Je suis la fille unique d'une respectable et bourgeoise famille grecque dont la renommée n'est plus à faire, ma famille est d'ailleurs celle qui est la plus proche de la famille royale de Grèce, je suis née à Santorin, dis Santorini, un jour du dix-neuf juillet, faisant le bonheur de mes parents et autres membres de la famille, qui ne lésinaient pas sur les cadeaux, transformant la chambre d'hôpital en salle de jouets, de peluches et de fleurs. Un joli bijou que j'était, avec mon teint assez halé, qui virait vers le doré, et mes yeux tournés vers le plafond, comme si je cherchait déjà à comprendre le monde qui l'entourait. J'ai eu une enfance des plus heureuses. Un immense domaine qui nous servait de maison, dans laquelle j'avais droit à une aile entière. Une véritable chambre de princesse, des gouvernantes à son service, une garde-robe qui ferait rêver des tas de filles, toutes les choses que je souhaitais, il me suffisait de le prononcer. C'était Noël tous les jours de l'année. Une parole, et tac, je l'obtenais. Sauf mes parents. Mais il fallait comprendre, ils étaient bien trop occupés avec leur travail, mon père était haut placé dans le gouvernement grecque et ma mère se contentait d'être la femme de monsieur Delenikas, comprenant ainsi tous les voyages, tous les meetings, soirées mondaines et j'en passe. Alors je devais me montrer sage. On m'a enseigné très tôt les bonnes manières, les façons de se comporter à table, on m'a appris à prier, on m'a baptisé. Ah ça, oui. Les Delenikas, famille croyante, ils se devaient de baptiser la seule fille qu'il avait. Lors des soirées mondaines, j'était toujours un peu perdue dans ma robe de dentelle blanche Oscar de la Renta, parmi tous ces adultes, sans cependant en perdre mon sourire, parce que comme maman répétait " les photographes seront là, il ne faut pas faire la tête, sinon tu ne seras pas jolie sur les clichés. " Je me contentait alors de suivre mes parents, sans oser lever la voix, ni me plaindre, toujours pressée malgré tout, de rentrer à la maison. Pourtant, je m'ennuyais souvent chez moi, toute seule dans sa chambre, regrettant ainsi de ne pas avoir de sœur, ou de frère, avec qui partager tous mes jouets. Dans ces cas, parfois, Antigone sa gouvernante attitrée venait s'amuser avec moi durant quelques heures, et il n'y avait pas autre moment où j'étais réellement heureuse.
La fortune des Delenikas n'est plus à refaire. Grâce à ses ancêtres, qui pour certains venaient de la famille royale, qui ont réussi à avoir les places les plus hauts gradés aux côtés de la royauté grecque. Et pour être conforme à l'image renvoyée par sa famille, j'ai toujours apporté mon soutien aux plus pauvres. Mais pas parce qu'on me l'imposait, non, mais parce que je le voulais. Un bon cœur qu'elle a, la petite des Delenikas, comme disaient les gens, faisant la fierté de mes parents. J'ai toujours été une brillante élève, je résolvais des problèmes de mathématique sans difficulté, connaissais l'histoire et la science, et avait une grande facilité à retenir ce qu'on m'enseignait. Une petite fille comme en désiraient les parents du milieu social aisé. Ils ne cessaient de me complimenter lorsqu'ils m'apercevaient dans des dîners, des bals, des grandes cérémonies.
Tout paraissait parfait dans le meilleur des mondes, enfin jusqu'à ce que mes dix-huit ans fassent leur apparition. Tranquillement allongée sur l'un des transats situés autour de la piscine du domaine, lunette de soleil sur mon visage, je prenais un bain de soleil, ayant terminée mon cursus scolaire, j'étais en première année de droit à l'université la plus prestigieuse du pays. Alors que je pris une gorgée du cocktail placé sur la petite table non loin du transat, je vis mes parents bras dessus bras dessous s'approchais de l'endroit où j'étais, chose assez étrange étant donné qu'ils étaient rarement présents et à part lors des dîners, ils ne s'intéressaient jamais à ce que je faisais ou ce que j'avais fait dans la journée ou tout autre chose. « Thalia, on a une très bonne nouvelle ! » dis ma mère un grand sourire aux lèvres. « Raconte ! » lui répondis-je en me redressant pressée de savoir qu'elle était la bonne nouvelle. « Tu vas te fiancer avec Demetrios, tu sais le petit-fils du prince de Grèce ! » me répondis mon père extrêmement excité. Mon sourire retomba de suite, comment ça j'allais me fiancé ?! Et avec Demetrios en plus, je le connaissais à peine, enfin j'avais eu l'occasion de lui parler quelques fois mais sans plus ! Comment pourrais-je me fiancer avec quelqu'un que je ne connaissais pas réellement ?! « Ah non mais je crois pas non ! Comment ça me fiancée ?! Et pourquoi Demetrios ?! Et ... Non non non non non non non nooooooooon ! C'est même pas la peine d'espérer avoir un oui sortir de ma bouche là ! » « Thalia on a déjà dit oui à ses parents, tu es en quelque sorte obligé d'accepter. On a toujours répondu à tous tes besoins même les plus fous, on a toujours dit oui à tout pour toi alors pour une fois fais nous plaisir. » « Mais non mais c'est pas pareil Papa !!! D'accord c'est vrai que j'ai toujours été gâtée mais c'est pas pareil, enfin c'était des cadeaux matériels et pas des cadeaux qui auront des répercutions énormes dans ma vie ! Et puis je le connais même pas le gars ! » « Je prends ça pour un oui, la soirée aura lieu samedi prochain alors tâche de bien te préparer et d'être présentable surtout. »
Ma vie avait été complètement chamboulée, j'étais à présent fiancée 6 ans avec Demetrios Mirzayantz, pour les beaux yeux de nos parents, nous avions bien évidemment été obligés que ce soit de mon côté comme du sien mais à moins que nous souhaitions que nos chers patriarches nous rompent les vives nous devions faire avec et faire comme si nous étions le couple le plus heureux au monde devant eux, alors qu'au fond c'était aussi tendu qu'un string entre nous. Et pour empirer la chose, j'avais du déménager pour Cambridge afin d'être plus proche de mon soit disant futur mari, c'est pourquoi j'avais rejoins la grande et prestigieuse université qu'était Harvard dans le but de finir mes études de droit mais aussi de Sociologie.