Tu dois admettre Noah, que l'Univers ne t'aimes pas. Qu'il fait peser sur toi la double sentence de l'oubli et du souvenir. Coincé dans ce paradoxe cruel, tu fini par te noyer dans un océan de regret, de culpabilité. Et si le gout salé de l'eau ne s'efface pas, c'est pour qu'à jamais je sois là. Je suis ton coeur brisé, ton âme meurtrie, ta vengeance narquoise et ta fragilité ambulante. Ta réalité caché sous tant de mensonge que tu t'affaisse au moindre miroitement de la vie. Tu penses ne pas avoir besoin de te donner bonne conscience par son absence, mais saches que moi je suis là pour la remplacer. Tu penses qu'il vaut mieux être indifférent et digne que malheureux et pathétique mais malgré tes efforts tu sombres plus encore. Bientôt, les profondeurs se refermeront sur tes nuits et tu n'en verras plus la fin. Tu t'emmerdes à donner un sens à ta vie, à chercher un but valable... Mais tout ceci est vain. Quoique tu décides de faire tu resteras à jamais une caricature. La Caricature du pauvre mec torturé par la mort de son frère, du pauvre mec qui a tout mais qui n'est rien d'autre qu'un ordure comme une autre. Tu penses leur être supérieur mais tu te trompes. Tu t'aggripes férocement à cette connerie. Mais c'est seulement lorsque l'on a tout perdu, qu'on se retrouve enfin affranchi. Totalement libre. Tu ne te connais pas entièrement, et tu ne te connaîtras jamais entièrement Noah. C'est la dure loi de la vie et tu vas devoir évoluer dans ce flou continu. Tu vas devoir croire toute ta vie que tu es un monstre. Un monstre. Cependant, ce n'est pas ta faute, pas vrai ? Si ton modèle est ton père, et que celui-ci t'a abandonné comme une merde ça semble logique qu'il ai su à l'avance quel connard tu serais. Restes donc dissimuler sous ton masque absurde de mystère, sous ton masque de crétin fini. Cependant plus personne n'est dupe, tout le monde sait.
SOUVENIR N°1 La radio bourdonne agréablement à tes oreilles, comme une douce berceuse et le ronron de la voiture alourdit doucement tes paupières alors que tu t'enfonces dans ton fauteuil. Tes mains glissent sur le volant et Jessie ronfle légèrement à côté de toi. Cela ressemble assez au cri d'un hibou dans la nuit, un hibou à moitié crevé je te l'accordes mais il y a un air de ressemblance. Cette pensée te tire un léger rire et te réveilles un peu. Tu redresse un peu le volant pour rester bien droit sur la route alors que ton pied s'enfonce à nouveau sur l'accélérateur. La voiture bondit vers l'avant, vers la fin. Jessie pousse un petit soupire, ce qui te fais à nouveau rire et tu ne peux pas t'empêcher d'aller l'emmerder. D'une main tu pilotes l'auto alors que de l'autre tu donnes un léger coup dans l'épaule de ton frère pour le réveiller. Pourquoi donc le fais-tu chier crétin ? Il grogne et se tourne vers toi.
"- T'es con Noah".
" Tu as décidé de jouer à la belle aux bois dormant Jess' ?". Une bataille démarre dans l'habitacle confortable, quelques insultes fussent ainsi que d'autres taquineries de frères. La voiture fait de plus en plus de méandres sur la route et c'est suite à un coup de klaxon que tu te reprends.
" Je conduis stop. STOP ! Je conduis Jess ! " " Ouais, t'as bien de la chance, autrement je t'aurais botté le cul ! ". Tu ris en le regardant, fier de ton petit frère.
" Bien entendu, je suis mort de trouille, Princesse. " " Je dormais pas ! Je me reposais les yeux d'abord ! " Tu viens lui ébouriffer les cheveux, tes yeux à nouveau ailleurs que sur la route alors que tu viens couper la radio.
" T'es un idiot Noah. Et de toute façon tu vas bientôt partir alors je fais ce que je veux. " Le soupire tu as en dit long sur ta pensée alors que à nouveau ton besoin de sommeille fait des sienne. Noah, pourquoi as-tu autant bu ce soir ? Pourquoi vas-tu...
" Je pars pas vraiment Jess... " "Quand ?! " " Je vais à Harvard dans trois jours, mais t'inquiètes pas on se verra souvent ! " " Tant mieux que tu partes. " Tu recommences à rire, allant même jusqu'à poser ton front contre le volant. Tes yeux clignes rapidement. Une certaine envie de vomir te vient subitement, surement la vodka te dis-tu. Ou peut-être un pressentiment. Le volant tournes à droite mais tu ne t'en rend pas comptes, tu te tourne vers Jessie, prêt à lui mettre un tape derrière la tape pour le ramener de bonne humeur et prêt à jouer mais...
" NOAAAH ! LA VOITURE, ATTENT.... "Le bruit est assourdissant. La tôle qui se déchire, l'impacte avec l'autre conducteur, la voiture qui fait des tonneaux, les cris, les klaxons. Puis subitement, c'est le silence. Partout, même dans ta tête. Jamais tu ne t'es senti aussi seul et plus jamais tu ne ressentiras cette sensation. Le vide, le néant. Tu es désaoulé en moins de deux secondes et pourtant l'urgence de la situation t'échappe. Du sang coule sur ton visage et le seul bruit de ta respiration envahit le lieu. Ca ne t'étonne pas. Tu te sens lourd et pesant, une douleur sourde hurle dans ton esprit mais tu ne ressens rien. Tu es perdu flottant dans l'espace. Les fenêtres ont explosé durant l'accident et le vent frais de l'extérieur vient refroidir ta peau en feu. Ton envie de vomir à disparu. Le noir est intense que cela soit devant ou derrière tes paupières mais rapidement il et dérangé par une lampe torche. Puis de bruits de pas s'entendent ainsi que des cris d'alertes. La réalité se connecte de force à toi et t'engouffres dans un véritable combat. Un combat pour la vie, mais la mort n'est pas un adversaire simple. Un chevalier a déjà péri... Jessie. Tu tournes la tête et ce que tu vois te retournes l'estomac. Son corps pendu par la ceinture de sécurité ressemble plus à une marionnette fraîche peinte en rouge et désarticulé qu'à un petit garçon qui riait un instant plutôt. L'urgentiste le fait sortir en premier mais tout deux savez que c'est trop tard. Tu hurles, tu pleurs.
" Je suis désolée Jess ! Je suis désolé ! Pardon ! " Tu t’époumones en excuses absurdes. C'est trop tard bordel ! Ca sert à rien ! Il est mort ! Mort ! C'est ta faute et ca le serra toujours ! Tu t'évanouies suite à cette réalité atroce. Pourquoi lui ? Pourquoi pas ? Pourquoi ces verres de vodka et pas la vie de ton frère ? Pourquoi ces choix ? Ton coeur fini par se taire assaillit par tant de questions. Cependant la mort ne veut pas de toi, non, ça serait trop simple. Pas assez pénible. Tu dois endosser la faute, il y a toujours quelqu'un qui l'endosse. C'est peut-être la fin de son, début de vie, mais c'est aussi le début de ta fin.
SOUVENIR N°2 Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Aenean fringilla commodo arcu ac pulvinar. Duis hendrerit elit tellus, eu venenatis diam suscipit id. In porttitor risus eu libero venenatis, vel vehicula eros ornare. Aenean a vehicula erat. Mauris ultricies nunc diam, ut egestas odio tempus sed. Aenean a sollicitudin ipsum. Cras lacinia eget mi eget pretium. Aliquam ultricies eget lacus in dictum. Pellentesque urna diam, porttitor ac nisi in, pretium cursus justo. Duis varius ullamcorper gravida. Donec malesuada ultricies justo ut pulvinar. Ut tincidunt velit sit amet nisi fermentum, vitae euismod quam dignissim. Nulla posuere arcu ut quam feugiat lacinia. Integer imperdiet tortor mauris. Nunc et auctor nibh, at sagittis orci. Curabitur tellus est, fringilla nec auctor at, ultricies ac purus. Vestibulum molestie dignissim arcu, non rhoncus magna euismod elementum. Interdum et malesuada fames ac ante ipsum primis in faucibus. Donec ut pretium ipsum, a interdum turpis. Ut rhoncus imperdiet libero. Nulla posuere sapien vitae pharetra malesuada. Sed eu quam aliquet, pulvinar elit eget, elementum nisi. Donec posuere dolor sit amet nulla fermentum blandit. Duis et magna id tellus laoreet accumsan at sed nunc.