" Tu disais que tu m'aimais, tu disais que tu ferais n'importe quoi pour moi, que tu sacrifierais ta vie pour moi. Et le pire dans tout ça c'est que je t'ai cru, putain JE T'AI CRU GIORGIO ! JE TE FAISAIS CONFIANCE ! Tu te disais honnête, tes sourires, tes gestes, ton regard, tout en toi me disait que tu étais le mec parfait, mais je suis tellement trompée. Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Aussi stupide ? " la lettre s'echappa de mes mains sous un coup de vent, je la rattrappais par reflexe avant qu'elle ne touche le sol, je devais la lire en entier, assumer ce que j'avais fais. " Lorsqu'on s'est rencontré, je pensais que le destin s'était enfin décidé à être doux avec moi, un mec gentil, fidel, taquin, et joueur, tous ce que je j'aime .... J'aurais du voir la douille venir mais je m'obstinais, quand je t'ai vu ramasser le sac de cette vieille dame au centre-ville, quand je t'ai vu faire rire un flic et l'empêcher de mettre une amende au voisin parce que tu savais qu'il n'avait plus de travail pour la payer., quand je t'ai vu dans le journal parce que tu avais fais un discours émouvant pour une association pour les enfants abandonnés, je me suis dis, c'est lui, c'est le bon ... Au début, tu étais parfait puis, elle est arrivée. Elle t'a mis le cerveau à l'envers, elle a tout bouleversé en toi, tu ne cherchais plus qu'à être là pour elle, je n'existais plus. Parce que tu es entier Girogio, tu n'es pas méchant, mais tu fais du mal sans même t'en appercevoir. Pour lui plaire tu as changé, et tu sais quoi ? Tu n'aurais pas dû. Pas avec moi dans l'équation. " mes mains sérraient le papier froissé par le vent, j'étirais ma nuque en regardant le ciel, Alexis avait bien plus souffert que je ne l'avais imaginé mais qu'est-ce que je pouvais y faire ? Avec un soupire, je repris la lecture. " Pour l'impressionner, tu savais qu'il fallait voir grand, cette fille était à Harvard ? Pas de soucis, t'y serais aussi. Tu pensais que c'était la femme de ta vie, tu as découvert son milieux, ses habitudes et ses envies, elle t'appréciait, mais tu voulais plus. Tu savais qu'elle aimait les sportifs, tu en étais un, alors quoi de mieux qu'entrer avec une bourse sport étude ? C'était parfait. Jour et nuit, tu t'entrainais au baseball pour atteindre le niveau necessaire, elle venait t'encourager, elle tombait peu à peu sous ton charme. Moi parcontre, je te détestais. Les mois passèrent, elle t'emmenait dans les soirées les plus folles, les plus alcoolisées, les plus privées de toutes, et tu adorais ça, parce que tu étais avec elle. Même si tu n'avais pas réussi à entrer à Harvard, tu pouvais dire que tu touchais ton bonheur du bout des doigts, vous êtes alors sortis ensemble, mais un fameux jour, tu l'a mise enceinte. Vous n'aviez que 21 ans mais elle était amoureuse de toi, tout allait bien se passer. Je ne pouvais pas le supporter. J'ai appelé l'armée pour dire à ton frère que tu étais mort, je devais me venger, Steven était un héros, je me disais qu'en le voyant, la fille que tu fréquentais gâcherait tout en tentant quelque chose avec lui ... " assi sur un banc froid, mon souffle avait du mal à se réguler, mes yeux se rivèrent sur ce grand espace vide, dans mes yeux un lac de souvenir refaisait surface " Rien ne se passa comme prévu, ton frère périt au combat quelques jours plus tard, la rage au ventre, tu ne désirais plus que te venger, tu t'engageas en mai 2010 en Irak, ta femme te supplia de rester, pour elle, pour le bébé, mais tu n'écoutais rien d'autre que ta souffrance qui te guidait là-bas. Les mois passèrent, mais tu avais toujours ce vide en toi, les corps morts qui s'écroulaient autour de toi, tu n'y faisais même plus attention, tu avais perdu tout tes repères, tu n'avais plus rien pour te guider dans ce noir, dans cette crasse dans laquelle tes pieds embourbés ne pouvaient plus bouger. Un jour alors que des balles sifflaient autour de toi, l'une d'elle te toucha à l'épaule, t'allongeant sur le dos, ce fut alors comme un déclic, en étant ici, tu manquais les premiers pas de ton fils, ses premiers mots ... et des moments avec la femme que tu aimais. Ta vie se rappela soudainement à toi, reconnecté à la réalité tu te releva et tu te mis à courir comme tu n'avais jamais couru. Etait-il trop tard ? Tu te la posais cette question si lourde dans ton esprit. Dans ton uniforme, tu débarqua en pleine nuit, ton fils dormait dans son lit, tu chercha ta femme partout, mais tu ne vis qu'une lettre sur la table du salon. Elle y expliquait qu'elle n'avait pas eu la force de te revoir, qu'elle avait rencontré quelqun en ton absence, tu as été détruit. Tu ne pouvais pas y croire, mais tu y a cru. Et bien voilà, tout ce qui était marqué était faux, j'étais en colère de te savoir de retour alors dès que je l'ai su, je devais me débarrasser d'elle au plus vite ... " mes yeux se fermèrent, je ne voulais pas lire la suite. Un rire parvint alors mes oreilles, j'ouvris les yeux et vis mon fils descendre le long du toboggan " t'as vu papa ? " répétait-il avant de se jeter sur moi pour me sérrer fort contre lui de ses petits bras d'enfant de 4 ans, 4 ans ... " Elle avait des photos compromettantes d'anciennes soirées, de choses que tu ignorais, biensur, c'était du passé, mais elle avait si peur que tu la déteste, c'était presque trop facile. Elle n'a jamais céssé de t'aimer Giorgio, j'étais juste jalouse que tu l'ai choisi à ma place, elle est à Harvard, retournée faire ses études, après tous ce temps je devais sortir toutes ces histoires du passé, j'ai un cancert du coeur Giogio, peut-être était-ce parce que je t'aimais cet amour inconditionnel ... et profondément destructeur. Mais tu dois savoir que même su tu as du temps devant toi, profites en pour faire ce que te rend heureux, moi c'était de te voir souffrir mais je me rends compte que tu ne méritais pas ça, tu es quelqun de bien, Giorgio. Avec le temps, j'espère que tu trouveras le moyen de retrouver la paix en toi et de devenir de nouveau le Giorgio dont je suis tombée si follement amoureuse.
Sincèrement,
L'ex à défaut d'être la femme de ta vie
Alexis, "
Mon fils attrapa la lettre en essayant de déchiffrer les écritures " Y a marqué quoi ? " questionna t-il de sa voix aigue, une grimace amusante sur le visage, une ombre de sourire passa sur mes lèvres, " L'espoir. "
Suivant les conceils d' Alexis, je me suis démené pour entrer à Harvard, j'y ai retrouvé ma femme elle me rendit complet à nouveau, elle était tellement désolée mais j'étais tellement heureux. Chose étrange, nous n'avions pas perdu notre complicité, tout était comme revenu en flêche, les rires, les disputes, l'amour quoi. Cependant lors de la bombe, ma femme fut partis des bléssés, elle décéda suite à ses blessures peu de temps après. A l'heure d'aujourd'hui, je pense être remis de sa disparition, je vais tous le temps en soirées, je m'éclate tous le temps et j'en oublie même parfois que j'ai un fils ... Alors peut-être est-ce simplement un moyen pour moi de faire mon deuil ou alors je suis vraiment devenu comme ça, seul l'avenir nous le dira.