Prison Break Հ SALOMEE

Monsieur Winchester ? On aurait besoin de vous pour prouver une identité, une certaine Salomée, vous la connaissez ? Je n’imaginais pas, en décrochant, avoir affaire à un commissaire me demandant de venir au poste pour autre chose que mon cas. Il s’agissait de Salomée, allons-bon, qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire cette fois-ci ? Depuis sa petite visite sur le parking, elle n’avait pas arrêté de me harceler, mais étrangement, contrairement à ce que j’aurais pu penser, le courant passait plutôt bien entre nous, à croire que l’on était bel et bien frère et sœur, même si parfois elle me tapait sur le système. Soufflant, je me levais et sortais rapidement de ma chambre d’étudiant, puis je me dirigeais sur mon skate au centre-ville en me questionnant toujours plus à son sujet. J’angoissais également, mais avec le sourire, après tout, voilà quelque temps que les flics ne m’avaient pas contactés au sujet du meurtre que j’aurais soi-disant connu, me fouteraient-ils la paix ? Peut-être bien, mais si j’avais bien appris une chose, c’est qu’il ne fallait jamais que je me laisse aller, que je pense que toute cette histoire est finie, après tout c’est comme ça que j’avais frôlé la mort trois fois, qui pourrait se vanter de ça franchement ? Arrivé au commissariat, je descendais de mon skate et entrais tout en avalant difficilement ma salive, puis je demandais à voir Salomée. Accompagné d’un mec en bleu, je me retrouvais devant elle qui était enfermée, visiblement dépitée. Je me mettais alors à rire « Tu t’es encore mis dans de beaux draps tiens ! » Le flic me demandait alors si c'était bien Salomée, la jeune fille qu'elle prétendait être, ce à quoi je répondais « Oui oui c'est elle, dans une cage et visiblement en rogne, mais c'est bien elle. »

La voir en prison était assez réjouissant quand on connaissait le caractère bien trempé de la personne. C’est vrai quoi, cette foutue princesse était venue m’agresser pour que je signe son foutu papier et depuis, elle se comportait étrangement en ma compagnie. Un coup elle était tout sourire, elle avait presque le don de me faire rire, et l’instant d’après elle me recollait son papier sous le nez, c’est à croire qu’elle aimait me voir signer cette stupide feuille. Je croisais alors les bras et faisais rouler mon regard au ciel, voilà qu’elle m’engueulait en plus, alors que j’étais gentiment venu la sortir de ce pétrin. Je soufflais alors « Tu sais que moi seul peut te faire sortir de là non ?! » Je fronçais alors les sourcils en voyant sa mine déconfite, oui je la menaçais presque de la laisser croupir ici, après tout sa garde à vue n’allait pas durer plus de 24 heures, disons que cette cellule allait lui changer de son magnifique lit de princesse. Je lâchais un léger rire et me décalais pour que le flic puisse la sortir de là. Je la laissais alors se dégager de sa salle de torture en décroisant les bras, j’espérais vite rentrer afin de me replonger dans ma vie monotone. « Alors, c’est bon, on peut y aller ? » J’avalais alors ma salive, prêt à tourner les talons, mais d’un coup, le policier m’arrêta, me demandant mes papiers. Je fronçais alors à nouveau les sourcils, pourquoi avait-il besoin de mes papiers ? « Bah… pourquoi ? J’y suis pour rien moi dans cette affaire ! » Il insista alors en montant le ton et je finissais par lui donner en soufflant d’exaspération, après tout, je ne voulais pas me retrouver dans la même cellule qu’elle à cause d’un refus d’obtempérer.

L’ambiance s’était faite d’un coup plus pesante, plus incertaine. Mon regard croisait alors celui de Salomée quand les flics se mettaient à chuchoter, je n’étais pas paniqué, seulement j’ignorais ce qui se passait à ce moment et le fait de ne rien contrôler m’angoissait légèrement. J’étais venu sortir ma sœur de cet enfer et voilà qu’ils se mettaient à parler de moi ? Je faisais alors une légère moue, je ne savais pas quoi répondre à ça à part un léger haussement des épaules. Je me rapprochais alors doucement de sa cellule et murmurais à mon tour avec une mine grave. « Non bien sûr que non… du moins je crois. » Ces derniers mois avaient été assez perturbants pour moi, notamment à cause de certaines rumeurs lancées à mon sujet. J’avalais alors ma salive avec difficulté quand je voyais le mec revenir avec mes papiers, visiblement il ne comptait pas me les rendre, et c’est là qu’il annonça que j’avais l’affiche d’un ancien détenu. Mon visage se décomposait alors en une fraction de seconde pendant que Salomée se mettait presque à hurler. Savez-vous madame, que votre frère est recherché pour meurtre ? Je devenais blanc d’un coup, j’étais incapable de dire quoi que ce soit, ma bouche était entrouverte et pourtant aucun son n’en sortait. Je voyais alors le gardien de cet enfer s’approcher de moi et m’empoigner fermement. D’un réflexe, je dégageais violemment mon bras et me reculais dans la gueule du loup. Il n’avait plus qu’à fermer la cellule, m’enfermant avec ma sœur.