo. T'es pas comme... Comme les autres. Finit-elle par conclure. C'est vrai, il ne posait pas de questions, il n'avait pas apporté de jugement ou fait de commentaire, comme si elle était on ne peut plus normale. C'est ce qu'elle recherchait depuis son arrivée à Harvard.

Ricardo ne pouvait s'empêcher d'être adorable avec Malia. Ils ne se connaissaient pas énormément car Malia n'était pas là depuis très longtemps, cependant il y avait quelque chose chez cette jeune femme qui l'intriguait et qui le touchait. Le brunet savait qu'elle était du genre timide et pas sûre d'elle avec les garçons. En vue de ses cicatrices, il avait deviné qu'elle avait probablement été abusée étant plus jeune. Mais Ric ne lui posa jamais la question, ne voulant pas lui rappeler de vieux souvenirs. Surtout que Ric avait le viol en horreur plus que tout au monde. Sa mère en avait faillit en être victime et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il avait perdu son père qui s'était sacrifié pour la défendre. Ricardo ne comprenait pas comment on pouvait autant blesser une femme sans en avoir rien à faire. "Merci..." Ric se contenta de lui sourire en réponse. "T'es pas comme... Comme les autres". Ricardo sourit de nouveau, haussant toutefois les épaules. "Je ne sais pas si je suis différent des autres.. Mais ça me plait que tu puisses penser ça".

Cela ne faisait même pas un an qu'ils se connaissaient puisque Malia n'était arrivée qu'à la rentrée de septembre et pourtant, elle l'appréciait déjà beaucoup. Ricardo était quelqu'un de sincère, qui se préoccupait d'elle et contrairement à la plupart des hommes, elle ne le trouvait pas prétentieux ou encore trop sûr de lui. C'était peut-être une facette de sa personnalité qu'il ne préférait pas montrer à la jeune femme mais dans tous les cas, cela n'importait peu à Malia car lorsqu'elle était à ses côtés, elle se sentait plutôt bien. Il réussissait toujours à la mettre à l'aise, à la faire sortir ou encore à lui donner le sourire. Malia, c'était quelqu'un de très difficile à cerner, elle était mystérieuse, réservée et parfois même timide. Il ne faut pas croire qu'elle n'avait pas de caractère pour autant, bien au contraire, on pouvait penser que c'était une femme forte, sûre d'elle, indépendante alors qu'au fond, c'était quelqu'un de très fragile qui demandait un minimum d'attention. Ricardo avait surement compris ça et, c'est sans doute pour cette raison qu'il se montrait si gentil avec elle. Elle lui sourit suite à sa remarque. Je le pense sincèrement ! C'est vrai, il ne posait pas de questions contrairement aux autres et il n'essayait pas de la faire changer seulement de l'aider à s'ouvrir au monde. Alors ton Spring Break se passe bien ? Finit-elle par demander en s'enfonçant dans son transat.