J’étais très bien comme j’étais, occupé à me détruire, et puis tu t’es pointée et tu m’as dis de me bouger, et pour la première fois de ma vie j’ai eu l’impression que quelqu’un en avait quelque chose à foutre de ma gueule et que cette personne méritait que je fasse des efforts. Aujourd’hui, je pulvériserai le record du plus gros sandwich si tu me le demandais, je tabasserais les mamies, je remplirais de soda les fleuves du pays... J’ai merdé sur toute la ligne je l’admets, t’imagines pas comme je regrette. Je t’aime Sasha, t’es tout ce que j’ai au monde... Weed. | |
Ma vie était un enfer, certes j'avais de l'argent, mon père était assez riche pour m'en donner sans compter, sans me demander ce que j'en ferais, pourquoi j'en voulais et ce pour quoi j'allais le dépenser, il s'en fichait, tout comme il se fichait de moi. Pour lui, me donner de l'argent signifiait que j'allais lui lâcher les bask'. Il passait sa vie dans son bureau, au troisième étage de la maison, pour être certain que personne ne viendrait bousculer, ni déranger sa petite vie qui était ennuyeuse à mourir. Il avait le nez fourré dans une tonne de paperasses. Sérieusement, pourquoi travaillait-il autant ? J'étais pas assez bien pour lui ? Ma mère quant à elle ne répondait plus de rien, c'était un déchet, un vrai légume. Elle était vautrée sur le sofa du salon, les pieds nus posés sur la table basse, une bouteille à la main, elle somnolait. Elle faisait peine à voir. Une femme qui sombrait dans l'alcool, c'était pas beau à voir, encore moins lorsqu'il s'agit de votre mère. Si vous saviez combien de fois j'avais voulu l'aider sans y parvenir, je ne comptais plus ses "voyages" en cures de désintoxication, ça n'avait servis à rien, elle n'avait pas changée. Elle ne changerait jamais. J'me demande encore comment ils en sont arrivés là, je ne me souviens pas avoir eu un jour, une famille normal. Ça devait durer depuis bien avant ma naissance. J'avais qu'une envie c'était fuir cette baraque ! J'avais pris l'argent que mon père m'avait donné et je refermais la porte d'entrée en soufflant un bon coup. Je devais m'évader de ce cauchemar. Fuir et ne plus jamais revenir.
- Dis moi que tu m’aimes.
- Tu sais que je t’aime.
- Non ! Dis-le comme si tu donnerais ta vie pour moi, comme si rien d’autre ne comptait, comme si tout au monde tournait autour de moi. Comme si t’y croyais espèce de merdeux ! Sasha. | |
Je fuyais ma vie en devenant quelqu'un d'autre, en prenant certaines substances qui m'emmenait ailleurs, en fait, en y pensant, je n'étais pas mieux qu'eux. A croire que la débauche coulait dans les veines, était-ce héréditaire ? Allais-je réellement finir comme ma mère ? A moitié mort sur un fauteuil ? Je me sentais vivant alors que, comme elle, j'étais presque mort. L'argent que me donnait mon père, servait à me fournir en drogue. J'étais entré dans le moule, celui des jeunes qui fument, boivent, se droguent. C'était cool, c'était fun. J'avais l'impression de compter pour des gens, c'était mes amis, nous étions une famille, une communauté. Mais surtout, j'avais l'impression de compter pour elle.
« Ezra, vient avec moi, part avec moi, envolons nous vers un monde plus beau. » je regardais Sasha allongée dans l'herbe, elle était si belle, ses longs cheveux bruns dans le vent. Je m'installais près d'elle, dos au sol, ma main glissait dans la sienne, nos doigts s’entrelaçaient. Je l'aimais, elle m'aimait. Nous étions fous l'un de l'autre. J'aurais tout donné pour elle. Nous avions passés cette nuit là à nous droguer, à délirer, rigoler, trembler, de froid, de chaud. Nos corps vibraient au rythme de la drogue, mais aussi au rythme de notre amour. Nous avions fait l'amour, dans cet air de jeux pour gamins, il était trois heures du matin. Nous étions jeunes, nous étions fous, nous étions perdus, mais je me sentais si bien à ses côtés. Au delà de la dépendance que nous avions pour la cocaïne, notre amour était plus fort que tout. Nous nous aimions au delà des frontières.
Cet été là, je m'en souviendrais toute ma vie. Parce que j'ai perdu la mienne, de vie. En effet, le matin même, à sept heures et demi. Sasha était décédée. Je l'avais compris quand je m'étais réveillé et que sa main, toujours dans la mienne, était devenue froide, à la limite du glaciale. J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps ce matin là. Je l'avais embrassé, embrassé, encore et encore avec espoir qu'elle se réveille. Mais c'était fini, c'était trop tard. Mon amour était partie pour un monde meilleur. Je voulais la rejoindre, de toute mon âme. Mais les secours son arrivés, je suis resté ici, à New-York alors que Sasha n'était plus là.
« C'est de ma faute ! C'est de ma faute si Sasha est morte ! Laissez moi ! Je veux la rejoindre... Pitiez... Laissez moi... J'vous en pris ! » J'hurlais à la mort, je pleurais, pas comme un gosse, ça n'avait rien à voir avec des larmes de crocodiles. Je pleurais comme un homme à qui la vie avait enlevé un être cher. Je souffrais, j'étais mort de l'intérieur. Ma vie était fichu. Comment est-ce que j'allais pouvoir m'en remettre ? Sasha avait fait une overdose. Elle était morte à cause de moi, tout était de ma faute, c'est moi qui l'avait initié à ce jeu dangereux qu'est la vie sans limites. Jamais je ne me le pardonnerais.
La souffrance peut occuper une telle place qu’on en oublie le bonheur. Parce qu’on ne se rappelle pas avoir été heureux. Et puis, un jour, on ressent quelque chose d’autre, ça nous fait bizarre, seulement parce qu’on n’a pas l’habitude, et à ce moment précis, on se rend compte qu’on est heureux. Harvard. | |
Je ne me remettais pas de la mort de Sasha, elle faisait partie de moi, pour toujours et à jamais. L'amour que je portais à cette fille allait au delà de tout ce qui était possible. Personne au monde ne pouvait ressentir ce que je ressentais pour elle. Sasha serait pour toujours mon unique grand amour. J'avais arrêté la drogue après ça. Avec l'aide de mon meilleur ami. Un mec que j'avais rencontré alors que je jouais au football. Dexter. Je ne le connaissais pas depuis longtemps, il était juste venu faire des essaies dans notre équipe. Mais il a tout de suite été comme un frère pour moi. Il a su voir en moi ce que personne n'arrivait à détecter. Après cela, il a du repartir mais notre amitié avait évolué, nous sommes restés en contact via les nouveaux réseaux sociaux. Je considère Dex comme mon frère, c'est mon meilleur ami, sans lui je ne serais pas là où j'en suis aujourd'hui. J'avais repris ma vie en mains, j'étais à Harvard depuis deux ans et tout se passait bien. Je pensais encore beaucoup à Sasha. Je ne m'en remettrais jamais.
Alors ça ne sera pas facile, ce sera même très dur. Il va falloir faire des efforts chaque jour mais je suis prêts à le faire parce que je suis amoureux de toi ! Et je te veux chaque jour, près de moi. Toi et moi pour toujours. Tu veux faire quelque chose pour moi ? Imagine, essaie d’imaginer ce que sera ta vie dans 30 ans, dans 40 ans. À quoi ressemblera-t-elle ? Si tu la vois avec lui, pars. Vas-t’en je t’ai perdu déjà une fois, je le supporterais une autre fois, si c’est vraiment ce que tu souhaites, mais ne choisis pas la facilité. Valentine. | |
Harvard changeait ma vie doucement mais surement. D'une, j'y avais rencontré Dexter durant des essaies, il était devenu mon meilleur ami, mon frère. Mais Harvard m'avait également ouvert les portes de l'amour en plus d'une famille. J'avais rencontré la plus belle personne qu'il soit, Valentine. Jour après jour elle me rendait heureux. J'avais le coeur qui battait à cent à l'heure, les mains moitent et le ventre en compote. J'étais amoureux. Sa faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça, les symptômes qui rendent heureux. Sasha ne quittait pas mes pensées, jamais je ne pourrais aimer quelqu'un autant qu'elle, mais Valentine était différente. Avec Sasha nous étions jeunes, inconscients, insouciants. Avec Valentine j'étais doux, patient, c'était simple et beau, il n'y avait pas de risques comme avec Sasha, nos vies n'étaient pas en jeux. Avec Valentine c'était la sécurité, la confiance. J'étais fou d'elle. Plus les jours passaient, plus je reprenais l'envie de vivre. Mes démons étaient à présent derrières moi, même si parfois je me sentais faible, Valentine me donnait la force de me surmonter, de croire en moi et de chasser ses vieux démons de mes pensées. J'aimais Valentine de tout mon être, elle était LA bonne personne pour moi.
Les jours, les semaines, les mois passèrent, bientôt les années. Ça faisait un an et demi et je l'aimais toujours autant. Pour tout vous dire, j'avais envie d'épouser cette femme qui me rendait si heureux. Hier matin je me suis rendu dans une bijouterie et j'ai acheté la plus belle bague de la boutique, l'argent n'est toujours pas un problème pour moi, à croire que mon père à quelques remords, ou pas. Quoi qu'il en soit, j'avais envie d'offrir la plus belle des bagues à celle qui partageait ma vie depuis plus d'un an maintenant. J'ai la désagréable impression que Valentine m'échappe en ce moment, je ne suis pas certain que tout soit en rapport avec les examens, comme elle le dit. Je veux m'assurer qu'elle et moi c'est pour la vie, je veux lui montrer que je suis capable de m'engager, que j'ai vraiment changé, pour elle, pour nous. Je veux la garder près de moi, pour toujours.