Philosophie nocturne [Charlie&Luam]

Emrys et toi, c'était fini. Pour de bon. Pour toujours. Et... étrangement, tu n'avais pas envie de pleurer. Tu n'avais pas envie de te rouler en boule sur ton lit. Tu n'avais pas non plus envie de t'isoler, de te cacher. Étrangement, cette rupture te faisait bien moins mal que tu ne l'aurais cru. Oui, les premiers jours tu étais sur le cul, tu te posais les questions existentielles; le pourquoi du comment. Vous filiez le parfait bonheur et tout à coup tout dérapait. C'était... étrange. Étrange parce que ça ne te laissait qu'un vide dans l'estomac. Un vide qui ne faisait pourtant pas mal. Tu t'ennuyais probablement plus de l'Amour que de la personne, en fait. Cela étant dit, tu avais décidé de prendre la soirée pour te promener sur le campus, prendre l'air. Profiter. Et pourquoi pas, tant qu'on y est, faire des choses que tu n'as jamais faite auparavant ? Arrivé près du yard, tu remarquas cette porte qui devait sans doute mener vers... vers nulle part, peut-être. Tu t'y engageas et après avoir monté une série de marche, tu te retrouvas sur le toit de l'édifice principal d'Harvard. Waoh. Tu passas la scène au peigne fin, éboulis de voir tout de haut. C'était... magnifique. Différent. Après quoi, tu remarquas la présence d'un jeune homme. Il semblait zen, relaxe. Tu lui souris et sans même lui demander quoi que ce soit, tu posas ton cul près de lui, t'adossant à ton tour au pied du mur.  

Tu balanças la tête vers l'arrière et tu pris une grande inspiration. Oui, bon d'accord. Ce n'était peut-être pas très logique de venir t'asseoir près d'un jeune homme que tu ne connais pas. Mais en fait, tu t'en moquais un peu. Il était en train de fumer son joint, les écouteurs dans les oreilles alors tu ne pensais pas qu'il allait te remarquer ou quoi. « Tu t'es perdu » Tu retournas alors ta tête vers lui, pour finalement croiser son regard.T'étais tu perdu ? Non... Tu avais juste fini par ouvrir cette porte, grimper les multiples marchent, te retrouvant alors sur le toit. C'était aussi anodin que cela. « Non, j'avais juste envie d'explorer de nouveaux lieux. » Tu lui souris alors, reposant ton attention vers le ciel étoilé. Tu ne sais pas vraiment si tu dois lui faire plus la conversation ou s'il préfère fumer son calumet de la paix tranquille. Tu ne veux pas t'imposer et en réalité, tu ne pensais pas qu'il allait y avoir quelqu'un d'autre en ces lieux. Après quelques secondes de silence et de réflexions personnelles abstraites, tu repris la parole d'un ton monotone et complètement détaché. « Et toi ? ».

« Pas réellement. » Tu souris légèrement en entendant sa réponse. Tu te moquais un peu de celle-ci, en fait. Qu'il soit un habitué du toit ou un simple aventurier comme tu l'étais, tu le respecterais quand même. Ce soir, tu ne voulais pas te prendre la tête. Encore moins à cette heure du tard et sur un toit. Tu ne cherchais pas les ennuis, non. Tu cherchais simplement un endroit où te poser sans trop te poser de question, justement. Tu voulais le calme, la simplicité, la nouveauté peut-être. Tu voulais simplement tourner la page sur une histoire qui datait de trop longtemps et qui se répétait tristement dans ton disque dur interne comme si tu étais infecté d'un quelconque virus détruisant ton système et t'handicapant de cette même relation amoureuse over and over again. L'inconnu te tendit alors son joint, le regard perdu vers les étoiles. « Les étoiles sont bien plus brillantes avec ça. » Tu souris et, sans réfléchir, tu pris le petit bout de papier roulé remplis de ces plantes « médicinales » et en tira une touche. Tu n'avais pas fumé depuis des années... Tu lui retendis et releva ensuite le regard vers les étoiles, à ton tour. « C'est magnifique. Les étoiles, je veux dire. Elles ont la vie facile, elles. » dis-tu le regard vagabondant d'une lueur à une autre, ne sachant pas sur laquelle poser attention.

« Elles se sont donné le droit d'en avoir une. Chacun à le choix de régler ses soucis avec simplicité ou d'en faire des tonnes. » répliqua-t-il alors, tout aussi pensif que toi. C'est vrai que les étoiles étaient chanceuses. Elles se sont poussées loin de la Terre, pouvant jouir d'une liberté, d'un espace bien à elles. C'était juste trop... awesome, quoi. « N'empêche que ces étoiles, elles sont cools. » dis-tu alors, les regardants avec envie. Le jeune homme n'avait toutefois pas tort. C'est vrai que les gens forment des montagnes avec un rien. Tu en avais la preuve avec Emrys, tu en avais la preuve avec Wilhelmina... Et... toi aussi, parfois tu faisais des montagnes avec un rien. Tu posas le regard sur l'homme et sourit, avant de hocher la tête. « La psychologie, c'est de la grosse merde. » C'était une phrase si courte, mais qui résumait pourtant si bien la triste réalité. La psychologie, c'était si vaste, si compliqué, si... intense. Depuis près de neuf ans maintenant que tu tentais de la déchiffrer, sans succès.

« J'te trouve vachement pessimiste comme gars. » fit remarquer le jeune homme près de toi. Bon, ce soir tu l'étais peut-être un peu en fait. À quoi bon jouer les hommes heureux et hypocrites alors qu'en fait, ça t'arrive à toi aussi de vouloir péter la gueule de tout le monde. L'inconnu te tendit à nouveau son joint et tu t'en empara sans te poser de question. Tu tiras une taffe avant de lui rendre. « Je ne suis pas pessimiste. Juste que... Parfois la psychologie c'est trop compliqué. Et donc, justement, ça revient à dire que nous, au contraire des étoiles, on complique tout. » dis-tu d'une voix complètement détaché en regardant le ciel étoilé. Tu savais - et comment - que la psychologie était effectivement quelque chose de complexe et d'abstrait, mais ce soir, tu t'en moquais. Tu voulais juste... prendre l'air, respirer et profiter de la vie sans essayer de tout compliquer. Tu voulais juste t'évader. Et... Peut-être même avec ce mec. « T'es seul, dit moi ? » demandas-tu en regardant finalement l'étranger dans les yeux. Il n'était pas laid du tout et... avec un peu de chance, tu pourrais peut-être... Nah, mais on se calme ! Ça c'est le gars en manque qui parle... Bref.