Tout de tes yeux ❥ Jel.

tout de tes yeux

D'ordinaire tu traînes toujours la patte lorsqu'il s'agit de passer la porte d'un amphithéâtre. Sauf qu'aujourd'hui, c'est un peu particulier. Mains dans les poches, dos légèrement courbé, tu t'approches du dit amphithéâtre et y jettes une brève œillade. Un sourire en coin embrase les commissures de tes lèvres rosées. Elle est là. Tu la reconnaîtrais entre mille. C'est trop con dit comme ça, mais depuis deux semaines tu la repères à cent mètres à la ronde. T'es pire qu'un radar ambulant. Tu sais qu'ça a pas commencé comme tu l'aurais souhaité, mais au moins maintenant tu sais c'que tu veux. Alors ouais, quitte à te prendre quinze milliards de vents, tu tentes le coup. Délicatement, tu pénètres les lieux et grimpes jusqu'à elle. D'autres étudiants sont présents mais qu'importe, tu n'les connais même pas. Harvard c'est immense après tout.
Salut, j'peux m'asseoir ? En vrai ? T'es timide. Y'a un univers entre le Artur bourré des soirées Mather et le Artur sobre de tous les jours. Si bien qu'sur le coup, t'es limite super embarrassé de te retrouver dans cette situation.

tout de tes yeux

Ça faisait un moment que Jelena était dans l’amphithéâtre. Décidée à finir d'étudier un bouquin de Lussault pendant son temps libre, elle n'y parvenait pourtant pas, et son regard plongeait dans le vide depuis plusieurs minutes. Absorbée par ses pensées, comme souvent depuis qu'elle avait renoncé à aller à la bibliothèque pour travailler, juste après l'attentat.
Salut, j'peux m'asseoir ?
Il fallut un moment à la blonde pour capter que c'était à elle qu'on s'adressait. Elle leva les yeux et fit oui de la tête en souriant, l'esprit encore un peu ailleurs. En jetant un regard circulaire dans l'amphi, elle s'aperçut qu'il était presque vide à l'exception de quelques petits groupes d'étudiants disséminés ici et là. Quand à celui qui s'était adressé à elle, elle n'arrivait pas à mettre un nom sur son visage. Pourtant, elle en avait repéré des gens, à Harvard, depuis deux ans qu'elle y était ! Mais ce brun-là, elle l'avait aperçu à plusieurs reprises ces derniers jours, mais ne saurait même pas dire à quelle confrérie il appartenait.
Elle avisa ensuite les livrets et les feuilles de cours qui traînaient autour d'elle. La blonde avait pris l'habitude de travailler seule, et donc, de prendre de la place. Pas très accueillant, faut l'avouer... Pourtant elle s'était promis d'arrêter de se la jouer asociale et solitaire. Voilà l'occasion de commencer à appliquer cette résolution.
Attends, j'vais te faire un peu de place quand même, désolée pour le bazar fit-elle amicalement en rassemblant un peu ses affaires. On se croise souvent ces derniers temps non ? demanda-t-elle sur le même ton, tentant de lancer un peu la conversation.

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Elle t'arrache un sourire qui vient s'encrer aux commissures de tes lèvres. Jelena Wembler. Ces deux dernières semaines, tu les as passé à tenter de dérober subtilement des informations sur la jolie blonde, quitte d'ailleurs à légèrement harceler Cerceï pour qu'elle puisse t'aider dans tes recherches. T'inquiètes, te dérange pas pour moi. Sans quémander ton reste, tu t'installes juste à côté d'elle et poses tes coudes sur le plan face à toi, courbant de nouveau légèrement ton dos. Toujours un brin gêné, tu humidifies tes lèvres vivement avant de faire craquer tes phalanges éternellement égratignées. Prudemment, tu loges tes prunelles lagons dans ses grands yeux bleus et pouffes bêtement de rire devant sa remarque. Ouais, effectivement. Honnêtement, t'es un bien meilleur dragueur en soirée. Incapable de rajouter quoique ce soit, tu parcours la salle du regard en quête d'une quelconque drogue à gober. Rien. Nada. T'as légèrement oublié que tu te trouvais dans un amphithéâtre.
Hem...Tu t'appelles Jelena, c'est bien ça ?
Ok, y'a de l'espoir au final. Tu t'masses nerveusement la nuque.

La slovène était un peu plus déstabilisée à chaque seconde, elle ne savait pas trop quoi lui répondre à ce jeune brun. C'était plus dans ses habitudes de faire la causette aux inconnus. La blonde eut un temps d'arrêt, perplexe, lorsqu'il l'appela par son prénom. Ils 'étaient donc peut être déjà parlés, auquel cas elle ne s'en souvenait absolument pas ? Peu probable. Elle ne l'avais jamais vu, non plus, en compagnie de l'un de ses -rares- amis sur le campus. Et ce n'était pas avec la réputation qu'elle n'avait... pas ? qu'il aurait pu entendre son nom au détour d'une conversation. Décidément, il l'intriguait de plus en plus.

"Hem, oui c'est ça, Jelena... J'suis désolée si on a déjà eu l'occasion de se parler, mais si c'est le cas j'arrive vraiment pas à retrouver ton prénom..." dit-elle avec un petit air confus.

Bien sûr que non elle ne lui avait jamais parlé, elle le savait et elle admettait difficilement ses torts. Mais étant donné que paraître hautaine n'était pas du tout son but, Jelena pouvait bien mettre un temps son ego de côté.