DANAË-BLOOM KERMARREC ► anya summers

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle honeyblini et j'ai 19 ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à top-site obsession.  je l'ai trouvé super chouette alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise anya summers comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par bazzart. Je fais environ 1000 mots par RP (non mais je sais aussi faire beaucoup moins, hein) et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ J'VEUX ALLER AU SPRING BREAK MOI AUSSI, c'est mort ?  
Je souhaite ▲ (ajoutez "checked" pour cocher une case)
être parrainé (?) adhérer un flood d'intégration (?)
participer à la roulette RP (?)

Parfois, les mots viennent pas. Y a des situations qui appellent au silence. Là, j'sais pas. J'suis là, paralysée, tétanisée, lobotomisée. Incapable de parler. J'fais pas exprès, moi, tu sais. C'est juste que des fois, j'arrive pas. À trouver les mots justes, à jeter les mots brusques, les mots vétustes. Dani la fille de l'eau qui trouve plus les mots, l'océanide frigide qui s’ankylose. Dani la névrose. Y aura pas d'osmose, pas d'apothéose, j'le veux pas, non. Jamais. Je crèverai avant de les lui dire, ces mots qu'il vient d'me sortir. « Je t'aime Dani », il a dit. Il l'a dit comme ça, comme si c'était simple, comme si c'était rien. Et il est planté là, comme un radis, à attendre que je m'ouvre à lui, que je me donne à lui. Tu sais, j'ai jamais su faire ça, moi : dire « moi aussi ». Là, en l'occurrence, j'suis même pas sûre d'avoir envie. Je sais que c'est beau, moi aussi je devrais en rêver, de d'aventures enchantantes, d'odyssée bandantes, de ces discours qu'on prononce tout bas dans la nuit à l'oreille de celui. A l'oreille de celle. Mais “celle”, elle veut pas de lui. Le garçon, il aurait dû savoir, pourtant. Ça fait un moment qu'on est ami. Il m'appelait même la fille du vent, parce que je reste jamais au même endroit bien longtemps. On tombe pas amoureux de la fille du vent, tu sais. Elle s'envole elle aussi, elle non plus on peut pas l'attraper. Tu la perds de vue une seconde, et elle est déjà partie. Alors non, je dis rien. Je sais pas quoi dire. J'veux pas être méchante, il le mérite pas, mais j'suis pas contente. J'sais pas. Quelle idée, aussi, de me sortir ça comme ça, devant la porte de chez moi, avant même que j'ai eu l'occasion de lui proposer d'entrer. Bah, là, c'est sûr, il entrera pas. Dani les yeux ronds, le cœur qui fait des bonds. Bon. « Tu veux que je te dise quoi ? » C'est à lui d'être tout con. Il est un peu ahuri, ça lui donne un air mignon. C'est bête, un garçon. Y a les secondes qui s'écoulent sans un bruit, sans un son. Barre-toi imbécile, j'veux pas être la p'tite désabusée qui t'as brisé le cœur. Et j'ai quinze ans putain, comment tu peux croire à l'amour à quinze ans ? Ça existe pas, ces trucs-là, c'est des conneries, des mensonges qu'on nous inculques quand on est petits, les histoires qu'on nous raconte au lit. J'veux pas d'amour, moi, j'veux de la vie. A m'en péter le crâne, à en crever sur le pavé. J'veux tout voir, tout faire, tout connaître. J'veux rêver l'impossible et le réaliser. Et puis y a un truc qui se passe. Un truc bizarre que je comprends pas. J'ai pas l'habitude de pas comprendre, ça m'énerve, j'aime pas. Il m'attrape la main et il me dit « Viens ». Moi, je lui dis rien. Il m'arrache à mon chez moi, m'entraîne dans son trajet. Il monte sur sa mobylette, me fait monter derrière lui. Je comprends pas mais je le suis. « Tu veux aller où ? » qu'il me demande, comme si je pouvais choisir n'importe quoi, n'importe où. Attends, attends deux minutes. Y a mes parents qui vont rentrer du boulot, y a mes affaires qui sont un peu partout chez moi, on n'a pas le droit d'aller à l'autre bout du monde ; le plus loin qu'on puisse faire, c'est le parc d'à côté. Et pourtant, sans réfléchir, j'lui dis « Loin. » J'suis pas bête, je sais qu'on ira jamais loin sur une mobylette. Mais y a le soleil qui se couche, qui donne une couleur rose orangée à l'horizon, ça me donne des envies d'ailleurs, des envie de grandeur. Dani la candeur. Candeur incandescente en pleine descente. La mobylette part, début d'une histoire. « J't'emmène dans ton élément, fille du vent. J't'emmène au ciel, et après, tu pourras dire que tu m'aimes. »

Il s'appelait Eliott.
Il était voyou.
Il était l'inespéré, l'inopiné, le déréglé.
Il était fou.
Fou de moi et j'étais folle de lui.
Le lendemain, j'ai ouvert les yeux à Paris.

C'est pas dur de laisser sa famille derrière. Si on les aime à la maison, on peut les aimer n'importe où. Si on ne les aime pas assez, on n'a pas à rester. J'ai jamais regretté. Et puis, c'était qu'un petit voyage. On avait pris un bateau, pour passer de Ouessant à Brest. A Brest, on avait juste pris un train. Un train de nuit, un train pour Paris. Un train pour la vie. A quinze ans, je devenais ce qu'était devenu Rimbaud à seize. Une fugitive en quête du soleil. Une gamine qui course la merveille. Pendant de brefs et lumineux instants, j'ai inventé des mondes. Alors c'était qu'un petit voyage, oui. Mais j'ai jamais su m'arrêter, jamais pu raccrocher. Fallait toujours que j'aille plus loin, plus loin, au bout de la terre, jusqu'à ce que le monde s'arrête. La Bretagne jetée aux oubliettes. Le regard jeté sur la devinette, ineffable énigme qui se profile devant nous. J'avais peur de rien, j'étais prête à tout. Dani la fillette, le p'tit bout. Danaë en pleine éclosion, bloom complément du nom.

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