May-chan ♣ Quand un monde s'écroule, partie 1

Janvier 2013, deux heures après la fusillade. La jeune femme était abattue. A l’hôpital, elle attendait que son amie sorte du bloc. La demoiselle avait été prise dans les évènements et avait reçu une balle au thorax. L’hôpital devenait une véritable ruche et la demoiselle ne savait pas vraiment que faire pour passer le temps, les parents de la jeune femme restant muets. C’était cela le plus dur. Cette abominable attente. Ce temps qui se passe sans nouvelles. Bien évidemment la demoiselle est inquiète. Toute juste sortie de la patinoire elle a appris le drame. Autour d’elle, pas mal de monde attend. Certains pleurent. On apprend la perte d’êtres chers, pour d’autre, on a l’espoir que l’intervention se passe bien. Elsy ne sait pas comment faire pour se calmer en attendant d’avoir davantage de nouvelles.

Janvier 2013... putain de fusillade, je venais tout juste d'arriver à Harvard que j'avais assisté à la pire des choses qui puisse arriver. Moi j'ai eu de la chance, vraiment, mais y'en a d'autres eux n'ont pas eu autant de chance que moi. J'ai vu des corps tomber sous mes yeux alors que je m'étais planquée. Superbe rentrée scolaire... j'avais rencontré un garçon qui m'avait accueilli au campus pour m'indiquer où je devais me rendre pour telle ou telle chose. Quelques jours avant la fusillade d'ailleurs. Et le jour même il était mort, une balle en plein cœur, les secours ont tout fait pour le sortir de là mais c'était beaucoup trop tard. J'étais en état de choc et stressée, du coup j'étais passée faire un tour à l'hosto. C'était rempli de monde. Je m'installais là où je pouvais puis j'apercevais une brune qui semblait être encore plus en panique que moi. Je nous prenais deux cafés à la machine et j'arrivais vers elle « Tu veux que je te tienne compagnie ? » fis-je un sourire compatissant à la brune.

Alors que la demoiselle attend de savoir si Daphné sa meilleure amie va s'en sortir ou non, une voix se fait entendre à ses cotés. Relevant le regard la demoiselle acquiesce d'un signe de tête pour signifier à l'autre personne que oui elle peut lui tenir compagnie si cela lui chante. Même si la demoiselle craint de ne pas être d'une compagnie très agréable en cet instant. Elle accepte le café que la demoiselle a acheté. Il est encore fumant, encore chaud entre ses doigts. Tellement de peine autour d'elles deux. Tellement de chagrin. Tellement de visages qui se decomposent. De personnes qui n'en peuvent plus, qui fondent en larme. Tellement de gens blessés qui crient et manquent de morphine. Tellement de gens qui meurent comme dans un mauvais cauchemar. Mais tout est réel. Trop réel. Cette fusillade a vraiment eut lieu et tout ces gens pleurent réellement. Dans ce décor de fin du monde Elsy ne sait plus où elle en est.