#1 O'HARA ▶ 25 décembre 1991. C'est une fille Madame O'Meara. Vous avez déjà choi.. Zippora. Elle s'appellera Zippora. Tu étais tellement désirée. Sauf que les choses ne se sont pas vraiment passé comme prévu. A cause de leur travail respectif, tes parents étaient constamment en déplacement. Si bien que tu as grandis au rythme de l'absence de tes géniteurs, profitant simplement de ta tante qui faisait elle même plus office de mère. Et ce que tu n'as jamais compris est sûrement le fait qu'ils ont remis le couvert en te donnant une petite soeur. Summer. De deux ans son ainée, tu as passé le plus clair de ton enfance à la surprotégé de tout et de rien, interdisant aux autres de l'approcher et fracassant le crâne de ceux qui osait faire un pas de travers en sa présence. Oui. On pouvait clairement dire que dès tes premiers instants, tu avais fais preuve d'un caractère un peu trop fort doublé d'un côté capricieux et arrogant. Ce qui au final t'attirait plus de problème qu'autre chose. Le manque de la famille peut être. Pourtant, tu ne manquais de rien ayant même beaucoup plus d'argent que nécessaire mais, il est bien connu que le luxe ne remplace pas l'amour et cela était sûrement la cause de tout tes soucis. Parce que tu jouais la grande, tu jouais la forte mais, n'étais-ce pas simplement un appel au secours ? Voilà une réponse que tu n'as toujours pas trouvé. Forte et fière, tu passais ton temps à te faire remarquer. Les bagarres, les délits, c'était ton quotidien. C'était toi en fait. Et tu te foutais éperdument de ce que les gens pouvaient penser de toi. D'ailleurs, personne n'exprimait la moindre chose à ton sujet. Tu impressionnais, tu faisais peur et t'avais pas de réel opposant. Tout comme tu n'avais pas de réel ami. Sauf Bambi. Elle c'était différent. Un autre chapitre. Une histoire de ta vie. Et puis à côté, il y avait tes ambitions. Tes désirs, tes envies. Mais, personne n'y faisait vraiment attention. Summer, c'était la star. Avec des rêves plein les yeux, un cv bien garni et rempli de point positif. Alors que toi. Toi, t'étais juste la petite conne qui foutait sa merde et qui emmerdait les autres. La petite délinquante qui tapait un peu trop sur le système et qui était de plus en plus mis sur le côté. Pourtant, tu t'en foutais. Parce que tu savais ce que tu valais et que tu n'avais que faire des opinions de tes parents. Ils n'étaient jamais là et n'avait par conséquent aucun droit de juger quoi que ce soit. Il n'était que les pions qui t'avaient mis au monde et pour le reste ils étaient invisible. La famille ? Pff. Ils ne devaient sûrement pas en comprendre le sens et t'avais appris à vivre avec.
#2 BAMBI ▶ Et puis comme dans chaque vie, y a les moments important. Les moments marquant. Et même si t'en a pas envie, même si tu cherches à l'effacer ça fait partit de toi. Bambi O'Hara. Un an de plus que toi et pourtant, dès votre enfance les choses avaient semblé s’emboîter d'elle même. Tu avais cinq ans, elle en avait six et dès votre première rencontre tu l'avais pris sous ton aile. Différente, timide, elle était ton contraire et c'est ce que t'avais aimée. Parce que même aussi jeune tu savais déjà ce que tu voulais ou pas. Et Bambi c'était ta super copine, ton amie, ta meilleure amie. Dix ans après les choses étaient toujours semblable. Elle était ton pilier et tu étais sa défenseure. C'était vous deux contre le monde et il était impossible de ne pas vous voir ensemble. Comme des âmes sœurs, sans l'amour bien sûr. Et puis les choses ont dérapés. Beaucoup trop. C'était censés être une soirée tranquille chez toi. Au programme, blabla, vernis à ongles et comédie romantique. Un truc de fille, de vrai fille. Seulement, tu pouvais sentir qu'un truc allait pas. Que Bambi semblait perturbée. Et en bonne pote que t'étais, t'essayais de dé dramatiser les choses, de comprendre ce qui pouvait tant la contrarier. Eh meuf, y a un mec qui t'as brisé le coeur ou quoi ? Silence. Elle répondait même pas mais, t'avais vu son regard, t'avais vu son visage. Décomposé, désemparé. Y avait sûrement des tonnes de mots pour décrire ce que ta meilleure amie avait l'air de ressentir. Puis tu reprenais, parce qu'au fond tu comprenais pas vraiment et que tu voulais savoir. Tu voulais toujours savoir. T'as des ennuis ? Je.. Je sais pas comment te dire mais.. Je.. Je suis différente. J'aime les femmes Zippora. Et.. Je te vois plus vraiment comme une amie. T'en restais sur le cul. Parce que tu pouvais tout supporter mais pas ça. Elle était en train de dire quoi ? Que tu lui plaisait ? Impossible. T'arrivais pas à réaliser puis, comme à chaque fois que tu ne contrôlais pas quelque chose, tu pêtais les plombs. Dégage de chez moi. Mais.. DEGAGE DE CHEZ MOI ! Je suis pas une putain de lesbienne. Tu dégages avant que je te défonce ta tronche. CASSE TOI ! Et elle s'en allait. Mais t'en avais rien à foutre. Pour toi, elle était morte. T'étais pas gay, loin de là et il était hors de question qu'elle ne t'approche une fois de plus. Il en était hors de question. Bambi O'Hara n'était plus qu'un souvenir que tu t'empresserais d'effacer de ta vie.
#3 BAMBI²▶ Cela faisait quoi ? Une semaine ? Ouais un truc du genre. Une semaine que t'évitais Bambi. Une semaine que tu faisais tout pour ne pas te retrouver en sa présence sauf que là, t'avais comme une illumination. En fait, tu t'en voulais de lui avoir parlé comme ça. Tu regrettais. Votre amitié, elle avait durée 10 ans et elle ne pouvait clairement pas s'arrêter comme ça. Alors, pour la première fois de ta vie, tu foutais ta fierté de côté et tu lui envoyais un message. Un simple message lui demandant de venir te rejoindre dans une salle de classe vide. Tu voulais lui présenter des excuses mais, tu voulais être seul à seul avec lui. Personne ne pouvait voir la grande Zippora s'excuser, c'était impossible. Alors, tu te rendais dans cette salle ou elle était déjà présente et tu gardais le silence pendant quelque temps. Parce que c'était pas dans tes habitudes et que tu ne savais pas vraiment quoi dire. Et tu t'adossais contre un mur te décidant finalement à prendre la parole. Ecoute meuf, j'suis désolés. J'aurais pas du réagir aussi.. Aussi agressivement. T'es ma pote. T'avais même pas levé la tête une seule fois vers elle. Quelque part t'en avais pas le courage et quand tu le faisais , tu remarquais qu'elle n'était qu'à quelques centimètre de toi. T'aimais pas ça mais tu disais rien. Fallait que tu vires le côté gay de ta tête. Cela ne voulait rien dire. Et pourtant.. Sans un mot de plus, tu sentais les lèvres de Bambi se coller aux tiennes et le pire dans tout ça, c'est que tu laissais faire. Quelques secondes, pas plus. Mais t'avais laissé faire. Et tu la repoussais finalement violemment te retenant de lui cracher au visage. Refais jamais un truc pareil. Approche moi une seule fois et t'es morte O'Meara. Et tu te barrais de la salle espérant que personne ne soit jamais au courant. Fin de l'histoire. Du moins, c'est ce que tu croyais.
#4 LE DEPART▶ 8 octobre 2006. Zippora, Summer. On y va maintenant. Ta soeur faisait encore la tronche mais toi, tu te réjouissait de la nouvelle. Tu te tirais enfin de Cambridge direction l'Irlande ton pays natal et franchement, cela ne pouvait pas mieux tomber. Parce que partir signifiait tirer définitivement un trait sur ton passé et t'en avais besoin. Parce que tu supportais plus de le voir. De croiser sa route. Et en Irlande, Bambi pourrait plus s'approcher de toi. Tu partais sans même jeter un regard en arrière, sans dire au revoir. Du jour au lendemain, comme ça. Et encore une fois, tu t'en foutais. Toi t'étais pas une pleurnicheuse. T'avais pas de temps à perdre avec des conneries. Dubin. C'était le début d'une nouvelle vie et pourtant, les choses ne semblaient pas vraiment différentes. Tes parents étaient toujours absent et toi, t'étais toujours cette petite conne sans avenir qui foutait la merde. Une putain de connasse. Mais ça te plaisait. T'aimais être comme ça alors pourquoi ferais tu l'effort de changer ? En sept ans, tu t'étais pas réellement fait de pote. T'avais juste des connaissances et de plus en plus de connerie à ton actif. Les choses avaient commencés doucement mais, tu t'enfonçais toujours plus. A croire que ça te plaisait d'être une merde. T'étais Zippora O'Hara. La connasse de service toujours fourré dans les mauvais coup et bordel, tu trouvais ça tellement cool. Quitte à te mettre tout le monde à dos. Tes parents, ta tante et même ta soeur. Même Summer se foutait contre toi. Parce que Miss Parfaite ne comprenait pas pourquoi tu faisais ça, mais tu l'emmerdais au même compte que les autres. T'en avais rien à foutre de ce qu'elle pensait. Elle pouvait pas juste t'être reconnaissante pour tout ce que t'avais fais pour elle ?
#4 SUMMER▶ T'es une vraie conne Zippora, une putain de vraie conne. Ferme ta gueule la mijorée. Tu te rends pas compte de tout le mal que tu nous fais ? Tu pourrais pas juste arrêter ? Je t'ai dis de la fermer. Et la porte claquait une fois de plus. Une énième dispute entre Summer et toi. A croire que c'était ton quotidien. Tu comprenais pas pourquoi elle revenait à l'assaut à chaque fois. C'était le genre de truc qui te faisait péter les plombs une fois de plus mais, elle restait ta soeur. Ta petite soeur. Et malgré ton caractère de merde, tu continuais à la protéger. Tu l'aimais plus que tout. Mais elle revenait à la charge à chaque fois et toi, tu pouvais pas t'empêcher de l'envoyer chier. Tu pouvais pas parce que chaque fois, elle tapait la ou ça faisait mal. Je sais pourquoi t'es comme ça. Me casse pas les ovaires, tu sais rien. Si, t'as toujours été une emmerdeuse mais, les choses ont empirés depuis qu'on est partit de Genève et tu sais pourquoi ? J'vais te le dire moi. B.A.M.B.I ! Tu restais conne. Pourquoi elle parlait de ça elle ? Qu'est ce qu'elle savait ? Et là, tu devenais folle furieuse. Tu l'attrapais par le cou la foutant dehors. Fais gaffe à tes paroles Summer, t'es peut être ma soeur mais j'hésiterais pas à te la faire fermer. La porte claquait une nouvelle fois et tu regrettais immédiatement. Parce que t'avais faillit lui faire du mal et que c'était le genre de chose qui ne devais pas arriver. Alors t'allais la retrouver. T'allais la rejoindre et tu la prenais directement dans tes bras. Pardon Sum'.. Je suis tellement désolée. Je t'aime ok ? Je t'aime. C'est moi qui suis désolée. Je suis sur les nerfs en ce moment et.. Tu sais que tu peux tout me dire Sum'. Hésite pas. J'ai toujours cru que je pouvais y arriver par moi même et.. J'ai ratée mon audition pour l'école de danse. Appelle maman. Elle te feras rentrer dans la sienne. Non. Tu comprends pas. J'veux pas réussir parce que je suis sa fille. Je veux y arriver par moi même. Elle se mettait à pleurer. Cela te déchirait le coeur. Tu détestais la voir comme ça. Alors tu lui faisais une promesse. Parce que malgré tout tes défaut, tu tenais toujours tes promesses. On va trouver une solution mon coeur, ne t'inquiète pas. Envoie tes vidéos partout et même si c'est à l'autre bout du monde je viendrais avec toi. Je te laisserais pas Summer.
#5 LE RETOUR▶ 8 octobre 2010. 4 ans jour pour jour que t'avais quitté Cambridge. 4 ans que tu avais tiré un trait et voilà que tu revenais aux origines. Pas pour toi non mais.. Pour Summer. Parce que, le hasard faisait toujours bien les choses et l'école dans laquelle elle avait été acceptée n'était autre que dans cette ville que tu détestais. Puis tu avais promis et tu te tenais toujours tes promesses. T'avais promis de partir avec elle et tu l'avais fais. Alors tu te retrouvais là, un peu perdu certes mais, t'avais finis par passer les tests d'admission et tu avais été acceptée. Parce que papa avait légèrement appuyé ta démarche aussi. Sauf que y avait un truc qui allait pas. T'étais restée dans l'ombre mais, tu l'avais vu. Tu l'avais vu à plusieurs reprise même si ce n'était pas son cas à elle. Bambi O'Hara. Ton pire cauchemar. T'essayais de te persuader que tu la haïssais, t'essayais vraiment mais pourtant, quand tu l'avais aperçue au détour d'une rue, t'avais souris. Parce qu'elle n'avait pas tellement changée et que même de loin, ton coeur c'était soudainement accéléré. Ouais. C'était pour ça que tu la haïssais en fait. Putain mais t'étais pas gay. T'étais pas une putain de gay. T'étais juste une connasse. Elle avait déclarée la guerre en t'embrassant il y a quatre ans et tu comptais bien lui renvoyer en plein visage. Alors tu tournais les talons te demandant comment mettre ton plan a exécution avant de murmurer pour toi seul. Parfait. Que le jeu commence...