Nul si découvert [Bambi]

L'index sous le menton, un air réfléchis imprégné sur mon visage, je cherchais le plus beau des bikinis pour Bambi. Nous avions discutés ensemble dernièrement et avions découvert que tout les deux s'étaient inscrit pour le voyage à Punta Cana. Je m'étais dis qu'un petit présent de ma part serait favorable pour gagner des points et démontrer que je tenais à elle - ou plutôt que je voulais m'assurer que son corps soit bien en valeur pour que je puisse la mater à longueur de journée. Une conseillère vint me proposer son aide, mais je décliné son offre. Je ne voulais pas être influencé par les choix d'une vendeuse, je voulais que sa vienne uniquement de moi. Je savais qu'elles étaient ses mensurations, ne cherchai pas comment, j'ai un don pour savoir exactement le tour de poitrine des nénettes. Fin bref. Une fois mon choix terminé, je payai le tout à la caisse. Lorsque je sortie de la boutique, devinez qui marchait en ma direction? Un petit « merde » se faufila à travers de ma bouche et, instinctivement, je me cachai dans une allée. Tel un enfant, je fermai les yeux, comme si en posant cet acte, elle me verrait encore moins. Lorsque je relevai mes paupières, je découvris une Bambi amusée par mon comportement. J'essayai tant bien que de mal de cacher le cadeau derrière moi, mais avec un sac rose bonbon, il était difficile de le dissimuler. « Salut... Euh... Qu'est-ce que tu fais ici? » Oui bon, le stress m'a fait oublié les bonnes manières, que voulez-vous?

Bambi se trouvait en pleine préparation pour partir à Punta Cana lorsqu’elle s’était rendue compte qu’aucun bikini en sa possession n’était vraiment sexy à souhait. Voilà ce qui l’avait conduite dans les rues de Cambridge par cette belle après-midi, toute désireuse qu’elle était d’acheter un ou deux spécimens en la matière. Du moins c’était son idée avant qu’elle n’aperçoive Ioann au loin. Elle lui sourit immédiatement, par réflexe, pour mieux s’étonner qu’il ne parte dans l’autre sens, manifestement désireux de… la fuir. « Ah ouais, tu crois ça… » lança-t-elle d’un petit rire amusé avant de le rattraper bientôt, se cachant comme un enfant apeuré, un sac rose dans son dos. Difficile de camoufler une couleur pareille et bien qu’elle n’ait pas l’intention de prétendre que c’était forcément pour elle, rien que le fait qu’il le cache la faisait marrer par avance. « Eh bien, comme n’importe quelle nénette en préparation de bagages pour Punta Cana : du shopping ! Et toi, pourquoi tu caches un sac rose dans ton dos ? Cadeau pour une petite amie que tu m’aurais cachée, vilain coquinouuu ? »

Bambi semblait hilare devant mon comportement enfantin. L'imprévisible ne m'a jamais porté fruit, car mon stress déclenche en moi ce sentiment incontrôlable, l'angoisse qu'on appelle. Bon, je n'en ferai pas une crise, mais mon visage reste neutre, ma bouche reste entrouverte et mes yeux sont vides. Malheureusement, mon cerveau est bloqué, ne pouvant pas me sortir des idées spontanées qui pourrait me filer un coup de main. Habituellement, j'ai du tac, mais quand je me fais prendre par surprise, j'ai beau être le plus grand parleur, je n'arrive pas à formuler de quoi de censé. Ma stupeur finit par se détendre lorsque Bambi remarque mon sac et insinue qu'il est pour une copine dont elle ignore l'existence. « T'as tout pigée... Malheureusement, j'étais incapable de choisir entre vous deux alors, je me suis dis qu'en lui donnant un petit cadeau en guise d'adieu, ça passerait mieux. » Je lui tirai la langue, reprenant un peu plus de couleur avant de sortir le bikini qui était caché dans le fond du sac. « Tu penses qu'elle va l'aimer? » Évidemment, toute cette scène était exagérée au maximum. Elle savait que se cadeau était pour elle et personne d'autre. « Tu pourrais peut-être l'enfiler pour voir s'il te va mieux à toi? Comme ça je t'en ferais cadeau et je pourrais la larguer sans rien lui donner, elle ne vaut pas la peine que je le lui offre de toute manière. Ainsi, tu aurais un souvenir de cette garce qui a faillit te voler l'homme de ta vie... »

Bambi leva les yeux au ciel face à la réponse de Ioann mais pas d’exaspération, plutôt d’amusement. Le jour où elle serait exaspérée par le jeune homme, les poules seront vêtues de t-shirt rose fluo ! Elle n’arrivait pas à savoir si ce cadeau était vraiment pour elle ou pour une autre amie qu’il comptait mettre dans son lit, difficile à dire. Le Winthrop était toujours assez indéchiffrable à ce sujet mais Bambi était prête à jouer les archéologues sur le retour pour réussir à le découvrir… ça n’en serait que plus fun ! « Je sais pas si je dois considérer que t’es un monstre sans cœur ou pas, là tout de suite » fit-elle avec un grand sourire quasi carnassier, non sans lever les sourcils et hocher négativement la tête. Vraiment, Ioann était définitivement impayable. « L’homme de ma vie, hein… tu es au courant qu’en théorie, quand on veut séduire une femme, on lui offre des fleurs, on l’invite au restau, bref on lui fait la cour ! Enfin… faut vraiment que je fasse ton éducation c’est plutôt urgent ! Ceci dit, si tu t’attends à ce que j’essaye ça en pleine rue, tu te mets le doigt dans l’œil jusqu’à la conscience… je ne vais pas me dépoiler devant témoins, je tiens à mon standing ! » Mais Bambi ne se démontait pas pour autant, elle voulait jouer le jeu et faire mine de le croire jusqu’aux bouts des ongles… « Tu veux que je l’essaye pour que je te montre ce que TOI tu vas manquer en choisissant l’autre grognasse ? Trouve moi un endroit discret et tu vas voir comment tu vas baver ! »

Et voilà, la véritable Bambi était de retour, sortant les griffes pour passer à l'attaque. Évidemment, comme à notre grande habitude, il n'y avait rien de méchant dans nos propos, seulement quelques petits mots plus crus qui nous permettait de nous dire les vraies affaires. Je passai ma langue sur le rebord de mes lèvres lorsqu'elle finit son speech en m'incitant à trouver un coin pour qu'elle me monte de quoi aurait l'air le fameux maillot de bain sur son corps. Je ne me le fis pas répéter deux fois avant que je ne prenne la blondinette dans mes bras, telle une princesse ayant perdue son soulier et ne pouvant marcher pied nue sur la terre ferme. Lorsque je trouvai un coin tranquille, je la déposai avant de la plaquer - sans lui faire de mal - contre un mur derrière un énorme arbuste. Je l'embrassai langoureusement avant de coller mon front au sien. « Tu m'as manqué... » Bizarrement, cet aveu était sortie tout seul, sans même que je puisse analysai ma phrase pour savoir si je pouvais me permettre de dire une telle chose. Ne sachant trop quoi répondre à cette idiotie, je m'empressai de reprendre ses lèvres entre les miennes, appréciant ce moment au maximum. Cela faisait quoi... Trois jours que nous nous étions à peine vue - disons que j'ai eu un horaire chargé avant la semaine de relâche - alors je rattrapais le temps perdu.

Bambi s’étonna au-delà des mots d’être subitement portée comme une princesse à la cheville blessée : Ioann ne l’avait guère habituée à ce genre de réflexe mais elle ronronna aussitôt de plaisir face à cet état de fait, se laissant délicatement porter dans un coin tranquille pour mieux accueillir son baiser et le lui rendre avec autant de langueur. La jolie Mather n’était pas habituée non plus à recevoir cette attention de sa part mais Ioann venait de titiller légèrement son côté romantique et fatalement… elle n’avait pas envie que cela cesse. « C’est vrai ce mensonge ? » le provoqua-t-elle doucement tandis que son sourire était attendri, bien loin de la moquerie ou du cynisme. Non, ce dernier était sincère, et Bambi mit d’autant plus de mélange de tendresse et de passion dans le second baiser qu’ils s’offrirent, ne se séparant de lui qu’une fois qu’elle n’eut plus d’oxygène dans les poumons. Trois jours seulement qu’ils ne s’étaient pas vus et vrai qu’elle ressentait aussi une sorte de manque. De là à l’expliquer… « Toi aussi tu m’as manqué. Le hasard fait bien les choses, j’ai fini par te retrouver avant que tu aies à me chercher ! »

J'acquiesçai lorsqu'elle me demanda si c'était vrai que je m'étais ennuyé, souriant légèrement devant son questionnement. Si seulement elle savait comment la vérité de mes paroles était surprenante autant pour moi que pour elle. Je laissai glisser mes mains le long de sa silhouette, les stoppant sous ses fesses pour la coller contre moi quant-elle avoua à sont tour avoir trouvé le temps long sans moi. Rajoutant que le destin arrangeait tout de même bien les choses. J'hochai de la tête une seconde fois avant de regarder rapidement ma montre. Même si le destin me rendait fou de joie, je devais continuer ma journée. « Je suis content que le destin ce soit mêler à nous, mais malheureusement, je dois filer! J'ai plein de trucs à préparer avant le départ pour le voyage alors... Je te laisse avec ton cadeau et on se revoit sous les chauds rayons de soleil... Avec ça sur toi! » Je lui fis un petit clin d'oeil, lui voler un dernier baiser avant de lui sourire et de continuer mes projets.