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Piquer les boissons de l’anniversaire d’Andy McDougall avait, de toute évidence, été quelque chose de très drôle. Quelque chose de puéril également, certes, mais au moins ça lui avait permis de rire un peu. Elle était partie à toute vitesse, à peine avait-elle eu le temps de prendre les boissons, et elle avait suivit Ric, un membre de la Wintrop House qu’elle avait rencontré par l’intermédiaire de Meghan. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas hésité à participer à son idée. Il n’aimait pas beaucoup Andy, lui, voire même pas du tout, si bien que, quand elle parla de l’anniversaire de ce dernier, il leur vint bien vite à l’idée de chambouler tout ça. Elle pour se changer les idées, lui parce qu’il n’appréciait pas le jeune homme. Ce n’était pas non plus de la grande rébellion, évidemment, mais ça pimentait un peu la soirée. Et c’était de tout de même un peu mieux que de rester toute seule dans sa chambre et se morfondre jusqu’à ce qu’elle n’entende plus la musique. Elle parvenait de moins en moins à supporter la situation, d’ailleurs, mais elle faisait en sorte de ne pas trop y penser.

Elle était vite partie d'Eliot House, en tout cas, et elle avait d’avance prévu le coup. Elle ne dormirait pas chez elle ce soir là, une amie l’hébergerait certainement. Elle n’avait pas envie qu’on vienne l’ennuyer en pleine nuit pour se venger. C'était une petite blague, rien de plus, mais elle préférait tout de même ne pas prendre de risque. Et comme ça elle pourrait revoir Mischa Gibson, qu’elle n’avait plus revue depuis un bon moment. Elle n’avait même pas pris soin de la prévenir, elle débarquerait à l’improviste. Et puis elle était parfaitement consciente du fait que ça ne la dérangerait pas du tout. Elles risquaient même de décider de sortir un peu, pourquoi pas de sortir dans des bars. Comme elles le faisaient quand elles étaient à Londres. Cette époque était bien loin derrière elle, pourtant elle parvenait toujours à se souvenir de la vie qu’elle menait en Angleterre, loin de chez elle, de sa famille, de la vie qui lui avait été imposée et qui l’asphyxiait totalement. Et le pire pour elle c’était certainement de se dire qu’elle ne pouvait même plus se permettre d’espérer quoi que ce soit d’autre que ce que ses parents décideraient pour elle. Qu’est-ce qui viendrait, ensuite ? Ils avaient été capable de la couper de ceux à qui elle tenait le plus, de l’obliger à reprendre les études et à étudier quelque chose dont elle ne voulait même pas entendre parler, alors qu’est-ce qui pourrait venir ? Arranger un mariage avec un magna de la finance ? Très peu pour elle.

Elle laissa tomber toutes ces idées déprimantes et elle reprit une gorgée d’alcool. Elle marchait dans les rues de Cambridge, toute seule, un sac de sport à moitié vide passé autour de son cou et une bouteille de vodka dans la main. Elle n’avait pas beaucoup bu, elle venait tout juste de commence. Elle avait un regard triste, comme d’habitude, et peut-être même déçu. Elle pensait que ça l’aurait plus amusée que ça, de piquer ces quelques bouteilles. Naïve. Comme si elle aurait pu tout oublier avec ça ? Elle aurait du commencer à se connaitre, depuis le temps qu’elle était dans cet état. Elle aurait du se douter que ce n’était pas cette petite farce de rien du tout qui lui ferait oublier ses peines. L’alcool non plus, d’ailleurs. Elle y pensait même dix fois plus quand elle décidait de forcer sur la boisson. Et là, elle ne voulait pas finir ivre. Elle buvait plus par dépit que pour autre chose, parce qu’elle n’avait aucune idée de quoi faire d’autre. Combien lui restait-il à marcher avant d’arriver chez les Mathers ? Pas beaucoup de temps, elle pouvait déjà voir la maison au bout de la rue. Elle rangea la bouteille qu’elle avait gardée dans la main, et elle pouvait l’entendre contre les autres bouteilles qu’elle avait avec elle. Qu’est-ce qu’elle en ferait d’ailleurs, de ces bouteilles ? Elle les garderait avec elle pour les jour où les choses n’iraient pas fort, ou bien elle les laisseraient dans un coin où elle les y oublieraient.

Elle fit de nouveau quelques pas et elle arriva bien vite au pavillon des Mathers, là où Mischa avait été admise. Ce qui la frappa tout d’abord, c’était le fait que les lumières étaient éteintes, à l’exception de la veilleuse de l’entrée. Elle n’y fit cependant pas plus attention que ça. Elle monta les quelques marches qui menaient à la porte d’entrée et elle voulu l’ouvrir, au cas où ce serait juste éteint, mais tout était fermé. Etrange. Il n’y avait de toute évidence personne. Une fête ? Elle retourna alors sur ses pas, et elle s’assit sur les marches de l’entrée. Elle déposa négligement son sac à côté d’elle, fatiguée et un peu énervée d’être venue ici pour rien, et elle sortit son téléphone de sa poche, histoire de savoir où était son amie. Elle écrit vite fait deux mots, et elle rangea l’appareil. Que faire ? Elle n’allait tout de même pas rester là toute la soirée, alors qu’il n’y avait absolument personne dans les rues ? Ce n’était pas qu’elle avait peur de rester seule ou quoi que ce soit d’autre, mais elle était tout simplement énervée. Elle attrapa son paquet de cigarette et en sortit une, comme elle le faisait à chaque fois qu’elle était contrariée, et elle attrapa le briquet qu’elle gardait toujours avec elle.

Elle inspira une bouchée de fumée, et c’est à ce moment là qu’elle remarqua qu’un jeune homme arrivait vers elle. Bien ! Au moins, elle ne serait pas toute seule trop longtemps. Et avec un peu de chance, il pourrait lui dire ce qu’il se passait. « Tu fais partie des Mathers ? », lui demanda-t-elle, un peu trop sèchement peut-être. Elle n’avait rien contre lui, au contraire, il pourrait peut-être même lui dire où se trouvait Mischa, mais elle était exaspérée par le fait de devoir patienter là toute seule. Et en plus, comble de tout, elle commençait à avoir froid. C’était définitivement une soirée horrible. « Tu pourrais pas me renseigner d’ailleurs, et me dire où ils sont tous ? Je patiente depuis une heure pour rien du tout là… ». Elle reprit une bouffée de fumée, tandis qu’elle commençait à s’énerver pour presque rien. Elle remarqua cependant qu’elle avait peut-être été un peu trop sèche avec lui, à tord évidemment, mais elle ne voulait pas le reconnaître ouvertement. Et de toute façon, ce ne devait pas être trop grave. « Comment tu t’appelles ? », lui demanda-t-elle, beaucoup plus douce que tout à l’heure. Et puis après tout, quitte à rester là, elle pouvait au moins essayer de le connaître.
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