"J'ai juste envie de dire merde à tout le monde, voilà ce qu'il me prend !"râla un adolescent du haut de ses quatorze ans. Cela faisait des semaines que ses parents l'avaient mis dans cette famille d'accueil pour sa propre sécurité et il n'en pouvait plus. "Putain mais je sais me défendre alors pourquoi ils continuent de me traiter comme une putain de mauviette?!" continua-t-il à s'époumoner tout en frappant le puching ball. Cela faisait plus d'une heure qu'il râlait de la sorte en se défoulant, ne sachant pas quoi faire dans le fond. Il n'était qu'un gosse et ses parents lui manquaient atrocement. "Arrête donc de râler pour un rien, tu me déconcentres de ma lecture" soupira l'autre jeune homme, adossé à mur de cette salle d'entrainement, un épais volume entre les mains. "Ils nous ont placé ici le temps que les ennuis à New York se calment. Une fois fait, nous retourneront vivre avec eux alors inutile de t'énerver de la sorte Dec', tu ne fais que t'épuiser pour rien" ajouta-t-il non sans lui jeter un léger coup d'œil. Le fameux Declan observa son ami, non son cousin. Charles dit Charly était comme un frère pour lui-même s'ils étaient aux antipodes l'un de l'autre. "ça me casse les couilles" marmonna-t-il comme pour avoir le dernier mot. Comment Charly arrivait-il à être aussi calme? Cela le rendait encore plus dingue. "Franchement, ça sucks de temps en temps d'être le fils du parrain de la mafia irlandaise à New York" termina-t-il par soupirer avant de s'adosser à côté de son cousin, lui piquant son livre au passage. "Qu'est-ce que tu lis?" lui demanda-t-il. "L'histoire de l'Olympe" ce dernier répondit et sans le savoir, il venait de transmettre par ce simple bouquin, la soif de connaissance à Declan. Une soif qui se transformerait bientôt en un rêve concret : découvrir le monde à travers son histoire et ses reliques, en somme, le rêve d'un adolescent voulant devenir Indiana Jones.
"DECLAN THORIN O'MALLEY RAMENE TON CUL FISSA OU JE TE LE BOTTERAI SI FORT QUE TU METTRAS DES MOIS AVANT DE POUVOIR T'ASSEOIR" hurla sa mère. Voilà deux ans qu'il était revenu après quelques mois passés en France par mesure de précaution. Agé désormais de seize, l'adolescent avait pris encore davantage en muscle et en grandeur seulement, devant sa mère, il avait toujours cette désagréable impression de n'être qu'un gosse. "Qu'est-ce que j'ai encore fait?" demanda-t-il fataliste. "Ta chambre, c'est peut-être moi qui vais la ranger?! C'est le bordel !! Tu te rends compte que tu as rangé les armes à feu avec ta collection de couteaux, c'est quoi ce bordel? RANGE MOI CA !!" lui dit-elle comme si, il était normal pour une mère de s'inquiéter du rangement des armes de son fils. En même temps, elle n'était pas n'importe quelle mère, elle était le parrain de la mafia. Un léger rire provenant du canapé se fit entendre. Le père de Declan était en train de lire les nouvelles sportives, écoutant d'une oreille distraite, sa femme hurler. Depuis le temps, il était habitué ! "MARRE TOI O'MALLEY SENIOR ET CE SOIR TU COUCHES SUR LE CANAPE AVEC POUR SEULE COMPAGNIE TA MAIN DROITE !" hurla-t-elle et aussitôt deux réponses fusèrent : "Bordel m'man, je veux rien savoir de votre vie sexuelle" de la part de son fils et un "putain mamour, tu as pas le droit de me faire ça !!" du mari. Cette famille était aussi dangereuse qu'unie mais aussi, la plus tarée. Declan pourtant, les adorait. Il n'imaginait pas vivre dans une autre famille que la sienne car il avait tellement de plaisir de voir ses parents s'aimer comme au premier jour même s'ils passaient le plus clair de leur temps à se taper sur la gueule. En même temps, Sheamus O'Malley était l'une des rares personnes à pouvoir se targuer de dire non à Maureen O'Malley et cela sans mourir la seconde qui suivait.
"Tant que tu respires, tu peux te battre ! Encore !" l'encouragea son père durant l'un de leur nombreux moments entre hommes souvent placés sous le signe de l'entrainement quasi militaire. Declan appréciait ses moments car avec son père, il n'y avait pas besoin de grandes paroles, ils s'entendaient parfaitement et un seul regard suffisait. "Mais putain je tape !! C'est la manette qui marche pas !!" râla-t-il mauvais joueur. Charlie allait encore lui foutre la raclée de sa vie sur ce jeu en ligne et il en entendrait parler pendant des heures. "Fils, tu peux pas te faire latter par un patineur artistique, sois un homme bordel !!" poursuivit son père, les mains sur les épaules de son fils. "Qu'est-ce que c'est ça?" lança une voix féminine. "C'est comme ça que vous entrainez les garçons Shaun et toi?! En les faisant jouer à la console !! Et même pas tu gagnes mon bichon?! Files la manette, je vais lui apprendre la vie à mon neveu" telle fut les paroles prononcées par sa mère alors qu'elle lui arrachait la manette des mains. "M'man tu fais peur quand tu as cette lueur de psychopathe dans les yeux" marmonna son fils en secouant la tête. Sa mère était tellement mauvaise perdante quand elle s'y mettait. Oui, cette famille était complétement tarée mais il ne l'échangerait pour rien au monde. "Elle ne lâchera pas l'affaire, viens, on va s'entrainer" lâcha son père fataliste en entrainant son fils dans la salle d'entrainement. Declan avait été initié très jeune aux sports de combat ainsi qu'aux maniements des armes. Il avait même tué son premier contrat à seize ans et demi ! Ainsi était la tradition dans la famille O'Malley...
"Tu devrais lui dire et arrêter de te cacher" soupira Charly tandis qu'il buvait une Guinness avec son cousin, dans le pub de ses grands-parents. "Et je vais lui dire quoi? M'man, ton fils veut devenir archéologue alors je t'ai un peu menti sur mes études mais promis, je continuerai de flinguer pour toi... Y a quoi à dîner ce soir? Déjà qu'elle a faillit me tuer quand je lui ai appris que je voulais tenter d'entrer chez les Winthrop" soupira Declan en buvant une gorgée de sa bière. "C'est sûr que cela te ressemble tellement pas" pouffa en retour Charles O'Connor. "Ta gueule Charly où je dis à ta mère que tu as une nouvelle petite-amie !" rétorqua aussitôt Declan, faisant grimacer son vis-à-vis. La tante de Declan était pire que sa mère concernant les petites-amies de son fils et aucune ne trouvait grâce à ses yeux. Au moins, elle ne les menaçait pas de mort, c'était déjà ça. "N'empêche, qui pourrait croire que sous ses airs de bourrins sans cœur et sans scrupule, se cache un gentleman au cœur tendre?!" se moqua gentiment son cousin, s'attirant une claque derrière les oreilles. "Aïe!" marmonna-t-il. "Arrête de te foutre de ma gueule, c'est parce que je suis pas un quetard que je suis pas bourrin... C'est juste que je trouve bien plus classe de faire les choses dans les règles que d'y aller à la : après le ciné, tu baises?!" râla Declan. Cela ne l'empêchait néanmoins pas d'avoir une belle collection de conquêtes à son actif. "Bah tu sais, tant que tu lui ramènes pas une anglaise, ta mère survivra à tout" pouffa Charly avant que Declan éclate de rire à son tour. "Que le dieu de la bière me protège de cette folie !"
Declan n'imaginait pas encore tout ce qu'Harvard aurait à lui offrir mais une chose est certaine, il n'était ni au bout de ses peines, ni au bout de ses surprises. Allons-voir comment le fils de deux mafieux irlandais, destiné à reprendre le flambeau, allait s'en sortir.