Rosa & Niko ✘ No woman, no cry

Depuis que les vacances ont commencés, j'essaie de travailler le plus possible afin que mon salaire à la fin du mois soit légèrement plus élevé, j'en ai besoin pour payer mon loyer. Cependant j'avais envie de faire une petite pause, une vraie pause, pas comme d'habitude assis dans mon taxi à attendre pendant une demi-heure sans rien faire pour que mon boulot reprenne, non j'ai voulu boire un café, un bon petit café noir bien serré, mais avant cela je devais me rendre au toilette pour faire ce que chaque homme normalement constitué fait debout, mais en passant à côté des toilettes pour femme j'entendis une jeune femme pleurer, dans un premier temps je ne faisais rien, je passais tout simplement mon chemin pour rejoindre les toilettes pour hommes et faire ce que j'avais à faire, me lavant ensuite les mains pour ressortir, mais j'entendais encore cette jeune femme en pleures. Je restais quelques secondes devant la porte des toilettes avant de l'ouvrir, oui j'allais sûrement me faire remonter les bretelles d'entrer dans les toilettes des dames, mais qu'importe ces pleures m'interpellait. Une fois à l'intérieur je ne voyais personne, j'entendais tout simplement cette jeune femme pleurer derrière une cabine. Je restais debout juste devant, commençant à parler avec mon fort accent et ma voix ferme. Quelque chose ne va pas ? Demandais-je en restant derrière la porte, attendant une quelconque réponse.

Allez savoir ce que Rosa foutait dans un café, elle était enceinte de deux semaines, elle ne pouvait même pas en boire du putain café. Elle devait se résigner au chocolat chaud avec beaucoup de crème fouettée. Mais voilà, avec les vacances et le Spring break où elle n'était pas allé parce qu'elle est enceinte, Rosa n'avait pas grand chose à faire de sa peau. Elle avait lâché sa bombe, personne n'était heureux maintenant et ca ne lui faisait pas vraiment plaisir. Rosalia n'était pas une fille cruelle, elle avait juste tendance à ne pas savoir comment réagir. Enfin, elle avait déjà fini son chocolat chaud et elle ne savait plus trop quoi faire de sa personne, tous ses amis était au spring break et les gens qui n'y étaient pas ne la portaient pas trop dans leur coeur dans le moment présent. La belle brune décida de faire un tour au toilette, histoire de faire ce qui avait à faire, elle partirait après. Mais voilà qu'à peine elle avait finit, elle se mit à sangloter dans les toilettes. Hormorne de merde oui, bon faut dire la situation n'aidait pas la cause. Enfin, elle se rassit sur la toilette et se mit à pleurer dans ses mains, elle n'entendit même pas le jeune homme entrer et sursauta en entendant sa voix. Elle ne s'offusqua pas et machinalement elle répondit. « tout ne va pas... » Elle se trouvait idiote là, comme une gros bébé à pleurer sur le bol de toilette dans un café.

On allait certainement me prendre pour un fou d'entrer dans les toilettes pour femmes, mais je m'en fichais pas mal. Le regard des gens ne me touchent plus depuis bien longtemps. Ces derniers temps j'étais un peu perdu, que ce soit à cause de ma défunte petite amie qui me manque chaque jour encore un peu plus, ou encore la récente révélation sur mon père. Bref j'avais besoin de me changer les idées et bizarrement en attendant cette fille pleurer, je me suis dis qu'elle aussi avait peut-être besoin de se changer les esprits. Alors je suis venu dans ses toilettes pour lui demander si quelque chose n'allait pas et elle me répondit que rien n'allait dans sa triste vie. La vie est merdique pour tout le monde apparemment. Disais-je en me laissant tomber dos contre la porte de sa cabine, parler à une inconnue sans la voir, ça ne me dérangeait pas. Besoin de parler ? Lui demandais-je en restant assis, dos à la porte de sa cabine. Elle avait peut-être simplement besoin de parler, de vider son sac. J'ai longtemps gardé ma haine et ma rage pour moi, vidant ma tristesse dans l'alcool et la drogue, mais depuis ma cure j'ai appris que le soutien d'une seule personne pouvait tout changer, moi j'ai eu le soutien de ma meilleure amie Helena. Cette fille n'avait peut-être besoin que de cela, d'une oreille qui l'écoute.

Rosalia se disait qu'elle avait passé à coté du regard des gens, mais pas vraiment. Elle sentait qu'elle allait être la méchante dans cette histoire, la maitresse, l'autre fille qui décide de garder le bébé malgré tout, parce que tuer un bébé ce n'était pas elle. Au moins dans les toilettes personne ne savait que c'était elle qui pleurait. Enfin, un jeune homme entra, alors quelqu'un savait qu'elle pleurait et Rosa se trouvait un peu trop vulnérable au moins, elle était caché par une porte de cabine de toilette. Sa remarque la fit tout de même un peu sourire entre deux sanglots. Elle inspira longuement. « je sais pas si elle l'est autant pour tout le monde. » Rosa vit le jeune homme s'asseoir contre la porte alors qu'il lui demandait si elle voulait en parler. Elle se leva et vient s'asseoir de son coté de porte, à dossé à la même place que lui ou presque. « Peut-être... je sais même pas par où commencer... » Par le début en Italie ? Par son retour ici, par la fin, elle pourrait aussi commencer par la fin. Elle essuya ses yeux et renifla un moment. « Désolé... c'est les hormones, enfin je suis enceinte. » autant commencer par là, même si franchement, au bout du compte c'était bien la meilleure chose dans sa vie présentement. .

J'aurais très bien pu laisser cette jeune femme pleurer derrière cette porte en continuant mon chemin, mais pour une raison que j'ignore j'ai préféré la rejoindre et ce qu'elle me dit sur le fait qu'elle n'était pas certaine qu'on ait le même degré de vie de merde, j'en doutais fortement. Crois-moi, ma vie est loin d'être un conte de fées. Disais-je en regardant le sol devant moi. Entre mon enfance loin de mon père, mon adolescence de délinquant, la mort de la seule femme que je n'ai jamais aimé, ma descente en enfer et l'arrivée de mon père dans ma vie, cette dernière est loin d'être joyeuse. Je l'entendais ensuite s'asseoir à son tour par terre, juste derrière moi dans sa petite cabine. Elle me fit alors savoir qu'elle était enceinte, j'aurais tellement voulu avoir un enfant de la femme que j'aime, j'attendais quelques secondes avant de lui répondre. Toutes mes félicitions alors. Plus tôt elle m'a fait savoir qu'elle ne savait pas par oû commencer, très franchement elle pouvait faire ce qu'elle voulait, je n'allais pas partir de si tôt, j'allais rester si c'est ce dont elle a besoin. Commence par où tu veux, j'ai tout mon temps de toute façon. Disais-je en attendant qu'elle me parle, mais si elle préfère que ce soit moi qui le fasse en premier, pour qu'elle se sente rassurée, je le ferais.

Bon d'accord, Rosalia n'avait pas eu la vie si difficile. Elle avait vu un divorce assez dégueulasse merci entre ses parents qui avait eu le temps de la traumatiser un peu sur l'esprit de famille. Elle avait toujours eu des relation assez tumultueuses et complexes, mais personne n'était mort, elle n'avait jamais passé près de mourir, elle avait toujours eu ce qu'elle voulait, sauf aujourd'hui peut-être. D'ailleurs le jeune homme de l'autre coté de la prote lui rappela un peu. « Mouais, bon, oui y a pire que moi... c'est juste que rien va bien là. » Son meilleur ami était reparti à Londres en la laissant avec son ex qui buvait maintenant comme un trou. L'homme qu'elle aime était marié, enfin peut-être plus pour longtemps, mais aimait toujours Amy, alors qu'elle était enceinte de lui et bon, l'engueulade dans l'appart c'était pas la super joie. Bref, elle avait vu mieux, a Blue aussi qui n'était plus là, bref, Rosa ne savait plus trop où trouver du réconfort. Ses félicitations la fit tout de même sourire et il ajouta même qu'elle pouvait commencer par où elle voulait, bah elle commencerait par là.... « Merci, mais c'est un peu ça le problème, enfin je suis contente d'être enceinte, j'ai toujours voulu des enfants, même si je colle pas au modèle de mère j'imagine, mais je suis enceinte de l'homme que j'aime, mais il est marié à une autre... et c'est encore moi qui se tape le rôle de la méchante et je me retrouve seule dans les toilettes à parler à un garçon dont je ne connais même pas le prénom. » Elle soupira lourdement les deux mains sur le plancher. « Toi ton pas conte de fée ? » Autant écouter un peu aussi, qui sait où ça mènera.

La vie n'est pas facile, même pour les personnes les plus riches, les plus heureuses. Alors ce qu'elle me disait m’interpellait, je l'écoutais avec intention et ce qu'elle me raconta n'était clairement pas facile à vivre. Et si cet enfant allait avoir la vie que j'ai eu ? Grandir simplement avec sa mère, sans connaître son père, même si le mien a fait son arrivée dans ma vie presque 23 ans plus tard. Elle me fit ensuite savoir qu'elle ne connaissait même pas mon prénom. Nikolaï .. Je m'appelle Nikolaï. Disais-je en restant dos à la cabine des toilettes. Je collais ma tête contre avant de répondre à ce qu'elle venait de me raconter, elle passait en effet un moment difficile dans sa vie, un enfant avec le mari d'une autre, c'est pas réellement simple. C'est compliqué en effet .. Et le père, il pense quoi de tout ça ? Demandais-je en attendant sa réponse, en effet peut-être que le mari en question souhaite garder l'enfant, ce serait déjà une bonne chose. Elle me demanda ensuite ce qui se passait dans ma triste vie, je pourrais commencer par ma naissance, cette naissance sans mon père, ayant eu une enfance pas très simple entre le manque d'argent et les moqueries des autres, mais autant commencer par la période de ma vie qui me blesse le plus, même après tout ces mois. Moi ma vie est merdique depuis ma naissance. Mais le pire moment de ma vie restera le fait que ma petite amie est morte dans l'attentat à la bombe.. Par ma faute. Disais-je en arrêtant de parler d'un seul coup, ça me faisait toujours aussi mal de penser à elle, d'imaginer qu'elle aurait pu vivre si jamais je ne l'avais pas demandé de venir dans cette salle de cours.