La brunette sortait de la patinoire avec un sourire heureux. Les garçons de l'équipe de Hockey dirigés par Zakhar avaient bien travaillés et la demoiselle était absolument fière de son ami et élève de patinage artistique. Il avait bien travaillé lui aussi pour mener cette équipe là où elle en était maintenant. Elle serait bien resté jusqu'à la fin de l'entrainement mais il lui fallait songer à rentrer pour travailler un peu. Et au fur et à mesure qu'elle quittait les lieux la façade de ses yeux devenait plus triste. Son sourire disparaissait. Elle se sentait malheureuse alors que son esprit divaguait sur son amie disparue trop tôt, morte en janvier. Regarder les garçons jouer lui avaient un peu changés les idées mais maintenant le charme était rompu. Et soudain, quelqu'un qui court lui rentre dedans. ce n'était pas le jour, pas l'heure, pas le moment. La brune se relève e peste un peu. "Ne demandez pas pardon surtout !"
Tu traînes ton sac de sport comme un bagnard traînerait ses chaînes. Le soleil tape encore haut dans le ciel et pourtant, ton air blasé -sûrement plus que d'ordinaire- trahit une certaine fatigue. Ou du moins une certaine lassitude. Éreinté par l'ennuie, tu te faufiles entre les couloirs du complexe sportif, croisant quelques têtes familières à qui tu ne manques pas de serrer la main. Sans trop y prêter d'attention, tu passes également près de la patinoire où Zak doit certainement encore traîner. Ceci dit, au même instant, un gars manque de te bousculer en courant comme un dératé. Tu l'observe s'enfuir comme un voleur avant d'entendre un bruit sourd. Interloqué, tu presses légèrement le pas et tombes nez-à-nez avec Elsy, seule à terre, entrain de pester comme une mégère de cinquante balais. Un large sourire te pince les lèvres. Malicieux, voire même un brin moqueur, tu lui tends la main. Bah alors Esterhazy, on tient plus debout ?
Un mather qui vient à sa rescousse tient, c'était bien sa veine ! On pouvait dire de la demoiselle qu'elle avait la poisse en cette journée, en plus d'avoir le cafard. Et l'autre abruti qui se moque d'elle. Refusant sa main elle se relève toute seule. Elle n'a pas besoin de l'aide d'un type qui préfère rire d'elle et de sa situation que s'assurer que totu va bien. En un mouvement gracieux la brune est de nouveau sur pieds. Et elle fusille le jeune homme du regard. "C'est ton nouvel humour ? Mordachov tu devrais aller te faire rembourser. Parce qu'il n'est vraiment pas folichon !" La demoiselle est cinglante dans ses propos. Elle n'a pas pour habitude d'être méchante elle est même plutôt gentille avec tout le monde. trop gentille. Si elle n'aime pas la manière de vivre des mather elle ne leur manque pas pour autant de respect. elle ne cherche pas à les fréquenter mais n'est pas impolie face à eux. Mais là, ce n'était pas le jour, tout simplement.
Naturellement, elle esquive ta main. Elsy, c'est un peu le genre de fille avec qui t'as du mal. Ok, t'as rien contre elle en théorie. mais clairement t'es loin de l'apprécier. Le fait qu'elle soit amie avec Zakhar joue évidemment, mais c'est surtout ses petites manières qui t'exaspèrent. Y'a qu'à regarder la scène, même pour se lever elle se sent obligée s'en faire des tonnes. Chose qui te fait sourire de plus belle. Folichon ? T'es sérieuse ? J'croirai entendre ma mère là. Bien sûr que tu prends un malin plaisir à te moquer d'elle tout en te baissant pour lui ramasser avec toute la gentillesse qui te caractérise l'une de ses boucles d'oreille qui s'est malencontreusement détachée de sa chaire. Elles sont jolies dis-moi, c'est mon frère qui te les a offertes ? J'ai cru comprendre que vous étiez plutôt proches tous les deux. Toi, chercher les embrouilles ? Pas du tout.
« - Et bien cela prouve que comparé à toi, ta mère a de l’éducation et du bon goût.» le raille la demoiselle tandis que le jeune homme ramasse une de ses boucles d’oreilles tombée au cours de l’impact. Et le voilà qui demande si c‘est un cadeau de Zakhar sérieusement, il s’imagine qu’elle va lui dire qui les lui as offerte ? Un prince. Et elle en connait plusieurs. Grecs, Russes…c’est un cadeau qui date. «Même si c’était un cadeau de Zakhar je ne vois pas en quoi cela te concernerai tu vois ?» lance la demoiselle avec un petit air désappointé. De quoi se mêle-t-il au fond ? Cela ne le regarde absolument pas, qui offre quoi à la demoiselle. Zakhar a beau être de sa famille, le fait qu'il soit proche ou non d'Elsy ne regarde pas ce garçon. Surtout pas quand il emploie un tel ton.
Clairement, elle t'envoie chier. Ton petit sourire sagement dessiné aux creux de tes lèvres s'estompent progressivement. Quand bien même tu prendrais un malin plaisir à la provoquer, elle finit toujours pas t'agacer d'une manière ou d'une autre. Non mais t'as vu comment tu parles aux gens ? Faut te détendre un peu. Tu t'approches d'elle et lui tends la dite boucle d'oreille. Quand j'te vois j'comprends mieux pourquoi Zakhar devient de plus en plus con. Tu la fixes, la toise de haut en bas pour mieux la déshabiller, la mettre à nu. À la base, t'as rien contre elle. C'est uniquement parce qu'elle traîne avec Zakhar que vous ne vous appréciez pas des masses. Du moins pour toi. Après, tu restes persuadé que la petite guerre entre les Eliot et les Mather explique en grande partie le pourquoi du comment elle t'envoie paitre dès que tu lui adresses la parole. Et même si j'suis pas spécialement en bon terme avec lui, ça m'fait chier de le voir traîner avec une tarée pas capable de se soigner une bonne fois pour toute. J'veux pas qu'il finisse aussi minable que toi.
Elsy était la Lady Diana d'Harvard. La Quincy qui s'ignore. Se prendre une parole pareille en pleine tête quand ont est gentille, ça fait clairement mal. Zakhar n'est pas con et ce n'est sûrement pas elle qui le rendrait idiot. Le reste est encore plus blessant. Une tarée ? Elle ? Incapable de se soigner ? Le coup manque de partir tout seul. La demoiselle ne veut pas d'ennuis mais punaise... Elle rêverait d'exploser le nez de ce petit con. Et au final, elle lui met quand même sa main dans la figure, bien méritée. Il peut dire ce qu'il veut à ce sujet mais il n'y a aucun témoins pour dire qu'elle a vraiment fait ça. Aucun pour dire qu'elle ne l'a pas fait, c'est vrai aussi. Mais tout le monde sait comme Elsy est gentille. Il peut bien dire qu'elle lui en a collé une, il y aura très peu de monde pour y croire. "Et ça, c'est taré ? Pauvre tâche ! Quand on ne connait pas la vie de l'autre, on ne le juge pas !"
« Allez les gars, dix minutes de pause. » Je me précipitais alors en dehors de la piste, me retrouvant près des gradins où se trouvait mon sac de sport.. malheureusement j'avais oublié ma bouteille de boisson énergisante dans le vestiaire des joueurs de Hockey. J'enlevais alors mes patins, c'était nettement plus pratique pour marcher à vrai dire. Je me dirigeais vers la sortie de la patinoire, essuyant au passage quelques compliments sur notre entrainement. En marchant vers le vestiaire, je reconnu la voix d'Elsy, d'ailleurs elle semblait en colère. Je fronçais les yeux.. Artur ? Je levais les yeux au ciel, rien que de voir sa tête de crétin en face d'Elsy me donnais envie de lui en coller une. Je m'empressais de rejoindre mon amie et mon petite frère, j'avais une occasion en or de remettre en place ce petit con de première. Wtf ? Elsy venait de mettre une tarte à Artur, je restais sans voix, c'était bien la première fois que je voyais Elsy entreprendre un tel geste. Je posais alors ma main sur l'épaule de mon amie, regardant Artur d'un regard noir. « Je peux savoir pourquoi tu n'es pas encore à ton entrainement toi ? » Oui, chez nous le sport c'était une question de vie ou de mort.. puis au moins quand il était dans sa piscine Artur ne faisait pas de connerie. Je regardais alors Elsy qui semblait surprise de me voir.. « Je suppose qu'il a encore était trop loin dans ses propos pour recevoir une telle claque ?! » J'approuvais totalement cet acte, Artur le méritait amplement.
Alors que la jeune femme met une gifle à Arthur, elle sent soudainement une main se poser sur son épaule. Dire que la demoiselle se croyait seule.Mais non, Zakhar est auprès d'elle. Son ami. Il doit être surpris tant par les propos de la demoiselle que par la gifle qu'elle a mit au petit frère du jeune homme. C'est vrai que ce n'est absolument pas dans les habitudes de la demoiselle ce qui peut étonner un homme comme le russe qui la connait si bien et ne l'a jamais vu ainsi. Zakhar prend la parole mais Elsy ne l'écoute pas trop alors qu'elle se secoue sa main, qu'elle la regarde... Elle n'en revient pas elle-même. Elle ne se serait jamais pensé capable de perdre ses moyens de cette façon.
"- Oui, il a été trop loin. Beaucoup trop loin. Évidemment. Tu me vois lui en coller une si ce n'était pas le cas ? Quand même Zak, tu me connais. Il a dit des choses qu'il n'avait pas à dire, même au nom de l'inimitié entre Eliots et Mather. Il était question de toi aussi."
Mais la brune ne dit pas ce qui a été dit. Elle n'est pas en train de se plaindre seulement, elle raconte les faits, dit les choses comme elles se sont passées.