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23 Février 2014, aux alentours de 10H.

PFF! Les emmerdes recommençaient. Si j'avais su que Théo pensait ça, si il me l'avait dit ! Je me sentais un peu pommé déjà que l'histoire avec Charlie me faisait autant de bien qu'elle pouvait me peser par ce qu'elle avait comme retombe mais là, c'était la totale ! Jamais rien ne m'avait donné à aller jusqu'à la possibilité du départ de la Winthrop House, chose la plus importante dans ma vie, ici pourtant j'avais failli le faire hier mais on m'y avait empêcher. C'est ça le soucis ou la bonne chose d'avoir pour meilleurs amis les présidents de sa maison ! N'imaginant pas le capharnaüm qui s'installerait dans ma vie en une simple journée, j'avais avant invité Eliah pour des réconciliations purement, réellement amicales pour prendre un petit déjeuner car quoi qu'on en dise, je tenais à elle sinon je n'aurai pas eu tant de mal à parler à Charlie après ma rupture avec elle, et je ne me serais pas senti aussi mal foi de Zacharias. Je me rendais donc aux alentours de 10H au Luna Caffe et j'allais m'assoir au fond sur une table prêt d'une des baies vitrées. Je l'attendais impatiemment inquiet de son absence d'harvard et bien décidé à reparler calmement, lui montré ma tristesse de l'avoir blessé meme si c'était la meilleure chose à faire. Je tapotais sur la table presque stressée de retrouver mon ex copine.
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« J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Mais que deviennent les amoureux perdus
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Mais quel après, après s'être appartenus ?
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songe-tu ? »


    On va pas se mentir : elle avait hésité à accepter cette invitation. L'idée de le revoir la stressait énormément. Qu'allaient ils pouvoir se dire ? Plus encore,  la blessure n'était peut être pas aussi vive qu'avant mais la cicatrice était encore douloureuse. Pourquoi avoir accepté alors ? Ce n'est pas qu'elle n'en avait pas envie. Enfait, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Malgré tout,il restait important dans sa vie non ? Après tout, ils n'avaient jamais essayé mais ils pouvaient réussir à être amis.Si elle s'était éloignée d'Harvard , c'était bien sûr en partie à cause de lui mais aussi parce qu'elle en avait besoin. Besoin de retrouver celle qu'elle était , celle que sa mère aurait voulu qu'elle soit , cette femme douce.Et quoi de mieux qu'un retour aux sources , passer du temps avec sa famille , donner son temps aux autres , à ceux qui en ont vraiment besoin ,  découvrir d'autres univers ... C'était certain , ce qu'elle avait pu vivre en l'espace de ces deux mois l'avait rendu plus mature et forte qu'elle ne l'était déjà.Ou peut etre n'est-ce qu'une force affichée , cachant une fragilité accrue, des regrets, de la culpabilité, des secrets ...  Peut-être.En le voyant à travers la baie vitrée, elle pensa une seconde à faire demi-tour. Quoi ? Elle pourrait toujours prétexter un empêchement hyper important de dernière minute non ? Non Eliah, tu ne peux pas faire ça , ce n'est pas bien , t'as dit que t'allais essayer donc essaies ! Finalement, elle se décida à entrer et franchit les quelques pas qui la séparait de son passé  :  « Salut » lança-t-telle timidement , le surplombant du regard alors qu'elle arrivait à sa hauteur.Quoi ? C'est simple , oui, mais elle n'allait quand même pas commencer à jouer aux grands amis de toujours comme ça.
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Et soudain, je tournais le regard vers la baie vitrée qui donnait sur le dehors, voyant la silhouette svelte de mon ancienne copine que j'avais fait tant souffrir, celle que tous défendait à raison et non à tord. J'eus un sourire triste et je la vis entrer après hésitation mais je fis mine de ne pas avoir remarqué. Elle s'avança avec une grande incertitude que je comprenais tout à fait et qu'elle pensait bien caché mais avait-elle oublié que je la connaissais vraiment trop à présent ? Nous étions sorti longtemps ensemble et ceux de fois, je m'étais perdu et je l'étais toujours, la perdition revenait meme dans ma joie avec Charlie donc forcément. Cependant, je ne pensais plus à des sentiments amoureux mais uniquement à l'amitié possible entre nous alors quand un sourire timide s'échappa de ses lèvres. Je me levais pour l’accueillir et la brusqua un peu pour déposer un baiser de salutation sur la joue. Je m'asseyais ensuite rapidement en la regardant. Je tapotais la table de mes doigts fins, stressé. Comment vas-tu ? dis-je les yeux vides de toutes émotions. Je ne pus m’empêcher de rajouter sans arrière pensée mais sincèrement, un simple : J'suis content de te voir Eliah ...
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« J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Mais que deviennent les amoureux perdus
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Mais quel après, après s'être appartenus ?
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songe-tu ? »


    Et pourtant, elle tentait par dessus tout de dissimuler ses hésitations. Bien sûr qu'elle savait qu'il savait ! Ou tout du moins, elle s'en doutait fortement. Mais,ce qui la rassura , c'était de le voir presque aussi stressé qu'elle. Dans ce contexte , un simple baiser sur la joue prenait une tout autre valeur. Ce geste si commun , si anodin provoqua un pas de recul spontané comme un mécanisme d'autodéfense, d'autopréservation chez elle. Avant qu'elle ne s'installe sur la chaise d'en face, prenant soin de poser manteau et sac sur une chaise vide à côté. Même si elle voulait se montrer impassible, ses paroles lui firent esquisser un sourire qu'elle ne pût refréner mais qui signifiait une certaine forme de réciprocité.Heureusement qu'il était là pour trouver les mots , parce que elle , elle ne savait pas vraiment comment faire pour se comporter en amis maintenant. Mais, elle allait apprendre. « Ca fait bizarre d'être là » confessa-t-elle en toute honnêteté , remettant en ordre une méche de cheveux.Depuis le jour de la rupture, ils n'avaient pas eu l'occasion de se parler pacifiquement , de façon posée.
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Je ne pouvais que dire que je comprenais son mal être par rapport à tous ça, à nous a vrai dire, j'étais dans le meme état. Je savais pas comment me comporter avec elle parce que je savais pas ce que je ressentais du tout vis à vis d'elle. Elle souriait à mes paroles trahissant ainsi son envie de ne rien montrer. Elle me fit comprendre que pour elle c'était bizarre la situation mais elle ne niait pas l'apprécier, je le sentais vraiment qu'elle aimait passer ce temps avec moi tout de meme rien qu'à son magnifique sourire. Elle toucha ses cheveux et me déclencha alors un sourire presque angélique. Le serveur venait et nous commandions nos choix respectifs avant que je poursuive ; qu'est-ce que tu deviens ma belle ?
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« J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus
Mais que deviennent les amoureux perdus
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Mais quel après, après s'être appartenus ?
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songe-tu ? »



    Si elle appréciait passer ce moment en sa compagnie ? Oui.Non. Peut-être.Elle ne savait pas en fait. Il y avait les apparences et il y avait la vérité cachée bien profondément au fond d'elle. Il y avait l'apparence d'une conversation banale entre deux quasi inconnus et la vérité d'un face à face entre deux ex-amants qui ont partagé leur vie quelques temps et se connaissent l'un l'autre plus qu'ils ne se l'avouent. Une chose est sûre : cela ne la laissait pas indifférente. Assis face à face , cela la ramenait à cette rupture que chaque jour elle avait appris à mettre de plus en plus de côté mais pas effacée. Peut-être que cela était moins dur que ce qu'elle avait appréhendé , repoussé. Pour lui, tout semblait être plus simple de son côté , lui qui faisait les premiers pas. Mais que pensait-il vraiment ? Cette familiarité provoqua en elle une légère gêne. Qu'était-elle devenue ? Après qu'il l'ait jetée, blessée, brisée ? Après avoir découvert qu'elle était enceinte ? Après avoir avorté ? Tant de choses , tant de choses l'avait changé. Mais tout ça, elle ne pouvait pas lui dire alors elle se contenta de la version officielle «J'étais chez papa au Brésil , c'était juste parfait , le paradis » accorda-t-elle lâchant peu à peu prise, offrant en preuve sa mine radieuse «Elia m'a un peu raconté ce qui s'était passé à Harvard , la quarantaine et tout » cette histoire, elle n'en revenait toujours pas et s'en voulait de ne pas avoir été présente pour ses proches qui en avaient besoin. « J'espère que ça a été , que tout va bien pour toi » Malgré tout, elle espérait qu'il avait su trouver les réponses à ses doutes, à ses questions ..

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Il fallait essayer de tout decrypter chez elle pour ne pas se sentir mal à l'aise de tout ça, de ces retrouvailles, de penser au fait qu'on lui avait fait mal, que je lui avais fait mal parce que ouais, j'étais bien conscient meme si je faisais genre que je m'en foutais de l'avoir fait parce que j'entretenais cette image de salop parce que fuck et encore, je m'étais adoucie à cause ou grâce à Charlie, notre couple qui me faisait me perdre étrangement et les paroles de Théophyl revenait en moi depuis ce matin me rendant perdu totalement. Je ne savais plus si je devais suivre mes doutes, théo et puis, tout ou bien suivre je ne sais pas quoi soit le quitter ou rester. Je ne savais plus. Encore ! Cependant, je passais mon temps à tenter de plus penser à ça et me recadrer sur ma future amie et ex petite copine. Je la regardais en souriant simplement tandis qu'elle semblait perplexe face à notre rencontre me racontant sa visite chez son père puis les dires d'Elia sur Harvard, l'actu quoi d'ici. Je grimaçais lorsqu'elle parlait d'Elia pensant à Théo qui me disait ses pensées sur mon couple mais a qui je ne disais rien sur le sien alors que j'étais comme Wyatt de ce que je savais ; pas forcément pour ce couple. Enfin bref, elle poursuivit par une gentille attention me demandant si ça allait pour moi et très gentiment, je répondais ; Tu vois bien ... non ? Regarde, je me porte presque comme un charme ... avais-je dit en rigolant doucement, lui faisant toujours ce meme sourire radieux pour montrer un grand naturel entre nous. J'ai été malade mais on s'en fou ! Alors, raconte moi le brésil, c'est comment ? Parce que ouais, je connais pas et je veux tout savoir ... Je tentais d'avancer le truc, de montrer ma bonne volonté.
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Mais quel après, après s'être appartenus ?
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songe-tu ? »



    Ce n'est pas simplement par gentillesse ou politesse si elle lui avait posé la question. Elle s'en souciait réellement. Plusieurs fois, durant ces dernières semaines, elle avait voulu lui envoyer un message ou même l'appeler. Mais, elle n'avait pas eu le courage, ou bien la force, de faire un premier pas. Et puis maintenant, il avait sa vie dont elle ne faisait plus partie. Il fallait se rendre à l'évidence , tourner la page et avancer et ça, c'était une étape qu'elle avait définitivement franchie. Tous les deux. Son côté insouciant , voire désinvolte , à se foutre de presque tout , parvient à lui faire esquisser un sourire tout en faisant un signe de négation de tête : c'était une ruse , une diversion ça ? Non, on s'en foutait pas mais elle y reviendrait.Il voulait en savoir plus sur le Brésil , c'est là qu'elle se rendit compte qu'en des mois cumulés de relation, elle ne lui avait jamais fait partager ce monde , son petit bout de paradis , là où elle savait qu'en partant là bas, elle trouverait ce dont elle avait besoin ... « Le Brésil ? C'est magnifique. Le soleil, ses plages de sables fins , des décors dépaysants , une ambiance particulière . Enfin bref, cherche pas, la Grèce à côté, ça n'a rien à voir  » lança-t-elle comme petite pique sous son sourire doux et angélique , évidemment qu'elle n'était pas très objective quand elle en parlait. Elle poursuivit lui portant un regard plein de bienveillance. « Mais, je te connais Zacharias. Meme si ça n'allait pas, tu ferais tout pour ne pas en parler mais je te préviens qu'on va pas faire que parler de moi.Et conteste pas, tu sais que j'ai raison »

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Trempant par instant les lèvres dans mon cappuccino, j'écoutais patiemment mon ex petite amie si passionnée par ce beau brésil, son chez elle en quelque sorte. Je me réjouissais qu'elle m'en parle enfin car en presque deux années - bien que distincte- jamais elle n'avait partagé et c'est surement ça aussi qu'on avait raté ne pas assez parler. Je souriais presque bêtement en l'écoutant si passionnée. Elle joua alors avec mon humour en me disant que ça ne valait pas la grèce et je levais mon bras pour doucement venir taper doucement mon épaule de sa main en lui faisant un clin d'oeil. Méchante ! La grèce est fantastique crois-moi ... c'est un paradis, une cité grandiose! Je ne me croyais pas entrain de parler d'une si belle façon mais les mots me venaient et j'aimais réellement mon pays de naissance. Parler avec tant de passion devant les gens, devant certains proches, c'était bien étonnant ! Quand tu es en Grèce, tu peux tout oublier et te consacrer à cette histoire que tu ressens, que tu revis à travers ses fabuleux endroits et tu as surtout des endroits très beaux aussi niveau naturels, tes ports qu'on reve de rejoindre à chaque grand lever de soleil ... crois-moi Eliah ! J'aurai du t'y emmener ... dis-je avec regret sans me rendre compte de ma phrase. Ensuite, elle m'étonna en me disant, décidée, qu'elle me connaissait et qu'elle arriverait à me faire dire ce qui n'allait pas et je lachais donc : Oui, tu me connais surement à ce niveau c'est sur ! Je peux juste te dire que je ne regrette rien mais que c'est pas ça non plus avec Charlie ! Tout est flou en moi, c'est tout ...
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Mais quel après, après s'être appartenus ?
Mais n'être plus rien après tant, c'est pas juste
Quand tu danses, y songe-tu ? »



    Tels deux enfants qui se chamaillent , elle ne pût s'empêcher de s'amuser de la situation. En un instant , elle crût avoir retrouvé une complicité perdue , la complicité du début , celle de leur première rencontre. Elle en buvait presque ses paroles comme si elle apprenait à  connaître l'homme qui lui faisait face , découvrir de facettes jusqu'alors inconnues quand il se mit à lui décrire les paysages de Grèce. Ce qui était totalement paradoxal.  A l'entendre en parler , c'est vrai, il aurait dû l'y emmener . Même si elle connaissait déjà un peu la Grèce pour avoir passé des vacances sur le yacht d'un ami de son père. Mais, avec Emrys, ça aurait été différent. Mais, si ils se mettaient à faire la liste de tout ce qu'ils auraient dû faire ... Elle eût une petite moue désolée , accompagnée d'un léger haussement d'épaule l'air de dire c'est comme ça.Malheureusement, on ne revient pas sur le passé. Elle le savait mieux que quiconque. Surtout dans les choix qu'elle avait dû faire , ces dernières semaines et dans le passé et surtout lorsqu'il prononça le prénom de Charlie , en mentionnant qu'il ne regrettait rien. Elle avait beau s'être faite à l'idée , elle n'allait pas nier que ça lui faisait un petit pincement au coeur quand même.Malgré tout, elle n'allait pas jusqu'à se réjouir en apprenant que tout était flou. Si elle lui en avait beaucoup voulu ,  elle n'avait toujours souhaité que son bonheur « Emrys ,  tout a toujours été flou , compliqué avec toi , pourquoi ?» C'est la raison pour laquelle ça n'avait pas marché. Elle lui avait toujours dit ce qu'elle pensait et ça n'allait pas changer. Elle ne lui faisait aucun reproche ,c'était aussi de sa faute à elle si ça n'avait pas marché. Au contraire, son ton était loin d'être offensif mais étonnement posé et doux «Tu penses qu'un jour, tu sauras vraiment ce que tu veux , sans te poser tout le temps plein de question , sans douter. »  

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